Carlo-franquisme

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Le carlo-franquisme (en espagnol : carlofranquismo, carlo-franquismo[14]) est le secteur du carlisme qui collabora activement au système politique de la dictature franquiste.

Après la proclamation du décret d'unification qui au début de la guerre civile intégra de force les structures politiques du camp franquiste dans une entité unique, FET y de las JONS, la masse des militants carlistes se retira face à la marginalisation de leur mouvement et de leurs revendications dans un parti dominé par la Phalange espagnole[15],[16],[17].

Toutefois, si le carlisme dominant conserva officiellement une position indépendante, un certain nombre de militants carlistes — la figure la plus notable étant le comte de Rodezno, Tomás Domínguez Arévalo — s'engagèrent à titre personnel dans divers rôles dans le système franquiste, par exemple en tant que membres de la direction de FET y de las JONS, procuradores (en) aux Cortes ou gouverneurs civils. La faction politique traditionaliste du régime franquiste issue du carlisme exerça un contrôle important sur le ministère de la Justice. Ils ne formèrent jamais une structure organisée, leurs allégeances dynastiques restèrent hétérogènes et leurs objectifs politiques spécifiques furent variables. Au sein de la machinerie du pouvoir franquiste, les carlo-franquistes furent une faction minoritaire qui contrôlait environ 5 % des postes clés ; ils ne réussirent pas à façonner le régime mais purent servir parfois de contrepoids aux autres groupes en compétition pour le pouvoir, sous la supervision du général Franco, qui faisait en sorte de maintenir l'équilibre en toutes ces forces. Certains carlistes jouèrent ainsi un rôle relativement actif dans le régime qui se mettait en place et exercèrent une influence limitée[18],[19],[20],[21].

Différents auteurs relèvent ainsi le paradoxe auquel dut faire le carlisme durant la période franquiste : bien que faisant partie du camp des vainqueurs de la guerre et ayant payé un lourd tribut lors de celle-ci, il fut aussi légalement exclu du régime instauré à sa suite et ne fit pas véritablement partie des gagnants[22],[23].

Contexte[modifier | modifier le code]

Le carlisme, mouvement apparu dans le premier tiers du XIXe siècle, se fit connaître au cours du siècle qui suivit pour sa position intransigeante — considérée par ses partisans comme une cohérence vertueuse avec ses principes et par ses opposants comme un fanatisme anachronique — plutôt que pour une propension à faire des compromis politique et à former des alliances pragmatiques sur la base de concessions[24]. Le mouvement se targua souvent d’un statut indépendant et non aligné. À différents moments, il absorba divers groupements politiques, comme les néocatholiques dans les années 1860 ; durant la Restauration, les désaccords autour des stratégies d'alliance furent à l'origine de plusieurs ruptures majeures, avec des secteurs défendant la mise en place de larges coalitions et qui furent sanctionnés par leur exclusion, le pidalisme dans les années 1870, l'intégrisme en 1888 puis le mellisme en 1919 — les deux derniers réintégrèrent le carlisme au début de la Seconde République[25],[26] —. Même des projets d'accords circonstanciels et limités entre monarchistes face à l'adversaire commun que représentait la République suscitèrent une importance résistance interne et furent finalement abandonnés, comme dans le cas de la coalition TYRE (es) au milieu des années 1930[27],[28].

Bien que très méfiant à l'égard des autres partis et peu disposé à s'engager dans des compromis politiques, à partir de la fin du XIXe siècle, encouragés par la montée du boulangisme en France, les carlistes nourrissaient l'espoir d'un général prêt à mener un coup d'État conservateur et auxquels ils étaient éventuellement prêts à prêter leur soutien[29],[30],[31]. Au cours des décennies suivantes, ces expectatives portèrent sur quelques individus, comme Polavieja, Weyler, Primo de Rivera ou Sanjurjo. Dans la plupart des cas, ces projets restèrent lettre morte[32] ; au début de l'été 1936 toutefois, les carlistes parvinrent à conclure un vague accord avec le général Emilio Mola — principal logisticien de la conspiration militaire anti-républicaine — qui déboucha sur leur participation au coup d'État militaire de juillet 1936[33],[34].

Rodezno.

Au cours des premiers mois de la guerre civile, les traditionalistes considéraient le camp anti-républicaine comme une sorte d'alliance entre le carlisme et les militaires ; ils furent de plus en plus déconcertés par la montée du général Franco qui, au mépris apparent des accords antérieurs, commença à consolider son pouvoir et à marginaliser tous les groupements politiques indépendants[35]. Lorsqu'au début de 1937 il commença à faire allusion à la fusion des organisations politiques existantes en un seul parti, censé unir tous les patriotes, les carlistes furent désorientés. D’une part, ils appréciaient l’unité politique comme un moyen de gagner la guerre ; certains de leurs documents antérieurs préconisaient déjà que tous les partis soient dissous et qu’un front patriotique commun soit créé, dans lequel ils espéraient probablement tenir le rôle principal[36]. D’autre part, dans une entité unie et contrôlée par l’armée, ils craignaient de perdre leur identité politique ou de se retrouver en position minoritaire[37]. Au cours d'une série de réunions tenues entre février et avril 1937, l'exécutif carliste se révéla divisé en deux. La faction dirigée par Rodezno prônait de se conformer aux exigences des militaires et suggérait aux traditionalistes de participer à la construction de l'organisation unifiée prévue ; la faction dirigée par Fal Conde suggéra de ne pas participer[18]. Finalement, le premier l'emporta et le prétendant carliste donna à contrecœur son consentement au début des pourparlers en vue de l'unification[38],[39],[40].

Émergence[modifier | modifier le code]

Franco portant le béret carliste en 1941[41].

En avril 1937, il s'avéra qu'il n'y aurait pas de négociations sur les conditions de la fusion dans le nouveau parti unique[42] : Franco et Serrano Súñer conçurent eux-mêmes les termes de l'unification, les carlistes furent à peine consultés et apprirent l'apparition de Falange Española Tradicionalista (FET) à la publication officielle du décret d'unification[43]. Leur propre organisation, la Communion traditionaliste, fut déclarée unifiée dans FET avec la Falange Española de las JONS, comme tous ceux souhaitant rallier le Movimiento Nacional. Le programme du nouveau parti était calqué sur les principes nationaux-syndicalistes originaux de la Phalange, avec peu d'égard pour les conceptions carlistes traditionnelles[45],[46]. L'exécutif de FET, composé de 10 membres nommés par Franco, comprenait cinq phalangistes, quatre carlistes et un alphonsiste[47]. Lorsque c'était possible, les autorités organisèrent des manifestations publiques célébrant l'unité : défilés, marches et rassemblements communs. Rapidement, le nouveau parti saisit les avoirs des partis antérieurs à l'unification, comme les journaux, les immeubles ou les comptes bancaires. L’administration franquiste indiqua clairement qu'elle ne permettrait pas d'opposition au processus[39],[40].

En dépit de la pression officielle, le commandement carliste continua de fonctionner comme s'il dirigeait un groupe politique indépendant. Bien que les organes exécutifs comme la Junta Nacional Carlista de Guerra (« Commission nationale carliste de guerre ») aient cessé de se réunir, les carlistes tentèrent de sauver leurs biens de la mainmise de FET et leur identité politique propre grâce aux structures territoriales semi-clandestines d'avant-guerre ou aux réseaux de communication informels[38]. Leur attitude envers le parti d'État unifié et le régime franquiste naissant était très ambiguë, se limitant à une participation marginale et très contrôlée. L'exécutif carliste semblait prêt à accepter l'unification comme une mesure limitée et temporaire en temps de guerre[42]. Don Javier autorisa des personnes sélectionnées à entrer dans les structures de commandement de FET, mais expulsa du carlisme ceux qui se positionnaient sans son consentement préalable[48]. Dans le cas de postes administratifs importants comme ceux de gouverneur civil ou de maire de grandes villes, les dirigeants de la Communion accueillirent favorablement la nomination de leurs hommes, étant entendu que les individus en question continueraient de travailler pour la cause et n'abandonneraient pas la perspective traditionaliste[49],[50]

Esteban Bilbao.

Or il s’avéra rapidement qu'un processus de participation sous contrôle aux structures franquistes n’était pas gérable. Alors que le nouveau système prenait forme, de plus en plus de militants traditionalistes acceptaient des postes dans diverses structures sans chercher aucune autorisation formelle ou informelle des dirigeants carlistes[51]. Certains d'entre eux conservèrent des liens étroits avec les structures carlistes, certains cultivèrent sélectivement des relations avec des carlistes tandis que d'autres préférèrent mettre fin à leurs engagements dans le mouvement. Dans leurs nouveaux rôles au sein du parti et de l'État, certains promouvaient activement le traditionalisme, par exemple au moyen de propagande ou de nominations personnelles, certains s'en tenaient strictement à la ligne officielle « unifiée », et d'autres adoptaient avec zèle la ligne phalangiste dominante, œuvrant pour le national-syndicalisme et prenant parfois des mesures anti-traditionalistes[52],[53]. À la fin des années 1930 et au début des années 1940, il était déjà clair qu’une partie importante du carlisme était activement engagée dans l'appareil d'État franquiste[54]. Bien qu’hétérogène, ce groupe apparut comme une composante visible de la scène politique espagnole. Il se distinguait des autres courants du régime, comme les phalangistes d’avant-guerre[55], les alphonsistes ou d'autres conservateurs plys génériques[56]. Il se distinguait également du carlisme indépendant, qui continuait à fonctionner à la limite de la légalité, hors du cadre politique officiel et adoptant parfois une posture récalcitrante, voire ouvertement opposée au régime[57],[58],[59],[60].

