El-Assasif

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El-Assasif
Site d'Égypte antique
Image illustrative de l’article El-Assasif
Vue aérienne d'El-Assasif, 2005
Localisation
Coordonnées 25° 43′ 00″ nord, 32° 39′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Égypte
(Voir situation sur carte : Égypte)
El-Assasif

El-Assasif est une petite vallée de la nécropole thébaine (Thèbes-ouest) qui s'étend entre Deir el-Bahari et Dra Abou el-Naga. Elle est le site d'une ancienne nécropole qui inclut des douzaines de tombes privées de nobles et de hauts fonctionnaires, du Moyen Empire (-2022/-1650), du Nouvel Empire (-1549/-1080), de la Troisième Période intermédiaire (-1080/-656) et du début de la Basse époque (-656/-332), mais principalement des XIXe dynastie (-1295/-1186) et XXe dynastie (-1186/-1069). Toutefois les tombeaux les plus majestueux datent de l'époque tardive.

Assasif-Nord[modifier | modifier le code]

Assasif-Nord est une partie située au fond et sur les côtés de la vallée, le long des voies processionnelles menant aux temples royaux de Deir el-Bahari : temples de Montouhotep II, d'Hatchepsout et de Thoutmôsis III. On a trouvé des preuves de liens étroits entre El-Assasif et Deir el-Bahari à travers les âges[1].

Tombes[modifier | modifier le code]

Les tombeaux[2] les plus connus sont :

Premières recherches archéologiques[modifier | modifier le code]

Les recherches archéologiques sur la nécropole d'Assasif ont été menées en 1883 par le Conseil Suprême des Antiquités (CSA)[3] et dans les années 1920 par une expédition dirigée par Herbert Eustis Winlock du Metropolitan Museum of Art de New York[4]. De 1969 à 1977, une expédition de l'université de Vienne et de l'Institut archéologique autrichien du Caire a effectué des travaux dans le cadre du projet « Excavations autrichiennes à Assasif » dirigé par Manfred Bietak[1],[5].

Recherches et découvertes archéologiques récentes[modifier | modifier le code]

Les fouilles autrichiennes ont été reprises dans le cadre du projet « Ânkh-Hor » dirigé par Julia Budka, en coopération avec l'université Louis-et-Maximilien de Munich et l'Académie des Sciences d'Autriche. Le projet vise à compléter les travaux de documentation et de conservation initiés par Manfred Bietak, notamment dans la zone de la tombe thébaine saïte TT414 (la tombe d'ânkh-Hor), ce qui permet d'améliorer les connaissances sur les pratiques funéraires et le mobilier funéraire du Ier millénaire avant J.-C.[6].

En 2009-2014, une expédition espagnole de l'Instituto de Estudios del Antiguo Egipto de Madrid a mené des recherches dans la chapelle de la tombe de Hori (tombe TT28). Deux autres tombes de la nécropole (TT103 et TT366) sont étudiées depuis 2014 dans le cadre du « Middle Kingdom Theban Project » dirigé par Antonio J. Morales[7]. En 2013, le « Projet Assasif » polonais, dirigé par Anastasia Stupko-Lubczyńska et Patryk Chudzik, a commencé ses travaux sous les auspices du Centre polonais d'archéologie méditerranéenne de l'université de Varsovie. L'objectif est de documenter l'architecture funéraire privée du Moyen Empire[4]. L'étude porte à la fois sur l'intérieur des tombes creusées dans la roche et sur leurs cours situées sur les pentes rocheuses[3]. Les tombes appartiennent à de hauts fonctionnaires des règnes de Montouhotep II et des souverains suivants des XIe et XIIe dynasties[4]. [Les résultats des fouilles, ainsi que les études des vestiges architecturaux et des petites trouvailles, devraient également éclairer la reconstruction et la réutilisation ultérieures de ces structures[3]. Bien que la nécropole soit connue et étudiée depuis des années, l'équipe polonaise a fait une découverte en 2014 : une chapelle funéraire de la XIIe dynastie, avec un fragment d'autel en calcaire et des offrandes funéraires, a été mise au jour dans l'une des cours[8].

Un autre projet, débuté en 2018, est la « Mission archéologique française à Assasif » (FAMA), une entreprise conjointe de l'Institut français d'archéologie orientale (IFAO], de l'université de Strasbourg et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dirigée par Frédéric Colin. L'expédition travaille dans la tombe TT33 (« Archéologie contextuelle du temple funéraire de Padiaménopé dans l'environnement de l'Assassif »), étudiant les phases de sa construction et son fonctionnement ultérieur, ce qui permettra de mieux comprendre le développement de l'ensemble de la vallée de l'Assasif[9].

Les recherches menées par les Égyptiens, qui se concentrent sur les tombes situées au fond de la vallée, ont donné lieu aux découvertes les plus spectaculaires : en 2019, on a retrouvé un cachet avec trente cercueils en bois de la XXIIe dynastie, contenant des momies de prêtres et de prêtresses excellemment conservées[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Budka 2015.
  2. L'appellation « TTnn » signifie Tombe Thébaine
  3. a b et c « Deir el-Bahari: North Asasif », sur pcma.uw.edu.pl (consulté le )
  4. a b et c Patryk Chudzik, « The tombs of Asasif: archaeological exploration in the 2013/2014 season », Polish Archaeology in the Mediterranean, vol. XXIV, no 1,‎ , p. 239–246 (ISSN 1234-5415, DOI 10.5604/01.3001.0009.9909)
  5. Manfred Bietak, Theben-West (Luqsor) : Vorbericht über die ersten vier Grabungskampagnen (1969-1971), H. Böhlaus Nachf, (ISBN 3-205-03675-1, OCLC 289532935)
  6. (en) « About », sur The Ankh-Hor Project, (consulté le )
  7. (en) « Campaigns – MKTP » (consulté le ).
  8. (en) « Wrocław archaeologists discovered unknown structures in Egypt », sur Science in Poland (consulté le )
  9. Cellule Web de l'IFAO, « IFAO - Institut français d'archéologie orientale », sur www.ifao.egnet.net (consulté le )
  10. (en) « A 3,000-year-old cachette uncovered in Luxor - Ancient Egypt - Heritage », sur Ahram Online (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]