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Attentats de mars 2012 en France

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Fusillades de 2012
en Midi-Pyrénées
Image illustrative de l’article Attentats de mars 2012 en France
Localisation de la région Midi-Pyrénées en France

Localisation Toulouse (Haute-Garonne)
Montauban (Tarn-et-Garonne)
Date 11, 15 et 19 mars 2012
Morts 7 morts
Blessés 3 blessés

Les fusillades de 2012 en Midi-Pyrénées désignent plusieurs assassinats touchant des militaires d’active français, puis un adulte et trois enfants devant et dans une école juive, qui se sont déroulés en .

Le procédé est identique dans les trois cas : un homme en scooter tue ses victimes, avec un pistolet automatique de calibre 11,43 mm (calibre .45) et 9 mm[1]. L’analyse balistique a montré que l’une des armes du crime était la même dans les trois fusillades[2].

Le parquet antiterroriste de Paris est saisi des affaires et ouvre trois enquêtes « pour des faits qualifiés d’assassinat et tentatives d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste », a indiqué le procureur de Paris[3].

Chronologie

Le modèle de scooter du tireur, un Yamaha TMAX, d’après les témoignages[4].

11 mars

Le 11 mars 2012, le maréchal des logis-chef Imad Ibn-Ziaten du 1er régiment du train parachutiste est contacté par le tueur après avoir publié une annonce pour la vente d’une moto sur le site leboncoin.fr. Il est abattu sur un parking dans le quartier de Montaudran à Toulouse avec une arme de calibre 11,43 mm (calibre .45) lors du rendez-vous fixé pour la transaction[1].

15 mars

Le , deux militaires, Abel Chennout, âgé de 24 ans, et Muhammad Legouad, âgé de 28 ans, sont tués et un troisième, Loïc Liber, âgé de 28 ans, est grièvement blessé, en sortant de la caserne de Montauban[5]. Ils sont tous trois engagés au 17e régiment du génie parachutiste. Les enquêteurs retrouvent sur place 13 douilles de calibre 11,43 mm (calibre .45) similaires aux munitions utilisées lors du premier meurtre[1]. Le tireur a pris la fuite en scooter. La piste de la motivation raciste est évoquée : les deux tués sont d’origine maghrébine et le blessé est antillais[6],[7].

19 mars

Une fusillade au collège-lycée juif Ozar Hatorah, situé rue Jules-Dalou à Toulouse a lieu le vers h. Un tireur qui porte une caméra sanglée sur la poitrine[8], assassine quatre personnes : Jonathan Sandler[9], un rabbin franco-israélien âgé de 30 ans enseignant bénévolement les matières juives, ses deux fils, Gabriel 4 ans et Aryeh 5 ans, ainsi que Myriam Monsonego, la fille du directeur de l’école, âgée de 7 ans,[10] et blesse un jeune homme de 17 ans, avant de prendre la fuite en scooter. L’homme a d’abord utilisé une arme, peut-être du 9 mm, à l’extérieur de l’établissement et cette arme s’est enrayée. Il est alors entré à l’intérieur et a utilisé une autre arme, de calibre 11,43 mm cette fois. Il a, à nouveau, pris la fuite en scooter.

Réactions

Outre l’émotion suscitée en France, la tuerie dans l'école juive fait l’objet d’une large couverture internationale : le Vatican, les États-Unis, le Congrès juif mondial ont fait part de communiqués condamnant l’ignominie de l’attaque. En France, Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, évoque un « attentat horrible »[11]. Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, le premier ministre français François Fillon ainsi que le candidat socialiste, François Hollande à l’élection présidentielle, se rendent à Toulouse pour s’y exprimer[12]. Tous dénoncent une tragédie nationale. L’ambassadeur en France d’Israël Yossi Gal se rend sur place. Le premier ministre israélien dénonce un « meurtre odieux de Juifs[13] ». Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), y voit « à titre personnel » la piste de « l’islamisme radical »[14]. Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est déclaré « horrifié » par ce crime et a exprimé «toute sa solidarité et celle des musulmans de France à l'ensemble de la communauté juive»[15].

