Ali Bin Fetais Al-Marri

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Ali Bin Fetais Al-Marri
Biographie
Naissance
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Nationalité
Activités

Ali Bin Mohsen Bin Fetais Al-Marri (en arabe : علي بن محسن بن فطيس المري), né le à Doha, est un haut fonctionnaire et magistrat qatari.

De 2002 à 2021, il est procureur général du Qatar.

Il est avocat spécial auprès de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Il a créé le Centre pour l'État de droit et la lutte contre la corruption (en).

Il a été accusé d'avoir soutenu des membres de sa famille affiliés à Al-Qaïda.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le à Doha, Ali Bin Fetais Al-Marri est issu de la tribu bédouine Al-Marri[1].

Issu d'une famille peu fortunée, il fait rapidement carrière grâce à sa loyauté. « Il ne dispose d'aucune marge de manœuvre d'action au sein du sérail. […] Les Al-Marri n'ont pas la chance de faire partie du gratin », expliquent Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget[2].

Formation[modifier | modifier le code]

Après une première formation au Qatar, Ali Bin Fetais Al-Marri décroche un master en droit public à l'université de Rennes. Ali Bin Fetais Al-Marri parle arabe, français et anglais[3].

Famille[modifier | modifier le code]

Ali Bin Fetais Al-Marri est marié[3] et père de famille. Il a deux fils, Hamad Ali, né en 2002, et Tameen Ali, né en 2013. Il est également parent de Maha Ali, étudiante à Doha[4], et de Abdulmehsen Hamad Fetais, directeur du Rolacc[5].

Selon la presse américaine, Ali Bin Fetais Al-Marri est un parent de Ali Saleh Kahlah al-Marri et de Jarallah Al-Marri, qui ont été emprisonnés par les États-Unis pour appartenance à Al-Qaïda[6],[7],[8].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Ali Bin Fetais Al-Marri commence sa carrière en 1997 en tant qu'assistant à l'Université du Qatar où il enseigne le droit international.

La même année, il est nommé secrétaire-général assistant du Conseil des Ministres[réf. souhaitée]. À partir de 1998, il dirige le département juridique du diwan de l'Émir du Qatar, avec rang de sous-secrétaire[réf. souhaitée]. En , Ali Bin Fetais Al-Marri représente le Qatar devant la Cour internationale de Justice dans l'affaire de la délimitation maritime et des questions territoriales entre le Qatar et Bahreïn[9].

Ali Bin Fetais Al-Marri est nommé Procureur Général du Qatar par un décret de l'Émir du . Il ne l'est plus depuis juin 2021[10].

Fonctions internationales[modifier | modifier le code]

ONU[modifier | modifier le code]

Ali Bin Fetais Al-Marri est membre de la Commission du droit international des Nations-Unies depuis 2002[11].

En , dans la foulée du Printemps arabe, il est nommé mandataire régional spécial de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour le recouvrement des avoirs volés[12],[13]. Ce mandat a été renouvelé en 2014[14].

Rolacc[modifier | modifier le code]

Ali Bin Fetais Al-Marri est le président et fondateur de Rolacc (Rule of Law & Anti-Corruption Center), une organisation fondée à Doha en 2009[15].

En , Rolacc a ouvert une antenne genevoise[16], qu'il préside également[17].

Le , Rolacc Genève a décerné au Palais des Nations à Genève une série de prix de lutte contre la corruption à des personnalités venues de Chine, des États-Unis, de Jordanie et d'Italie[18]. Le journal Le Temps affirme que le Qatar s'était « offert un prix contre la corruption »[18].

Controverses[modifier | modifier le code]

Liens avec des membres d'Al-Qaida[modifier | modifier le code]

Il est un parent d'Ali Saleh Kahlah al-Marri (en), un citoyen Qatari arrêté et condamné par la justice fédérale américaine à huit ans de prison pour avoir été membre de l'organisation terroriste Al-Qaïda[19],[20]. Selon le Daily Beast, il est intervenu à travers « un ami proche » pour libérer le terroriste en échange d'un couple d'Américains retenus arbitrairement au Qatar[6].

Jarallah, frère cadet d'Ali Saleh Kahlah al-Marri, a également participé aux camps d'entrainements d'Al-Qaïda en Afghanistan avant d'être détenu par les États-Unis dans le camp de Guantánamo[7].

Soupçons de biens mal acquis[modifier | modifier le code]

Il a acquis deux riches propriétés en Suisse et en France, source de soupçons vis-à-vis de la source de ces fonds[17]. Il a été blanchi de ces accusations par la justice suisse[21].

Corruption[modifier | modifier le code]

Selon Georges Malbrunot et Christian Chesnot, auteurs du livre Nos très chers Émirs, il a cherché à « offrir » une montre de prestige au directeur de Tracfin, Bruno Dalles, qui s'en était scandalisé[22],[23].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) « علي بن فطيس المري » (consulté le ).
  2. Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget, Le Vilain Petit Qatar : cet ami qui nous veut du mal, Paris, 292 p. (ISBN 978-2-213-67128-4)
  3. a et b (en) « crcica.org ».
  4. (en) Gulf News, « The mysterious fortune of Qatar’s anti-corruption chief », GulfNews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Registre du Commerce du Canton de Genève », sur ge.ch (consulté le ).
  6. a et b (en) James Kirchick|Shane Harris, « Exclusive: Freed Al Qaeda Agent Was Part of Proposed Swap for Jailed Americans », The Daily Beast,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en-US) Susan Schmidt, « Trail of an 'Enemy Combatant': From Desert to U.S. Heartland », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Responding to Goq on Travel of Qatari Former Guantanamo Detainee Jarallah Al-Marri », Wikileaks, Qatar Doha, no 09DOHA148_a,‎ 2009 february 26, 14:34 (thursday) (lire en ligne, consulté le )
  9. « Cour Internationale de Justice », sur icj-cij.or.
  10. Pascal Ceaux, « L’ex-procureur général du Qatar mis hors de cause par la Suisse », sur Le journal du dimanche, (consulté le ).
  11. (en) « International Law Commission », sur legal.un.org (consulté le ).
  12. « UNODC », sur unodc.org.
  13. moatez.chaouachi, « Procureur général du Qatar renommé défenseur de la lutte contre la corruption de l’ONUDC dans la région MENA. », sur www.unodc.org (consulté le ).
  14. (en) « UNODC », sur unodc.org.
  15. « Rolacc l Lutte Corruption Genève », ROLACC (consulté le ).
  16. « Registre du Commerce du Canton de Genève », sur ge.ch (consulté le ).
  17. a et b « Le Monsieur anticorruption du Qatar et son hotel particulier », sur www.lepoint.fr, (consulté le ).
  18. a et b « Le Qatar s'offre un prix contre la corruption », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) John Schwartz, « Agent for Al Qaeda Is Sentenced to Prison », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en) « Ali Al-Marri Pleads Guilty to Conspiracy to Provide Material Support to Al-Qaeda », Department of Justice,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. « L’ex-procureur général du Qatar mis hors de cause par la Suisse », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  22. « Michel Lafon - Nos très chers émirs, Christian Chesnot, Georges Malbrunot », sur www.michel-lafon.fr (consulté le ).
  23. Observateur indépendant du Qatar, « Le Monsieur Anti-Corruption du Qatar a-t-il cherché à corrompre le patron de Tracfin? », sur Mediapart (consulté le ).
  24. « Tunisie : première tranche des avoirs spoliés restituée », sur www.tunisiait.com (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]