Georges Petit (galeriste)

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Georges Petit
Portrait présumé de Georges Petit.
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Propriétaire de
Entrée d’un gave (d), galerie Georges Petit (d), Portrait of a Man, Said to be Christopher Columbus (born about 1446, died 1506) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Catalogue des tableaux anciens formant la Collection Petit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Georges Petit, né à Paris le où il est mort le [1], est un galeriste et marchand d'art français actif à Paris de 1881 à sa mort, en 1920, date à laquelle sa galerie est reprise par Bernheim-Jeune.

C'est l'une des figures clés du marché de l'art de son époque à Paris[2] avec son grand rival Durand-Ruel, et dans une moindre mesure, concurrençant Louis Adolphe Beugniet, Charles Sedelmeyer et Goupil & Cie sur le terrain de la peinture moderne, l'un des principaux promoteurs des peintres impressionnistes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, François Petit, fonda en 1846, au 7, rue Saint-Georges à Paris, la galerie François Petit.

Le il épouse Lucy Compère née le à Auteuil. Le peintre Ernest Meissonnier est témoin au mariage. Le couple fait appel à la peintre Louise Desbordes pour décorer le plafond de leur hôtel particulier.

Madame Georges Petit Georges Petit
Carolus-Duran, 1879
Palais des Beaux-Arts de Lille

Georges Petit ouvre sa propre galerie en 1881 au 12, rue Godot-de-Mauroy à Paris et devient au fil des ans l'un des plus puissants acteurs du marché français de l'art. Auparavant, il se fait connaître en étant expert auprès la vente de l'atelier du peintre Jean Victor Louis Faure et du fonds Ernest Hoschedé en 1878[3].

Il expose d'abord aussi bien des artistes en vogue au Salon, appréciés par une clientèle fortunée, aristocratique ou bourgeoise[4], que des artistes modernistes — impressionnistes, post-impressionnistes, etc.

Ainsi, la galerie devient un lieu privilégié alternatif à l'exposition au Salon des artistes français ; elle prendra ultérieurement pour adresse le 8, rue de Sèze à Paris. En , Georges Petit reprend en ses locaux l'exposition annuelle de la Société d'aquarellistes français[5].

Georges Petit expose Claude Monet à partir de 1885 et Alfred Sisley vers 1886. Elle accueille la Société internationale de peinture et de sculpture. Cette année-là, en décembre, il commence à éditer l'almanach artistique et littéraire Paris-Noël.

En , il lance trente-trois peintres français et étrangers, femmes et hommes, dont certains sont aujourd'hui en partie oubliés, lors d'une exposition qu'il intitule « Groupe des XXXIII », événement qu'il renouvelle une seconde fois l'année suivante. Tout au long de sa carrière, Petit se fait une spécialité de ce genre d'annonce. On y trouve Jacques-Émile Blanche, Étienne Dinet, Maurice Eliot, Fernand Khnopff, ou encore Odilon Redon[6]. Marcel Proust lui rend visite et en rendra compte plus tard dans Le Mensuel en [7].

Affiche de Maurice Réalier-Dumas pour la 15e exposition de la Société internationale de peinture et de sculpture à la galerie Georges Petit en 1897.

En , il se porte acquéreur à la vente Secrétan de L'Angélus de Millet pour 553 000 francs-or. Il organise ensuite une vente de charité pour la veuve de Millet[8]. La même année, il expose Claude Monet avec Auguste Rodin[2]. Il établit pour le commissaire-priseur Paul Chevallier le catalogue de l'atelier Jules Dupré dont la vente a lieu à Paris le .

En se tient rue de Sèze la première exposition d'art photographique du Photo-club de Paris, qui montre les travaux de 156 photographes pictorialistes venus du monde entier[9].

À la faveur d'un différend entre Durand-Ruel et Alfred Sisley, Georges Petit devient le galeriste attitré du peintre. En , il organise une grande rétrospective de l’œuvre de Sisley dans sa galerie rue de Sèze[10].

Du 1er au , il expose les œuvres d'Armand Point et des objets d'art de membres de la société de Haute-Claire à Bourron-Marlotte[11],[12]

Annonce parue dans The Studio en  : 1re exposition de la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs.

En a lieu la première exposition de la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, présidée par Gabriel Mourey, en partenariat avec le magazine d'art britannique The Studio. Elle regroupe des peintres américains, français, britanniques, belges et norvégiens.

