Gouvernement Cîțu
(ro) Guvernul Florin Cîțu
Président | Klaus Iohannis |
---|---|
Premier ministre | Florin Cîțu |
Élection | 6 décembre 2020 |
Législature | 9e |
Formation | |
Fin | |
Durée | 11 mois et 2 jours |
Coalition |
PNL-USR-PLUS-UDMR (2020-21) PNL-UDMR (2021) |
---|---|
Ministres | 20 |
Femmes | 1 |
Hommes | 19 |
Chambre des députés (2020-21) |
168 / 330 |
---|---|
Sénat (2020-21) |
75 / 136 |
Chambre des députés (2021) |
113 / 330 |
Sénat (2021) |
50 / 136 |
Le gouvernement Cîțu (en roumain : Guvernul Florin Cîțu) est le gouvernement de la Roumanie du au , sous la 9e législature de la Chambre des députés et du Sénat.
Il est dirigé par le libéral Florin Cîțu, dont le PNL est arrivé deuxième aux élections législatives et a formé une coalition avec trois autres partis libéraux. Il succède au deuxième gouvernement de Ludovic Orban, issu du même parti.
Mandat
[modifier | modifier le code]Ce gouvernement est dirigé par le nouveau Premier ministre libéral Florin Cîțu, précédemment ministre des Finances publiques. Il est constitué et soutenu par une coalition de centre droit entre le Parti national libéral (PNL), l'Union sauvez la Roumanie (USR), le Parti de la liberté, de l'unité et de la solidarité (PLUS) et l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR). Ensemble, ils disposent de 169 députés sur 330, soit 51,2 % des sièges de la Chambre des députés, et de 75 sénateurs sur 136, soit 55,1 % des sièges du Sénat.
Il est formé à la suite des élections législatives du 6 décembre 2020.
Il succède donc au second gouvernement de Ludovic Orban, constitué du seul PNL en minorité et bénéficiant du soutien sans participation de l'USR.
Formation
[modifier | modifier le code]Au cours du scrutin parlementaire, marqué par un taux de participation inférieur à un tiers des inscrits, le Parti social-démocrate (PSD) arrive en tête avec environ 30 % des voix. Cependant, le centre droit libéral se trouve en meilleure position pour gouverner, puisque le Parti national libéral remporte près de 25 % des voix, tandis que l'Alliance 2020 USR-PLUS totalise près de 15 % des suffrages exprimés[1].
Au lendemain du scrutin, le Premier ministre Ludovic Orban remet sa démission, expliquant vouloir assumer la contre-performance du PNL, qui n'est pas parvenu à se placer en tête du scrutin[2]. De son côté, le président Klaus Iohannis signale qu'il n'y a pas de vainqueur clair mais qu'une coalition de centre droit doit prendre l'initiative, soulignant qu'une victoire des libéraux était un objectif qu'il poursuivait[3].
Au cours d'une de leurs rencontres, le chef de l'État et l'ancien chef de l'exécutif s'accordent le pour proposer le ministre des Finances publiques Florin Cîțu pour diriger le prochain gouvernement, une position partagée ensuite par les principaux dirigeants du PNL[4]. La coalition entre l'USR et le PLUS fait de son côté le choix de proposer l'ancien Premier ministre Dacian Cioloș, président du groupe Renew Europe au Parlement européen, tandis que le Parti social-démocrate soutient l'expert en santé publique Alexandru Rafila, qui n'a aucune chance d'accéder à la direction du cabinet roumain faute de soutiens suffisants[5].
Le Parti national libéral, l'Union sauvez la Roumanie et le Parti de la liberté, de l'unité et de la solidarité échouent par deux fois dans la semaine qui suit à se mettre d'accord sur un candidat commun aux fonctions de Premier ministre. Le PNL souhaite en effet que son président Ludovic Orban accède à la présidence de la Chambre des députés, ou bien retrouve la tête de l'exécutif dans un scénario qui verrait alors Florin Cîțu élu président du Sénat ; ces deux alternatives sont fermement rejetées par l'USR et le PLUS[6],[7]. Finalement, un accord est conclu au lendemain du second échec, le , répartissant les ministères entre les trois partis, confiant à Anca Paliu Dragu de l'USR-PLUS la présidence du Sénat et à Ludovic Orban celle de la Chambre des députés[8],[9].
