Chapelle Notre-Dame-des-Voirons de Boëge
Chapelle Notre-Dame-des-Voirons de Boëge | |||
Présentation | |||
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Culte | Catholique romain | ||
Type | Chapelle paroissiale | ||
Rattachement | Diocèse d'Annecy | ||
Début de la construction | XVIe siècle | ||
Fin des travaux | XVIe siècle | ||
Style dominant | Néoclassicisme | ||
Géographie | |||
Pays | France | ||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Haute-Savoie | ||
Ville | Boëge | ||
Coordonnées | 46° 14′ 02″ nord, 6° 21′ 26″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
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La chapelle Notre-Dame-des-Voirons est une chapelle catholique située sur le territoire de la commune française de Boëge, dans le département de la Haute-Savoie, dans le diocèse d'Annecy.
Situation géographique
[modifier | modifier le code]La chapelle est située à 1 370 m d'altitude sur les arêtes des Voirons, dans le massif du Chablais.
Histoire et légendes
[modifier | modifier le code]La tradition considère que le sommet de la montagne des Voirons accueillait un « lieu de culte païen consacré par une statue de Jupiter »[1], appartenant dans un premier temps aux Allobroges puis aux Romains.
Légende de l'édification de la chapelle
[modifier | modifier le code]L'évêque de Genève Domitien (Domitianus, évêque vers 470 et 490) aurait fait détruire le sanctuaire et la statue[1],[2]. La légende raconte que dès lors un sanglier, envoyé par Satan, était apparu pour ravager les environs[2],[3]. Amédée de Langin, seigneur des lieux, fut un jour assailli par la bête et grièvement blessé, mais il fut miraculeusement sauvé après avoir invoqué Notre-Dame[1],[2],[3].
Par un acte du , le seigneur Louis de Langin abandonne une de ses terres pour la construction d’une chapelle dédiée à la Vierge[1],[4],[5]. Une statue y est placée : la « Vierge noire », aussi appelée Notre-Dame-des-Voirons[2]. Elle aurait été ramenée par un chevalier savoyard de croisade[2]. Il faut attendre 1456 pour que le culte soit autorisé et organisé par l'évêque de Genève, Jean-Louis de Savoie[1].
Lieu de pèlerinage
[modifier | modifier le code]Le lieu acquiert de la notoriété et devient un lieu de pèlerinage[1]. En août 1536, alors que la partie nord du duché de Savoie est occupée par les protestants venus de Berne, le sanctuaire est incendié[1],[2].
Légende du « cou tordu »
[modifier | modifier le code]Une légende raconte qu'un homme qui avait voulu détruire la statue de la Vierge fut frappé d'une infirmité, le « cou tordu »[1],[2]. Alors qu'il trainait la statue de la Vierge, il sentit une forme et résistance et se tourna la tête pour voir ce qu'il le ralentissait[2]. La statue s'était relevée[2]. L'homme ne put plus tourner sa tête[2]. Il est à l'origine « d'une longue lignée qui n'est pas près de s'éteindre et dont chaque membre a le cou tordu »[6].
Cette seconde légende indique que le père Monod retrouva la statue debout dans son champ et la replaça dans sa niche[6].
Reconstruction de la chapelle
[modifier | modifier le code]L’ermitage et la chapelle sont reconstruits l'année suivante[1]. Le moine François Monod, de l'ordre des ermites de Saint-Augustin, est à l'origine de la nouvelle édification[1]. L'évêque de Genève François de Sales s'y rend en 1595[1]. Son neveu, Charles-Auguste de Sales, s'est fait ermite en ces lieux avant de devenir à son tour évêque de Genève[1] en résidence à Annecy, en 1645. L'ermitage passe aux dominicains, durant le retrait de Charles-Auguste de Sales, en 1643[1].
La chapelle est détruite par un incendie en 1768[1] et l'ermitage est supprimé l'année suivante par décision de l'évêque d'Annecy[4]. L'ensemble du mobilier ainsi que la statue de la Vierge Noire sont vendus à l'encan[1]. Elle est achetée par la paroisse de Boëge qui la place sur l'autel de l'église Saint-Maurice[1].
En 1852, le curé de Boëge, Félix Sache, obtient auprès d'un paysan une autre Vierge Noire[4]. Celle-ci aurait été donnée par les moines puis cachée jusqu'à cette découverte par le prêtre[4].
En 1863, une nouvelle chapelle est édifiée par le maire de Boëge et conseiller général, François-Antoine Dumont[4]. Le lieu redevient un lieu de pèlerinage lors des grandes occasion, notamment aux lendemains des grands conflits (Guerre de 1870, Première et Seconde guerres mondiales)[4].
Pèlerinage
[modifier | modifier le code]Le site fit l'objet d'un pèlerinage le 2 juillet[1].
Galerie
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Autel en pierre
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Vierge Noire
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Intérieur
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Histoire des communes savoyardes 1980, p. 265.
- Éloïse Mozzani, Légendes et mystères des régions de France, Robert Laffont/bouquins/segher, , 1566 p. (ISBN 978-2-221-15922-4, lire en ligne), p. 837, « La Vierge noire miraculeuse des Voirons ».
- Marie-Thérèse Hermann, La Savoie traditionnelle, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 197 p. (ISBN 978-2-84206-308-5, lire en ligne), p. 183.
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 216, « L'ermitage des Voirons ».
- Henri Baud (dir.), Le diocèse de Genève-Annecy, Éditions Beauchesne, , 331 p. (ISBN 978-2-7010-1112-7, lire en ligne), p. 82.
- Anthony Dessaix, Légendes et traditions populaires de la Haute-Savoie, Editions des Régionalismes, , 184 p. (ISBN 978-2-8240-5045-4, lire en ligne), p. 38.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 978-2-7171-0099-0), p. 265, « Chapelle et ermitage des Voirons ».
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- La Vierge Noire des Voirons (écrit le ) sur le site hirminte.free.fr.