Bivouac

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Bivouac

Un bivouac est un campement rudimentaire permettant de passer la nuit en pleine nature. Le bivouac est pratiqué lors de voyages à travers des milieux sauvages, ou lors d'activité de loisir comme la randonnée (trekking, escalade, canot-campingetc.)

Dénomination

Le terme français « bivouac » est également utilisé en anglais depuis les guerres napoléoniennes. Il provient d'un mot de la langue allemande telle que parlée au Moyen Âge classique, biwacht, qui se décompose en bie- (aujourd'hui, bei-), « secondaire » et wacht, « surveillant. » Il faisait référence à la charge de surveillance externe des villes fortifiées, par contraste avec la surveillance interne (fonction de police). Les soldats chargés de cette mission utilisaient des abris temporaires[1]. Une autre thèse serait liée aux campagnes napoléoniennes en Russie et viendrait du russe (бываю K : bivaou k - venir à - avec son équipement) cependant les académiciens persistent à le voir apparaître en France au 17e siècle par le biais des mercenaires suisses ce qui renverrait à son origine allemande mais il est étonnant qu'on ne le trouve pas utilisé avant les guerres du 19e siècle sinon dans une certaine tradition orale avec "bivaquer".

Histoire

Cette pratique existe depuis l'apparition de l'homo sapiens[réf. nécessaire].

Types de bivouac

Bivouac sans abri

Bivouac d'alpinistes, sans tente, en haute-montagne.

Par temps chaud et sans vent, c'est-à-dire le plus souvent l'été dans les zones tempérées, il est possible de dormir sans aucune protection, dans l'herbe, sur un hamac, ou à même le sol. Toutefois, les adeptes des nuits « à la belle étoile » emportent la plupart du temps une couverture (sac de couchage, couverture de survie, draps, sac à viande) et un matelas (tapis de sol, matelas pneumatique ou autogonflant) pour le confort et l'isolation thermique. Dans certaines régions, une grande moustiquaire peut être nécessaire.

Le bivouac sans abri est également possible dans des conditions météorologiques plus délicates. L'utilisation d'un sur-sac protégeant de la pluie et de la rosée est alors souvent nécessaire[2]. L'utilisation d'un sac de couchage à température confort hivernal s’avère indispensable par temps froid. La qualité du matelas de sol est tout aussi importante, si ce n'est plus. Lorsque l'on bivouaque dans la neige, un sur-sac est indispensable.

Dormir sans abri permet dans certaines législations d'éviter d'être en situation illégale de camping sauvage[3].

Bivouac sous tente

Bivouac dans la neige en montagne.

La tente est un habitat couramment utilisé dans la plupart des bivouacs, appréciée pour son faible poids et sa rapidité de montage. Différentes formes existent pour s'adapter aux cas d'utilisation (familiale, sportive, randonnée, vélo tout terrain…), du lieu géographique (campagne, moyenne montagne, haute montagne, désert, jungle…), des saisons et des conditions climatiques.

Suivant les législations, le bivouac avec tente peut être assimilé à du camping sauvage, et de ce fait être verbalisé s'il enfreint la réglementation en vigueur. Toutefois il est généralement autorisé ou du moins toléré dans les parcs naturels afin de permettre les activités de type trekking ; par exemple dans le parc national de la Vanoise, le bivouac est autorisé mais seulement avec une tente de taille limitée ne permettant pas de s'y tenir debout.

Abri constitué de neige

Construction d'un trou à neige.

La neige est un excellent isolant contre le vent et le froid de la nuit. Il est souvent difficile voire impossible de construire un igloo en raison de la qualité de la neige et d'un manque de temps. Un trou à neige est souvent plus facile à réaliser. Cela demande une accumulation de neige suffisante. Pour cela, on utilise la sonde à neige et on décide du meilleur endroit, congère généralement, souvent dans les combes. Puis à l'aide d'une pelle à neige, on creuse le trou en fonction du nombre de personnes. Compter un travail continu de 1 heure minimum pour 1 personne. Il est préférable d'effectuer de petites cheminées d'aération afin d'éviter la condensation à l'intérieur du trou. Prévoir un bloc de neige afin de fermer la porte du trou durant la nuit.