Rapports entre carlisme et franquisme[modifier | modifier le code]

Camp d'entraînement de FET.

Du point de vue de la militance carliste, les carlofranquistes sont généralement présentés comme des personnes ayant trahi le traditionalisme au nom de leurs propres intérêts personnels, pouvoir politique ou gains matériels ou financiers[61]. D'autres historiens conviennent que de nombreux collaborateurs carlistes au régime franquiste l'ont probablement fait par opportunisme et carriérisme[62]. De bons exemples sont la famille Oriol, du Pays basque, avec le dignitaire du franquisme Antonio María de Oriol et son fils José Luis, homme d'affaire[63],[64], les entreprises de Tomás Dolz de Espejo (en), qui obtinrent d'importants contrats gouvernementaux dans le secteur de la construction[65], Isidoro Delclaux Aróstegui, qui fit fortune dans une industrie multi-sectorielle[66],[67],[68], José María Sentís (es), qui se vit accorder des licences liées au commerce avec la Guinée espagnole[69] ou l'entreprise hydroélectrique de Joaquín Gomis Cornet (en), fortement subventionnée pendant la période de reconstruction d'après-guerre. Fernando Mikelarena Peña suggère que la famille Baleztena bénéficia financièrement du soutien initial des deux frères Ignacio (es) et Joaquín (es) à l'unification[70].

À la fin des années 1930 et au début des années 1940, de nombreuses personnes se joignirent au franquisme par perplexité ou incertitude. Certains s'engagèrent volontairement sur la voie de l'unification, comme José Ángel Zubiaur, membre du Requeté âgé de 19 ans, qui devint chef de la propagande de FET en Navarre[71],[72]. D'autres pensèrent qu'avec la mort d'Alphonse-Charles de Bourbon et la nouvelle polarisation provoquée par la guerre civile, le carlisme allait se fondre dans un nouvel amalgame politique, incarné par l'État franquiste émergent ; ce fut le cas de Román Oyarzun, qui avec le temps finit par se considérer lui-même comme reliquat d'une idée obsolète, étant donné qu'il considérait la dynastie carliste éteinte et le mouvement « réduit en débris et en cendres[73] ». D'autres encore considéraient le régime comme un cadre temporaire, nécessaire pour la durée de la guerre uniquement et qui devrait être démantelé par la suite[74]. D'autres enfin pensaient que le carlisme pourrait maintenir son identité politique au sein des structures franquistes, voire dominer le régime et mettre à l’écart les factions concurrentes. C'était par exemple le cas d'Agustín Tellería Mendizábal (en) qui, dans un premier temps indigné par l'unification forcée, conclut ensuite que le moment était très opportun pour se débarrasser des phalangistes et de faire de FET comme une nouvelle organisation carliste ; il en devint devenu un membre enthousiaste et tenta de convaincre les autres carlistes d'en faire autant[75].

Au milieu des années 1940, au sein du carlisme, émergea un courant nommé carloctavisme, centré autour d'un nouveau prétendant au trône d'Espagne[76] ; différents auteurs, surtout ceux proches du carlisme, avancent qu'il pouvait s'agir un pantin manipulée par Franco et non d'une figure indépendante[77]. Les carloctavistes placèrent leurs attentes dans le régime, avec l'intention de pouvoir déjouer le dictateur ou dans l'espoir sincère d'une fusion monarchiste-franquiste ; dans certaines régions d'Espagne, ils formaient une faction importante des traditionalistes et il est même possible qu'ils aient dépassé en nombre les javieristas du courant majoritaire[78]. Avec la mort inattendue du prétendant en 1953, le courant se tarit peu à peu, même si certains de ses représentants restèrent actifs jusqu'à la fin des années 1960. L'exemple le plus emblématique des militants carloctavistes fut Jesús Cora y Lira (en) ; d'autres demeurèrent actifs jusque dans les années 1960, comme Claro Abánades López (es), Jaime del Burgo Torres (en) et Antonio Lizarza Irribaren (en).

Joaquín Bau (es) en 1934.

Au milieu des années 1950, le courant dominant du carlisme changea de posture envers le franquisme et passa d'une non-participation, voire une opposition, à un rapprochement prudent[79]. Le mouvement réactiva la stratégie d'accès sous contrôle préalable et ses membres[80], y compris de hauts dirigeants, commencèrent à aspirer à des postes officiels[81], ce qui conduisit à une nouvelle vague de carlistes obtenant des emplois dans les structures de l'État, du parti et dans les médias, par exemple Javier María Pascual Ibáñez (es), qui en 1961 passa du petit périodique carliste local Azada y Asta à El Alcázar, l'une des principales revues du régime. Cette dynamique perdit de son élan au début des années 1960, lorsque les dirigeants traditionalistes réalisèrent qu'ils n'arriveraient pas la voie au pouvoir par ce biais et que Franco était déterminé à maintenir le carlisme en minorité.[réf. nécessaire]

À partir du milieu des années 1960, le carlisme fut de plus en plus soumis à des conflits de pouvoir internes entre les traditionalistes et la faction progressiste rangée derrière Charles-Hugues de Bourbon-Parme et qui tendait à prendre le dessus. Certains carlistes traditionnels furent déterminés à contenir cette avancée par tous les moyens, y compris en s'alliant avec le régime. Le cas le plus connu est celui de José Luis Zamanillo, qui s'opposa à l'ascension des progressistes hugocarlistes au sein des structures carlistes, fut expulsé de la Communion après avoir perdu cette lutte interne et se rapprocha du franquisme. Il y eut de nombreux cas similaires, comme celui de Francisco de Guinea Gauna. Franco commença ainsi à attirer dans son camp les traditionalistes déçus. C'est ainsi que se constitua un groupe de carlistes comprenant des personnalités parmi les plus reconnues, occupant des postes prestigieux dans les structures officielles. Le leader politique carliste de l'époque, José María Valiente, désigné à deux reprises — en 1970 et 1971 — procurador (es) aux Cortes par Franco. Le dictateur ne fit aucune référence à ses agissements formellement illégaux dans l'organisation carliste, mais encouragea plutôt les traditionalistes à travailler pour leur cause dans l'espoir de la faire avancer. Le processus se poursuivit jusqu'au début des années 1970 ; certains carlo-franquistes restèrent en recul — par exemple, Valiente, évincé des structures carlistes et nommé à un poste au Conseil national de FET, ne s'identifiait pas au franquisme ; il opta rapidement opté pour le juanisme et n'exploita pas sa position dans les structures du Movimiento —, mais d'autres assumèrent des rôles clés et, au milieu des années 1970, figuraient parmi les dirigeants du «bunker[82]. »[réf. nécessaire]

Modalités de participation au franquisme[modifier | modifier le code]

Discours de Franco, à la fin des années 1940 ; noter les symboles phalangistes et carlistes sur les côtés de la tribune.
Symboles carlistes lors d'un rassemblement officiel, début du franquisme

Les carlistes ayant rejoint le régime franquiste ne formèrent jamais un groupe homogène en termes fonctionnels ou structurels ni un réseau organisé. Ce qui s'en rapprochait le plus étaient les structures du ministère de la Justice, où de nombreux anciens carlistes occupèrent des postes[83].[réf. nécessaire]

Pendant le « premier franquisme », la présence de carlistes qui avaient rejoint les structures du régime en restant attachés à la cause traditionaliste et agissant pour promouvoir le carlisme aux dépens du syndicalisme phalangiste — cas par exemple de José María Zubiaur (en) en Navarre, Luis Ventallo Vergés (es) en Catalogne, Joaquín Manglano (en) au Pays valencien, Fernando Vázquéz Ramos (es) aux Baléares, Agustín Tellería (en) puis Elías Querejeta Insausti (es) au Guipuscoa, José María Sentís (en) à Guadalajara et Palencia, Jesús Comín (en) en Aragon, illustrant les différents chemins suivis par certains carlistes dans leur relation avec le franquisme ; certains choisirent de s'aligner avec le régime dès ses débuts, tandis que d'autres eurent des trajectoires plus nuancées ou rejoignirent le franquisme plus tardivement — entraîna une résistance, notamment de la part des militaires ou des phalangistes[84], conduisant à des évincements, des marginalisations ou des démissions[85] ; les cas de Heli Rolando de Tella y Cantos — renvoyé en 1943 de son poste de gouverneur militaire de la province de Lugo —, Elías Querejeta Insausti (es) — évincé en 1939 de son poste de chef provincial de FET dans le Guipuscoa —, José Quint Zaforteza (ca) — destitué en 1937 de son poste de gouverneur civil des Baléares — illustrent les conflits survenus avec la Phalange contre la constitution de « fiefs carlistes. » Il y eut néanmoins des exceptions : José María Sentís (en) fit ouvertement la promotion du traditionalisme en tant que gouverneur civil de Guadalajara et de Palencia, et se trouva régulièrement en conflit avec les phalangistes, mais il demeura au sein du régime politique de la dictature ; Joaquín Manglano (en) apporta ouvertement son soutien au carlisme lorsqu'il fut gouverneur civil puis maire de Valence, mais il resta dans les plus hautes sphères du franquisme pendant des décennies. L'exclusion de Joaquín Bau (es) du premier gouvernement franquiste n'était probablement pas liée à son carlisme, mais plutôt à un conflit personnel avec Ramón Serrano Súñer.[source insuffisante]

