Couvent des Cordeliers de Paris

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 12 janvier 2020 à 19:28 et modifiée en dernier par Huster (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Couvent des Cordeliers de Paris
Le site du couvent aujourd'hui, avec l'ancien réfectoire au centre
Présentation
Type
Construction
Ordre religieux
Occupant
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1975, Réfectoire)
Localisation
Région
Commune
Paris
Adresse
15 rue de l'Ecole-de-Médecine
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris

Le couvent des Cordeliers fut fondé à Paris grâce aux largesses de Saint-Louis. Ce fut l'un des hauts lieux de la Révolution française.

Avant la Révolution

Le couvent des Cordeliers en 1793

Sans avoir cette indépendance radicale, franche, marquée par des murailles qui l'entourent et en font une véritable ville (tel le Temple)[réf. souhaitée], le couvent des Cordeliers était un vaste conglomérat où les siècles avaient accumulé des bâtiments de nature et de vocation variées. C'était l'une des plus anciennes implantations monastiques dans le Paris médiéval. Occupant un espace circonscrit par la rue Antoine-Dubois, la rue Monsieur-le-Prince, jouxtant l'église Saint-Côme (angle de la rue Racine et du boulevard Saint-Michel), la rue de La Harpe et bordé par la rue qui porte alors son nom, devenue rue de l'École-de-Médecine.

Sous le règne d'Henri IV, on y installa temporairement la bibliothèque du Roi. Avant la Révolution, les moines louaient certaines de leurs salles à des artistes ou à des sociétés. C'est ainsi que l'urbaniste Edme Verniquet y installa avec ses collaborateurs en 1785 un atelier où fut dessiné le fameux plan de Paris de l'époque[Lequel ?]. Le couvent connaissait alors une période de décadence due à une crise de recrutement.[réf. souhaitée]

Couvent des Cordeliers, 1793

Description

Le couvent comprenait une chapelle, une des plus vastes de Paris, dite parfois église des Cordeliers de Paris. Elle était accolée à un cloître dont l'une des faces était surélevée par un bâtiment où se réunissaient les théologues de l'ordre. Elle donnait tout à la fois sur le cloître et le beau jardin qui s'étendait derrière jusqu'au collège d'Harcourt : planté d'arbres, il offrait de plaisantes allées en arceaux de verdure. C'est dans cette salle que se réunissent les membres du Musée de Paris que l'on trouve rue Dauphine ; et c'est dans cette salle que l'on trouvera bientôt les membres du Club des Cordeliers qui vont y tenir des réunions dont le caractère insurrectionnel est d'emblée plus marqué qu'au Club des Jacobins où la progression dans la violence sera plus lente.

Réquisition du couvent

La chapelle du couvent fut réquisitionnée par le club que fonda Georges Jacques Danton en mai 1790. Il prit le nom de Club des Cordeliers.

La violence verbale du Club

Plus que tout autre intégré au tissu urbain du quartier[réf. souhaitée], le couvent des Cordeliers va être le point de fixation d'une activité largement alimentée par une colère populaire prompte à naître, et radicale dans ses initiatives[réf. souhaitée]. Des meneurs habitent dans le voisinage immédiat, tels Pierre-Gaspard Chaumette, le couple Simon, — que l'on retrouvera à la prison du Temple assurant l'éducation du dauphin —, Jean-Paul Marat et Danton. Enfin, Camille Desmoulins habite un peu plus haut dans les maisons que l'on vient de construire sur la place du Théâtre-Français (l'ancien Odéon). La présence du boucher Louis Legendre, qui a son étal dans une rue voisine, sera pour quelque chose dans la violence verbale du Club des Cordeliers. Son verbe haut et ordurier, incantatoire dans l'horreur, ses références, hardies et sanguinaires, à l'exercice de son métier, qu'il transportait sans nuance dans la campagne des châtiments dont il entendait diriger la mise en pratique, vont électriser une foule qui va se porter sur le terrain d'extériorisation de la Révolution[réf. souhaitée].

La chapelle

On peut se référer à une description que donna Roussel d'Épinal : « Une chapelle assez vaste, servait de local au club des Cordeliers : malgré les mutilations qu'on y avait faites, on trouvait encore à la voûte des traces de dévotion. Cette enceinte présentait un ovale tronqué à ses extrémités, garni de bancs de bois en amphithéâtre, surmonté d'espèces de tribunes : l'ovale était coupé dans sa longueur d'un côté par le bureau du président et par la tribune des orateurs de l'autre. Environ trois cents personnes de tout âge et de tout sexe garnissaient ce local ; leur costume était si négligé et si crasseux qu'on les aurait pris pour une réunion de mendiants. Derrière le président était collé sur le mur le tableau de la Déclaration des droits de l'Homme, couronné de deux poignards en sautoir. Les bustes en plâtre de Brutus et de Guillaume Tell, placés de chaque côté, semblaient mis là exprès pour servir de gardiens au tableau. En face, derrière la tribune, figuraient pour pendants les bustes de Mirabeau et d'Helvétius, avec celui de Jean-Jacques Rousseau au milieu. De grosses chaînes rouillées, rangées en feston au-dessus de leurs têtes, servaient de couronnement. On me dit qu'on avait tiré ces chaînes de la Bastille ; mais j'ai appris depuis qu'elles avaient été achetées sur le quai de la Ferraille » (Le Château des Tuileries, ou Récit de ce qui s'est passé dans l'intérieur de ce Palais, par P. J. A. R. D. E. [Pierre-Joseph-Alexis Roussel, d'Épinal], Paris, Lerouge, 1802, t. I, p. 266.)

Le couvent, le jardin

Après la journée du 10 août 1792, une partie du couvent fut transformée en hôpital pour les Marseillais révolutionnaires blessés au cours de l'assaut des Tuileries.

Jean-Paul Marat († juillet 1793) fut enterré dans le jardin des Cordeliers sous un saule pleureur, jusqu'à son transfert au Panthéon français.

Le club fut fermé en 1795.

Aujourd'hui

Le bâtiment du réfectoire, seul subsistant de l'édifice d'origine, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Le développement de l'école de médecine a enseveli une partie du couvent dont il ne subsiste que le réfectoire récemment restauré. Le musée Dupuytren y fut installé pendant un siècle, de 1835 à 1937. Depuis une quinzaine d'années, cet ancien réfectoire est un lieu d'expositions temporaires artistiques.

La partie orientale du cloître est affectée à la faculté de médecine sous l'Empire, qui en conserve le tracé et utilise même les pierres pour sa reconstruction. Dans sa disposition actuelle, il rappelle le troisième cloître du couvent, construit en 1673[2]. De part et d'autre du bâtiment qui lui fait face, on abat les groupes de maisons qui l'entourent, dont celles où vivait le couple Simon, et la maison de Jean-Paul Marat. Cette maison se trouvait à l'extrémité des bâtiments qui font l'angle de la rue de l'École-de-Médecine et du boulevard Saint-Germain.

Le cloître appartient à Sorbonne Université et abrite des laboratoires de recherche ainsi que certains des services administratifs des études doctorales et des services de médecine préventive.

Notes et références

  1. Notice no PA00088502, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Émile Gilbrin, « Le réfectoire du Grand couvent des Cordeliers de Paris », Histoire des sciences médicales, vol. Vol. 10, nos 1-2,‎ (ISSN 0440-8888, lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Exposition des Grands Ateliers de France au Couvent des Cordelier en 1996. Voir l'article.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie