Belgica (navire, 1884)

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Belgica
illustration de Belgica (navire, 1884)
La Belgica à l'ancre au Mont Wilson, Antarctique

Autres noms La Patria
Type Navire d'exploration
Histoire
Chantier naval Svelvig, Norvège
Lancement 1884
Caractéristiques techniques
Longueur 34,6 m
Maître-bau 7,54 m
Tirant d'eau 2,74 m sur lest, 3,96 m en charge
Déplacement 338 m3 lège, 590 m3 en charge
Tonnage 172 tonnes de jauge nette
Puissance 35 ch
Carrière
Propriétaire Adrien de Gerlache de Gomery
Pavillon Norvège
Port d'attache Svelvik

La Belgica (nom féminin) est un navire d'exploration scientifique belge connu pour avoir été utilisé lors de l'expédition antarctique belge d'Adrien de Gerlache de Gomery à la fin du XIXe siècle.

Il existe un autre navire nommé Belgica, en service depuis 1984 dans la composante marine des forces armées belges: l'aviso Belgica (A962) (nom masculin).

Historique

Le S.Y. Belgica dans la banquise
Belgica, par le peintre belge Yasmina

La Belgica est à l'origine un baleinier norvégien, trois-mâts barque, nommé La Patria, construit en 1884 à Svelvik sous la direction du maître charpentier Christian Jacobsen[1]. Il s'agit d'un trois-mâts-barque avec huniers à rouleau pourvu d'une machine auxiliaire de trente-cinq chevaux nominaux des ateliers de la Nylands Voerksted de Christiania. Il jauge deux cent quarante-quatre tonneaux et mesure trente mètres de long pour six mètres cinquante de large au maître-bau[2].

Elle est achetée le par le commandant Adrien de Gerlache de Gomery, prend les couleurs belge dès le et est rebaptisée Belgica en vue d'une expédition polaire internationale, sous l'égide belge, en Antarctique[3]. Dans ce but, elle subit dans les chantiers Christensen de Sandefjord, quelques modifications dont des renforts de coque et de gouvernail afin de résister à la glace, une nouvelle hélice et une nouvelle chaudière[4]. Enfin, un rouf destiné aux laboratoires est construit sur le pont. Ce fut le premier bateau et les premiers hommes qui hivernèrent en Antarctique, de 1897 à 1899.

Après l'expédition antarctique, le navire changea plusieurs fois de propriétaires, parmi lesquels Philippe d'Orléans qui l'utilisa pour ses expéditions à vocation cynégétique et naturaliste, à l'issue desquelles le rouf scientifique fut démonté et exposé au Muséum de Paris jusque dans les années 1960[5].

Quant au navire, il retourna en Norvège où il sombra le sous le feu de l'aviation allemande lors des batailles de Narvik. L'épave gît par 22 mètres de fond ; elle a été retrouvée en 1990[6],[7]. Certains envisagent un renflouement mais il sera délicat, car l'épave contient encore de nombreux explosifs[8],[9].

Équipage

Chose étonnante pour une époque où le nationalisme était une priorité et la concurrence entre nations pour les dernières Terra incognitae exacerbée, le commandant de Gerlache composa, en avance sur son temps, une équipe internationale. Autre innovation majeure qui en fait également un précurseur de toute l'ère contemporaine, une campagne axée essentiellement sur la recherche et pour laquelle il composa une équipe de très grande valeur. Y participèrent Roald Amundsen, Henryk Arctowski, Frederick Cook, Émile Danco et Émile Racovitza.

Quatre hommes sont débarqués à Punta Arenas pour insubordination ainsi que le cuisinier suédois embarqué à Montevideo perpétuellement malade. L'équipe est ainsi de dix-neuf hommes dont sept matelots[10].

Officiers et scientifiques

Frederik Cook

Marins

Roald Amundsen et Engelbret Knudsen sur la banquise en 1899
  • Gustave-Gaston Dufour, mousse (Belge, né à Mons le 12/12/1876)
  • Ludvig-Hjalmar Johansen, matelot (Norvégien, né à Moss le 25/2/1872)
  • Engelbret Knudsen, matelot (Norvégien, né à Porsgrund le 26/2/1876)
  • Johan Koren, matelot (Norvégien, né à Fredriksstad le 4/10/1879)
  • Louis Michotte, cuisinier improvisé (Belge, né à Bruxelles le 16/11/1868)
  • Jan Van Mirlo, matelot (Belge, né à Anvers le 12/7/1877)
  • Adam Tollefsen, matelot (Norvégien, né à Hakestad le 3/3/1866)
  • Karl-August Wiencke, matelot (Norvégien, né à Christiania (Oslo) le 22/8/1877)

Deux hommes perdent la vie lors de l'expédition :

  • Karl-August Wiencke est emporté lors d'une tempête le (alors même que l'expédition approche la péninsule Antarctique), dans le détroit de Bransfield ;
  • Émile Danco décède le pendant l'hivernage, victime d'une pathologie cardiaque.

Nomenclature

Un escarpement de 425 km de long sur Mercure a été nommé "Belgica Rupes" par l'Union astronomique internationale sur base d'une suggestion de l'équipe MESSENGER[11].

La mouche Belgica antarctica a été nommée en hommage à l'Expédition antarctique belge.

Galerie

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Notes et références

Notes

  1. Adrien de Gerlache, Quinze mois dans l'Antarctique, 1902, p. 60
  2. Adrien de Gerlache, Quinze mois dans l'Antarctique, 1902, p. 60-61
  3. Adrien de Gerlache, Quinze mois dans l'Antarctique, 1902, p. 61
  4. Adrien de Gerlache, Quinze mois dans l'Antarctique, 1902, p. 62
  5. Éric Buffetaut, Un musée princier disparu, revue Espèces n° 27, mars 2018, pp. 76-80.
  6. « Le Belgica au fond d'un fjord norvégien. », sur lalibre.be,
  7. « Une visite unique dans l'épave du Belgica. », sur lalibre.be,
  8. Journal télévisé (RTBf) 19 septembre 2010.
  9. « Question écrite no 4-6986 de [[Philippe Fontaine]] au [[Sénat (Belgique)|Sénat]] (12/2/2010) »
  10. Adrien de Gerlache, Quinze mois dans l'Antarctique, 1902, p. 95
  11. « Belgica Rupes », Gazetteer of Planetary Nomenclature, USGS (consulté le )

Références

  • Entretien du créateur de l'article avec Gaston de Gerlache, fils d'Adrien, en vue de la réalisation du documentaire Des Belges sur la banquise
  • Des Belges sur la banquise, première diffusion , documentaire de 52 min réalisé par Gérard Miserque et Willy Estersohn pour la RTBF (Radio et Télévision Belge Francophone).
  • Quinze mois dans l'Antarctique, Adrien de Gerlache de Gomery, 1902, Édition Bulens Bruxelles ; 1997 Éditions Labor. (ISBN 2-8040-1313-8) D/1998/258/57.
  • L’Antarctique et la Belgique - Cent ans d’histoire, de recherches et de mystères, Michel Brent, 1997, Éditions Labor.
  • Les Gerlache. Trois générations d'explorateurs polaires 1897-1997, Schelfhout Charles Emmanuel, 1996, Éditions de la Dyle.

Voir aussi

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Bibliographie

  • (en) Frederick Cook, Through the first Antarctic night 1898–1899: a narrative of the voyage of the « Belgica » among newly discovered lands and over an unknown sea about the South Pole, with an appendix containing a summary of the scientific results, William Heinemann, 1900, 478 p.

Articles connexes

Liens externes