En Navarre toutefois, les traditionalistes réussirent à s'opposer avec succès à la phalangisation de la province et parvinrent à une sorte d'équilibre des pouvoirs[86]. Hormis à la fin des années 1940, le ministère de la Justice resta également dominé par les carlistes, qui contrôlaient non seulement les postes de niveau intermédiaire mais aussi les institutions dépendant du ministère : outre les postes ministériels occupés par le comte de Rodezno, Esteban Bilbao et Antonio Iturmendi, les désignés aux postes de secrétaires d'État, chefs de département, sous-secrétaires ou directeurs d'organismes dépendant du ministère incluent les carlistes Mariano Puigdollers Oliver (en), Luis Arellano, José María Sentís (en), Rafael Díaz Aguado (en), Lorenzo Alier Cassi (en), Florencio Aldaz Villanueva et María de Naverán Sáenz de Tejada. Quelque 30 ans plus tard, d'autres carlistes entraient en compétition pour des sièges aux Cortes avec l'objectif de démanteler le système de l’intérieur. Des cas emblématiques sont Esteban Bilbao et Antonio Iturmendi, militants traditionalistes devenus des figures publiques du régime[87].[réf. nécessaire]

José Luis Zamanillo

Certains s’efforcèrent authentiquement de réaliser une synergie entre le traditionalisme et l'amalgame idéologique patriotique du régime. Juan María Roma, propagandiste carliste de longue date et figure emblématique de la cause, considérait au début des années 1940 que le carlisme était politiquement dépassé et intégra pleinement dans le nouveau front patriotique ; un autre vétéran carliste, Luis Argemí (es), rejoignit FET et fut nommé en 1943 président de la députation de Barcelone, avant d'être actif dans le carloctavisme ; Román Oyarzun, propagandiste du parti, déclara que le carlisme était mort et, bien qu'avec quelques doutes, salua l'émergence du nouvel État. D'autres exemples, de carlistes ayant assumé des postes élevés dans les institutions scientifiques ou culturelles du franquisme sont Julio Urquijo — initialement secrétaire de l'Académie royale —, Cayetano Mergelina Luna — recteur de l'université de Valladolid —, Martín de Riquer Morera — académicien et professeur —, Salvador Minguijón (en) — membre du CSIC, du Tribunal suprême, de l'Académie royale des sciences morales et politiques —, Ramón José Maldonado y Cocat — expert dans différentes institutions —, Manuel Bofarull Romaña — dans la direction de corps judiciaires —, Agustín González de Amezúa (es) — historien de la littérature et académicien — et Agustín Asis y Garrote — académicien et officier d'État —. Certains demeurèrent vigoureusement antifranquistes, mais considérèrent leur participation dans les institutions scientifiques compatible avec leur posture d'opposition, par exemple Marcial Solana González-Camino Marcial (en), longtemps membre du CSIC ; Francisco Elías de Tejada, après une première phase de zèle pro-franquiste au début des années 1940 devint un opposé affirmé au franquisme, bien qu'il occupât de hauts postes dans le milieu académique sévillan. La mainmise de Franco sur les structures politiques locales était moins ferme et le régime ne contrôlait pas entièrement l'adhésion aux députations provinciales ou aux conseils municipaux ; seuls les présidents des diputations et les maires étaient soumis à la confirmation officielle du gouvernement. C'est ainsi que de hauts fonctionnaires locaux de tendance carliste purent exercer, comme José Gabriel Sarasa (es), Alejandro Encinas de la Rosa (es), Luís Argemí (es) ou Jesús Ardaiz Fortún. Un autre exemple est celui d'Antonio Correa Veglison (es), militaire de profession actif dans le carlisme durant la République, qui se rapprocha dès avant l'éclatement de la guerre civile du phalangisme, mais sans totalement renoncer à ses liens avec le traditionalisme, qui fut à quatre reprises gouverneur civil et, particulièrement lorsqu'il exerçait à Barcelone tenta de produire une sorte de synthèse entre les deux mouvements[88]. D'autres, comme Antonio María Oriol Urquijo ou Ramón Forcadell Prats, rejoignirent le noyau dur et intransigeant du carlisme et tentèrent désespérément de sauver le système en déclin au milieu des années 1970.[réf. nécessaire]

Un exemple de conflit non lié aux questions dynastiques est celui centré sur la loi sur la liberté religieuse de la fin des années 1960 ; une faction — avec notamment José María Oriol (es), Antonio María Oriol et Antonio Iturmendi — fit la promotion du projet tandis que l'autre — Joaquín Manglano (en), Miguel Fagoaga Gutiérrez-Solana et José Luis Zamanillo — tenta de bloquer la loi[89].

De nombreux carlistes abandonnèrent leur militantisme traditionaliste en intégrant les structures du système[90]. Certains devinrent des hiérarques du système, comme Joaquín Bau (es), député carliste sous la République qui, après s'être retiré de la vie publique dans les années 1950, devint l'un des hauts dignitaires de l'État franquiste, fréquemment présent dans les médias. D'autres s'engagèrent activement dans des mesures anti-carlistes[91].[réf. nécessaire]

Le réseau d'influence du comte de Rodezno[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1940, un secteur influent des carlistes — mené par Rodezno, avec d'autres participants comme Jesús Elizalde (en), Joaquín Manglano (en) ou Luis Arellano —, associé à une relative libéralisation du régime, œuvra pour la cause du prétendant alphonsin don Juan, considéré comme proche des idées du traditionalisme et prêt à en adopter les principes. L'opération « Saumon » (operación salmón), une campagne menée sur le long terme pour défendre don Juan Carlos comme futur roi d'Espagne[92]. Ils rivalisaient d'influence avec les carloctavistes, déterminés à soutenir leur propre prétendant, Charles-Pie de Habsbourg-Toscane, alignés sur une conception intransigeante du régime et de la société, et purent trouver des échos favorables parmi les carlistes haut placés, notablement Esteban Bilbao ; certains furent nommés au Conseil national de FET et aux Cortes.

Jesús Cora y Lira (en) en 1932.

Le seul carlo-franquiste à avoir construit sa propre clientèle fut Rodezno, ministre de la Justice en 1938-1939 et plus tard membre des Cortes ; depuis la fin des années 1930 jusqu'au début des années 1950, il dirigeait un groupe surnommé rodeznistas. Il fut remplacé au poste ministériel par Esteban Bilbao, Antonio Iturmendi et Antonio Oriol, mais aucun d'entre eux ne jouit d'une position comparable, même si Bilbao et Iturmendi devinrent également présidents des Cortes et membres du Conseil du Royaume et du Conseil de Régence, tandis qu'Oriol et Joaquín Bau (es) entrèrent au Consejo du Royaume et au Conseil d'État. Dautres individus qui se démarquèrent parmi les carlo-franquistes furent Jesús Cora y Lira (en) (début des années 1950) et José Luis Zamanillo (début des années 1970), le premier en tant que carloctaviste et le second en tant que représentant du bunker[93].

Approche statistique[modifier | modifier le code]

Pourcentage de sièges traditionalistes aux Cortes[94].

La masse des militants carlistes se retira et ne s'impliqua pas dans le système une fois l'unification proclamée, leurs revendications ne trouvant qu'un faible écho dans un parti dominé par les phalangistes[95],[96]. Ainsi, comme le note Jordi Canal, « certains [carlistes] acceptèrent pleinement le nouveau régime [...], d'autres, peut-être la majorité [...] se retirèrent chez eux, [...] et un troisième groupe, également nombreux, lutta pour voir leur apport à la victoire reconnu et pour influer — fût-ce par la voie de l'opposition ou par celle de la collaboration — sur la contruction de la « nouvelle » Espagne[17] ». Les carlistes constituaient une fraction mineure parmi les titulaires de postes importants au sein du régime[97].

Plusieurs études généralistes sur l'histoire de l'Espagne ou de la guerre civile suggèrent que le carlisme a été absorbé par FET et cessé d'exister en tant que courant politique autonome[98]. D’autres auteurs insistent pour présenter le carlisme comme un mouvement de résistance et d'opposition systématique au régime et considèrent les cas de collaboration comme marginaux[99]. Selon les études prosopographiques de nombreuses personnalités traditionalistes d’avant-guerre choisirent à un moment ou à un autre d’entrer dans les structures franquistes. Parmi les membres de l'exécutif carliste de 1932 ayant survécu à la guerre, au moins 43 % soutenaient activement le franquisme naissant[100]. Environ 68 % des députés carlistes survivants aux Cortes de la République s'engagèrent dans le régime[101]. Pour les candidats traditionalistes (en) aux Cortes républicaines, ce chiffre s'élève à 44 %[102]. Parmi les membres du Conseil de culture carliste, environ 38 % des survivants occupèrent divers postes au sein du franquisme[103], proportion qui s'élève à 67 % pour les membres du Comité national carliste de guerre, créé en août 1936[104].[réf. nécessaire]

Proportion de gouverneurs civils carlistes[105].