Dans tous les cas une attention particulière doit être portée au risque d’asphyxie par CO2. S'il neige pendant la nuit, la cheminée d'aération peut s'obstruer ce qui engendre une accumulation du CO2 (sans odeur) et peut provoquer la mort si aucun apport d'air frais n'est assuré. S'il y a du vent, on peut éviter que la cheminée d'aération se voie bouchée par la neige en y plaçant un bâton, de ski par exemple, avec un morceau de tissu en son bout. Le vent fera continuellement bouger le bâton grâce à son action sur le bout de tissu. Le trou d'entrée ne devrait pas se fermer complètement pour laisser passer un filet d'air. Dans tous les cas, le meilleur élément de sécurité est quelqu'un qui reste éveillé pour surveiller que la cheminée d'aération ne se bouche pas. Un moyen simple, systématiquement utilisé par les troupes de montagne suisses lorsqu'elles bivouaquent dans des abris à neiges, est de laisser allumée une bougie toute la nuit. Son action est triple, elle chauffe l'intérieur de l'abri, elle offre de la lumière à la personne de garde et surtout sert d'alarme à dioxyde de carbone. Si la bougie s'éteint cela signifie qu'il n'y a plus assez d'oxygène, car remplacé par le CO2, dans le trou à neige. Il est donc urgent de pratiquer des ouvertures pour ne pas risquer l'asphyxie et la mort.

Il est possible également de créer un abri en recouvrant d'un épais manteau de neige, environ 90 à 100 cm, les sacs à dos, le matériel…, de bien tasser à l'aide de la pelle le dôme. Puis, il convient de planter à distance régulière sur tout le dôme à 20 cm de profondeur des bâtons de 30 cm de long. Il est ensuite nécessaire de laisser durcir l'ensemble plus ou moins longtemps selon la température ambiante. Les bâtons feront gagner en solidité l'ensemble et permettront de faciliter l'excavation du dôme en donnant une indication de limite à creuser et donc obtenir des parois d'environ 20 cm d'épaisseur. Le matériel est récupéré à ce moment-là, parfois plusieurs heures après avoir commencé le dôme. Il s'agit donc d'anticiper les besoins en matériel (pelle, vêtements, réchaud) nécessaire durant la construction du dôme.

Plus simplement, une tranchée recouverte d'un toit (bâche, bloc de neige, branches de sapin recouvertes de neige, dôme simple) permettra de se protéger efficacement contre le vent, qui est un facteur aggravant et souvent décisif lors de violentes tempêtes.

Plus spacieuse que la simple tranchée et moins chronophage que l'igloo, la tranchée avec alvéoles (une voire deux alvéoles) permet de s'isoler totalement de l'extérieur. Elle exige une bonne épaisseur de neige pour la réaliser. La tranchée est recouverte d'une bâche (poncho, cape, couverture de survie) ou de skis posés à plat, semelles vers l'extérieur recouvertes de neige. L'entrée de l'alvéole est fermée à l'aide des sacs à dos. Une alvéole peut contenir 4 ou 5 randonneurs voire davantage en creusant une série d'alvéoles séparées par des piliers. A l'intérieur, l'isolation phonique est totale et la température ambiante est de zéro degré. Elle peut remonter grâce à la chaleur corporelle et quelques bougies qui permettent aussi de vérifier la bonne ventilation de l'abri.

Bivouac en spéléologie

En spéléologie, l'exploration de certaines cavités nécessite un bivouac. Un campement est installé pour éviter des aller-retours qui peuvent être épuisants entre la zone d'exploration et la surface. On peut utiliser des hamacs ou des matelas. Les sacs de couchages, la cantine, etc. sont descendus pour toute la durée de l'exploration qui peut nécessiter plusieurs expéditions. La localisation du bivouac doit être étudiée avec attention : il faut que l'endroit soit relativement sec, horizontal, à l'abri des courants d'air (pour le confort), éloigné des crues, mais néanmoins disposer d'eau (alimentaire) à proximité. Il ne doit pas être trop éloigné de la zone d'exploration. Parfois, une ligne téléphonique (avec possibilité de transfert de données) est tirée entre le bivouac et la surface pour tenir les explorateurs au courant des conditions météorologiques, ainsi que pour transmettre des données topographiques ou scientifiques (Lechuguilla, Siebenhengste). Certains bivouacs ont été installés post-siphon (par exemple, pour l'exploration de la Baerenschacht près de Beatenberg).

Bivouac en canoë

Un canoë peut également servir d'abri (toit). L'essentiel sera de se protéger de l'humidité, du froid, de l'écoulement des eaux de pluie qui proviennent du sol, par des toiles en plastiques, bâches, couverture de survie ou des végétaux comme les fougères, les herbes, les écorces, etc.

Législation

Notes et références

  1. bivouac. The American Heritage Dictionary of the English Language, Fourth Edition. Houghton Mifflin Company, 2004. 10 Jan. 2008. <Dictionary.com http://dictionary.reference.com/browse/bivouac>.
  2. « Passer une nuit à la belle étoile », Quechua (marque),‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Ces touristes qui dorment à la belle étoile », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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