Nicolas Sarkozy ainsi que François Hollande annulent leurs passages télévisés (prévus dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles) du 19 mars au soir. Un meeting à Rennes est aussi annulé par le candidat socialiste[16]. À la demande de Marine Le Pen, une émission devant lui être consacrée et réunissant en débat Eva Joly et Arnaud Montebourg est également annulée[17]. Plus généralement, la campagne présidentielle est suspendue.

Le plan Vigipirate a été relevé le 19 mars 2012 dans la région Midi-Pyrénées et quelques départements limitrophes au niveau écarlate (maximal). Le plan atteint ce niveau pour la première fois depuis la mise en place du code couleur instauré en 2003[18],[19]. Le niveau d'alerte du plan était maintenu au rouge depuis les attentats du 7 juillet 2005 à Londres[18].

Enquête

Des images de vidéosurveillance permettent d’identifier la plaque du scooter utilisé par le tueur[20]. Il s'agit d'un scooter de 500 cm3 de type TMAX de marque Yamaha qui a été volé le 6 mars 2012, soit 5 jours avant le premier assassinat[21].

Peu de temps auparavant, les services de la police scientifique avaient annoncé que la même arme[22] a été utilisée au cours des trois épisodes de la vague d’assassinats.

Notes et références

  1. a b et c Montauban-Toulouse. Trois exécutions, une même arme, LaDépêche.fr, publié le 17 mars 2012.
  2. La même arme a été utilisée à Toulouse et à Montauban, Le Nouvelobs.fr, publié le 19 mars 2012.
  3. Toulouse et Montauban : le parquet antiterroriste se saisit des enquêtes, leparisien.fr, publié le 19 mars 2012.
  4. Militaires tués : Le point sur l’enquête, 20minutes.fr, publié le 16 mars 2012.
  5. Voir, Gil Shefler. Gunman kills four Jews outside French school. The Jerusalem Post. 03/20/2012.
  6. Militaires tués à Montauban et Toulouse : quelles sont les hypothèses ?, Slate.fr, publié le 16 mars 2012.
  7. Une première piste dans l’enquête de Toulouse, LePoint.fr, publié le 19 mars 2012.
  8. [1] 20minutes, 20 mars 2012.
  9. Voir, Gunman Kills 4 at a Jewish School in France. The New York Times. March 19, 2012.
  10. « Fusillade devant une école juive à Toulouse », Le Parisien, 19 mars 2012.
  11. En direct. Tuerie de Toulouse : une minute de silence dans toutes les écoles, Le Parisien, publié le 19 mars 2012.
  12. « Sarkozy et Hollande à la cérémonie à la mémoire des victimes de Toulouse lundi soir à Paris », sur francetv.fr,
  13. Après la fusillade, Netanyahu condamne un « meurtre odieux de Juifs », libération.fr, publié le 19 mars 2012.
  14. Tuerie de Toulouse : le président du Crif exclut un lien avec « le contexte actuel », religion.blog.lemonde.fr, 19 mars 2012
  15. « Fusillade: le CFCM "horrifié" », sur lefigaro.fr,
  16. Tuerie: le meeting Royal-Hollande reporté, Lefigaro.fr, 19 mars 2012
  17. « Tuerie de Toulouse : la campagne entre parenthèses », sur lanouvellerepublique.fr,
  18. a et b « Vigipirate écarlate, activé pour la première fois en France », sur Tribune de Genève,
  19. « Toulouse : plan Vigipirate écarlate en Midi-Pyrénées », sur europe1.fr,
  20. La plaque du scooter de la tuerie de Toulouse a été filmée, Reuters, publié le 19 mars 2012.
  21. Dépeche AFP, lefigaro.fr, 19 mars 2012
  22. Fusillade de Toulouse : la même arme utilisée dans les trois séries de meurtres à Toulouse et à Montauban, Le Point, publié le 19 mars 2012.

Lien interne

Tuerie en milieu scolaire

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