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Marc Augé

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Marc Augé
Marc Augé en 2010.
Fonction
Président
École des hautes études en sciences sociales
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marc Armand François AugéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Françoise Héritier
Autres informations
A travaillé pour
École des hautes études en sciences sociales (à partir de )
ORSTOM (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Influencé par
Distinctions
Œuvres principales
Théorie des pouvoirs et idéologie ; Non-lieux ; Pour une anthropologie des mondes contemporains ; Le Métier d'anthropologue ; La Vie en double

Marc Augé, né le à Poitiers, est un ethnologue et anthropologue français.

Biographie

Ancien élève de l'École normale supérieure (L1957)[1], agrégé de lettres classiques, docteur des Lettres et Sciences humaines[2], Marc Augé est directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) à Paris ; de 1985 à 1995, il en fut le président (après Fernand Braudel, Jacques Le Goff et François Furet).

Directeur de recherche à l'ORSTOM (actuel IRD) jusqu'en 1970, puis, élu à l'EHESS, il a effectué de nombreuses missions en Afrique noire, principalement en Côte d'Ivoire et au Togo, et en Amérique du Sud, développant le concept d'idéo-logique, c'est-à-dire la manière dont, à travers des dispositifs et productions symboliques, s'ordonnent pour une société donnée le possible et le pensable, et s'orchestre pour tous et pour chacun l'imposition du sens[3]. Depuis le milieu des années 1980, il a diversifié ses champs d'observation, effectuant notamment plusieurs séjours au Venezuela, en Bolivie, en Argentine, au Chili, tout en essayant d'observer les réalités du monde contemporain dans son environnement le plus immédiat (Paris, France, Italie, Espagne) ainsi que dans ses productions « distanciées », notamment artistiques (photographie, cinéma, peinture, architecture, littérature)[4].

En 1992, il a fondé, avec Gérard Althabe, Jean Bazin et Emmanuel Terray le Centre d'anthropologie des mondes contemporains de l'EHESS[5].

Il continue aujourd'hui à effectuer de nombreux voyages et à donner des conférences à l'étranger, notamment en Europe et en Amérique.

Il a été l'époux de Françoise Héritier[6].

Les non-lieux et la surmodernité

Dans Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité (1992), Marc Augé définit la « surmodernité » en l'opposant à la modernité par trois caractéristiques :

  • la « surabondance événementielle » : l'époque actuelle produit un nombre croissant d'événements que les historiens peinent à interpréter (Marc Augé se réfère notamment à l'effondrement du bloc soviétique, qui précède de peu la publication de son livre) ;
  • la « surabondance spatiale », qui correspond aussi bien à la possibilité de se déplacer très vite et partout qu'à l'omniprésence, au sein de chaque foyer, d'images du monde entier notamment par la télévision ;
  • l'« individualisation des références », c'est-à-dire la volonté de chacun d'interpréter par lui-même les informations dont il dispose, et non de se reposer sur un sens défini au niveau du groupe[7].

Publications (livres)

  • Le Rivage alladian, Paris, ORSTOM, 1969.
  • Théorie des pouvoirs et idéologie, Paris, Hermann, 1975, Prix Dodo de l'Académie française.
  • Pouvoirs de vie, pouvoirs de mort, Paris, Flammarion, 1977.
  • Symbole, fonction, histoire, Paris, Hachette, 1979.
  • Génie du Paganisme, Paris, Gallimard, 1982 (rééd. en « Folio Essais », Paris, Gallimard, 2008).
  • Le Sens du mal. Anthropologie, histoire, sociologie de la maladie, avec Claudine Herzlich (dir.), Bruxelles, Éditions des archives contemporaines, collection « Ordres sociaux », 1983.
  • La Traversée du Luxembourg, Paris, Hachette, 1985.
  • Un ethnologue dans le métro, Paris, Le Seuil, 1986.
  • Non-Lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Le Seuil, 1992[8].
  • Paris retraversé, avec Jean Mounicq, Paris, Imprimerie nationale, 1990, (ISBN 978-2-11-081113-4) (Prix Nadar).
  • Domaines et châteaux, Paris, Le Seuil, coll. La Librairie du XXIe siècle, 1992.
  • Le Sens des autres, Paris, Fayard, 1994.
  • Pour une anthropologie des mondes contemporains, Paris, Aubier, 1994.
  • « La leçon des prophètes », postface à La Cause des prophètes. Politique et Religion en Afrique contemporaine, par Jean-Pierre Dozon, Paris, Le Seuil, 1995, pp. 277-295.
  • Paris ouvert, avec Jean Mounicq, Paris, Imprimerie nationale, 1995, (ISBN 978-2-11-081325-1).
  • Paris, années trente, Paris, Hazan, 1996.
  • La Guerre des rêves. Exercices d'ethno-fiction, Paris, Le Seuil, 1997.
  • L'Impossible voyage. Le tourisme et ses images, Paris, Payot & Rivages, 1997.
  • Venise d'eau et de pierre, avec Jean Mounicq, Paris, Imprimerie nationale, 1998.
  • Fictions fin de siècle, Paris, Fayard, 2000.
  • Les Formes de l’oubli, Paris, Payot & Rivages, 2001.
  • Journal de guerre, Paris, Galilée, 2003.
  • Le Temps en ruines, Paris, Galilée, 2003.
  • Pour quoi vivons-nous ?, Paris, Fayard, 2003.
  • L'Anthropologie, Paris, Presses universitaires de France, 2004 (avec Jean-Paul Colleyn).
  • La Mère d'Arthur, Paris, Fayard, 2005 (roman).
  • Le Métier d'anthropologue. Sens et liberté, Paris, Galilée, 2006.
  • Casablanca, Paris, Le Seuil, 2007.
  • Éloge de la bicyclette, Payot & Rivages, 2008.
  • Paris Jardins, avec Claire de Virieu, Paris, Imprimerie Nationale, 2008
  • Où est passé l'avenir, Paris, Panama, 2008 (rééd. Paris, Le Seuil, 2011).
  • Le Métro revisité, Paris, Le Seuil, 2008.
  • Quelqu'un cherche à vous retrouver, Paris, Le Seuil, 2009 (roman).
  • Pour une anthropologie de la mobilité, Paris, Payot & Rivages, 2009.
  • Carnet de route et de déroutes, Paris, Galilée, 2010.
  • La Communauté illusoire, Paris, Payot & Rivages, 2010.
  • Journal d'un SDF, Paris, Le Seuil, 2011.
  • La Vie en double. Voyage, ethnologie, écriture, Paris, Payot & Rivages, 2011.
  • L'Anthropologue et le monde global, Paris, Armand Colin, 2013.
  • Les Nouvelles peurs, Paris, Payot & Rivages, 2013.
  • Une ethnologie de soi : Le temps sans âge, Paris, Le Seuil, 2014.
  • Éloge du bistrot parisien, Paris, Payot & Rivages, 2015
  • Rêves du jour et de la nuit, Paris, Editions des Busclats, 2016 (nouvelles)

