Jerome Pacman

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Jerome Pacman
Description de l'image Jerome Pacman 3.jpg.
Informations générales
Nom de naissance Jérôme Elia
Activité principale Disc jockey, compositeur
Activités annexes designer sonore, producteur, remixer
Genre musical House, deep house, electro, alternatif
Instruments boîtes à rythmes, synthétiseurs, échantilloneurs
Années actives Depuis 1990

Jérôme Pacman est un DJ, compositeur et producteur de musique électronique. Il fait partie des pionniers du genre en France[1],[2],[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Adolescent, il suit l'émergence du mouvement Hip-hop des années 1980[5], puis découvre quelques années plus tard la House music en vacances à Ibiza et la ramène dans ses valises[6],[7],[1]. Très vite, il accumule des vinyles spécialisés de genre House, Acid house, Ambient et Techno et devient Dj au début des années 1990[8].

Il commence à jouer dans les After hours[1] puis se produit rapidement et principalement dans les rave parties françaises qui ont lieu les weekends en région parisienne[9],[10].

Ses performances aux soirées dites Mozinor (en référence au Bâtiment industriel Mozinor) évoluaient pendant des heures et se terminaient aux alentours de midi[11]. Ces soirées qui étaient organisées par un ancien journaliste à L'Express[12] sont aujourd'hui évoquées sur un ton dithyrambique. Elles semblent avoir marqué une génération[13].

En 1992, il participe à la première rave « officielle » promotionnée par le journal Libération aux côtés de Laurent Garnier, Erik Rug , ainsi que du groupe anglais LFO, réputé Outre-Manche[14].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ses prestations hebdomadaires[15],[16],[17], il compose, produit et sort ses premiers morceaux avec pour seul instrument un échantilloneur Akai S950[18]. sur le label indépendant Omnisonus racheté quelques années plus tard par BMG Entertainment[19].

Il réalise la première sortie française d'une série de CD mixés et élaborés par des Djs[20], et commence sa carrière internationale par une prestation au club E-Werk à Berlin[21] en 1993.

Il est par la suite invité, en décembre de cette même année, à se produire pour le final du Mayday et depuis enchainera les festivals Mystery Land, United Frequencies of Music, Francofolies.

Face à la controverse[modifier | modifier le code]

En 1994, il s'entretient avec Jean Ristat pour la revue Digraphe qui consacre un numéro entier à la Techno[22]. C'est la première approche sérieuse qui ira de facto à l'encontre de la diabolisation médiatique ambiante[23] et des directives gouvernementales répressives vis-à-vis du phénomène Rave et Techno à cette époque en France[24].

En 1998, Il est auditionné pour le rapport de la Commission Nationale des Musiques Actuelles à Catherine Trautmann qui vise, entre autres, à considérer les djs comme artistes à part entière[25],[26].

Cette même année, il participe aux deux grands rassemblements Techno français Metropole Techno à Bercy[27] produit par M6, et Magic Garden au Zénith de Paris[28], (cette dernière faisant suite à la Techno Parade) qui, de par leur ampleur, mettront indirectement un point d'honneur envers la répression que subi le mouvement[29].

Retour à la « House »[modifier | modifier le code]

Après les grands rassemblements, l'heure est à la réconciliation et à l'intimité. En 1998, Il sort en collaboration avec l'agence événementielle et éditrice Magic Garden deux compilations mixées au nom évocateur: Jérome Pacman's House Café [30],[31]. En 2002, sortira cette fois un double CD mixé: Jérome Pacman's family [32]. C'est une période marquée par le retour des soirées en clubs portées par une nouvelle génération de producteurs français, que la presse musicale anglaise nomme French touch, la référence avant-gardiste du genre est le premier album du groupe Daft Punk. Aujourd'hui, l'expression tend à désigner l'ensemble de la production électronique française de genre House.

De la musique et des mots[modifier | modifier le code]

Il participe sur France Inter dans l'émission Électron libre produite par Didier Varrod[33],[34] et plus récemment sur Radio Nova[35] et France Culture[36].

Bien que se revendiquant plutôt de culture underground, son influence dans l'évolution de la musique électronique depuis le moment où il a fallu tout construire est considérable[non neutre][37],[38],[39],[40].

Discographie sélective[modifier | modifier le code]

Singles & EP[modifier | modifier le code]

  • 1993 : China shika
  • 1994 : Pakos Project
  • 1994 : Samples & Language
  • 1996 : Sexuel Mouvement aka Mouvement Perpétuel. (Réédité en 2021)
  • 1997 : Awareness
  • 1998 : Braz'iu
  • 2004 : Hot Flashes
  • 2009 : Close to the edge aka OTP - (Jérome Pacman & David K)
  • 2012 : Courtoisie
  • 2015 : Merry Go Round EP
  • 2015 : Wisdom EP

Remixes[modifier | modifier le code]

  • 1995 : Culture Progress - Young
  • 1995: Culture Progress vol 2 - Subordinate
  • 1999 : Ekova - Helas & Reason
  • 2001 : Ginkgo - Strawberry Split
  • 2005 : Shonky - Let Me Ask U

Dj mixes[modifier | modifier le code]

  • 1993 : Rave Master Mixers
  • 1994 : Techno Rave Masters
  • 1997 : Distance To House
  • 1998 : Jérôme Pacman's House Café
  • 2000 : Jérôme Pacman's House Café Vol. 2
  • 2003 : Jérôme Pacman's Family