Lors d'un Congrès national carliste en 1966, les participants furent invités à remplir un questionnaire sur leur accès à différents responsables, dont la synthèse est la suivante : 96 réponses positives pour chef local du Movimiento, 96 pour gouverneur civil, 88 maires, 67 présidents de députation provinciale, 54 chefs supérieurs de la police, 45 gouverneurs militaires, 25 évêques, deux capitaines généraux[106]. Une étude affirme que les individus clairement identifiés au traditionalisme représentaient 2,5 % de tous les ministres du gouvernement[107][108], selon un autre auteur la proportion s'élève à 4,5 %[109]. Rodezno, Bilbao, Iturmendi et Oriol cumulent 28 ans au poste de ministre de la Justice. En termes de temps d'exercice cumulé, les traditionalistes affirmés occupèrent 4,2% des postes ministériels disponibles pendant les 36 années de la dictature[110], le chiffre s'élève à 9,7% en incluant les individus vaguement associés. Les carlistes représentaient environ 3,1 % des membres du Parlement franquiste[111] ; le seuil de 4 % ne fut dépassé que pendant 2 mandats, en 1943-1949 et 1958-1961[112]. Selon une étude, environ 14,5 % des gouverneurs civils étaient liés au traditionalisme durant le « premier franquisme »[113] (1939-1959). Une autre évalue qu'il n'y eut jamais plus de 3 gouverneurs civils carlistes nommés simultanément[114]. Jusqu'au milieu des années 1940, environ 6,6 % du personnel politique était traditionaliste[115]. Dans la toute première période, les carlistes représentaient environ 22 à 24 % de l'exécutif du Consejo Nacional[116] ; à partir du début des années 1940, leur part resta comprise entre 5 et 10 %[117], la proportion culminant à 13 % en 1958[118]. Initialement, ils détenaient 29 % des directions (jefaturas) provinciales de FET[119] et commandaient 18 % des sections du parti — 3 sur 17 —[120], une proportion qui chuta par la suite. Des études sur les bastions carlistes traditionnels comme la Navarre ou les provinces basques indiquent que la part du pouvoir traditionaliste s'y situe entre 30 et 50 %[121], tandis que dans le cas des régions avec une présence carliste notable mais non dominante, le chiffre tombe à 2-3 %[122]. À la fin des années 1940, les carlistes représentaient environ 3,3 % de tous les conseilleurs municipaux d'Espagne[123].

Trajectoires individuelles[modifier | modifier le code]

Emblèmes carlistes et nazis

Un grand nombre de personnalités reconnues ayant décroché des postes importants à la fin des années 1930 se désengagèrent rapidement ou démissionnèrent, déçus par la forme prise par le nouveau régime. Un cas frappant est celui de Jesús Elizalde (en), l'un des deux conseillers politiques de la milice de FET y de las JONS et simultanément membre du Comité politique de FET ; indigné par la domination falangiste au sein du parti étatique, il démissionna de ces deux postes en mars 1939, peu de temps avant le triomphe définitif des nationalistes dans la guerre civile. María Rosa Urraca Pastor, l'une des trois dirigeantes carlistes des 18 sections de FET, démissionna en 1938, à la suite d'un conflit avec la dirigeante phalangiste Pilar Primo de Rivera. En 1938, José María Oriol (es) démissionna de son poste au sein du Comité politique et protesta auprès de Franco personnellement. José Quint Zaforteza Amat (ca) était le leader carliste d'avant-guerre dans les Baléares et fut nommé gouverneur civil de la province en 1937 ; il entra immédiatement en conflit avec les phalangistes et fut renversé au bout de quelques mois. Il resta président de la députation provinciale seulement jusqu'en 1939 puis mit fin à son activité politique. Javier Ramírez Sinués (es) occupa plusieurs postes de gouverneur civil de 1938 à 1943 et se retira également de la vie publique. Fernando Vázquéz Ramos, Agustín Telleria Mendizabal, Ramón José Maldonado y Cocat, Eustaquio Echave Sustaeta et Elías Querejeta Insausti occupèrent des postes clés de gouverneurs civils ou de chefs provinciaux de FET, mais furent ensuite détournés vers d'autres postes de moindre importance politique. D'autres furent simplement évincés : Luis Ventalló Vergés fut nommé premier gouverneur civil nationaliste de Lérida peu de temps après la conquête de la province en avril 1938 ; il entra immédiatement en conflit avec le maire militaire de Lérida et fut destitué en août 1938, sans occuper aucun poste politique par la suite. Il fut remplacé par une autre personne de tendance traditionaliste, Fernando Vázquéz Ramos ; ce dernier entra également en conflit avec les phalangistes, fut muté à Las Palmas, où il se heurta de nouveau aux anciens membres du parti, et fut finalement renvoyé en 1940. Certains comme Urraca Pastor, furent persécutés et emprisonnés[124].

Dans le cas de Rodezno, principal défenseur carliste de l'unification, dès 1939 il commença à se retirer des structures phalangistes, bien qu'il occup6at des postes dans les diputaciones provinciales et aux Cortes. Il n'occupa plus aucun poste officiel à partir de 1946. Son lieutenant politique, Luis Arellano, réduisit également son engagement dans le parti d'État. Tous deux exprimèrent à Franco leur malaise concernant la prédominance phalangiste dans l'État puis se tournèrent, comme de nombreux carlistes, vers au prétendant alphonsiste Juan de Borbón et œuvrèrent pour sa cause.

Joaquín Bau (es), José María Valiente et Jesús Elizalde (es) effectuèrent un retour après une période de marginalisation. Le premier, qui avait fait fonction de ministre de l´Économie pendant la guerre, fut renvoyé à la suite d'un conflit avec Serrano Súñer et se retira complètement de la vie publique. Il revint à la vie publique à la fin des années 1950, occupant des postes de premier plan dans les années 1960 ; au début des années 1970, il était l'un des visages publics du régime. Un autre cas est celui d'Antonio Iturmendi Bañales était quelque peu similaire, qui occupa des postes de gouverneur civil ou de sous-secrétaire ministériel jusqu'au début des années 1940, date à laquelle il protesta contre la domination phalangiste. À la fin des années 1940, il fut de nouveau nommé à des postes importants et finit même par devenir président du Parlement.

Certains prétendaient démanteler le système de l'intérieur. La plupart des membres carlistes élus aux Cortes par le dénommé « tiers familial[125] » étaient dans les premières périodes de farouches opposants au régime, comme José Angel Zubaiur Alegre, Auxilio Goñi ou Fidel Carazo Hernández. Elías Querejeta Insausti, membre des Cortes dans les années 1960 en tant que représentant syndicaliste, resta engagé dans le carlisme javierista, puis hugocarlista.

José María Valiente s'était vu proposer le poste de vice-ministre de la Justice à la fin des années 1930, offre qu'il déclina ; au début des années 1960, il aspirait au poste, recommandé par les secteurs javieristas. Il échoua mais obtint finalement une place aux Cortes en étant nommé personnellement par Franco. Cependant, il profita de sa position pour faire avancer la cause juaniste, puis juancarliste.

José Luis Zamanillo forma un noyau dur d'opposants à l'unification en 1937 ; une fois celle-ci proclamée, il démissionna de tous ses postes officiels et se porta volontaire pour rejoindre les unités de combat en première ligne. Il signa ensuite diverses lettres de protestation adressées à Franco, fut arrêté, condamné et exilé. Au milieu des années 1950, il commença à plaider en faveur de la coopération avec les phalangistes syndicalistes et, avec le temps, fut raillé par la jeunesse javieriste et traité comme un collaborateur. Une fois écarté de l'organisation carliste dominée par les hugocarlistes, il rejoignit les structures franquistes et était pressenti comme un candidat ministériel à la fin des années 1960. Au début des années 1970, il faisait partie du « bunker », le noyau dur franquiste.

Antonio M. Oriol

Joaquín Manglano (en) resta tout au long de sa carrière d'après-guerre en bons termes avec Franco et proche du régime, bien qu'il ne pas renonçât pas à son identité traditionaliste et qu'il exprimât à de rares occasions son désaccord (notamment sur la loi sur la liberté religieuse). Une posture similaire fut celle des frères Oriol, en particulier José María (es) et Antonio, ou les frères Ricardo (es) et Benigno Oreja (es).

Bilan[modifier | modifier le code]

Anciens combattants carlistes lors d'un rassemblement officiel, durant le franquisme tardif.

Le carlisme est inclus dans les « familles » politiques du franquisme, aux côtés des phalangistes, des alphonsins, des militaires, des technocrates et de l’Église[126]. Dans cette perpective, ils sont tous présentés comme des groupes en compétition pour le pouvoir[127], le rôle de Franco étant de maintenir un certain équilibre entre tous. On regroupe parfois dans un seul grand groupe « monarchiste » les « traditionalistes, carlistes et juanistes »[128]. La composante carliste du régime est considérée peu influente ; sa marginalité étant un peu plus réduite entre le milieu des années 40 et le milieu des années 50. Si dans le discours officiel, les traditionalistes étaient crédités comme collaborateurs à la victoire nationaliste dans la guerre civile, leur influence sur la forme que prit le régime franquiste par la suite semble négligeable[129].

Les réalisations politiques du carlofranquisme consistent essentiellement en une préservation d'établissements spécifiques dans l'Alava et en Navarre[130], et une lutte contre les projets phalangistes radicaux. En 1940, ils s'opposèrent avec succès au projet totalitaire de la Ley de Organización del Estado[131]. À la suite de l'attentat de Begoña en 1942, l'indignation carliste contribua à minimiser l'influence des courants philofascistes[132],[133]. La Loi de succession du chef de l'État de 1947, co-rédigée par les carlistes du ministère de la Justice, fut alors considérée par beaucoup comme conçue comme un dispositif sur mesure en faveur du prétendant carloctaviste, une interprétation qui est néanmoins mise en doute par les historiens actuels[134],[135]. Le projet de Lois fondamentales, promu au milieu des années 1950, fut critiqué pour être supposément proche d'un régime soviétique et fut finalement bloqué par une coalition de carlistes et d’autres groupes[136]. La Loi des principes du Mouvement national, adoptée en 1958, définissait le parti d'État en reprenant le terme carliste de « communion » et déclarait l'Espagne « monarchie traditionnelle, catholique, sociale et représentative », ce qui pouvait rappeler le vocabulaire traditionaliste, bien que les répercussions pratiques fussent presque nulles. Au début des années 1960, la faction carlo-franquiste partisane de Juan Carlos contribua à contrecarrer les ambitions régalistes des javiéristes partisans de Charles-Hugues[137],[138]. En 1969, Juan Carlos fut déclaré futur roi d’Espagne et, au début des années 1970, ils contribuèrent à assurer son ascension contre la faction « régentialiste » du franquisme immobiliste[139].

pancarte Franco sí, Juanito non (« Franco oui, Jeannot non ») au rassemblement carliste de Montejurra à la fin des années 1960.

