Émile van Dievoet

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Le baron Émile van Dievoet, né le à Lombeek-Sainte-Catherine et mort le à Louvain, est un avocat et homme politique belge catholique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Josse-Émile (ou Emiel) van Dievoet, né le à Lombeek-Sainte-Catherine, est issu d'un milieu modeste. Il est le fils d'Antoon Van Dievoest, forgeron et aubergiste, et de Coleta Heylenbosch[1]. Il est le père des écuyers :

Il fait ses humanités au petit séminaire à Malines. Ayant trouvé un emploi en 1905 au Boerenbond, il parvient à financer ses études universitaires et est diplômé docteur en droit en 1912 et en sciences politiques et sociales en 1913 à l'Université catholique de Louvain. Il étudie par la suite également à l'Université de Paris, l'Université d'Heidelberg et l'Université de Berne[2].

À la sortie des études, il s'inscrit comme avocat au barreau de Louvain en 1914. Il reste toutefois actif au sein du Boerenbond dont il devient vice-président en 1936. Il est professeur à l'Université catholique de Louvain de 1919 à 1955. De 1926 à 1927, il est président de l'Union catholique belge.

Il se lance également en politique. De 1919 à 1936, il est député sur la liste catholique à la Chambre des représentants pour l'arrondissement de Bruxelles. Ses interventions au parlement portaient principalement sur l'agriculture et la justice.

Il est ministre de l'Agriculture de 1931 à 1932 dans le gouvernement Renkin I et brièvement ministre de la Justice de janvier à février 1939[2] dans le gouvernement Spaak I. Il a été président de l'Association pour l'étude comparée du droit de la Belgique et des Pays-Bas[3] et de 1941 à 1963, il est président des Assurances du Boeronbond belge.

Il est une figure historique du Mouvement flamand et de la défense du néerlandais. Il s'est en particulier impliqué dans la lutte pour la flamandisation de la vie juridique et contre l'extension de Bruxelles. Selon l'historienne Els Witte, il a tenté de s'opposer à l'incorporation de Haren à la ville de Bruxelles, craignant que la population ne perde son caractère rural catholico-flamand[4].

Il faisait partie de l'Académie royale flamande des sciences, de lettres et des beaux-arts de Belgique.

À la suite de son décès le à Louvain, ses funérailles sont célébrées à la collégiale Saint-Pierre de Louvain et il est inhumé au cimetière de l'abbaye de Parc à Heverlee.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

Le roi Baudouin Ier l'anoblit le avec le titre de baron. Il obtint officiellement concession de noblesse héréditaire et du titre personnel de baron le . Les Lettres patentes furent délivrées à Eugénie Bulens, sa veuve, fille d'Henri et de Marie Deschreyer.

Il est aussi docteur honoris causa de l'Université d'Utrecht et de l'Université de Nimègue.

Le Prix Baron Emiel van Dievoet est attribué tous les cinq ans respectivement en français et néerlandais par l'UC Louvain et par la KU Leuven. Il a été instauré en 1950 pour favoriser le développement des sciences juridiques par la publication d'ouvrages remarquables de jeunes chercheurs[5].

Le prince régent Charles de Belgique lui a décerné la distinction suivante en 1946 :

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armoiries d'Emile, baron van Dievoet
Ecu: D'argent à une main de justice de gueules, le champ chapé du même, à deux croix ancrées du premie

Couronne: couronne de baron

Heaume: d'argent couronné. Lambrequins : d'argent et de gueules. Cimier: une croix de l'écu. Devise : Houd voet bij stuk, d'argent sur un listel de gueules.

Supports : deux lions d'or, armés et lampassés de gueules.

Note: Les membres de cette famille portent actuellement le titre de Jonkheer.