Florin Cîțu est formellement chargé par Klaus Iohannis de former le nouveau gouvernement du pays le au soir, après que le président roumain a consulté les forces politiques représentées au Parlement[10]. Lors de la rencontre avec les dirigeants de la future majorité parlementaire, ces derniers ont indiqué au chef de l'État avoir l'intention d'organiser le vote de confiance dès le lendemain[11]. Les quatre formations de la coalition gouvernementale confirment la liste des ministres quelques heures après la désignation de Cîțu comme formateur[12]. Comme envisagé, le Parlement accorde sa confiance à l'équipe ministérielle de Florin Cîțu par 260 voix favorables contre 186 oppositions le [13]. Le gouvernement est assermenté peu après au palais Cotroceni devant le président Iohannis[14]. Ne comptant qu'une seule femme parmi ses 21 membres, il constitue l'exécutif le moins paritaire depuis la chute du communisme[15].
Évolution de la composition
[modifier | modifier le code]Le Premier ministre indique le avoir demandé au président de relever le ministre de la Santé Vlad Voiculescu de ses responsabilités. Il justifie sa décision par la publication d'une ordonnance facilitant le confinement des grandes villes roumaines qui n'avait pas été discutée avec les autres ministères, alors que le manque de communication entre Vlad Voiculescu et ses collègues dans la gestion de la pandémie de Covid-19 était déjà source de tensions[16]. Après le refus de Dan Barna d'assurer l'intérim, le Premier ministre décide de remplir cette fonction[17]. Le , Ioana Mihăilă est nommée ministre de la Santé[18].
Rupture de la coalition et succession
[modifier | modifier le code]Le limogeage du ministre de la Justice Stelian Ion le par Florin Cîțu provoque six jours plus tard le départ de l'alliance USR-PLUS de la coalition gouvernementale[19].
Une motion de censure, déposée par le Parti social-démocrate (PSD), est votée à l'encontre du gouvernement Cîțu le suivant par le Parlement, avec le soutien de l'USR et de l'Alliance pour l'unité des Roumains (AUR)[20]. Celle-ci est adoptée par 281 voix favorables, soit 48 de plus que la majorité requise et un record dans l'histoire des motions de censure en Roumanie[21],[22].
Le 11 octobre, Klaus Iohannis charge l'ancien Premier ministre et président de l'USR Dacian Cioloș de former un nouveau gouvernement. Le choix de Dacian Cioloș, qui dispose de dix jours pour présenter une équipe ministérielle aux deux chambres du Parlement, constitue une surprise puisqu'il ne bénéficie pas du soutien d'une potentielle majorité à l'issue des entretiens menés par le chef de l'État avec les représentants des différentes forces politiques, mais il a été le seul candidat formellement proposé dans le cadre de ces échanges. L'USR ayant causé la chute du gouvernement Cîțu et refusant de reconduire la majorité sortante sous la conduite du Premier ministre déchu, le Parti national libéral ne souhaite pas négocier avec elle[23],[24]. Celui-ci présente le sa liste de ministres au bureau national de l'USR[25] puis déposée le lendemain sur les bureaux des chambres du Parlement[26]. Le 20 octobre, comme pressenti, l'exécutif proposé n'obtient pas la confiance du Parlement[27].
Le 21 octobre, le ministre de la Défense Nicolae Ciucă est chargé de former un gouvernement[28]. Alors que l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) accepte rapidement de reconduire un gouvernement minoritaire avec le PNL, le PSD propose de le soutenir temporairement durant la pandémie de Covid-19 en échange d'accepter 10 mesures[29]. Il présente son gouvernement le 29 octobre[30]. N'ayant pas réussi à obtenir le soutien du PSD ou de l'USR, il renonce à former un gouvernement le 1er novembre[31].