En 1904, Octave Bernard, venu de chez Goupil & Cie, rejoint la galerie en tant que responsable de l'édition des eaux-fortes en couleur. Il assure la promotion de ce nouveau média, entre autres en signant les préfaces aux catalogues des expositions de gravure originale en couleur organisées par la galerie. Avec Jean-François Raffaëlli[13], il fonde en 1904 la Société de la gravure originale en couleurs qui organise un salon chez Petit jusqu'en 1920. En 1917, la galerie se sépare de son département estampes. Octave Bernard reprendra l'activité en fondant L'Estampe moderne[14].

Postérité[modifier | modifier le code]

En 1920, après la mort de Georges Petit, la galerie est rachetée par Bernheim-Jeune et Étienne Bignou, nommé administrateur-délégué.

En 1931, a lieu la plus grosse exposition sur Henri Matisse, et en 1932, l'exposition Pablo Picasso rencontre un grand succès.

Dans le cadre de la dissolution de la société anonyme Galeries Georges Petit (3e vente), 158 aquarelles signées Auguste Rodin et venant du stock de la galerie firent l'objet d'une vente aux enchères publiques à l'hôtel Drouot à Paris les 27 et .

La liste des expositions d'artistes vivants organisées à la galerie Georges Petit entre 1881 et 1934 a fait l'objet d'un inventaire par Pierre Sanchez en 2011[6] : cette somme en 4 volumes fait la synthèse d'environ 1 500 catalogues et autant d'expositions (peinture, sculptures, meubles, objets décoratifs, etc.).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris 9e, acte de décès no 703, année 1920 (vue 10/31)
  2. a et b Anne-Françoise Ponthus, « La Galerie Georges Petit », sur La Société Nouvelle, (consulté le ).
  3. (en) Georges Petit, 1856-1920, The Correspondence of James McNeill Whistler, University of Glasgow.
  4. Comme Madeleine Lemaire, in Anne de Cossé-Brissac, La Comtesse Greffulhe, Paris, éd. Perrin, 1991, p. 132.
  5. Société d'aquarellistes français : Première exposition, 1879, rue Laffitte, Imprimerie Jouaust, vues 10 à 72 — sur archive.org.
  6. a et b Sanchez 2011.
  7. Jérôme Prieur, Le Mensuel retrouvé : précédé de Marcel avant Proust, Éditions des Busclats, 2012, p. 3-8.
  8. Le Voleur illustré, du 11 juillet 1889, pp. 440-441 (en ligne sur Gallica).
  9. (en) « Première Exposition d'Art Photographique. 1894 », sur Photo Seed Blog (en ligne).
  10. Anne Distel, Les Collectionneurs des impressionnistes : amateurs et marchands, La Bibliothèque des arts, 1989 (ISBN 2850470422 et 9782850470424), p. 38.
  11. Frits Lugt, « L.2034b, Point, Armand », in Les marques de collections de dessins et d'estampes, Fondation Custodia (en ligne sur marquesdecollections.fr).
  12. « Armand Point », notice du musée d'Orsay (en ligne sur musee-orsay.fr).
  13. « Jean-François Raffaëlli », in: Loÿs Delteil (dir.), Le Peintre graveur illustré, tome 16, Paris, L'Estampe moderne, 1923 — lire sur Gallica.
  14. Octave Bernard et l'autre Estampe Moderne, Auguste Brouet. Le Journal, 15 janvier 2018.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Copeau, « Souvenirs : la galerie Georges Petit », dans La Revue hebdomadaire, n° 47, Lire en ligne sur Gallica.
  • (en) Salvador Dali, The Secret Life of Salvador Dalí, 1993.
  • (en) Robert Jensen, Marketing Modernism in Fin-de-Siecle Europe, 1994.
  • (en) Michael C. Fitzgerald, The Making of Modernism : Picasso and the Creation of the Market for Twentieth-Century Art, 1995.
  • (en) Henri Matisse et Jack D. Flam, Matisse on Art, 1973.
  • Pierre Sanchez, Les expositions de la galerie Georges Petit (1881-1934) : répertoire des artistes et liste de leurs œuvres, Dijon, l'Échelle de Jacob, .

Liens externes[modifier | modifier le code]

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