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Charles-François Delacroix

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Charles-François Delacroix de Contaut
Illustration.
Buste de Charles Delacroix au cimetière de la Chartreuse (Bordeaux)
Fonctions
Député de la Marne

(3 ans, 1 mois et 23 jours)
Gouvernement Convention nationale
Député au Conseil des anciens

(21 jours)
Ministre des relations extérieures

(1 an, 8 mois et 11 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Givry-en-Argonne (Marne, France)
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Bordeaux (Gironde, France)
Sépulture Cimetière de la Chartreuse
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Montagne
Conjoint Victoire Œben (1758 ✝ 1814)
Profession Avocat
Ambassadeur
Préfet
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
députés de la Marne

Charles-François Delacroix de Contaut[1], né le 15 avril 1741 à Givry-en-Argonne (Marne), mort le 26 octobre 1805 à Bordeaux, est un homme politique et un haut fonctionnaire de la Révolution française, du Consulat et du Premier Empire.

Charles-François Delacroix est d'abord secrétaire de Turgot, intendant de la généralité de Limoges. Il devient commis des finances en 1774 quand Turgot devient contrôleur général des finances.

Mandat à la Convention

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La monarchie constitutionnelle, mise en place en application de la constitution du 3 septembre 1791, prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est destitué et incarcéré avec sa famille à la tour du Temple. En septembre, Charles-François Delacroix est élu député du département de la Marne, le quatrième sur dix, à la Convention nationale[2]. Il ne saurait être confondu avec son collègue et homonyme Jean-François Delacroix, député de l'Eure-et-Loir.

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple : « Je me regarderai comme lâche, si j'hésitais un instant à dire non ». Il vote contre le sursis à l'exécution de la peine[3]. En avril 1793, il s'abstient de voter lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat : « L'adresse des Jacobins, souscrite par Marat, ne me paraissant pas présenter un corps de délit ; [...] je m'abstiens de voter quant à présent »[4]. En mai de la même année, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[5].

En 1793, Charles Delacroix est envoyé en mission à Versailles pour faire l’inventaire et la vente des meubles de la liste civile du roi[6].

C’est sans doute lui qui signala à son beau-père[7] l'ébéniste Jean-Henri Riesener les prix dérisoires obtenus par ces meubles précieux. Alfred de Champeaux l’évoque : Lors de la vente des richesses des châteaux royaux, Riesener regrettant de voir aliéner à vil prix les pièces qu’il avait terminées, en acheta quelques-unes ; il fut aidé dans cette opération par Charles Delacroix, mari de la fille de Marguerite van der Cruse[8] et d’Oëben, qui dirigeait la vente faite à Versailles. Le procès-verbal d’adjudication porte souvent le nom de l’ébéniste comme acquéreur[9].

À la chute de Robespierre, il se rallie à la réaction thermidorienne et est envoyé en mission en Ardennes[10].

Charles-François Delacroix est réélu député sous le Directoire et siège au Conseil des Anciens. Il est nommé ministre des Relations extérieures le 14 brumaire an IV (le 5 novembre 1795)[11].

Le 16 juillet 1797, Talleyrand le remplace ; il est envoyé comme ambassadeur en République batave jusqu'en juin 1798.

Rallié à l'Empire, il est nommé préfet des Bouches-du-Rhône à Marseille, le 2 mars 1800. Il y participe à la création du lycée Thiers, assisté du paléontologue Georges Cuvier.

Trois ans plus tard, le 23 avril 1803 (3 floréal an XI), il est nommé préfet de la Gironde à Bordeaux où il meurt le 4 novembre 1805 et où il repose, au cimetière de la Chartreuse[12].

Charles François Delacroix épouse vers 1778 Victoire Œben (1758-1814), fille de l'ébéniste Jean-François Oeben et de Françoise Marguerite Vandercruse. Ils sont les parents de Charles-Henri Delacroix (1779-1845), général d'Empire, d'Henriette Delacroix[13] (1782-1827) qui épousera le diplomate Raymond de Verninac-Saint-Maur et du peintre Eugène Delacroix (1798-1863)[14].

Certains ont douté de la paternité biologique d'Eugène. Charles Delacroix était en effet affecté d'une excroissance qui l'empêchait de procréer par voie naturelle, qui ne fut retirée que le 13 septembre 1797[15], tandis qu'Eugène naquit le 26 avril 1798, 32 semaines après l'opération. Certains biographes de Talleyrand font de celui-ci le géniteur[16]. Si Georges Lacour-Gayet estime « impossible » que Charles Delacroix soit le père d'Eugène, et « possible » que Talleyrand le soit[17], et si Maurice Sérullaz ne se prononce pas[18], une autre partie des biographes du peintre[19] et de ceux de Talleyrand[20],[21] contestent cette théorie, affirmant que la relation n'a jamais eu lieu, et que la naissance, prématurée, intervient logiquement à la suite de la guérison de Charles Delacroix. Enfin, leur principal argument est qu'il n'existe qu'une source sur cette paternité, les Mémoires de Madame Jaubert[22], ce qui fait dire à Emmanuel de Waresquiel :

« Tous ceux qui ont aimé à forcer le trait de leur personnage, à commencer par Jean Orieux, se sont laissé tenter, sans se soucier du reste, ni surtout des sources ou plutôt de l'absence de sources. Une fois pour toutes, Talleyrand n'est pas le père d'Eugène Delacroix. »

— Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand, le prince immobile[23]

Tous ces auteurs ont évité l'explication la plus simple. Le rapport d'Imbert Delonne indique que la tumeur empêchait le rapport sexuel, mais pas qu'elle inhibait la fertilité du patient. Celui-ci a pu imprégner son épouse par tout moyen, et ne consentir à l'opération, qui pouvait le tuer ou le rendre impuissant, que lorsqu'il a été acquis que celle-ci était enceinte[24].