L'échec du carlo-franquisme commence avec sa marginalisation dans les structures étatiques : n’occupant pas plus de 5 à 10 % des postes les plus élevés, les carlo-franquistes ne furent pas en mesure de façonner le régime[19],[140],[21] et furent, au mieux, utilisés par Franco comme contrepoids lorsqu’il avait besoin de placer sous contrôle d’autres groupes. Pendant près de 40 ans, aucun de leurs prétendants favoris successifs, Juan, Charles-Pie, François-Xavier ou Charles-Hugues, ne fut choisi ; le couronnement de Juan Carlos eut lieu après la mort de Franco et les carlofranquistes n'eurent aucun contrôle sur son accession au pouvoir. Hormis la place accordée à la culture et à la religion, qui jusqu'au milieu des années 1950 semblait inspirée du modèle traditionaliste[141], les autres sphères de la vie publique dans l'Espagne franquiste ne se conformaient pas aux prescriptions carlistes[142]. Leur défaite fut notamment marquée par l’adoption de la loi sur la liberté religieuse en 1967[89], qui contrevenait aux principes carlistes les plus fondamentaux et fut suivie d'autres transformations, conduisant à la construction d'une société de consommation, démocratique et laïque. La marginalisation des carlistes post-franquistes fut retentissante au moment de la transition démocratique, lorsque leurs tentatives électorales se soldèrent par un échec cuisant.[réf. souhaitée]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Carlo-francoism » (voir la liste des auteurs).

  1. par exemple dans López de Maturana 2009, p. 162
  2. voir par exemple (es) Manuel Fernández de Sevilla, « No somos nada…, pero nos imputan todo », sur site du Parti carliste,
  3. voir par exemple (en) Jeremy MacClancy, The Decline of Carlism, Reno, (ISBN 9780874173444), p. 76, 92, 292
  4. (es) Manuel Santa Cruz et Alberto Ruiz de Galarreta (en), Apuntes y documentos para la Historia del Tradicionalismo Español, vol. 3, Madrid, , p. 19 ; (es) Mercedes Vázquez de Prada, El final de una ilusión. Auge y declive del tradicionalismo carlista (1957-1967), Madrid, (ISBN 9788416558407), p. 18 ; Martorell Pérez 2009, p. 11, 43 ; Rodón Guinjoan 2015, p. 144 oppose les « collaborationnistes aux anticollaborationnistes » ; également collaborationists en anglais (Blinkhorn 2008, p. 294), ou kolaboracjoniści en polonais, (pl) Jacek Bartyzel (pl), « Don Carlos Marx. Studium przypadku rewolucyjnej transgresji tradycjonalizmu w socjalizm w hiszpańskim karlizmie », Studia Philosophica Wratislaviensia, vol. V, no 4,‎ , p. 68
  5. (es) Joan Maria Thomàs, La Falange de Franco: fascismo y fascistización en el régimen franquista, 1937-1945, Madrid, (ISBN 9788401530524), p. 328, également utilisé de façon systématique dans (Thomàs 2016) ou (es) Joan Maria Thomàs, José Antonio: Realidad y mito, Madrid, (ISBN 9788499927503)
  6. Pérez-Nievas Borderas 1999, p. 205.
  7. (es) José Carlos Clemente, El Carlismo en la España de Franco: Bases Documentales 1936-1977, Madrid, (ISBN 9788424506704), p. 423
  8. Rodón Guinjoan 2015, p. 570.
  9. (es) Josep Carles Clemente, Franco: Anatomía de un genocida, Madrid, (ISBN 9788494236501), p. 234 , (es) Tomás Urzainqui Mina, « Llamamiento por una Navarra democrática », sur TomasUrzainqui (site personnel), , (es) Fernando Mikelarena Peña, « Respuesta a Jesús María Aragón Samanes », Noticias de Navarra,‎ (lire en ligne) ; terme également utilisé sur le blog de l'historien (es) Fernando Mikelarena Peña, « Segunda respuesta (individualizada) a Jesús María Aragón Samanes », sur ElBlogDeFernandoMikelarena ; le terme est généralement utilisé comme une insulte.
  10. (es) Oriol Malló et Alfons Martí, En Tierra de Fariseos: Viaje a Las Fuentes Del Catalanismo Católico, Barcelone, (ISBN 9788423966363), p. 42
  11. (es) Clemente Bernad, Víctor Moreno, José Ramón Urtasun, Carlos Martínez, Fernando Mikelarena, Carolina Martínez, Ángel Zoco, Txema Aranaz, « La consagración de la desmemoria », NuevaTribuna,‎ (lire en ligne)
  12. voir Observaciones de un viejo carlista sobre las pretensiones de un Principe al trono de Espana (1948), pamphlet de Melchor Ferrer
  13. García Riol 2015, p. 350.
  14. En espagnol, le terme apparaît dans l'historiographie[1] mais il est surtout utilisé comme qualificatif stigmatisant par certains partisans carlistes qui le récusent comme une forme de collaborationnisme[2]. Celui de « carlofranquistes » (espagnol : carlofranquistas) est attesté dans des travaux académiques en anglais (Carlo-Francoist)[3]. D'autres expressions équivalentes, elles aussi souvent péjoratives, sont « carlisme collaborationnistes », « carlistes collaborationnistes »[4], « carlistes unifiés »[5] « carlisme franquiste »[6], « tradicionalistes pro-franquistes » par Josep Carles Clemente[7], « pseudotraditionalistes franquistes »[8], « carlo-phalangistes »[9] Certains auteurs parlent également de « carlo-phalangisme »[10] « carlo-fascistes »[11] ; les carlistes javieristas parlent également de « carlo-fascisme »[12] ; également « traditionalistes du Movimiento[13] ».
  15. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 10.
  16. Blinkhorn 2008, p. 295.
  17. a et b Canal 2000, p. 342.
  18. a et b Peñas Bernaldo de Quirós 1996, p. 241-275.
  19. a et b Marín i Corbera 2016, p. 107.
  20. Miranda García et Cuenca Toribio 1987, p. 108.
  21. a et b Giménez Martínez 2015, p. 79.
  22. Mestre i Campi 2004. « El 1939 el carlisme es va trobar davant la paradoxa de formar part dels vencedors, però alhora no ser reconegut legalment en el nou règim. »
  23. Rivera Blanco 2022, p. 462. « Después de su extraordinario tributo de sangre y de haber ganado la primera de sus guerras civiles, [los carlistas] enseguida vieron que no iban a recibir sino puestos en la Administración (no tanto en el partido único) y nada de satisfacción de su programa político (más allá de los elementos coincidentes a todas las derechas: religiosidad extrema, autoritarismo, corporativismo, las influencias doctrinales de Vázquez de Mella…). Se repetía a algún nivel lo ocurrido en la anterior dictadura: era un éxito de sus postulados —así lo vieron los pragmáticos: el régimen era más neotradicionalista que nacionalsindicalista o totalitario—, pero no de la Comunión, de manera que volvieron a acomodarse en esta mientras le negaban el pan y la sal al sistema (“la Comunión estuvo en el Alzamiento, pero no en el Movimiento”). Los de Rodezno (los Oriol Urquijo, Rafael Olazábal, José María Arauz de Robles…) no lo dudaron, e incluso se plegaron a la opción monárquica de don Juan (y luego de Juan Carlos) sin contradecir al dictador. Los otros franquistas, los carloctavistas de la Comunión Católico-Monárquica de Cora y Lira (y de Esteban Bilbao, eterno presidente de las Cortes, y de su sucesor Antonio Iturmendi), ortodoxos de la doctrina y entregados por completo al régimen, mantuvieron su candidato particular (Carlos Pío de Habsburgo-Lorena y Borbón) de manera irrelevante hasta la muerte de este, en 1953. »
  24. Eduardo González Calleja, Aproximación a las subculturas violentas de las derechas antirrepublicanas españolas (1931-1936), vol. 2, , « Pasado y memoria », p. 113 :

    « ningún movimiento político de la España contemporánea ha mostrado, como el tradicionalismo carlista, una predisposición tan franca y tan persistente a la violencia, hasta hacerla formar parte indisociable de su praxis política, de su identidad colectiva y de su acervo cultural »