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Paul Colleyn et Jean-Pierre Dozon, « Lieux et non-lieux de Marc Augé », dans L'Homme, n° 185-186, 2008, pp. 7-32
  • Raphaël Bessis, Dialogue avec Marc Augé. Autour d'une anthropologie de la mondialisation, Paris, L'Harmattan, 2004
  • Anne Dhoquois (dir.), « Marc Augé », in Comment je suis devenu ethnologue, Le Cavalier Bleu, Paris, 2008 (ISBN 9782846701945)
  • Alessandro Hellmann, Decadence Lounge. Viaggio nei nonluoghi del nostro tempo, Zona Editrice, Arezzo, 2010.
  • Giulio Angioni, Fare, dire, sentire. L'identico e il diverso nelle culture, Nuoro, Il Maestrale, 2011.
  • Françoise Héritier, « Saisir l'insaisissable et le transmettre », dans L'Homme, n° 185-186, 2008, pp. 45-54.
  • Paul Virilio, « Une anthropologie du pressentiment », n° 185-186, 2008, pp. 97-104.
  • Jean Jamin, « Vues de Casablanca », n° 185-186, 2008, pp. 241-252.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « L'annuaire | a-Ulm », sur www.archicubes.ens.fr (consulté le )
  2. Sa thèse, dirigée par Georges Balandier, a été publiée en 1975 sous le titre Théorie des pouvoirs et idéologie (Paris, Hermann, 1975, 440 pages).
  3. Voir Marc Augé, La Vie en double, Paris, Payot & Rivages,2011, ainsi que Jean-Paul Colleyn et Jean-Pierre Dozon, « Lieux et non-lieux de Marc Augé », dans L'Homme, n° 185-186, 2008, pp. 7-32; et Giulio Angioni, Fare, dire, sentire cit. pp. 242-255
  4. Voir Françoise Héritier, « Saisir l'insaisissable et le transmettre », dans L'Homme, n° 185-186, 2008, pp. 45-54, ainsi que, dans le même numéro, les articles de Paul Virilio, « Une anthropologie du pressentiment », pp. 97-104, et de Jean Jamin, « Vues de Casablanca », pp. 241-252
  5. Élisabeth Cunin et Valeria A. Hernandez, « De l’anthropologie de l’autre à la reconnaissance d’une autre anthropologie », Journal des anthropologues, n° 110-111, 2007 article en accès libre sur revues.org.
  6. Nicolas Truong, « L’anthropologue Françoise Héritier, femme de combats », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. Voir Raphaël Bessis, Dialogue avec Marc Augé. Autour d'une anthropologie de la mondialisation, Paris, L'Harmattan, 2004.
  8. Dans cet ouvrage, Marc Augé analyse les « non-lieux », terme par lequel il désigne des espaces sur lesquels, à la différence des villages étudiés par la première anthropologie, on ne peut pas lire les relations sociales. Empiriquement ce sont des espaces interchangeables où l'être humain reste anonyme, comme les moyens de transport, les grandes chaînes hôtelières, les supermarchés mais aussi les camps de réfugiés. L'homme ne vit pas et ne s'approprie pas ces espaces avec lesquels il a plutôt une relation de consommation. Mais ce qui est un non-lieu pour les uns peut être un lieu pour d'autres et inversement. Travailler quotidiennement dans un aéroport ou y passer pour prendre un vol entraîne un rapport différent à l'espace et au temps.