Constantin Meunier

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Constantin Meunier
Constantin Meunier vers 1850.
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Ixelles
Sépulture
Pseudonymes
Meunier, C, Meunier, Constantin Emile, Mene, KonstantinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement
Influencé par
Fratrie
Jean-Baptiste Meunier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Karl Meunier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Site web
Œuvres principales
Le Puddleur au repos, Le Grisou, Monument au Travail

Constantin Meunier, né à Etterbeek (Bruxelles) le et mort à Ixelles (Bruxelles) le , est un peintre et sculpteur réaliste belge, réputé pour sa vision du monde ouvrier.

Il est le père du peintre et graveur Karl Meunier (1864–1894), et l'oncle de l'affichiste Henri Meunier (1873–1922). Il est le beau-frère d'Auguste Danse, graveur.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Coulée à Ougrée (vers 1885-1890), Liège, musée des Beaux-Arts.

D’abord peintre de scènes religieuses, Constantin Meunier est profondément marqué par sa visite, en compagnie de son ami l’écrivain Camille Lemonnier, du Borinage, le pays noir, bassin minier de la province de Hainaut en Belgique. En cette époque où la Belgique est profondément transformée par l'industrialisation sidérurgique et par l’essor des organisations syndicales, politiques et coopératives ouvrières, il s’attache à représenter le monde du travail.

« Puis le hasard me mène dans le pays noir, le pays industriel. Je suis frappé par cette beauté tragique et farouche. Je sens en moi comme une révélation d’une œuvre de vie à créer. Une immense pitié me prend[1]. »

Il devient l'un des maîtres d’un art réaliste et social. Il contribue à donner un visage à l’ouvrier et participe à la description des nouvelles réalités engendrées par l'essor industriel. Il s'en fait l’interprète au travers de sa peinture sombre et dramatique, puis — à partir du milieu des années 1880 — de ses bronzes aux traits anguleux.

C'est au retour d'un séjour de six mois en Espagne, d' à en compagnie de son fils Karl, Théo van Rysselberghe et Darío de Regoyos[2], que la sculpture occupe une place de plus en plus grande dans son œuvre. Envoyé à Séville par le gouvernement belge pour y réaliser une copie d'une Descente de croix de Pedro de Campaña (1503–1580), il en ramène aussi quelques toiles plus personnelles dont La Fabrique de tabacs à Séville (musées royaux des Beaux-Arts de Belgique). Mais paradoxalement, l'Andalousie brûlée de soleil semble l'avoir plus que tout confirmé dans son profond désir de consacrer son art au travail ouvrier et à son emprise sur la matière — ce que la sculpture exprime parfaitement.

Une lettre de Vincent van Gogh à son frère Théo écrite en 1889 à Saint-Rémy-de-Provence parle de lui d'une manière extrêmement flatteuse : « Cher Théo, Dans toutes ses œuvres, Meunier est de loin supérieur à moi. À Bruxelles, j'ai vu ses peintures à une exposition. En fait, il est le seul de tous les artistes belges à m'avoir fortement touché. Il a peint les métallos du Borinage et leur cortège en route pour la mine ou les usines. Ses œuvres se distinguent nettement, tant par la couleur que par le traitement. Il a peint toutes ces choses que j'ai toujours rêvé de pouvoir réaliser… »[3].

1894 fut pour Constantin Meunier une année éprouvante : il perd successivement ses deux fils. Au début de l'année, Georges, aspirant de marine à bord d'un steamer anglais est mort de la fièvre jaune en rade de Rio de Janeiro à l'âge de 25 ans. Le , Karl, peintre et aquafortiste, meurt à Louvain des suites d'une phtisie pulmonaire, s'étant volontairement mis à l'eau pour sauver les dessins de son père pris dans une inondation.

En 1899, il est élu membre de la Classe des beaux-arts de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Il était membre correspondant de l'Institut de France et des Académie de Berlin, de Dresde et de Munich[4].