  25. Jordi Canal considère le carlisme du XIXe siècle comme un « amalgame contre-révolutionnaire », voir (es) Jordi Canal i Morell, « Espacio propio, espacio público. La sociabilidad carlista en la España mediterránea an la etapa de entresiglos », dans Jean-Louis Guereña, Isidro Sánchez Sánchez, Rafael Villena Espinosa (eds.), Sociabilidad fin de siglo: espacios asociativos en torno a 1898, Cuenca, (ISBN 9788489958890), p. 128-129. Selon le même auteur, au XXe siècle, le phénomène se reproduisit au siècle suivant, mais cette fois avec « des dimensions significativement plus modestes » (Canal i Morell 2006, p. 324)
  26. L'hispaniste britannique Martin Blinkhorn présente le carlisme comme un mouvement en permanence secoué par des sécessions dans (es) Martin Blinkhorn, « Los carlistas: cisma en el tradicionalismo (1876-1931) », Historia, no 13,‎ , p. 71-79. Pour une étude sur la rupture de 1888, voir (es) Jordi Canal i Morell, « Las 'muertes' y las 'resurrecciones' del carlismo. Reflexiones sobre la escisión integrista de 1888 », Ayer, no 38,‎ , p. 115–136 ; pour celle de 1919, voir Juan Ramón de Andrés Martín, El cisma mellista. Historia de una ambición política, Madrid, (ISBN 9788487863820). Pour un traitement de ces questions selon l'historiographie traditionaliste classique, voir Oyarzun 2008, p. 477-478, Ferrer 1958, p. 69-76
  27. Blinkhorn 2008, p. 109-110, 139, 202 et suivantes.
  28. pour une étude détaillée sur l'alliance monarchiste de la moitié des années 1930, voir (es) Julio Gil Pecharromán, « El alfonsismo radical en las elecciones de febrero de 1936 », Revista de Estudios Políticos, no 42,‎ , p. 101-136
  29. Canal 2000, p. 231-255.
  30. Oyarzun 1969, p. 475-489.
  31. Ferrer 1958, p. 67-92.
  32. Les généraux Polavieja et Weyler étaient réticents à se soulever contre le gouvernement à la fin des années 1890 et au début des années 1900 ; le général Primo de Rivera renversa le régime libéral en 1923 et instaura une dictature qui se montra partiellement conforme avec certains principes traditionalistes, mais il ne mit jamais en question la position du monarque Alphonse XIII, qui lui avait donné le pouvoir ; le général Sanjurjo collabora étroitement avec certains Carlistes lors de la Sanjurjada de 1932 mais resta politiquement équivoque
  33. Canal 2000, p. 325-326.
  34. Blinkhorn 2008, p. 228-250.
  35. Peñas Bernaldo de Quirós 1996, p. 187-196.
  36. Peñalba Sotorrío 2013, p. 21-43.
  37. Peñas Bernaldo de Quirós 1996, p. 211-239.
  38. a et b Peñas Bernaldo de Quirós 1996, p. 241-301.
  39. a et b Martorell Pérez 2008, p. 28-50.
  40. a et b Peñalba Sotorrío 2013, p. 30-47.
  41. élément emblématique de l'uniforme carliste, le béret rouge fut officiellement déclaré partie de l'uniforme de FET en 1937. Un décret gouvernemental le remplaça par une casquette à visière en 1939
  42. a et b Blinkhorn 2008, p. 272.
  43. (es) Javier Tusell, Franco en la guerra civil, Madrid, (ISBN 9788472236486), p. 130-131
  44. Rodríguez Jiménez 2000, p. 318.
  45. Le préambule indiquait que le programme du nouveau parti serait basé sur 26 points de la Phalange originale — le programme original de la Phalange se composait de 27 points et le décret ne spécifiait pas lequel d'entre eux avait été abandonné, bien qu'il fût largement entendu que celui ignoré était le dernier, qui interdisait tout compromis politique —, mais il pouvait être sujet à changements et améliorations. Le nouveau parti fut défini comme « un lien entre l'État et la société »[44].
  46. Voir le texte officiel du décret : (es) « Gobierno del Estado. Decreto número 255 », Boletín Oficial del Estado, no 182,‎ , p. 1033-1034 (lire en ligne, consulté le ).
  47. (es) Maximiliano García Venero, Historia de la Unificacion, Madrid, , p. 109
  48. Blinkhorn 2008, p. 293.
  49. Martorell Pérez 2008, p. 41.
  50. (es) Aurora Villanueva Martínez, « Organizacion, actividad y bases del carlismo navarro durante el primer franquismo », Gerónimo de Uztáriz, vol. 19,‎ , p. 101
  51. De nombreux carlistes se montrèrent véritablement enthousiastes à propos de l'unification (Canal i Morell 2006, p. 341)
  52. Pour une présentation des différentes postures de militants carlistes envers l'unification, voir par exemple Peñalba Sotorrío 2013, p. 51-91, Martorell Pérez 2009, p. 28-175
  53. Peñas Bernaldo de Quirós 1996, p. 249-300.
  54. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 1-7.
  55. les camisas viejas, « vieilles chemises
  56. une grande partie de ceux qui avaient formé la CEDA
  57. Canal 2000, p. 342-346.
  58. Martorell Pérez 2009, p. 167-175.
  59. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 8-12.
  60. Peñas Bernaldo de Quirós 1996, p. 295-301.
  61. L'historien « néo-carliste » Josep Carles Clemente considère les carlo-franquistes purement comme des traîtres, voir le chapitre intitulé « Galerie de traîtres. Les 'carlistes' de Franco » dans (es) Josep Carles Clemente, Franco: Anatomía de un genocida, Madrid, (ISBN 9788494236501).
  62. Blinkhorn 2008, p. 298. « like most single parties the FET of the 1940s – its heyday – was riddled with political and economic corruption, welcome to the ‘arrivistes’ of the Falange but frowned on by the more sober Carlists »
  63. (es) Josep Carles Clemente Muñoz, Breve historia de las guerras carlistas, Madrid, (ISBN 9788499671710), p. 234-235
  64. (es) Cote Villar, « Los Oriol: una dinastía de prodigios », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  65. (es) « En la fiesta de San Isidro. Rosquillas de la tía Javiera », Hoja Oficial del lunes, Asociación de la Prensa, no 269 (época tercera),‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  66. (es) « Delclaux Arostegui, Isidoro », sur Auñamendi Eusko Entziklopedia (consulté le )
  67. (es) Eduardo J. Alonso Olea, « Isidoro Delclaux Aróstegui (1894-1984) », dans Eugenio Torres (dir.), Los 100 empresarios españoles del siglo XX, Madrid, LID Edit. Empresarial, , p. 344-349.
  68. (es) Eduardo J. Alonso Olea, « Isidoro Delclaux Aróstegui », sur Diccionario biográfico español, Real Academia de la Historia (consulté le ).
  69. (it) Rosa Pardo Sanz, « El Franquismo y las Colonias », dans Renato Moro, Giuliana de Febo (eds.), Fascismo y Franquismo. Relazioni, immagini, rappresentazioni, Rome, , p. 239
  70. Mikelarena Peña 2015, p. 292-293.
  71. García Riol 2015, p. 231.
  72. pour un exemple de ses efforts en tant que chef de la propagande phalangiste, voir la circulaire publiée en vue d'un hommage au chef phalangiste José Antonio Primo de Rivera reproduite dans (es) José Andrés Gallego et Antón M. Pazos, Archivo Gomá: documentos de la Guerra Civil, vol. 12, Madrid, -, , 293-294 p. (ISBN 9788400088002)
  73. Oyarzun 2008, p. 90.
  74. Pérez-Nievas Borderas 1999, p. 145.
  75. Peñalba Sotorrío 2013, p. 57-58, 133.
  76. (es) César Alcalá, Cruzadistas y carloctavistas: historia de una conspiración, Barcelone, (ISBN 9788493884253) , (es) Francisco de las Heras y Borrero, Un pretendiente desconocido. Carlos de Habsburgo. El otro candidato de Franco, Madrid, -, (ISBN 8497725565)
  77. C'est le point de vue pleinement adopté par (es) Josep Carles Clemente, Historia del Carlismo contemporáneo 1935–1972, Barcelone, (ISBN 9788425307591), p. 184 :

    « carloctavismo fue inventado y auspiciado desde la sombra, en las reuniones de „La Ballena Alegre” que altos dirigentes falangistas celebraban »