Charles François Delacroix est l'auteur de brochures et rapports officiels, écrits en diverses occasions, entre autres à l'occasion de ses missions à Versailles, en Belgique, à Marseille, parmi lesquels on peut distinguer :

  • Charles Delacroix, Apologie de la constitution civile du clergé, (lire en ligne)
  • Charles Delacroix, Projet de loi sur l'éducation commune, (lire en ligne)
  • Charles Delacroix de Contaut, Discours prononcé le décadi 30 frimaire, à Versailles, pour l'inauguration du temple de la Raison, par le citoyen Ch. Delacroix, représentant du peuple, député dans le département de Seine et Oise, 179. (lire en ligne)

Notes et références

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  1. On trouve son nom orthographié ainsi aussi : Charles de Lacroix de Contaut. Il était aussi appelé Charles Lacroix, voir la Biographie des ministres français, parue à Bruxelles en 1826, p. 168-169. de Contaut n'est pas une particule nobiliaire, mais une précision destinée à le distinguer de son frère Delacroix d'Ante.
  2. Ducom, André Jean (1861-1923) et Lataste, Lodoïs (1842-1923), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  3. Froullé, Jacques-François (≈1734-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] », sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  4. Ducom, André Jean (1861-1923) et Lataste, Lodoïs (1842-1923), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  5. Ducom, André Jean (1861-1923) et Lataste, Lodoïs (1842-1923), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  6. Henri Vial, Adrien Marcel et André Girodie, « Les Artistes décorateurs du bois », Paris, Jean Schemit, 1912, t. II, p. 116. Dans un pamphlet il aurait proposé la démolition du château de Versailles ?
  7. Beau-père signifie ici le second époux de la mère de sa femme. la veuve Oeben ayant épousé Jean-Henri Riesener.
  8. Elle même fille de l'ébéniste Roger Vandercruse, ou van der Cruse.
  9. Alfred Champeaux, « Le Meuble », Paris, A. Quantin, 1885, t. II, p. 213-214.
  10. Eugène de Mirecourt, Eugène Delacroix ; précédé d'une lettre à M. Jules Janin, (lire en ligne) ; Charles Delacroix, Parkstone, 2010, (ISBN 978-1-8448-4618-4).
  11. Gazette nationale ou le Moniteur universel, (lire en ligne)
  12. Michèle Hannoosh, « Répertoire biographique », dans Eugène Delacroix, Journal, t. 2, Paris, José Corti, , p. 2156.
  13. « Correspondance Eugène Delacroix », sur /www.correspondance-delacroix.fr (consulté le )
  14. Édouard Féret, Personnalités et notables girondins : l'Antiquité à la fin du XIXe siècle, Bordeaux, Féret, (1re éd. 1889), p. 176
  15. A.B. Imbert Delonnes, Opération de sarcocèle faite le 27 fructidor an V au citoyen Charles Delacroix, Paris, gouvernement de la République française, an vi (1798) (lire en ligne). La tumeur du testicule gauche, de 35 cm de long, avait atteint 32 livres (14 kg) et avait absorbé le reste de l'appareil génital qui apparaissait semblable « à un second nombril » ; voir aussi Article de Welcome Trust sur la gravure de Pierre Chasselat, 18 mai 2011.
  16. Orieux, Talleyrand, le sphynx incompris, Le grand livre du mois, (1re éd. 1973).
  17. Georges Lacour-Gayet, Talleyrand, Paris, Payot, , 1453 p. (ISBN 2-228-88296-8), p. 262-264.
  18. Delacroix, Maurice Sérullaz, p. 203.
  19. P. Loppin, Eugène Delacroix, l'énigme est déchiffrée, cité par Emmanuel de Waresquiel.
  20. Léon Noël, Talleyrand, cité par Emmanuel de Waresquiel
  21. Casimir Carrère, Talleyrand amoureux, cité par Emmanuel de Waresquiel
  22. Caroline Jaubert, Souvenirs de madame C. Jaubert, J. Hetzel et cie, , 323 p.
  23. Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand : Le Prince immobile, Paris, Fayard, , 796 p. (ISBN 2-213-61326-5), p. 209
  24. A Camelin, « Faut-il remettre en cause la naissance d'Eugène Delacroix ? : communication présentée à la séance du 28 janvier 1978 de la Société française d'histoire de la médecine », Histoire de la médecine,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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Liens externes

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