Miguel Ángel Estrella
Naissance |
San Miguel de Tucumán (Argentine) |
---|---|
Nationalité | Argentin |
Profession | |
Autres activités | |
Formation | |
Distinctions |
Miguel Ángel Estrella (né probablement le [Note 1]) est un pianiste classique argentin.
Biographie
Miguel Ángel Estrella est issu d'un milieu modeste : son père est le fils de paysans libanais émigrés en Bolivie (Estrella est la traduction de leur nom d'origine, Najem), sa mère est une criolla[Note 2] argentine avec des ascendances amérindiennes métissées.
Il fait des études de musique à Paris, où il est l'élève de Nadia Boulanger et de Marguerite Long.
Défenseur des Droits de l'Homme
Il fuit le régime argentin en 1976 à cause des persécutions dont il fait l'objet de la part de la junte militaire. En 1977, il est détenu en Uruguay à Montevideo, où il subit des tortures[2],[3]. Durant sa détention, il continue à jouer dans sa cellule avec un clavier muet. Il est libéré en 1980 à la suite des pressions internationales (en particulier de Yehudi Menuhin, Nadia Boulanger et Henri Dutilleux)[4]. Il se réfugie alors en France.
En 1982, Miguel Angel Estrella fonde Musique Espérance dont la vocation est de « mettre la musique au service de la communauté humaine et de la dignité de chaque personne ; de défendre les droits artistiques des musiciens — en particulier des jeunes — et de travailler à construire la paix »[2]. À partir de 1992, Musique Espérance est une O.N.G. reconnue par l'UNESCO.
Daniel Balavoine lui dédie sa chanson Frappe avec ta tête en 1983 tandis que Michel Berger destine plus largement sa chanson Diego libre dans sa tête aux opposants politiques emprisonnés par des états despotiques, mais le prénom « Diego », associé à la tonalité de la chanson, fait plus particulièrement penser à un prisonnier d'un pays d'Amérique du Sud[Note 3].
Distinctions
- Depuis 2003 : ambassadeur d'Argentine à l'UNESCO.
- 2009 : membre du jury du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le de la même année.
- Membre du Comité du Refus de la Misère du avec ATD Quart-Monde.
- Chevalier de la Légion d'honneur en France.
- 2013 : distinction d'honneur du Sénat argentin pour l'ensemble de sa carrière et sa défense des droits humains[5].
- 2014 : lauréat du prix Danielle Mitterrand de la Fondation France Libertés[2].
Discographie
- Liste non exhaustive
Albums
- Partita no 2 en ut mineur, BWV 826 : Sinfonia, Allemande, Courante, Sarabande, Rondo, Capriccio de Jean-Sébastien Bach.
- Largo-Allegro de la Sonate pour piano nº 17 (La Tempête) de Ludwig van Beethoven.
- Adagio de la Sonate pour piano nº 17 (La Tempête) de Ludwig van Beethoven.
- Allegretto de la Sonate pour piano nº 17 (La Tempête) de Ludwig van Beethoven.
- Bagatelles no 1 Molto sostenuto, no 2 Allegro giocoso, no 3 Andante, no 4 Grave, no 5 Vivo, no 6 Lento et no 14 Presto (valse Ma mie qui danse), de Béla Bartók.
- Quatre Sonatines pour piano d'Antonio Tauriello.
Face A – Suite no 7 en sol mineur de Georg Friedrich Haendel :
- Ouverture,
- Andante,
- Allegro,
- Sarabande,
- Gigue,
- Passacaille.
Direction artistique, Alain Nohant :
- Grave – Allegro di molto e con brio de la Sonate pour piano nº 8 dite Pathétique de Ludwig van Beethoven,
- Adagio cantabile de la Sonate pour piano nº 8 dite Pathétique de Ludwig van Beethoven,
- Rondo de la Sonate pour piano nº 8 dite Pathétique de Ludwig van Beethoven.
- Fantaisie-Impromptu no 4 de Frédéric Chopin.
- Grave de la Sonate pour piano no 2 de Frédéric Chopin,
- Scherzo de la Sonate pour piano no 2 de Frédéric Chopin,
- Marche funèbre : Lento de la Sonate pour piano no 2 de Frédéric Chopin,
- Presto de la Sonate pour piano no 2 de Frédéric Chopin.
Notes et références
Notes
- Conformément à la BnF (BNF 13893724) et contrairement aux autres sources, Alain Pâris, dans son Dictionnaire des interprètes et de l'interprétation musicale au XXe siècle (2015), indique comme date de naissance le 8 juillet 1936.
- Contrairement au terme français « créole », qui désigne une personne d'ascendance européenne née dans une des anciennes colonies intertropicales (en particulier aux Antilles), le terme espagnol criollo désigne une « personne d'ascendance européenne née dans une des anciennes colonies espagnoles d'Amérique ou dans certaines colonies européennes dudit continent »[1].
- Le , dans l'émission télévisée Champs Élysées, France Gall interprète la chanson en live seulement accompagnée à la guitare par Kamil Rustam (Vidéo INA) et en présence de Miguel Ángel Estrella, autre invité de l'émission. Elle déclare ensuite : « L'Amérique du Sud c'est loin. Mais interpréter aujourd'hui cette chanson en présence de Miguel Ángel Estrella, ça lui donne toute sa dimension. »
Références
- (es) « Définition du mot criollo », sur Dictionnaire de l'Académie royale espagnole (consulté le ).
- http://portal.unesco.org/en/ev.php-URL_ID=9883&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
- (es) Miguel Bonasso, « “Me decía ‘te formaron para tocar para nosotros y elegiste la negrada’” », El Pais, (lire en ligne)
- Miguel Angel Estrella homenajea en París a su “ángel liberador”(es)
- Miguel Ángel Estrella recibió la distinción de honor del Senado(es).
Annexes
Bibliographie
- Musique pour l’espérance, entretiens avec Jean Lacouture, Éditions du Seuil, Paris, 1997 (ISBN 2-02-032773-2).
- Alain Pâris, Le Nouveau Dictionnaire des interprètes, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », , ix-1364 (ISBN 978-2-221-14576-0, OCLC 908685632, BNF 44319493, lire en ligne), p. 432.
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Pianiste classique argentin
- Docteur honoris causa de l'université Rennes 2
- Docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain
- Parrain du Tribunal Russell sur la Palestine
- Naissance en juillet 1940
- Naissance à San Miguel de Tucumán
- Personnalité de la musique classique décorée de la Légion d'honneur