Jean-Charles Tacchella
Président d'honneur (d) Cinémathèque française | |
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Président Cinémathèque française | |
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Cimetière de Roussillon (d) |
Nom de naissance |
Jean Charles Amédée Tacchella |
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Conjoint |
Liliane Maigné (de à ) |
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Xavier Tacchella (d) |
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Jean-Charles Tacchella, né le à Cherbourg (Manche)[2] et mort le à Versailles (Yvelines), est un scénariste et réalisateur français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'un agent maritime d'origine génoise (Italie), Jean-Charles Tacchella fait ses études à Marseille où, très jeune, il se passionne pour le cinéma. À la Libération, il part pour Paris et, à 19 ans, entre à la revue L'Écran français[3]. Les plus grands réalisateurs y collaborent alors : Jean Renoir, Jacques Becker, Jean Grémillon, entre autres. Il y fait la connaissance d'André Bazin, de sept ans son aîné, de Nino Frank, Roger Leenhardt, Roger Thérond, Alexandre Astruc.
Il devient l'ami d'Erich von Stroheim, d'Anna Magnani, de Vittorio De Sica et crée avec Henri Colpi un mensuel, Ciné Digest.
En 1948, Tacchella fonde avec André Bazin, Jacques Doniol-Valcroze, Alexandre Astruc, Claude Mauriac, René Clément et Pierre Kast, un ciné-club d'avant-garde « Objectif 49 », dont le président est Jean Cocteau. Ce ciné-club, qui devait être le berceau de la Nouvelle Vague, organise le Festival du Film Maudit, à Biarritz en 1949 — le premier festival du film d'auteur. Cette année-là, Tacchella est engagé comme gagman par le producteur Pierre Braunberger[3]. Il commence à travailler anonymement à des scénarios, notamment Demain il sera trop tard de Léonide Moguy avec Vittorio De Sica. Il collabore également à la télévision alors naissante, en imaginant la première émission à laquelle participe le public. Puis il abandonne le journalisme.
Marié en 1950 avec Liliane Maigné (1928-2004), comédienne, il a deux fils de cette union : Xavier Tacchella (1951-2013[4]), auteur, et Bertrand Tacchella (1954-2018), peintre. Le couple divorce en 1956[5]. Il se remarie avec Ginette Mathieu.
Yves Ciampi fait appel à lui pour écrire des films : Les héros sont fatigués, Typhon sur Nagasaki, entre autres.
De 1955 à 1962, il signe une vingtaine de scénarios, dont La loi, c'est la loi de Christian-Jaque, Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond, Le Voleur du Tibidabo de Maurice Ronet, La Longue Marche d'Alexandre Astruc, entre autres. Avec Gérard Oury, il écrit plusieurs scénarios, notamment celui de Le crime ne paie pas et la première version de La Grande Vadrouille[6]. Son film préféré de cette période est Les Honneurs de la guerre de Jean Dewever.
Au début des années 1960, Tacchella interrompt sa carrière de scénariste et prépare des projets de films qu'il veut réaliser lui-même. Plusieurs de ces projets échouent et ce n'est qu'en 1969 qu'il tourne son premier film en tant que réalisateur, Les Derniers Hivers, film de 23 minutes avec trente acteurs. En même temps, il se passionne pour de nouvelles expériences : feuilletoniste à la télévision (en 1965-66), il écrit quarante heures de télévision, parmi lesquelles le populaire Vive la vie. Il devient aussi auteur de théâtre (trois de ses pièces sont jouées au théâtre Mouffetard[3]). Mais Les Derniers Hivers impose Tacchella comme réalisateur.
Deux ans plus tard, il tourne son premier long métrage, Voyage en Grande Tartarie, une œuvre assez sombre mettant en vedette Jean-Luc Bideau et l'actrice québécoise Micheline Lanctôt.
Tacchella change de registre avec son second film Cousin, Cousine, une comédie douce-amère dans laquelle on retrouve Victor Lanoux, Marie-Christine Barrault et Marie-France Pisier. Le film est non seulement un des grands succès de l'année en France, mais il conquiert également le grand public américain de manière spectaculaire. En témoigne le fait, peu banal pour un film français, que Cousin, Cousine décroche trois nominations aux Oscars (meilleur film étranger, scénario et actrice pour Marie-Christine Barrault) et fera l'objet d'un remake par Joel Schumacher en 1989[3]. Il faudra attendre Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, vingt-cinq ans plus tard, pour y voir battus ses records d'un film français.
Les films suivants de Tacchella se situent dans un esprit analogue à Cousin, Cousine, sans nécessairement obtenir le même niveau de popularité : Le Pays bleu avec Brigitte Fossey, Il y a longtemps que je t'aime avec Marie Dubois et Jean Carmet, Croque la vie avec à nouveau Brigitte Fossey ainsi que Bernard Giraudeau et Carole Laure.
