Henri Grégoire (byzantiniste)

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Henri Grégoire, né le à Huy, dans la province de Liège, mort le à Bruxelles, est un philologue et historien belge de langue française spécialiste de l'Empire byzantin.

Biographie

Étudiant, il alla suivre en Allemagne les cours d'Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff et de Karl Krumbacher, passa trois ans comme membre étranger de l'École française d'Athènes sous la direction de Maurice Holleaux, puis fut élève à l'École pratique des hautes études et, pour le syriaque, à l'Institut catholique de Paris. De retour en Belgique en 1909, il fut nommé chargé de cours sur une chaire de philologie grecque à l'Université libre de Bruxelles, chaire qui resta la sienne jusqu'à sa retraite. Son enseignement se centra progressivement sur les périodes byzantine et moderne. Sa réputation de byzantiniste prit de l'ampleur à partir de 1923, année où un Congrès international des études byzantines se tint à Bruxelles, ce qui fut pour lui l'occasion d'organiser une section byzantine dans son université. L'année suivante, en 1924, il fonda la revue Byzantion. De 1925 à 1927, invité par le roi Fouad Ier, il fut doyen de la Faculté des lettres du Caire, puis, revenu à Bruxelles, doyen de celle de l'Université libre de 1929 à 1932. Cette dernière année, il créa les Annuaires de l'Institut de Philologie et d'Histoire orientale et slave de l'Université libre.

Pendant la Seconde guerre mondiale il s'exila aux États-Unis, où il enseigna comme « Sather professor » à l'Université de Berkeley, et surtout à la New School for Social Research de New York, où il fut membre fondateur et président de l'École libre des hautes études, un foyer de culture franco-belge animé par des exilés. À partir de 1946, il fut rédacteur en chef à Bruxelles de la Nouvelle Clio, journal de vulgarisation dans le domaine historique. Il fut également rédacteur du Flambeau (sous-titré Revue belge des questions politiques et littéraires).

Il fut membre de l'Académie royale de Belgique à partir de 1931, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres à partir de 1936 et associé étranger de cette compagnie à partir de 1951, membre de l'Académie des Sciences de Bavière à partir de 1950. En 1948, il fut parmi les fondateurs de l'Association internationale des études byzantines.

Entre 1900 et 1964, il produisit plus de six cents mémoires et articles scientifiques. Comme helléniste classique, il édita Euripide dans la Collection des Universités de France, et, avec son collègue de l'Université libre Marc-Antoine Kugener, la Vie de Porphyre, évêque de Gaza de Marc le Diacre (1930). Comme byzantiniste, son ouvrage le plus ample et le plus marquant est une monographie en grec moderne intitulée Digénis Akritas et l'épopée byzantine, qui a renouvelé son sujet. Nombre de ses travaux ont porté notamment sur l'empereur Constantin (particulièrement la Vie attribuée à Eusèbe de Césarée), sur les factions du cirque à Byzance, sur la dynastie amorienne du IXe siècle, sur l'histoire des hérésies byzantines et para-byzantines (notamment les monophysites et les Pauliciens). Il s'intéressa aussi aux peuples voisins de l'empire byzantin (Slaves, Bulgares, Khazars, Arméniens, Roumains...). Polyglotte, il traduisit en français de nombreux travaux réalisés à l'origine en anglais, en allemand ou en russe.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Claire Préaux, « Henri Grégoire », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 43, no 3,‎ , p. 1193-1198 (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Liens externes