Georges Perros

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Georges Poulot, dit Georges Perros, né le à Paris et mort à Paris (hôpital Laënnec) le , est un écrivain et comédien français.
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Biographie[modifier | modifier le code]
Avant d'entamer une carrière d'écrivain, il étudie d'abord le piano puis l'art dramatique au Centre du Spectacle de la Rue Blanche avant d'être reçu à la Comédie-Française. Ce qui lui permettra de rencontrer Jean Grenier lors d'une tournée de la compagnie au Caire. Puis, aux côtés de son ami Gérard Philipe, il est au festival d'Avignon avec Jean Vilar, Maria Casares, Maurice Jarre le musicien, la photographe Agnès Varda, Jeanne Moreau et beaucoup d'autres jeunes artistes dont beaucoup deviendront célèbres. Il devient lecteur pour Jean Vilar au TNP du théâtre de Chaillot[1]. S'ennuyant à la figuration théâtrale, il décide de quitter la scène pour se consacrer à la littérature, publiant dès 1953 ses premières notes dans La Nouvelle Revue française de Paulhan[2], et traduisant des pièces de Tchekhov et Strindberg[3].
À partir de 1959, après des séjours à Saint-Malo, il s'installe à Douarnenez, dans le Finistère. Avec son épouse Tania Moravsky (1929-1996) ils y élèveront cinq enfants, les deux que Tania avait eus avant de le rencontrer et les trois qu'ils eurent ensuite ensemble[4]. En 1961, paraît chez Gallimard le premier volume de Papiers collés, notes et réflexions griffonnées sur des bouts de papiers et largement retravaillées, associées à des études sur la littérature en général (outre quelques contemporains, sont particulièrement évoqués Kafka, Rimbaud, Hölderlin, et Kierkegaard). Perros emploie tour à tour l'humour et la distance au quotidien, dans des aphorismes ou des développements de quelques pages, au fil d'une langue à la fois dense et dépouillée. Il construit ainsi une œuvre de « journalier des pensées », proche de La Rochefoucauld, Chamfort, Joubert voire de Cioran. Perros est aussi l'auteur dans la NRF de notes de critiques littéraires et télévisuelles à la fin de sa vie (Télénotes).
Il est également l'un des poètes les plus séduisants de sa génération par la pureté de sa langue et la maîtrise de son lyrisme. Ses vers, parfois rimés — préférant à la rime riche la rime plus pauvre — tiennent avant tout du récit, de la prose poétique, comme ses fameux Poèmes bleus (1962) ou Une vie ordinaire (1967), sous-titré «roman poème». Il y exprime le sentiment quotidien, tout comme le fait Raymond Queneau.
Georges Perros est mort d'un cancer du larynx le 24 janvier 1978 à l'hôpital Laennec de Paris. Malade depuis 1976, il fut contraint au silence après une opération des cordes vocales. Il a relaté son expérience dans L'Ardoise magique (1978).
Sa correspondance importante (avec, entre autres, Jean Grenier, Jean Paulhan, Brice Parain, Lorand Gaspar, Michel Butor, Jean Roudaut, Bernard Noël, Gérard Philipe et Anne Philipe, Henri Thomas) s'ajoute à son œuvre.
Le poète et compositeur Paul Dirmeikis a mis en musique une douzaine de ses poèmes.
Publications[modifier | modifier le code]
- Poèmes bleus, Gallimard, 1962, rééd. « Poésie », avec une préface de Bernard Noël, 2019
- Papiers collés, Gallimard, 1960, rééd. « L'Imaginaire », 1986
- Une vie ordinaire, Gallimard, 1967, rééd. « Poésie », 1988
- Papiers collés II, Gallimard, 1973, rééd. « L'Imaginaire », 1989, Prix Bretagne 1974
- Huit poèmes, Lausanne, Alfred Eibel, 1974, rééd. 1978
- Notes d'enfance, Quimper, Calligrammes, 1977
- Échancrures, Quimper, Calligrammes, 1977
Œuvres posthumes[modifier | modifier le code]
- L'Ardoise magique, Charleville-Mézières, Givre, 1978
- Papiers collés III, Gallimard, 1978
- Lexique, Quimper, Calligrammes, 1981
- Lectures, Cognac, Le temps qu'il fait, 1981
- Les Yeux de la tête, Le Nouveau Commerce, 1983
- Je suis toujours ce que je vais devenir, coédition Calligrammes/Bretagnes, 1983. Entretiens avec Michel Kerninon
- Dessins, Le Nouveau Commerce, 1983. 11 cartes postales dessinées par l'artiste
- Télé-Notes, Rennes, Ubacs, 1992
- L'Occupation et autres textes, Nantes, Joseph K, 1996
- Lectures pour Jean Vilar, Cognac, Le temps qu'il fait, 1999
- Pour ainsi dire, Finitude, 2004
- Dessiner ce qu'on a envie d'écrire, recueil d'œuvres graphiques, Finitude, 2005
- J'habite près de mon silence, poèmes, Finitude, 2006
- La Pointe du Raz dans quelques-uns de ses états, coédition Finitude & Fario, 2010
- Œuvres, sous la direction de Thierry Gillybœuf, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2017.
En revue[modifier | modifier le code]
- Dossier M., dans Théodore Balmoral, no 71, 2013. (texte de Georges Perros précédé de Marc Le Gros, Monique ou Le Dernier Mot (Sur Georges Perros), et suivi de Jean Pierre Nedelec, Lettre à Marceau Vasseur, de Jean Roudaut, M. (Glose), et de Roland Sénéca, Mes amis sont morts.)
- « Le promeneur de Douarnenez » de Michel Kerninon, Hopala !, no 55, février 2018
Correspondances[modifier | modifier le code]
- Correspondance Jean Grenier / Georges Perros, 1950-1971, Quimper, Calligrammes, 1980
- Lettres de Georges Perros à Jean Roudaut (1968-1978) in Faut aimer la vie, Paris, Eibel / Fanlac, 1981
- Jean Paulhan / Georges Perros, 1953-1967, Quimper, Calligrammes, 1982 ; réédition établie, annotée et introduite par Thierry Gillyboeuf, éditions Claire Paulhan, 2009.
- Lettres à Michel Butor, tome 1 (1956-1967), tome 2 (1968-1978), éd. Ubacs 1982-1983 Nantes, Joseph K, 1996
- Bernard Noël / Georges Perros, Correspondances, Draguignan, Éditions Unes, 1998
- Lettres à Carl-Gustaf Bjurström (1958-1976), éd. La Part commune, 1999
- Correspondance de Georges Perros et Brice Parain (1960-1971), Gallimard, 1999
- Georges Perros / Lorand Gaspar, Correspondance 1966-1978, Rennes, La Part Commune, 2001
- L'autre région, lettres à Maxime Caron, Finitude, 2002.
- Georges Perros / Anne et Gérard Philipe, Correspondance 1946-1978, préface de Jérôme Garcin, éd. Finitude, 2008
- Georges Perros / Henri Thomas, Correspondance 1960-1978, édition établie et annotée par Thierry Bouchard, préface et postfaces de Jean Roudaut, éd. Fario, collection Théodore Balmoral, 2017.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Cf. G. Perros, Lectures pour Jean Vilar, Cognac, Le temps qu'il fait, 1999.
- http://republique-des-lettres.fr/10623-nouvelle-revue-francaise.php
- Thierry Gillyboeuf, Georges Perros, Éditions La Part Commune, 2003, p. 98
- http://mediatheque.ville-chateauroux.fr/medias/medias.aspx?INSTANCE=EXPLOITATION&PORTAL_ID=portal_model_instance__georges_perros__un_homme_en_partage.xml
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jean Lavoué, Perros, Bretagne fraternelle, éditions de L'Ancolie, Nantes, 2004.
- Jean-Marie Gibbal (dir.), Avec Georges Perros, Éditions Recherches, 1980.
- Yves Leclair, « Georges Perros dans l'envers du décor », L'École des lettres (II) no 13/14, éd. L’École des loisirs, 15 juin 1989.
- Jean-Marie Gibbal, Georges Perros, la spirale du secret, Plon, 1993.
- Daniel Kay, Tombeau de Georges Perros, La Part commune, Rennes, 2007.
- Marie-Hélène Gauthier, La poéthique : Paul Gadenne, Henri Thomas, Georges Perros, éditions du Sandre, 2010.
- Georges Perros / Joseph Joubert, revue Europe no 983, mars 2011.
- Jean Roudaut, Georges Perros, Seghers, Poètes d'aujourd'hui, 1991
- Bernard Hue et Marc Gontard (dir.), 'Écrire la Bretagne : 1960-1995, Presses Universitaires de Rennes, 1995, 237 p., « Georges Perros ou l'intégration poétique », p. 53-56
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste : Encyclopædia Universalis
- Naissance à Paris
- Poète français du XXe siècle
- Écrivain français du XXe siècle
- Épistolier français
- Épistolier du XXe siècle
- Acteur français de théâtre
- Lauréat du prix Max-Jacob
- Lauréat du prix Valery-Larbaud
- Élève du lycée Condorcet
- Naissance en août 1923
- Décès en janvier 1978
- Décès dans le 7e arrondissement de Paris
- Décès à 54 ans
- Mort d'un cancer du larynx
- Mort d'un cancer en France