Culturologie

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La culturologie est une branche des sciences sociales qui concerne la compréhension scientifique, la description, l’analyse et la prévision des activités culturelles, des systèmes culturels et de la culture .

Histoire[modifier | modifier le code]

Historiquement, la notion de culturology (russe : Культурология) remonte à fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle en Russie et est associée entre autres aux noms de Mikhail Bakhtine, Aleksei Losev, Sergey Averintsev, Georgy Gachev, Yuri Lotman, Viatcheslav Vsevolodovitch Ivanov, Vladimir Toporov[1]. Pendant l'ère stalinienne, ce type de recherche a été remplacé par des études sociales marxistes. Après la dissolution de l'Union soviétique, néanmoins, la culturologie a été institutionnalisée en tant que nouvelle discipline en Russie et dans certains autres États de l'ancien bloc soviétique[2]. Définie comme une étude intégrale des cultures comme des systèmes intégrés et de leur influence sur le comportement humain, cette discipline peut être comparée à la discipline occidentale d’études culturelles, même s'il existe un certain nombre de distinctions importantes.

Utilisation contemporaine[modifier | modifier le code]

En termes de sciences sociales contemporaines, le mot « culturologie » est emprunté à l'anthropologue américain Leslie White, qui l’a défini comme le domaine des sciences qui étudie la culture en tant que systèmes culturels[3],[4]. Dans les traces de White, Mario Bunge définit la culturologie comme l'étude sociologique, économique, politique et historique de systèmes culturels concrets. Lorsqu'elle est synchronique, la culturologie coïncide avec l'anthropologie, la sociologie, l'économie et la politologie des cultures. En revanche, la culturologie diachronique est un élément de l'histoire. Selon Bunge, la culturologie scientifique diffère également des « études culturelles » traditionnelles en ce que ces dernières sont trop souvent l'œuvre de critiques littéraires idéalistes ou de pseudo-philosophes ignorants de la méthodologie scientifique et incompétents à l'étude des faits sociaux et des systèmes sociaux concrets[5].

L’approche systémique et matérialiste de Bunge à l'étude de la culture a donné naissance à une variété de nouveaux champs de recherche en sciences sociales. Fabrice P. Rivault, par exemple, est le premier chercheur à formaliser la Culturologie politique internationale comme un sous-domaine des Relations internationales afin de comprendre le système culturel global, ainsi que ses nombreux sous-systèmes, et d’expliquer les mécanismes par lesquels les variables culturelles interagissent avec la politique et l'économie pour avoir un impact sur les affaires du monde[6].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Mikhail Epstein, Transcultural Experiments: Russian and American Models of Creative Communication. New York: St. Martin's Press (Scholarly and Reference Division), 1999, Chapter 1: From Culturology to Transculture
  2. Culturology specialties
  3. White, Leslie "The Evolution of Culture: The Development of Civilization to the Fall of Rome". McGraw-Hill, New York (1959)
  4. White, Leslie, (1975) “The Concept of Cultural Systems: A Key to Understanding Tribes and Nations, Columbia University, New York
  5. Bunge, Mario, (1998) Social Science Under Debate, Toronto: University of Toronto Press
  6. Rivault, Fabrice, (1999) Culturologie Politique Internationale : Une approche systémique et matérialiste de la culture et du système social global, McGill Dissertation, Montréal, Culturology Press

Liens externes[modifier | modifier le code]