     ; une approche similaire se retrouve chez Fermín Pérez-Nievas Borderas (journaliste), Marie-Thérèse de Bourbon-Parme (aristocrate) ou Joaquín Cubero Sánchez (militant du Parti carliste. Pour une approche plus nuancée, voir (ca) Robert Vallverdú i Martí, La metamorfosi del carlisme català: del "Déu, Pàtria i Rei" a l'Assamblea de Catalunya (1936-1975), Barcelona, (ISBN 9788498837261), MacClancy 2000, Martorell Pérez 2009, Blinkhorn 2008.
  78. Canal 2000, p. 351-353.
  79. Canal 2000, p. 357.
  80. Dans Montejurra n° 11, 1961 (publication carliste semi-officielle), on se félicita des nominations au Conseil national de FET dont on rapporta qu'elles avaient été faites sur recommandation de l'exécutif carliste officiel : Echave Sustaeta (es), Astrain Baquedano, Codón Fernández, López Sanz et Zamanillo.
  81. José María Valiente se vit offrir le poste de vice-ministre de la justice au début des années 1940, offre qu'il déclina ; dans les années 1960, il aspirait au poste de ministre. Juan Sáenz-Díez (en) s'opposa à l'unification franquiste dans les années 1940, mais dans les années 1960, il aspirait à des responsabilités à la mairie de Madrid et fut également pressenti pour devenir ministre. Miguel Fagoaga resta initialement à l'écart de l'administration officielle, mais sur recommandation officielle de la direction carliste, il obtint un siège aux Cortes et un poste de secrétaire de FET.
  82. cas de Zamanillo ; d'autres carlistes liés au búnker, comme Antonio María Oriol ou Jesús Evaristo Casariego (en), s'étaient ralliés au franquisme dès ses débuts
  83. Florencio Aldaz Villanueva, Mariano Puigdollers Oliver, Luis Arellano, José María Sentis Simeón, Rafael Díaz Aguado, Lorenzo Alier Cassi (en) ou María de Naverán Sáenz de Tejada (ast)
  84. pour des détails au sujet de la compétition pour le pouvoir au niveau provincial entre carlistes et phalangistes, voir par exemple (ca) Jordi Esteve Rubió Coromina, « Dios, Patra y Tradición o la falsa unitat de les forces franquistes a la província de Girona », dans Segura, Andreu Mayayo, Teresa Abelló, La dictadura franquista. La institucionalització d’un régim, Barcelone, (ISBN 9788491687139) (Gérone), (es) Eduardo Martínez Lacabe, « La unión imposible: Carlistas y Falangistas en Navarra durante la Guerra Civil », Huarte de San Juan. Geografía e historia, vol. 1,‎ (Navarre), López de Maturana 2009 (Alava)
  85. Luis Ventalló (es), opposé à la politique anticalaniste de l'administration franquiste, fut progressivement relégué à des postes inférieurs ; Fernando Vázquez Ramos (es) perdit la lutte contre le chef local de FET aux Baléares ; Agustín Tellería Mendizábal (en) fut relégué à des postes mineurs au Guipuscoa ; Ramón José Maldonado y Cocat (es) fut rélégué par le chef de FET à Logroño et se consacra à sa carrière universitaire ; Eustaquio Echave Sustaeta (en) fut critiqué en tant que cacique traditionaliste lorsqu'il était chef de FET en Alava et fut rapidement transféré à un poste beaucoup moins important ; Jesús Elizalde (en), indigné par la domination phalangiste au sein du parti d'État unifié, démissionna de son poste au sein du Comité politique de FET peu de temps avant le triomphe nationaliste dans la guerre civile.
  86. Blinkhorn 2008, p. 295 affirme même que « leur contrôle du parti et de la province était garanti »
  87. ce fut aussi le cas des carlistes entrés aux Cortes en étant élus par le « tiers familial », par exemple José Ángel Zubiaur et Auxilio Goñi, ou encore Fidel Carazo Hernández (es) et Antonio Arrúe, bien que certaines sources considèrent les deux derniers comme des représentants du franquisme
  88. (es) Javier Tébar Hurtado, « La Barcelona azul de posguerra: reflexiones sobre una indagación biográfica », Gerónimo de Uztáriz, vol. 28-29,‎ 2012-2013, p. 39
  89. a et b Moreno Seco 2001, p. 358.
  90. les exemples individuels sont abondants : Luciano Alba Candino, Florencio Aldaz Villanueva (gouverneur civil d'Orense), Enrique Alonso Cuevillas (gl), Agustín de Bárcena Reus (procurador aux Cortes en 1964 et 1967), José Chicharro Lamamié, Lorenzo de Cura Lope, Claudio Colomer Marqués (ca), Antonio Garzón Martín, Gonzalo de Lacalle Leloup, Nicolás Lasarte Arana (es), José María Llaneza Zabaleta (eu), Ramón José Maldonado y Cocat (es), Joaquín Ordoño López de Vallejo (d) Voir avec Reasonator, Tomás Pero-Sanz Zorrilla (es) (maire de Bilbao en 1941-1942), Juan Selva Mergelina (es) et de nombreux autres
  91. par exemple Julio Muñoz Aguilar et José María Mazón Sainz, qui se montrèrent déterminés à bloquer toutes les nominations soupçonnées d'être liées au carlisme ; certaines sources[Lesquelles ?] notent également Agustín de Asís y Garrote et Amadeo Marco Ilincheta, bien que ce dernier soit d'une manière ou d'une autre lié au carloctavisme ; Les carlo-franquistes étaient généralement vitupérés comme des traîtres ayant vendu leur âme à Franco, comme ce fut le cas des ministres de la Justice Antonio Iturmendi et Antonio María de Oriol, qui travaillèrent à contrer l'influence javierista ; tous deux reconnaissaient néanmoins leurs liens avec le traditionaliste et Iturmendi publia même des ouvrages théoriques rattachés à ce courant.
  92. Antonio Iturmendi est parfois cité comme étant celui qui, avec Manuel Fraga et Camilo Alonso Vega, a mené à terme le projet (García Riol 2015, p. 217). Comme Iturmendi avait succédé à Bilbao au poste de ministre de la Justice, puis en tant que président des Cortes, il est parfois considéré comme un suiveur de Bilbao. Cependant, au milieu des années 1960, tous deux représentaient des factions opposées au sujet la restauration de la monarchie alphonsine, Iturmendi ayant travaillé en faveur et Bilbao s'y étant opposé.
  93. Rodón Guinjoan 2015, p. 210.
  94. certains sont des Carlistes clairement identifiés, d'autres sont des individus vaguement liés ; lors de la législature commençant en 1943, 27 procuradores étaient liés au traditionalisme (sur 549) ; au cours des mandats suivants, les chiffres étaient les suivants : 1946 : 16 (576) ; 1949 : 18 (619) ; 1952 : 22 (598) ; 1955 : 29 (744) ; 1958 : 30 (700) ; 1961 : 27 (738) ; 1964 : 25 (774) ; 1967 : 20 (742) ; 1971 : 18 (894)
  95. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 10. « la masa carlista ... volvió a los veneros de los que había salido y se aletargó ante la ausencia de reclamos »
  96. Blinkhorn 2008, p. 295. « the great majority of Carlists lost what interest they had had in the FET’s affairs and left it in droves »
  97. (es) Martí Marín i Corbera, « La democracia orgánica como forma de representación política: un análisis de las fórmulas de cooptación de procuradores en Cortes y de sus resultados », Revista Estudos do Século XX, vol. 16,‎ , p. 107 :

    « todos los estudios prosopográficos de amplio alcance han seńalado como la presencia en los altos cargos de la política del estado del tradicionalismo fue muy pequeńa »

  98. (en) Martin Kitchen, Europe Between the Wars, London, (ISBN 9781317867524), p. 71 :

    « [Serrano forced] the Carlists and the Falange to amalgamate into a new state party »

     ; (en) Simon Barton, A History of Spain, Londres, (ISBN 9781137013477), p. 241 :

    « the Falangists, Alfonsine and Carlist monarchists, and conservative Catholics – were amalgamated into a single political group »

     ; (en) John William Donald Trythall, El Caudillo: A Political Biography of Franco, Londres, , p. 110 :

    « The Falange and the Traditionalist Communion were amalgamated into a new organization »

    , (es) Mercedes Peñalba Sotorrío, « Red berets, blue shirts: nationalist militia forces in the Spanish Civil War », dans James Matthews (ed.), Spain at war. Society, culture and mobilization, 1936-1944, Londres, (ISBN 9781350030121), p. 44 :

    « residual integration of Carlism into the single party »

     ; (es) Bernat Muniesa, Dictadura y transición: La dictadura franquista, 1939-1975, Barcelona, (ISBN 9788447528899), p. 32 :

    « el carlismo no presentó ya resistencia; quedo ingresado en la FET y de las JONS, donde se desnaturalizaría »

     ; (es) Pedro Rújula, « Conmemorar la muerte, recordar la historia. La Fiesta de los Mártires de la Tradición », Ayer, vol. 51,‎ , p. 84 :

    « [el decreto de unificación] ponía fin a la existencia independiente de la Comunión Tradicionalista »

     ; Mikelarena Peña 2015 présente le carlisme comme un composant meutrier du régime franquiste émergent
  99. (es) José Carlos Clemente, El carlismo contra Franco, Madrid, Siglo XXI de España Editores, (ISBN 9788489644878), (es) Josep Miralles Climent, La rebeldía carlista. Memoria de una represión silenciada: Enfrentamientos, marginación y persecución durante la primera mitad del régimen franquista (1936-1955), Madrid, Marcial Pons Historia, (ISBN 9788416558711), (es) Manuel Martorell et Josep Miralles Climent, Carlismo y represión "franquista": tres estudios sobre la Guerra Civil y la posguerra, Madrid, Silex, (ISBN 9788495735386), (es) Fermín Pérez-Nievas Borderas, Contra viento y marea. Historia de la evolución ideológica del carlismo a través de dos siglos de lucha, Pampelune, (ISBN 9788460589327), pp. 143-192
  100. Le premier comité exécutif carliste unifié, formé en 1932 après la réintégration des mellistes et des intégristes, était composé de 35 individus, voir(es) Antonio M. Moral Roncal, La cuestión religiosa en la Segunda República Española: Iglesia y carlismo, Madrid, (ISBN 9788497429054), p. 78. Au moins 8 d'entre eux moururent avant 1938. Au moins 9 participèrent à la mise en place du régime franquiste (Rodezno, Bilbao, Oriol, J. Roma, P. Roma, Tellería, de Cura, Comín et F. Contreras).
  101. Sur les 19 députés carlistes aux Cortes de l'époque républicaine ayant survécu à la guerre, 13 (68 %) ont à un moment donné été actifs dans les structures franquistes : Arellano, Bau, Bilbao, de Carcer, Elizalde, Granell, Lis, Martinez de Morentin, Oriol, Ramirez, de Rodezno, Valiente et Zamanillo.
  102. Sur les 50 candidats sur la liste carliste aux Cortes pendant la République et ayant survécu à la guerre, 22 se sont ensuite impliqués dans les structures franquistes : Arellano, Bau, Bilbao, Elizalde, Granell, Lis Quiven, Llanas, Joaquín Manglano (en), Martínez de Morentín, Oreja, Pagoaga, Puigdollers, Rodezno, Quint (ca), Rada, Ramirez Sinues, Tellería, Toledo, Urraca, Valiente et Zamanillo.
  103. sur 13 ayant survécu, 5 s'engagèrent dans le franquisme : Rodezno, Comín, Bilbao, Lisbona Alonso et Echave Sustaeta ; Larramendi, Senante, Solana, Tejera, González de Amezua (en) et Argamasilla ne s'engagèrent pas.
  104. ses 12 membres survécurent à la guerre. 8 s'engagèrent dans le nouveau régime : Gaiztarro, Martínez Morentín, Muñoz Aguilar, Oriol, Rada, Rodezno, Valiente et Zamanillo ; ceux qui ne le firent pas son Fal Conde, Gómez Sanz, Lamamié et Olazábal Eulate
  105. Marín i Corbera 2013, p. 296-297.
  106. García Riol 2015, p. 65.
  107. en moyenne, il y avait 12 ministres par gouvernement opérationnel durant les 36 années du franquisme (1939-1975)
  108. (es) Soledad Miranda García et José Manuel Cuenca Toribio, « La elite ministerial franquista », Revista de Estudios Políticos, vol. 57,‎ , p. 108
  109. (es) Enrique Moradiellos, La España de Franco, 1939-1975: política y sociedad, Madrid, (ISBN 9788477387404), p. 22 ; 5 % d'individus liés au carlisme
  110. outre les 28 ans à la tête du ministère de la Justice, si on ajoute 4 ans de Garicano à l'Intérieur, 7 ans de Lacalle Laraga à l'aviation et trois ans de Varel à l'Armée (tous trois ayant eu des relations antérieures avec le carlisme), on obtient un total de 42 ans
  111. 79 procuradores classés comme traditionalistes sur un total de 2 551 ayant siégé aux Cortes franquistes (Giménez Martínez 2015, p. 78)
  112. au total 6 934 mandats coururent sur les 10 législatures des Cortes franquistes ; en fonction des critères retenus pour déterminer l'allégeance des individu, le nombre de mandats détenus par les carlistes varie entre 196 et 227 ; la plus forte proportion de carlistes est enregistrée pendant les mandats 1943-1949 (4,6 % à 4,9 %), 1958-1961 (3,9 % à 4,4 %) et 1955-1958 (3,5 % à 3,9 %) ; la plus faible est enregistrée pendant le mandat 1971-1977 (1,8 % à 2,0 %)
  113. calcul de Carles Viver Pi-Sunyer (es), cité dans Marín i Corbera 2013, p. 278
  114. voir les graphiques dans Marín i Corbera 2013, p. 296-297
  115. c'est-à-dire 55 sur 837, calculs de Pi i Sunyer, cités dans Marín i Corbera 2013, p. 278. En calculant la proportion de positions tenues par les traditionalistes, Stanley Payne arrive au même pourcentage (123 sur 1871) (Payne 2011, p. 236). Un chercheur évalue que les carlistes formaient 6 % des gouverneurs civils sur la période 1940-1945 ((es) Julián Sanz Hoya, « Falange y el nombramiento de gobernadores civiles durante el segundo mandato de Arrese (1956-1957) », Studia Historica, vol. 41,‎ , p. 327)
  116. au premier Conseil national de FET, mis en place en octobre 1937, les carlisets occupaient 12 sièges sur 50
  117. au troisième Conseil national, cette fois composé de 100 membres, seuls 7 étaient carlistes (Payne 2011, p. 238)
  118. en 1958, 22 individus liés au carlisme siégeaient au Conseil national, alors composé de 150 membres
  119. 9 sur 31 prises par le camp nationaliste (Payne 2000, p. 276)
  120. Blinkhorn 2008, p. 292.
  121. ce fut essentiellement le cas de deux provinces, la Navarre (Villanueva Martínez 1998) et l'Alava ((es) Iker Cantabrana Morras, « Lo viejo y lo nuevo: Díputación-FET de las JONS. La convulsa dinámica política de la "leal" Alava (Primera parte: 1936-1938) », Sancho el Sabio, vol. 21,‎ , p. 149–180 , (es) Iker Cantabrana Morras, « Lo viejo y lo nuevo: Díputación-FET de las JONS. La convulsa dinámica política de la "leal" Alava (Segunda parte: 1938-1943) », Sancho el Sabio, vol. 22,‎ , p. 139–169)
  122. par exemple en Cantabrie, province où la présence du traditionalisme était modérée, les carlistes tenaient 3 directions locales du parti sur 86 (2,1%) et 4,84% des potes de conseillers ((es) Julián Sanz Hoya, La construcción de la dictadura franquista en Cantabria: Instituciones, personal político y apoyos sociales (1937-1951), Santander, (ISBN 9788481024869), p. 239, 295)
  123. sur 46 288 conseillers élus en 1948, 1 539 étaient liés au carlisme, selon une statistique gouvernementale confidentielle (Villanueva Martínez 1998, p. 518)
  124. Après sa démission de la direction de la branche sanitaire de FET, Urraca Pastor se retira de la vie publique et tenta de diriger une petite maison d'édition. À la fin des années 1940, elle fut accusée à deux reprises de malversations financières ; condamnée, elle fut libérée de prison grâce à une amnistie. Son incarcération semble avoir été une vengeance, bien que peut-être motivée personnellement plutôt que politiquement ; en 1937-1938, Urraca était en conflit avec Pilar Primo de Rivera ; elle fut également systématiquement ridiculisée dans ce une série de dessins animés emblématique, Doña Urraca. José María Olazábal Zaldumbide, mort à l'âge de 31 ans alors qu'il était chef de FET de la province de Las Palmas. Certains auteurs spéculent que l'insuffisance cardiaque qui causa sa mort fut déclenchée par une altercation particulièrement violente avec des phalangistes locaux.
  125. Un tiers des sièges était élu par les familles dans le système corporatiste des Cortes franquistes
  126. voir par exemple (es) Mikel Barreda et Rosa Borge Bravo, La democracia española: realidades y desafíos: análisis del sistema político español, Madrid, (ISBN 9788497885102), p. 12, (es) Jiménez José Luis Rodríguez, Reaccionarios y golpistas: la extrema derecha en España : del tardofranquismo a la consolidación de la democracia, 1967-1982, Madrid, (ISBN 9788400074425), p. 80, (es) Espinosa Josemari Lorenzo, Entre la espada y la pared: De Franco a la Constitución, Madrid, (ISBN 9788416809530), p. 73, (es) Gil Pecharromán Julio, El Movimiento Nacional (1937-1977), Barcelone, (ISBN 9788408121381), p. 29-30
  127. La plupart des « familles » se décomposèrent avec le temps et, au milieu des années 1960, elles furent soit dissoutes, soit redéfinies suivant de nouvelles lignes de force : « the original sectors of old-guard Falangists, Carlists, doctrinaire monarchists, semiauthoritarian traditionalist Catholics, and right-wing generals had mostly fallen by the political wayside. The various institutions of the regime were still full of survivors from all these groups, but they were rarely any longer at the top » (Payne 2011, p. 506)
  128. (es) Nuevatribuna, « Familias políticas franquistas », sur Nuevatribuna, (consulté le )
  129. voir Caspistegui Gorasurreta 1997, Martorell Pérez 2009, Rodón Guinjoan 2015, García Riol 2015, Miralles Climent 2018, MacClancy 2000, Miralles Climent 2015
  130. (es) « Entrevista a Esteban Bilbao », Esfuerzo común, no 102,‎
  131. Payne 2011, p. 260.
  132. Preston 2011, p. 468.
  133. (en) Paul H. Lewis, Latin Fascist Elites: The Mussolini, Franco, and Salazar Regimes, Londres, (ISBN 9780313013348), p. 88
  134. Payne 2011, p. 328. « Franco acted as if he was prepared to turn his back on the direct line of the Bourbon dynasty and seek an eventual successor elsewhere »
  135. Preston 2011, p. 534. « he would produce a law which turned Spain into a kingdom but that would not necessarily mean bringing back the Bourbons »
  136. Preston 2011, p. 662.
  137. Ballestero 2014, p. 105.
  138. (es) Mercedes Vázquez de Prada, El final de una ilusión. Auge y declive del tradicionalismo carlista (1957-1967), Madrid, (ISBN 9788416558407), p. 299-300, (es) Manuel Martorell Pérez, Carlos Hugo frente a Juan Carlos. La solución federal para España que Franco rechazó, Madrid, , Miralles Climent 2015, p. 230, 234, García Riol 2015, p. 295
  139. (es) Monserrat Cavaller Joaquín, Joaquín Bau Nolla y la restauración de la Monarquía, Madrid, (ISBN 8487863949), p. 337, 352
  140. Cuenca et Miranda 1987, p. 108.
  141. voir (es) Rodríguez Núñez Álvaro, Franquismo y tradicionalismo. La legitimación teórica del franquismo en la teoría política tradicionalista, Saint-Jacques-de-Compostelle,  ; également (es) Pedro Carlos González Cuevas, « Tradicionalismo », dans Javier Fernández Sebastián (ed.), Diccionario político y social del siglo XX español, Madrid, (ISBN 9788420687698), p. 1170–1171, (es) Saña Heleno, Historia de la filosofía española, Madrid, (ISBN 9788496710986), p. 255 et ss.
  142. les carlistes adressèrent deux memorandums à Franco, lui refusant le qualificatif de traditionaliste : Manifestación de ideales (1939) et Reclamación del Poder (1943) (Martorell Pérez 2009, p. 244, 371-372, Payne 1987, p. 328, Ballestero 2014, p. 80, Martorell Pérez 2009, p. 244, (es) Josep Carles Clemente, Los días fugaces. El carlismo, de las guerras civiles a la transición, Cuenca, (ISBN 978-8495414243), p. 33

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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