Durant les dernières années de sa vie, il exécute les sculptures destinées au Monument au Travail. Projet qui ne sera érigé à Laeken qu'après sa mort.

Auguste Rodin dit de lui : « Constantin Meunier est un homme admirable. Il a la grandeur de Millet. C'est un des plus grands artistes du siècle[5]. » Meunier est d'ailleurs membre de l'International Society of Sculptors, Painters and Gravers que dirige Rodin[6].

Un fonds de ses œuvres est conservé à Ixelles au musée Constantin-Meunier aménagé dans l’atelier de l’artiste. Ses bronzes ornent des places et les parcs de Belgique et d'Europe.

Franc-maçon, il fut membre de la loge Les Amis philanthropes du Grand Orient de Belgique.

Il est inhumé à Bruxelles au cimetière d'Ixelles.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

L'Automne ou Le Semeur, au Jardin botanique de Bruxelles.
En Belgique
En France
  • Paris :
    • musée d'Orsay :
      • La Glèbe, 1892, bronze ;
      • Puddleurs au four, 1893, bronze ;
      • L'Homme qui boit, 1890, bronze ;
      • Débardeur du port d'Anvers, 1885, bronze ;
      • Débardeur, 1905, bronze ;
      • L'Industrie, 1892-1896, relief en bronze ;
      • La Moisson, 1895, relief en bronze.
    • musée Rodin : Mineur devant la mine, huile sur toile.

Galerie[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Edmond de Valériola, Monument à Constantin Meunier (1931), Etterbeek, place des Acacias.

Distinctions[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Constantin Meunier, Sura Levine et Françoise Urban, Hommage a Constantin Meunier, 1831-1905, Exhibitions International, , 199 p., page 9.
  2. Micheline Jérôme-Schotsmans, Constantin Meunier, sa vie, son œuvre, Waterloo, Olivier Bertrand Éditions et Belgian Art Research Institute, 2012.
  3. | Art-info - Biographie Constantin Meunier
  4. Alfred Louis Edmond Vallette, Mercure de France - Série nouvelle - volume 54, Paris, (lire en ligne), p. 637
  5. M. Jérôme-Schotsmans.
  6. (en) « The International Society of Sculptors, Painters and Gravers », sur université de Glasgow (consulté le ).
  7. | Le Semeur - Musée Middelheim
  8. Bulletine Trimestriel de l'Institut Archéologique du Luxembourg, 2009 N° 3-4, Arlon, p 224

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • P. Baudson, Les trois vies de Constantin Meunier, Bruxelles, 1979.
  • A. Behets, Constantin Meunier. L’homme, l’artiste et l’œuvre, Bruxelles, 1942.
  • Eugène Demolder, Constantin Meunier, Bruxelles, Deman, 1901.
  • A. Fontaine, Constantin Meunier, Paris, 1923. lire en ligne sur Gallica
  • Camille Lemonnier, Constantin Meunier, sculpteur et peintre, Paris, 1904.
  • G. Simmel, « Rodin. Avec une remarque préliminaire sur Meunier », in Michel-Ange et Rodin, Paris, Rivages, 1990, p. 69–106.
  • Armand Thiéry et Émile van Dievoet, Exposition de l’œuvre de Constantin Meunier, Louvain, 1909.
  • G. Treu, Constantin Meunier, Dresde, 1898.
  • F. Vandepitte, Musée Constantin Meunier, Bruxelles, 2004.
  • F. Vandepitte et al., « Constantin Meunier à Séville. L’ouverture andalouse », Cahiers des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, no 3, Bruxelles, 2008.
  • Micheline Jérôme-Schotsmans, Constantin Meunier, sa vie, son œuvre, Waterloo, Olivier Bertrand Éditions et Belgian Art Research Institute, 2012.
  • Constantin Meunier, Lettres d'Espagne 1882, présentées et annotées par Richard Kerremans, C.I.D.E.P., Bruxelles, 2014.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]