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Ian Hamel

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Ian Hamel
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (73 ans)
Nationalité
Activité

Ian Hamel, né le ou en 1951 au Maroc, est un journaliste français établi en Suisse depuis 1989.

Il est l'auteur d'enquêtes et de biographies portant sur des personnalités liées principalement à l'islamisme, à la politique française et au monde des affaires.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Né le [1] ou en 1951 au Maroc, où son père est fonctionnaire, Ian Hamel s'installe en France à l'âge de 17 ans[2].

Après des études de journalisme et d'histoire à l'université de Strasbourg, Ian Hamel est correspondant pendant cinq ans de l'Agence France-Presse et du Monde en Guyane, en Amérique du Sud[2],[3]. Il revient ensuite à Paris et y travaille pendant deux ans pour Le Continent, un journal africain, avant de couvrir l'Afrique de l'Est pendant cinq ans pour Libération, l'Associated Press et le Journal de Genève[2],[3].

Il s'installe en 1989 en Suisse[4] où il travaille pour L'Hebdo de 1989 à 1997, dans la rubrique économique, puis à L'Illustré de 2000 à 2002 et l'Agefi de 2001 à 2003[2],[3],[5]. Il collabore également au Matin Dimanche de 2001 à 2010, à La Liberté et à Swissinfo, en Suisse, au Point à partir de 1997, à Intelligence Online et à La Lettre de l'Expansion en France[2],[5], plus tard à Oumma.com[6] et occasionnellement à Marianne[7].

Enquêtes et biographies[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de plusieurs enquêtes et biographies : sur Tariq Ramadan en 2007 (initialement refusée par Flammarion[8]) et 2020[9],[10] ; sur Oussama ben Laden en 2008[11],[12],[13] ; sur l'homme politique français Xavier Bertrand en 2010[14] et 2021[15] ; sur Laurent Ségalat[16] et les Bettencourt en 2013[17],[18] ; et sur Bernard Tapie en 2013 et 2021[19].

Affaire judiciaire[modifier | modifier le code]

Tariq Ramadan lui intente un procès en diffamation en 2022, l'accusant principalement « d’avoir trafiqué les citations d’un rapport officiel » dans un article publié dans Le Point. Débouté en première instance[10], il gagne l'appel le 30 novembre 2023. Un recours au Tribunal fédéral est en cours[20],[21].

Affaire Alp Services[modifier | modifier le code]

Selon Mediapart et Le Soir, Ian Hamel a été rémunéré par l'agence suisse Alp Services dans le cadre d'une lutte d'influence au profit des Émirats arabes unis (voir Abou Dhabi Secrets). Le journaliste aurait notamment rédigé plusieurs notes d’information pour Alp Services. Ian Hamel reconnaît avoir été défrayé par Alp Services mais dément avoir été rémunéré et influencé par cette agence[6],[7],[22].

Mediapart signale des faits « troublants » : le patron d'Alp Services annonce à son commanditaire émirati qu'il est sur le point de faire publier dans le « prestigieux magazine français Le Point » un article à charge contre le procureur général du Qatar, Ali ben Fetais al-Marri (personnalité ciblée par le pouvoir émirati), puis l'informe de l'avancement du travail et un mois plus tard Ian Hamel signe dans Le Point un article sur ce procureur général intitulé « Le Monsieur Anticorruption du Qatar et son hôtel particulier » (février 2018)[23],[24]. De même, des documents internes d'Alp Services prévoient un article dans la presse sur le collège Al Kindi de Décines-Charpieu, établissent un dossier destiné à Ian Hamel appelé « recherches-al-kindi-ian hamel version » et un mois plus tard Ian Hamel signe dans Marianne un article sur le sujet intitulé « Près de Lyon une inquiétante école musulmane sous contrat et sous influence » (avril 2019)[23]. Ian Hamel aurait également envoyé un rapport à Alp Services concernant des révélations embarrassantes pour le Qatar livrées par Jean-Pierre Marongiu (emprisonné au Qatar), en 2019[25].

Alp Services œuvre à dénigrer les ennemis des Émirats arabes unis, en l'occurrence le Qatar et les Frères musulmans[23]. Son mode opératoire consiste à faire publier des articles en ce sens dans des journaux reconnus, à modifier des pages Wikipédia, à placer du contenu dans des blogs et des forums en ligne[23]. Les articles publiés dans la presse sont particulièrement importants parce qu'ils peuvent être ensuite cités, diffusés de manière virale, et réutilisés notamment dans les pages Wikipédia[23].[pertinence contestée]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Ian Hamel est divorcé et père de deux enfants[2].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ian Hamel », sur Babelio (consulté le )
  2. a b c d e et f Ivan Radja, « Ramadan ? Un électron libre ! », Le Matin Dimanche,‎ , p. 31 (lire en ligne)
  3. a b et c Laurette Heim, « Peut-on enquêter librement sur Tariq Ramadan? », Portail catholique suisse (de),‎ (lire en ligne)
  4. Le Point magazine, « Ian Hamel - Journaliste du Point », sur Le Point.fr, (consulté le )
  5. a et b L'actualité suisse racontée aux Français [Diffusion radio], dans Médialogues sur La Première (radio suisse) (, 13 minutes) Consulté le .
  6. a et b L.Co avec Mediapart et l’European Investigative Collaborations, « Abou Dhabi Secrets : enquête sur les « journalistes amis » et les médias influencés » Accès payant, Le Soir, (consulté le )
  7. a et b Yann Philippin, Antton Rouget, « Ingérence des Émirats : le grand silence de la France », sur Mediapart, (consulté le )
  8. Laurette Heim, « Le livre refusé sur Tariq Ramadan », La Liberté,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  9. Bernadette Sauvaget, « Tariq Ramadan, des postures à l’«imposture» », Libération, (consulté le )
  10. a et b Fati Mansour, « A Genève, Tariq Ramadan échoue à faire condamner un journaliste », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  11. L'invité: Ian Hamel, journaliste [Production de télévision], dans 12 h 45 sur Télévision suisse romande (, 5 minutes) Consulté le .
  12. Sébastien Boussois, « L'énigme Oussama Ben Laden », Le Monde diplomatique, (consulté le )
  13. Bernard Léchot, « Mais qui est donc vraiment Ben Laden ? », sur Swissinfo, (consulté le )
  14. Raphaël Stainville, « Bertrand, de l'ombre à la lumière » Accès limité, Le Figaro Magazine, (consulté le )
  15. « Le journaliste Ian Hamel publie un nouveau livre sur Xavier Bertrand qui, décidément, n’est pas sa tasse de thé » Accès payant, L'Union (journal français), (consulté le )
  16. Dominique Botti, « Ian Hamel réveille le doute », Le Matin Dimanche,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  17. « Les Bettencourt et leurs secrets », Le Nouvelliste (Suisse),‎ (lire en ligne Accès payant)
  18. Julie Philippe, « Ian Hamel exhume le passé des Bettencourt » Accès payant, sur Dauphiné Libéré, (consulté le )
  19. « Ian Hamel : « Bernard Tapie incarnait la gagne, quels que soient les moyens pour y parvenir » », sur Radio France International, (consulté le )
  20. Jérémy Seydoux, « Contre Tariq Ramadan, le journaliste Ian Hamel condamné en appel », sur Léman bleu, (consulté le )
  21. Fedele Mendicino, « Un journaliste condamné pour diffamation contre Tariq Ramadan », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  22. « Ian Hamel », sur www.editions-larousse.fr, (consulté le )
  23. a b c d et e Yann Philippin, Antton Rouget, « Un pilier d’Europe 1, ex de « Valeurs actuelles », dans la main des barbouzes des Émirats », sur Mediapart (consulté le )
  24. (nl) Wilmer Heck et Andreas Kouwenhoven, « Een privédetective of een agressieve lastercampagne op je dak, omdat je kritiek had op de Emiraten », NRC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Clément Fayol, Yann Philippin, Antton Rouget, Antoine Harari, « ONU, Qatar, Macron : les opérations secrètes du Sheikh Matar, agent des Émirats », sur Mediapart, (consulté le )
  26. Michel Audétat, « La demi-vérité sur Tariq Ramadan », L'Hebdo,‎ , p. 81 (lire en ligne)
  27. Patricia Briel, « Tariq Ramadan, la fascination de Malcolm X », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  28. Claude Zurcher, « Une Suisse sans secret », La Gruyère,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  29. Philippe Villard, « Les Bettencourt et leurs secrets », L'Express,‎ , p. 25 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]