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Jerome Pacman », Coda,‎ , p. 20 à 24 (ISSN 1249-2345)
  2. Laurent Garnier, Electrochoc, Paris, Flammarion, , 290 p. (ISBN 2-08-068392-6), p. 49, 73
  3. « Retournez sur le dancefloor de Jérôme Pacman, en 1993 », Trax magazine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Jean-Yves Leloup, « Quelles sont les pratiques et l'histoire des DJs ? », sur www.olats.org, (consulté le ), § 5
  5. « 30 ans de House », Trax magazine,‎ , p. 55 (ISSN 1284-862x)
  6. « Bienvenue au Club : Les 25 ans de la musique Techno | », sur watmmagazine.com (consulté le )
  7. « ARTE+7 | Bienvenue au Club ! - 25 ans de musique électronique » (consulté le )
  8. « Jérome Pacman », Going Out,‎ , p. 6 à 9 (ISSN 1765-2464)
  9. « Il était une fois les raves » (Chap. III), Greenroom,‎ , Chap. III (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « A brief Republic of Partying », sur daily.redbullmusicacademy.com (consulté le )
  11. Vincent Borel, Un ruban noir, Actes Sud Littérature, , 264 p. (ISBN 978-2-7427-0617-4)
  12. (en) « The Echo of Techno Memories », sur Montreuil on the move, (consulté le )
  13. Laurent Garnier, Electrochoc, Paris, Flammarion, , 290 p. (ISBN 2-08-068392-6), p. 88
  14. Jean-Yves Leloup, « L'âge d'or des raves : LFO à La Défense, Garnier, Pacman, l'histoire en marche », Greenroom,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Charles Goldsmith, « DJs as Artist: Spinners Get New Respect -- and Royalties », Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
  16. Laura Biteaud, « Pour que dure la nuit. Analyse d'une festivité contemporaine », Revue des Sciences Sociales (No 32),‎ , p. 102 (ISSN 1623-6572)
  17. (en) Georgia de Chamberet, X Cités : The Flamingo Book of New French Writing, Flamingo, (ISBN 978-0-00-225939-2, lire en ligne)
  18. « Interview Jerome Pacman », sur starclash.net, (consulté le )
  19. « Omnisonus, petit label devenu grand | », Technikart,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Raphaël Richard, DJ Made in France, Camion Blanc, (ISBN 978-2-35779-341-5, lire en ligne)
  21. Marc FRAY, « E-Werk Berlin Mitte, Umspannwerk, Abspannwerk Buchhändlerhof, Sites industriels, Monuments de Berlin, Visite de Berlin », sur www.berlin-en-ligne.com (consulté le )
  22. Digraphe : Techno-logie, Paris, Gallimard (no 68), , 208 p. (ISBN 2-7152-1857-5, présentation en ligne), « Jean Ristat - Jérôme Pacman, Un voyage d'idées (entretien) »
  23. Violaine Schütz, Daft Punk : Humains après tout, Camion Blanc, (ISBN 978-2-35779-582-2, lire en ligne)
  24. « Fêtes libres ? - Vacarme », sur www.vacarme.org (consulté le )
  25. IRMA, « Rapport de la Commission nationale des musiques actuelles » [PDF] (consulté le ), p. 27,54
  26. « Déclaration de Mme Catherine Trautmann, sur son programme d'action et de développement en faveur des musiques actuelles », sur discours.vie-publique.fr, (consulté le )
  27. « Une fête rivalisant avec les grandes. L'événement techno attendu depuis trop longtemps à Paris. Métropole techno, Samedi soir de 22 h à 8 h, au palais omnisports de Paris-Bercy. », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. « Techno Parade à Paris. La Parade d'accord, mais after? », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « Techno Story, musique 2010 : Émissions - Télérama.fr », La grande répression, sur television.telerama.fr (consulté le )
  30. (en) Magic garden presents Jérome Pacman's House café, Magic garden ; distrib. Sony music France, (lire en ligne)
  31. (en) Jérôme Pacman's house café vol. 2, Sony Music, (lire en ligne)
  32. « Jerome Pacman | Album Discography | AllMusic », sur AllMusic (consulté le )
  33. Jérôme Pacman, « Electron Libre #40 », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. « Electron libre #43 », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. « Jerome Pacman & Romain BNO », Nova Club,‎ (lire en ligne, consulté le )
  36. Irène Omélianenko, « Je voudrais voir la nuit », France Culture,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. « Jerome Pacman pionnier house français et défricheur de l'esprit rave », sur concertlive.fr, (consulté le )
  38. Erwan Perron, « "Passeurs de disques" : Mais qu'est-ce qui fait courir les Dj's? », sur telerama.fr, (consulté le ) : « Jerôme Pacman. Sans ce dernier, pionnier des raves et de la house music, on ne serait probablement pas en train d’écrire cet article. »
  39. « Télérama reportage, Montpellier », sur telerama.fr, (consulté le )
  40. Martin James, From discotheque to discovery, Sanctuary Publishing ltd, , 288 p. (ISBN 978-1-86074-449-5, lire en ligne), p. 106
  41. « "Pourquoi t'as fait ça?" - casting », sur Allocine

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]