Henri-René Lenormand

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Henri-René Lenormand
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Œuvres principales
Le temps est un songe (d), Les Ratés (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Henri-René Lenormand est un dramaturge et critique dramatique français né et mort à Paris ( - ).

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du musicien René Lenormand, Henri-René Lenormand a épousé l'actrice Marie Kalff qui a créé la plupart de ses pièces à Paris.

Lenormand et la psychanalyse[modifier | modifier le code]

Il a été fortement influencé par la psychanalyse, l'ayant découverte en Suisse, entre 1916 et 1917, lors d'un séjour à Davos. Il avait été réformé pour tuberculose et c'est là qu'il a lu deux auteurs qui marqueront son œuvre : August Strindberg et Sigmund Freud. « Notre monde intérieur, celui des autres, les écrivains, les artistes, un geste, un rêve, un lapsus, nous passions tout au crible de la nouvelle doctrine[1]. » C’est particulièrement dans Le Mangeur de rêves (1919), représenté à Genève puis à Paris en 1922, qu’il se forge la réputation d’un freudien convaincu et qu’il assure la publicité de la psychanalyse, même au-delà de la francophonie. Dans un entretien accordé au journaliste A. Lang en 1921, il s’exprime ainsi : « En France on ne connaît pas Sigmund Freud. Il est traduit et discuté depuis 15 ans en Angleterre et en Amérique, mais en France on ne le connaît pas… Payot a publié une excellente traduction des ouvrages de Freud. On la lira ! Dans 10 ans, la psychopathologie actuelle, transformée par ce maître, sera lettre morte… J’ai la certitude que la pensée freudienne nous enrichira d’un moyen de mieux lire dans l’âme humaine et que c’est une véritable révolution qu’elle prépare[2]. »

Sous le régime de Vichy[modifier | modifier le code]

Dans la notice que le site Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France (AJPN) consacre à Moriz Scheyer[3], une citation de ce dernier mentionne Henri-René Lenormand que Scheyer connaissait de son activité de correspondant à Paris du Neues Wiener Tagblatt. Scheyer, journaliste juif roumain installé à Vienne, s'est réfugié à Paris en 1938 pour fuir les persécutions nazies contre les juifs. Voici ce que dit la notice :

À Paris, ville qu’il connaît bien pour y avoir été correspondant de son journal au début des années vingt, Moriz Scheyer rencontre Henri-René Lenormand au lendemain de la publication du statut des Juifs (3 octobre 1940) : « Pour tout vous dire, je trouve qu’il [le statut juif] est assez doux », déclare Lenormand à Moriz Scheyer, et celui-ci continue : « Il le trouva tellement doux, ce “statut juif” qu’en signe de reconnaissance, sans doute, pour cette clémence des Allemands envers ses amis juifs, il se mit à écrire article après article dans les pires journaux nazis français. »

Postérité[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui presque oublié, Lenormand fut un des auteurs les plus célèbres de l'entre-deux-guerres. Ses pièces furent montées par les plus grands metteurs en scène. Depuis sa mort, la plupart d'entre elles n'ont jamais été rééditées. Le journal d'Arthur Schnitzler permet de penser qu'il a influencé ce dernier pour écrire sa Nouvelle rêvée, dont Stanley Kubrick a fait une célèbre adaptation : Eyes Wide Shut. Au cours de ses dernières décennies, des metteurs en scène tels que Gilles Gleizes et Jean-Louis Benoît ont revisité quelques oeuvres de son répertoire.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Œuvres non théâtrales[modifier | modifier le code]

  • L'Armée secrète, suivi de Fidélité, et de Juge intérieur, récits (Gallimard, 1925)
  • À l'écart, suivi de Printemps marocain, Le Penseur et la crétine, La Plus malheureuse, et de quelques autres récits (Flammarion, 1926)
  • Ciels de Holland, récit de voyage (Flammarion, 1934)
  • Les Diables du Brabant, suivi de Les Poissons d'or, et de Les Fugitifs, récits (Nouvelle revue Belgique, 1942)
  • Les Pitoëff, souvenirs (Odette Lieutier, 1943)
  • Une fille est une fille, roman (Flammarion, 1949)
  • Les Confessions d'un auteur dramatique I, souvenirs (Albin Michel, 1949)
  • Marguerite Jamois, souvenirs (Calmann-Lévy, 1950)
  • Troubles, roman (Flammarion, 1951)
  • Les Confessions d'un auteur dramatique II, souvenirs (Albin Michel, 1953)

Adaptation[modifier | modifier le code]

Dialogues de film[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri Lenormand: Confession d'un auteur dramatique, édité en 1949, t. I, p. 241.
  2. Cité in Marcel Scheidhauer : Freud et ses visiteurs. Français et Suisses francophones (1920-1930), Editions ERES, Arcanes, 2010, (ISBN 2749212405)
  3. « Moriz-Scheyer », sur www.ajpn.org (consulté le )
  4. « Les ratés - L'avant-scène théâtre »
  5. « Le temps est un songe - L'avant-scène théâtre »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Serge Radine, Anouilh, Lenormand, Salacrou : 3 dramaturges à la recherche de leur vérité, Genève, Édition des Trois Collines, 1951 (OCLC 344224)
  • (en) Robert Emmet Jones, H. R. Lenormand, Boston, Twayne edition, 1984 (ISBN 0805765778)
  • Tomasz Kaczmarek, Henri-René Lenormand et l'expressionnisme dramatique, Łódź, Acta Universitatis Lodziensis. Folia Litteraria Romanica, 2008
  • Tomasz Kaczmarek, Le personnage dans le drame français du XXe siècle face à la tradition de l'expressionnisme européen, Łódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego, 2010 (ISBN 9788375254648)

Liens externes[modifier | modifier le code]