En 1984, les habitants de son Escalier C, tiré du livre éponyme d'Elvire Murail, font du film le témoignage d'une époque, d'une génération et d'une façon de vivre, tout en s'inscrivant dans la tradition du cinéma français (les habitants de l'immeuble où se déroule Le Crime de monsieur Lange). Le héros du film, Forster Lafont (interprété par Robin Renucci, nommé aux Cesars 1986 pour ce rôle), est emblématique des personnages en quête de sens des films des années 1980.
Il est membre du conseil d'administration de la Cinémathèque française à partir de 1981, puis en devient président en 2001 et président d'honneur en 2003.
Jean-Charles Tacchella meurt durant son sommeil le à l'âge de 98 ans, à son domicile de Versailles[6],[7]. Il est inhumé au cimetière de Roussillon (Vaucluse)[8].
Filmographie
[modifier | modifier le code]Comme scénariste
[modifier | modifier le code]- 1955 : Les héros sont fatigués de Yves Ciampi
- 1957 : Typhon sur Nagasaki de Yves Ciampi
- 1958 : La loi, c'est la loi de Christian-Jaque
- 1959 : Croquemitoufle de Claude Barma
- 1960 : Les Honneurs de la guerre de Jean Dewever
- 1961 : Le crime ne paie pas de Gérard Oury
- 1964 : Le Gros Coup de Jean Valère
- 1964 : Le Voleur du Tibidabo de Maurice Ronet
- 1966 : La Longue Marche de Alexandre Astruc
- 1970 : Les Jambes en l'air de Jean Dewever
- 1975 : Cousin, Cousine (Prix Louis-Delluc[9])
- 1981 : Croque la vie
- 1984 : Escalier C
- 1987 : Travelling avant
- 1989 : Cousins de Joel Schumacher, d'après Cousin, Cousine
- 1990 : Dames galantes
- 1992 : L'Homme de ma vie
- 1994 : Tous les jours dimanche
- 2000 : Les Gens qui s'aiment
Comme réalisateur
[modifier | modifier le code]Courts métrages
[modifier | modifier le code]- 1970 : Les Derniers Hivers
- 1972 : Une Belle Journée
Longs métrages
[modifier | modifier le code]- 1973 : Voyage en Grande Tartarie
- 1975 : Cousin, Cousine
- 1977 : Le Pays bleu
- 1979 : Il y a longtemps que je t'aime
- 1981 : Croque la vie
- 1985 : Escalier C
- 1987 : Travelling avant
- 1990 : Dames galantes
- 1992 : L'Homme de ma vie
- 1994 : Tous les jours dimanche
- 2000 : Les Gens qui s'aiment
Télévision
[modifier | modifier le code]- 1987 : Cour d'assises (L'Heure Simenon, Saison 1, Épisode 2)
- 2010 : Contes et nouvelles du XIXe siècle : L'Écornifleur
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Prix Jean-Vigo du court métrage 1971 pour Les Derniers Hivers
- Prix Louis-Delluc en 1975 pour Cousin, Cousine
- Césars 1976 : nomination au César du meilleur scénario original ou adaptation pour Cousin, Cousine
- Césars 1976 : nomination au César du meilleur film pour Cousin, Cousine
- Oscars 1976 : nomination à l'Oscar du meilleur scénario original pour Cousin, Cousine (avec Danièle Thompson, adaptation)
- Coquille d'argent du meilleur réalisateur en 1976 pour Cousin, Cousine
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Avec Roger Thérond, Les Années éblouissantes. Le cinéma qu’on aime, 1945-1952, éd. Filipacchi, 1988.
- Mémoires, éditions Séguier, 2017 (ISBN 9782840497271).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « http://www.cineressources.net/repertoires/archives/fonds.php?id=tacchella »
- Il est né au no 46 du quai Alexandre-III, à quelques centaines de mètres de Jean Marais, né au no 6 rue Groult (rue de nos jours détruite).
Cf. Gilles Durieux, préface de J.-C. Tacchella, Jean Marais : biographie , Paris, Éditions Flammarion, 2005, p. 12 (ISBN 9782080684325). - Jean-Luc Douin, « Mort de Jean-Charles Tacchella, réalisateur de « Cousin cousine », trois fois nommé aux Oscars », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Fichier des décès matchID.
- Philippe Pelletier, « Liliane Maigné », sur cineartistes.com (consulté le ).
- « Jean-Charles Tacchella, réalisateur et ancien président de la Cinémathèque française, est mort à l’âge de 98 ans », Le Monde, (lire en ligne).
- « Mort du réalisateur Jean-Charles Tacchella à 98 ans », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Cimetières de France et d'ailleurs
- annoncé lors d'une présentation de ce film au Théâtre de Laval en février 1976, où Jean-Charles Tacchella était venu accompagné de Ginette Garcin.
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :