Antoine Berman
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Nom de naissance |
Antoine Michel Berman |
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Formation |
Université Paris-VIII (doctorat) (jusqu'en ) |
Activités |
Directeur de thèse |
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Antoine Berman, né le à Argenton-sur-Creuse et mort le à Paris 13e[1], est un linguiste, théoricien français de la traduction, traducteur de l'allemand et de l'espagnol.
Biographie
[modifier | modifier le code]Antoine Berman est titulaire d'un doctorat de 3e cycle en linguistique, obtenu à l'université Paris-VIII en 1981, sous la direction de Henri Meschonnic[2].
Aspects de son œuvre
[modifier | modifier le code]Antoine Berman se situe dans la tradition de Friedrich Schleiermacher, dont il a traduit une conférence (Des différentes méthodes du traduire, Seuil, Points, 1999), et de Walter Benjamin au regard de l'article de cet auteur sur La tâche du traducteur[3].
L’ouvrage important d'Antoine Berman, L'Épreuve de l'étranger, dont le titre s'inspire d'un vers devenu célèbre de Hölderlin, porte sur « la théorie allemande » de la traduction, qui s'élabore sciemment contre les traductions « à la française »[n 1].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- L'Épreuve de l'étranger. Culture et traduction dans l'Allemagne romantique: Herder, Goethe, Schlegel, Novalis, Humboldt, Schleiermacher, Hölderlin., Gallimard, Essais, 1984 (rééd. coll. Tel)[4]
- Pour une critique des traductions : John Donne (Œuvre posthume), Gallimard, Bibliothèque des idées, 1995
- La traduction et la lettre ou l'auberge du lointain, Seuil, 1999
- L'âge de la traduction. « La tâche du traducteur » de Walter Benjamin, un commentaire, Presses universitaires de Vincennes, 2008
- Jacques Amyot, traducteur français, Belin, 2012
« Théorie allemande » de la traduction, réception
[modifier | modifier le code]En se référant à Hölderlin, le titre même de l'ouvrage de Antoine Berman, à savoir L'Épreuve de l'étranger, révèle une interaction profonde entre le domaine proprement « linguistique » - non pas au sens des linguistiques « synchroniques » du XXe siècle, mais au sens « diachronique » de l'histoire des langues naturelles, par exemple celle que brosse la grande philologie allemande du XIXe siècle, refoulée par le XXe siècle « mondialisant » - et une grande théorie de la traduction psychique, selon l'optique de la psychanalyse, qui commença chez Freud (Lettre 52/112 à Wilhelm Fliess[5]). Mais dans l'histoire, notamment dans l'histoire de la littérature et, plus spécifiquement encore, dans l'histoire de la littérature allemande, la référence à Hölderlin engage tout le chapitre en « science de la littérature » ou « études germaniques » (Germanistique) de la réception des traductions de Sophocle par Hölderlin dans la littérature (allemande) du « temps de Goethe » (la Goethezeit (de)) dans l'après-coup: par-delà, aussi, cela engage, toujours après coup, le chapitre, en retour de la « littérature (allemande) appliquée à la psychanalyse (française) », de l'application d'une théorie sur les psychoses de la psychanalyse française, alors à l'égide de Jacques Lacan, à une interprétation herméneutique rétroactive de l'autre ou « étranger », c'est-à-dire en psychanalyse de l'inconscient, par exemple, donc, chez le très grand poète et penseur Hölderlin (Cf. Jean Laplanche, Hölderlin et la question du père, 1961). L'histoire de cette réception n'est évidemment pas finie dans le transfert interculturel provoqué au cours du temps. Dans le domaine propre d'une théorie « allemande » de la traduction, il s'agirait en outre de distinguer entre plusieurs courants de pensée (impliquant des filiations en philosophie allemande) émanant de plusieurs auteurs et œuvres, ainsi de faire la différence entre la théorie de la traduction poétique de Hölderlin (Remarques sur Œdipe et Antigone), complètement refusée de son temps, et ce qui arrive avec le romantisme allemand.
« À la lumière des discussions approfondies qui agitèrent l'Allemagne à l'époque "romantique", et quelles que soient les importantes différences entre Herder, Goethe, Schlegel[Lequel ?], Novalis, Hölderlin, Humboldt ou Schleiermacher, ce qui ressort, d'une façon générale, c'est que "la théorie allemande" de la traduction se construit consciemment contre les traductions "à la française"[6] »
— Antoine Berman, L'épreuve de l'étranger, p. 62, cité dans Traduire Freud, p. 9.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Barbara Godard, « L'éthique du traduire : Antoine Berman et le « virage éthique » en traduction », in Traduction, terminologie, rédaction, volume 14, numéro 2, 2e semestre 2001, p. 49-82[7].
- Prise en compte de l'ouvrage d'Antoine Berman L'Épreuve de l'étranger dans les principes de la traduction des Œuvres complètes de Freud en France: Traduire Freud de André Bourguignon, Pierre Cotet, Jean Laplanche, François Robert, Paris, PUF, 1989 (ISBN 2130423426), cf. Œuvres Complètes de Freud / Psychanalyse — OCF.P
- (es) Eliane Hareau et Lil Sclavo, El traductor, artífice reflexivo, Montévidéo, , 279 p. (ISBN 978-9974-93-195-4)
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Antoine Berman, L'Épreuve de l'étranger, Paris, Gallimard, 1984, p. 62 : Cette référence est citée dans les « principes généraux » de Traduire Freud d'André Bourguignon, Pierre Cotet, Jean Laplanche, François Robert, pour les OCFP, traduction en France des Œuvres Complètes de Freud, Paris, PUF, 1989, p. 9 : « le livre d'Antoine Berman sur l'histoire de la traduction en Allemagne », disent les auteurs de Traduire Freud, « fournit des repères très utiles ».
Le titre du livre d'Antoine Berman, L'Épreuve de l'étranger est une référence à Hölderlin qu'on trouve dans un extrait de l'ébauche du poème Mnémosyne, qui a pris valeur d'exergue dans le livre de Jean Laplanche, Hölderlin et la question du père (1961):« [...] et nous avons presque
Perdu la langue à l'étranger. »— Hölderlin, Mnémosyne, esquisse.
Références
[modifier | modifier le code]- Relevé des fichiers de l'Insee
- SUDOC 041140036
- In Walter Benjamin, Œuvres I, Gallimard, Folio Essais, trad. par Maurice de Gandillac.
- L'épreuve de l'étranger
- Cf. Freud, Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904, édition complète établie par Jeffrey Moussaieff Masson. Édition allemande revue et augmentée par Michael Schröter, transcription de Gerhard Fichtner. Traduit de l'allemand par Françoise Kahn et François Robert, PUF, 2007, (ISBN 2-13-054995-0).
- Antoine Berman, L'épreuve de l'étranger, Paris, Gallimard, 1984, p. 62: cité dans les « principes généraux » de Traduire Freud, Paris, PUF, 1989, (ISBN 2 13 04 2342 6), p. 9.
- Le virage éthique en traduction
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Traductologie
- Critique des traductions
- Théorie de la séduction généralisée de Jean Laplanche, dont le corrélat est une théorie de la traduction psychique depuis Freud en psychanalyse.
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Antoine Berman. Pour une critique des traductions : John Donne
- L’impact d’Antoine Berman sur la traductologie en Amérique latine : une enquête
- (es) Antoine Berman (Universidad de Antioquía, Colombia)
- Antoine Berman, penseur de la traduction par Robert Davreu
- Linguiste français
- Philosophe français du XXe siècle
- Traducteur français
- Traducteur depuis l'allemand vers le français
- Traducteur depuis l'espagnol vers le français
- Professeur de traduction
- Érudit en traduction
- Personnalité de la psychanalyse
- Docteur en linguistique
- Docteur de l'université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis
- Littérature allemande
- Littérature comparée
- Naissance en juin 1942
- Naissance à Argenton-sur-Creuse
- Décès en novembre 1991
- Décès dans le 13e arrondissement de Paris
- Décès à 49 ans