Bassin méditerranéen

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Le bassin méditerranéen.

Les notions de bassin méditerranéen et de monde méditerranéen désignent les régions se trouvant autour de la mer Méditerranée. Ces régions méditerranéennes couvrent l'Europe du Sud (Espagne, France, Italie, Malte, Slovénie, Croatie, Monténégro, Albanie et Grèce; le Proche-Orient (Turquie, Chypre, Syrie, Liban, Israël, Palestine) ; et l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte). Des critères culturels ou historiques permettent de délimiter la région méditerranéenne, mais surtout la présence d'un climat commun : le climat méditerranéen. La culture ou la civilisation méditerranéenne est alors définie par un héritage antique ou médiéval fort, lié aux civilisations gréco-romaine, judéo-chrétienne et islamique. Cette culture se matérialise dans l'alimentation par la prédominance des légumes, des fruits, du poisson et des dérivés du blé (pain, etc.), de l'olivier (huile d'olive, etc.) et de la vigne (vin, etc.) ainsi que de l'élevage caprin et ovin.

Le bassin méditerranéen est marqué par des initiatives politiques récentes telles que le processus de Barcelone, Union méditerranéenne et la zone euro-méditerranéenne de libre-échange. Des Jeux méditerranéens existent depuis 1951.

Géographie

Environnement

C'est une des régions du monde où l'urbanisation, la périurbanisation et l'agriculture consomment le plus de ressources naturelles, avec des impacts en termes d'artificialisation, de fragmentation, érosion des sols et destruction de milieux naturels. Les zones humides y ont notamment souffert, perdant environ la moitié de leur superficie en un siècle (de 1900 à 2000) selon l'Observatoire des zones humides méditerranéennes[1]. Alors que les effets du réchauffement climatique sont attendus, il ne reste que 18,5 millions d'hectares pour toute la région (soit en moyenne 2 % de la superficie totale des 27 pays du bassin en zones humides, estuaires et lagunes salées comprises)[2],[3]. Les pays qui en ont le moins sont l'Espagne (1 % du territoire), la Bulgarie (0,9 %), Chypre (1,1 %), Malte (0,1 %). Au Maghreb, l'Algérie héberge quant à elle 0,6 % des zones, le Maroc (0,7 %), la Libye (0,2 %). Tandis qu'au Moyen-Orient, la Syrie recense 0,8 % de zones humides, la Jordanie (0,5 %), le Liban (0,1 %), Israël et les territoires palestiniens (1,3 %). Selon l'observatoire, les surfaces irriguées sont désormais stabilisées dans l'UE, en Israël et en Égypte, mais elles sont sources d'une grande consommation d'eau[2].

Les mesures de protection de la biodiversité semblent donner des résultats chez quelques oiseaux d'espèces protégées (pélicans, flamants roses et grues) remontent dont les effectifs ont remonté dans la zone méditerranéenne. Les mammifères, amphibiens, reptiles et poissons ont par contre régressé de 40 % environ depuis 1970[2]. 30 % des amphibiens, 25 % des reptiles et 15 % des mammifères, contre 5 % « seulement » des oiseaux, sont menacés d'extinction dans la zone méditerranéenne selon la Liste rouge de l'UICN. Les poissons d'eau douce régressent encore plus vite dans la zone méditerranéenne qu'à l'échelle mondiale (39 % sont menacées d'extinction en Méditerranée contre 15 % dans le monde). Les causes sont notamment la destruction et pollution des habitats, dont par les engrais, pesticides et l'invasion d'espèces exotiques[2].

Histoire et brassage culturel

Fichier:Lybian-Nubian-Syrian-Egyptian.jpg
Dès l'Antiquité la Méditerranée a été un creuset et un carrefour de diversités et de civilisations. Dans la tombe du pharaon égyptien Séthi Ier, figurent ainsi un Libyen, un Nubien, un Assyrien et un Égyptien.
Situation des Espagnes médiévales et de la couronne aragonaise en 1360.

