Cathédrale Saint-Aubain de Namur

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Cathédrale Saint-Aubain de Namur
Image illustrative de l’article Cathédrale Saint-Aubain de Namur
Présentation
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattachement Diocèse de Namur
Début de la construction 1751
Fin des travaux 1767
Architecte Gaetano Matteo Pisoni
Style dominant Baroque, néoclassicisme
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1936, no 92094-CLT-0007-01)
Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine exceptionnel (2013, no 92094-PEX-0003-02)
Site web www.cana.beVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Département Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Ville Namur
Coordonnées 50° 27′ 53″ nord, 4° 51′ 36″ est
Géolocalisation sur la carte : province de Namur
(Voir situation sur carte : province de Namur)
Cathédrale Saint-Aubain de Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Cathédrale Saint-Aubain de Namur

La cathédrale Saint-Aubain de Namur (Belgique) est le siège du diocèse de Namur. Sa construction a été entreprise en 1751 et terminée en 1767. La consécration a eu lieu le 20 septembre 1772. Son patron est Alban de Mayence. Elle fait partie du Patrimoine majeur de Wallonie

Historique

La fondation du Chapitre Saint-Aubain fut initiée par la maison comtale de Namur, entre 1047 et 1051. Originellement situé hors des murs de la ville (la troisième enceinte l'englobera entre le XIIIe et le XIVe siècle), l'édifice était intégré dans un faubourg comprenant notamment le logement des chanoines et leurs lieux de réunion, un petit quartier de servants attachés au collège et un cimetière. Peut-être ce quartier a-t-il même disposé d'une enceinte, réellement efficace ou seulement symbolique. Un projet d'aménagement de parc de stationnement souterrain sous l'actuelle place Saint-Aubain donnerait aux archéologues l'occasion d'en savoir plus sur l'organisation de ce faubourg, mais rien n'a été décidé au niveau communal, tant les inconvénients liés aux travaux d'aménagement seraient délicats à imposer à la ville et à ses habitants.

Le 12 mai 1559, le pape Paul IV crée le diocèse de Namur. Le premier évêque, un dominicain du nom d'Antoine Havet, est sacré en 1562. Il choisit pour cathédrale la collégiale Saint-Aubain, fondée en 1047, dont il subsiste encore une ancienne tour datant du XIIIe siècle (surélevée en 1648).

En 1740, de grosses inondations endommagent la cathédrale fort démodée, trop petite et déjà modifiée plusieurs fois. Le chapitre et l'évêque de Berlo de Franc-Douaire décident alors d'en faire construire une nouvelle. Ils s'adressent à Gaetano Matteo Pisoni, architecte italien qui a reconstruit le Palais de Charles de Lorraine à Bruxelles.

Les travaux, confiés à Jean-Baptiste Chermanne, consistent à unir la tour surélevée en 1648, seule partie de la collégiale conservée, et l'église paroissiale Saint-Jean l'évangéliste en une seule construction surmontée d'une grande coupole. La première pierre est posée le 24 juin 1751. La nouvelle cathédrale est terminée seize ans plus tard, la construction de la coupole ayant posé quelques problèmes. La consécration a lieu cinq ans après, le 20 septembre 1772.

Réalisée en calcaire de Seilles, la façade s'effrite au XIXe siècle, et est entièrement reconstruite peu avant 1900, de manière plus austère.

La cathédrale

Nef de la cathédrale

La cathédrale Saint-Aubain est d'un style mêlant, baroque, rococo et classicisme, comme beaucoup d'édifices du milieu du XVIIIe siècle. L'architecte, Pisoni, bâtira une autre cathédrale du même style, à Soleure (Suisse), en 1763, avec de plus gros moyens. La cathédrale de Namur n'est pas orientée d'est en ouest comme le voulait la tradition architecturale chrétienne (l'usage s'étant perdu dès le XVIe siècle) mais bien d'ouest en est. Son plan forme une croix latine. Les bras du transept, peu saillants, sont arrondis, tout comme l'abside.

Extérieur

La façade (arrondie sur la largeur du vaisseau central, plate sur la largeur des bas-côtés) est ornée de vingt colonnes corinthiennes et sommée, dans sa partie centrale, par un fronton circulaire percé d'un oculus. La façade est surmontée de cinq statues, représentant Jésus et quatre de ses apôtres. Deux niches abritant des statues et trois médaillons ornent le registre inférieur. Trois entrées, surmontées de frontons circulaires, sont percées. La principale (et centrale) donne dans la nef et les deux secondaires dans les bas-côtés. À l'origine, la façade devait être encadrée de deux tours, mais cette idée fut abandonnée. Les façades des côtés sont en briques, extrêmement sobres, et contrastent avec la façade avant.