Le 12 novembre, après plusieurs semaines de négociations, le PNL, le PSD et l'UDMR concluent une entente de base pour la formation d'un gouvernement de coalition, alors que des questions restent à résoudre, comme le nom du Premier ministre ou le principe d'une rotation à la tête du gouvernement[32]. Un accord de coalition est obtenu le 21 novembre sur le principe d'une rotation entre les deux partis après 18 mois entre Nicolae Ciucă et le président du PSD, Marcel Ciolacu, ainsi que sur la répartition des ministères[33]. Le lendemain, Ciucă est de nouveau désigné Premier ministre, recevant le soutien du PNL, du PSD et de l'UDMR lors des consultations présidentielles[34],[35].
Composition
[modifier | modifier le code]Initiale (23 décembre 2020)
[modifier | modifier le code]- Par rapport au gouvernement Orban II, les nouveaux ministres sont indiqués en gras et ceux ayant changé d'attribution en italique.
Remaniement du 8 septembre 2021
[modifier | modifier le code]Les nouveaux ministres sont indiqués en gras et ceux ayant changé d'attribution en italique[36].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mirel Bran, « Elections en Roumanie : les deux partis libéraux veulent former un gouvernement », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « Romania’s PM resigns after his party’s defeat in the parliamentary elections », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « Romania’s president comments election result: No clear winner. A center-right coalition is quickly taking shape », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « Finance minister, the Liberals’ first choice to lead Romania’s new center-right Government », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « RO health expert Alexandru Rafila, Social Democrats’ proposal for the PM seat, tests positive for COVID-19 », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « Romanian centre-right parties fail to agree on joint PM candidate », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « Romania’s would-be center-right coalition partners can’t agree on who will lead new Government », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Andrei Chirileasa, « Romania’s center-right coalition reaches agreement on the next Government », Romania Insider, (Romania’s center-right coalition reaches agreement on the next Government, consulté le ).
- (ro) « Miniștrii lui Cîțu, la bursa zvonurilor: Numai unul și unul », Cotidianul, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Klaus Iohannis: Am decis să-l desemnez pe Florin Cîțu pentru poziția de prim-ministru », Digi 24, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Guvernul Cîțu ar putea fi votat miercuri seara. Ce au discutat liderii coaliției cu președintele Klaus Iohannis », Digi 24, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Lista miniștrilor din Guvernul Cîțu. PNL, USR PLUS și UDMR au decis cine va face parte din noul cabinet », Digi 24, (lire en ligne, consulté le ).
- « Roumanie : le parlement approuve le gouvernement pro-européen de Florin Citu », RTBF, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Noul Guvern a depus jurământul. Iohannis: S-a închis ciclul în care ne-am angajat și am promis. Acum, la treabă! », Digi 24, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Iulian Ernst, « Romania's center-right Government of PM Florin Citu takes office », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
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- (en) « Romanian PM takes over as interim health minister, revokes recently-introduced quarantine criteria », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « New RO health minister outlines priorities of her mandate », Romania Insider, (lire en ligne, consulté le ).
- « Roumanie: la droite s’écharpe sur sa gouvernance », sur LEFIGARO, lefigaro (ISSN 0182-5852, consulté le ).
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- (ro) 493, « PNL şi UDMR au lucrat sâmbătă la Programul de Guvernare. Au avut loc consultări și cu reprezentanții minorităților », sur www.digi24.ro (consulté le ).
- « Nicolae Ciucă va merge în Parlament cu un guvern minoritar PNL-UDMR. Iată lista miniștrilor UPDATE: USR nu votează noul cabinet ».
- DH Les Sports+, « Roumanie: le Premier ministre désigné jette l'éponge faute de majorité », sur DH Les Sports + (consulté le ).
- (en) « Romanian President Klaus Iohannis to nominate next prime minister on November 12 », sur Romania Insider (consulté le ).
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- (ro) Alexandru Mihăescu, « Numele oficiale ale miniștrilor interimari: premierul Cîțu la Fonduri Europene, Dan Vîlceanu la Transporturi », sur G4Media.ro, g4media.ro, (consulté le ).