Bibliographie concernant le Baron Émile van Dievoet[modifier | modifier le code]

  • Cahiers d'histoire du temps présent = Bijdragen tot de eigentijdse geschiedenis, du Centre d'études et de documentation "Guerre et sociétés contemporaines" (Belgium, Centre d'études guerres et sociétés contemporaines, Publié par Centre d'études guerres et sociétés contemporaines, 2004, p. 127, 131, 132.
  • Encyclopedie van het Vlaamse Beweging, I, Tielt-Utrecht, 1973, 421-422 (avec bibliographie).
  • Winkler Prins Encyclopedie van Vlaanderen, II, Bruxelles, 1973, p. 304-305 (concerne le baron Émile et le Jonkheer Guido van Dievoet).
  • De Grote Oosthoek, Encyclopedie en Woordenboek, 7e édition, VI, 's-Gravenhage, 1977, 86.
  • État présent de la Noblesse du Royaume de Belgique, par Oscar Coomans de Brachène et alii, Bruxelles, 1987, p. 361-362.
  • État présent de la noblesse belge : annuaire de 2005. Seconde partie, par le Comte Humbert de Marnix de Sainte Aldegonde, et alii, avec une bibliographie attribuant faussement à cette famille la généalogie de la famille notable bruxelloise Van Dievoet dit Vandive à Paris parue dans : Le Parchemin, éd. Office généalogique et héraldique de Belgique, Bruxelles, 1986, n° 245, p. 273 à 293, dont la famille du baron van Dievoet ne descend néanmoins pas.
  • Intermédiaire des généalogistes, famille originaire de Ternat, 1977, 232.
  • Fernand Baudhuin, L'économie belge sous l'occupation, 1940-1944, p. 366.
  • Robert Capelle, Au service du roi: 1940-1945, éd. C. Dessart, 1949, p. 117, 277, 318.
  • F. Collin, "Prof. E. Van Dievoet", dans Onze Alma mater, II, 1948, no 3.
  • Alain Dantoing, La "Collaboration" du cardinal: L'Église de Belgique dans la Guerre 40-45, 1991, page 371.
  • Henri Grégoire et Oscar Grojean, dans, Le Flambeau: revue belge des questions politiques et littéraires, vol. 11 pt.3 1928: "Il y a le projet de la commission ou projet Van Dievoet. M. Van Dievoet, suivi par la majorité de la commission, éteint la peine pour tous les condamnés y compris Borms
  • Carl-Henrik Höjer, Le régime parlementaire belge de 1918 à 1940, 1946, p. 288. ("M. Spaak avait élargi la base linguistique de son gouvernement en y appelant deux extrémistes: le flamingant van Dievoet, etc.").
  • J.Marijnen, "Nieuwe tendenties in het Vlaamsche Rechtsleven", dans, Het vlaamsche Land, .
  • Pierre Stéphany, La Flandre aux Flamands, Bruxelles, 2008, p. 2007.
  • Georges van Hecke, Notes pour servir à l'histoire du barreau de cassation, Bruxelles, 1979, p. 42.
  • Leen van Molle, Chacun pour tous: le Boerenbond Belge, 1890-1990, 1990, p. 318
  • P. Van Molle, Le Parlement belge 1894-1969, Ledeberg, 1969, 349-350 (avec bibliographie).
  • Baronne Els Witte, De Brusselse negentien gemeenten en het Brussels model, Bruxelles, 2003, p. 49: " (Emiel) Van Dievoet vreesde duidelijk dat de Vlaams-katholieke identiteit van de bevolking door de inlijving bij Brussel in de verdrukking zou komen": " Émile Van Dievoet craignait clairement que l'identité catholico-flamande de la population (de Haeren) soit soumise à pression après l'incorporation à Bruxelles".

Notes[modifier | modifier le code]

  1. (nl) Commune de Lombeek-Sainte-Catherine, « Acte de naissance n°51 » Inscription nécessaire, sur FamilySearch, (consulté le )
  2. a et b « Mort à Louvain du professeur Van Dievoet », Le Soir,‎ , p. 6 (lire en ligne Accès limité)
  3. Catalogue de l'exposition internationale en souvenir du 475e anniversaire de l'établissement à Malines du Grand Conseil en 1949, page 4. Il fut membre du comité d'honneur de cette exposition qui eut lieu en l'hôtel de ville de Malines
  4. Baronne Els Witte, De Brusselse negentien gemeenten en het Brussels model, Bruxelles, 2003, p. 49: "(Emiel) Van Dievoet vreesde duidelijk dat de Vlaams-katholieke identiteit van de bevolking door de inlijving bij Brussel in de verdrukking zou komen": " Émile Van Dievoet craignait clairement que l'identité catholico-flamande de la population (de Haren) soit soumise à pression après l'incorporation à Bruxelles"
  5. Geneviève Schamps, « Prix Baron van Dievoet », sur UC Louvain, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]