Intérieur

La longueur totale de l'œuvre est de 78 mètres, celle du chœur de 29 mètres. La largeur de la nef, du transept et du chœur est de 17 mètres et leur hauteur de 24 mètres. Les bas-côtés ont 6 mètres de largeur. La hauteur intérieure de la coupole et de sa lanterne est de 70 mètres environ[1]. Le décor intérieur est réalisé en stuc. Il contient des peintures d'Antoine Van Dyck, de Jacob Jordaens et de Jacques Nicolaï (formé à l'école de Rubens) et des fonts baptismaux romans.

Bas-côtés

Les bas-côtés sont construits selon une travée carrée répétée trois fois. Chacune d'elle est couverte par une coupole sur pendentifs sans tambour, éclairée par une baie percée dans l'arc en plein cintre du mur extérieur et ouverte sur trois côtés. Les bas-côtés se prolongent au-delà du transept par une quatrième répétition du plan carré, qui n'est ouverte que vers le transept. Éclairés par des baies semi-circulaires percées dans les arcs en plein cintre, ils sont par ailleurs meublés de confessionnaux surmontés de toiles de Jacques Nicolaï et de N. Roose. Dans les travées situées au-delà du transept, le long du chœur, se tiennent des chapelles provenant de l'ancienne cathédrale. La chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs, datant de 1650 et ornée d'une statue du liégeois G. Coquelet est installée au nord. La chapelle de Saint-Aubain, datant de 1655 et auparavant appelée chapelle de Sainte-Hélène et de la Vraie Croix est sise au sud.

Croisée du transept

À la croisée du transept se situe l'autel, sous la coupole. Les quatre piliers qui en soutiennent le tambour sont flanqués de colonnes corinthiennes, et portent des statues des quatre Pères de l'Église, œuvres de Laurent Delvaux. Saint Jérôme, sur le pilier sud-est, est représenté en ermite, une Bible dans les mains ; son chapeau d'évêque et un lion sont représentés à ses côtés. Saint Grégoire, ornant le pilier sud-ouest, porte les habits pontificaux et la tiare, un livre dans la main gauche et une plume dans la droite, la colombe du Saint-Esprit sur son épaule droite. Le pilier nord-ouest est occupé par saint Ambroise, habillé en évêque, portant un livre et la crosse, une ruche à ses côtés. Enfin saint Augustin occupe le pilier nord-est, représenté en évêque, un livre dans la main droite et un cœur enflammé dans la gauche.

Les pendentifs qui surmontent les piliers sont ornés d'allégories, en bas-relief, des vertus théologales et de la religion. Celle-ci est située au sud-est, et montre une femme tenant un encensoir, encadrée par le soleil et une représentation de la cathédrale Saint-Aubain. L'allégorie de la foi, au nord-est, est une femme dont les yeux sont bandés, pourtant une croix de la main gauche, s'appuyant sur une colonne tenue par un ange de la droite, et accompagnée de la tiare papale. Au nord-ouest, l'espérance est une femme tenant une ancre et un rameau d'olivier. La charité, sur le pendentif du sud-ouest, est une femme tenant un cœur enflammé, couronnée par un ange.

Transept

Les bras du transept sont formés d'une travée similaire à celles de la nef et d'une abside semi-circulaire semblable à celle du chœur. Ils sont dominés par deux autels secondaires, celui du Saint-Sacrement au nord et celui de la chapelle de l'Immaculée au sud. L'autel du Saint-Sacrement est protégé par une grille datant de 1744 et provenant de l'abbaye de Gembloux, qui empêchait auparavant l'accès au chœur, avant d'être déplacée dans le cadre de la réorganisation liturgique édictée par le concile Vatican II, le maître-autel « sortant » du chœur pour se retrouver à la croisée du transept.

Coupole

La coupole hémisphérique, qui surmonte la croisée du transept, repose sur un tambour percé de huit baies séparées par des colonnes corinthiennes géminées et sommées de frontons triangulaires. À l'intérieur, des pilastres remplacent les colonnes, mais les frontons sont toujours présents. Les baies et les pilastres reposent sur un entablement très simple. À l'extérieur, les colonnes sont prolongées sur le dôme par de puissantes nervures. Le tambour de la lanterne reproduit le même thème, avec huit baies séparées par des colonnes groupées par deux. La lanterne est couverte d'un toit à bulbe, lui-même surmonté par un globe doré soutenant une croix patriarcale. Cette croix a été démontée le 6 septembre 2013 pour raison de sécurité.[réf. nécessaire]

Galerie

Références

  1. Inventaire des monuments et œuvres d'art de la province de Namur, Société archéologique, Namur, 1943

Annexes

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Article connexe

Liens externes