Le bassin méditerranéen est dès l’Antiquité le berceau de plusieurs civilisations : l’Égypte, la Crète, la Judée, la Grèce et ses colonies, la Phénicie et Carthage, Rome et son empire (qui en fit sa mare Nostrum), Constantinople et son empire, la civilisation arabo-musulmane et la civilisation occidentale. Toutes furent aussi des thalassocraties cherchant à assurer leur domination du bassin méditerranéen par le biais du commerce maritime et des guerres navales. Au Moyen Âge, les razzias, les croisades, les empires maritimes de Gênes et de Venise et l’Empire ottoman prenant la succession de l’Empire romain d'orient, brassèrent et confrontèrent aussi les peuples dans une diversité culturelle allant de pair avec le partage des héritages historiques, technologiques et artistiques.

« Mare Mediterraneum », telle que l’a surnommée le géographe romain Julius Solinus, signifie « la mer au milieu des terres ». Parsemé d’îles, divisé en bassins liés par des détroits, étendu sur 4000 km d’Ouest en est, le bassin méditerranéen n’en demeure pas moins étroit : les côtes européennes et africaines ne sont séparées que d’une largeur maximale de 800 km.

Elle définit culturellement les peuples (italiens, espagnols, français, grecs, maghrébins, arabes, égyptiens, libanais...). Fernand Braudel écrivait sur cette dernière : « Avoir été est une condition pour être ».

Économie

Secteur primaire

Modélisation de la distribution d'oliviers dans le bassin méditerranéen[4].

L'agriculture méditerranéenne est traditionnellement définie autour des trois cultures (dite trilogie méditerranéenne) : du blé, de l'olivier et de la vigne. La viticulture dans la région remonte à l'Antiquité.

Mais la région détient aussi d'importantes productions de fruits et de légumes via les Huerta, une horticulture intensive le long des vallées fluviales. L'agriculture méditerranéenne est ainsi caractérisée par l'importance de l'irrigation pour faire face à l'aridité estivale. La production arboricole est dominée par la production de pêches, d'abricots, de melons, de cerises et de prunes et plus au sud, par les agrumes et de dattes. Les légumes sont essentiellement des tomates, des aubergines, des artichauts, des poivrons et des choux. D'autres céréales ont aussi une importante présence comme le riz notamment dans la plaine du Pô, ou encore le maïs ou le mil dans d'autres régions, notamment en Afrique du Nord pour cette dernière.

La pêche est aussi un secteur extractif important en Méditerranée. La consommation de poissons par habitant est relativement élevée. Les variétés de poissons pêchées traditionnellement sont le thon, la sardine et l'anchois.

Le secteur de la sylviculture a perdu de son importance, du fait de la diminution des surfaces boisées. Mais des productions de qualité sont encore présentes dans la région comme en Espagne et au Portugal, où se concentre presque toute la production mondiale de liège et de chêne-liège. La région méditerranéenne est aussi connue pour sa trufficulture.

Notes et références

  1. (en) Mediterranean Wetlands Observatory.
  2. a b c et d Actu environnement, Bassin méditerranéen : perte de moitié de la superficie des zones humides par rapport à 1900 22 février 2012.
  3. Rapport (2012-02-02) et synthèse (Synthesis for decision makers + Factsheets) (2 février 2012).
  4. Oteros Jose (2014) Modelización del ciclo fenológico reproductor del olivo (Tesis Doctoral). Universidad de Córdoba, Córdoba, España Link

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Bouchra Benhida et Younes Slaoui, Géopolitique de la Méditerranée, PUF, 2013
  • Jacques Bethemont (et aL;), Le monde méditerranéen : thèmes et problèmes géographiques, Sedes, Paris, 2001, 320 p.
  • Maurice Rieutord S. J. et Loïc Tribot La Spière (dir.), Le bassin méditerranéen : un espace en quête de sens ?, Publisud, Paris, 2000, 85 p. (ISBN 2-86600-614-3)
  • René Teboul, L'intégration économique du bassin méditerranéen, L'Harmattan, Paris, Montréal, 1997, 264 p. (ISBN 2-7384-5298-1)
  • Alain Blondy, Le monde méditerranéen 15 000 ans d'histoire, Paris, Perrin, 2018. (ISBN 978-2-262-06556-0)