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Ryukyuans

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Peuple Ryūkyū
Sasukachuwan
Ryukyuans
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Ryukyans en costume traditionnel
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Drapeau des îles Ryūkyū
Populations importantes par région
Drapeau d'Okinawa Okinawa
Drapeau de la préfecture de Kagoshima Kagoshima

-1,46 millions

-118 773
Drapeau du Japon Japon (sans les préfectures d'Okinawa et de Kagoshima) 300 000
Drapeau du Brésil Brésil 187 000
Drapeau des États-Unis États-Unis 160 000
Drapeau du Pérou Pérou 70 000
Population totale 2,2 millions
Autres
Régions d’origine archipel Ryūkyū
Langues langues ryukyu, kagoshima-ben, japonais
Religions bouddhisme, shintoisme, animisme
Ethnies liées yamato, aïnous, emishi (disparus)
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Archipel Ryūkyū < Japon

Le peuple Ryūkyū (琉球民族, Ryūkyū minzoku?, langues ryūkyū : Rūchū minzuku) aussi appelé les Ryukyuans (琉球人, Ryūkyū'jin?, langues ryūkyū : Rūchū'jin) ou encore les Sasukachuwan (サスカチュワン, Sasukachuwan?), sont la population autochtone de l'archipel Ryūkyū, situé entre les îles de Kyūshū et de Formose dans le Japon méridional. Les Ryukyuans sont au sens propre, les habitants indigènes des Ryūkyū[1], collectivement désignés avec le peuple Yamato et le peuple Aïnou – deux autres ethnies du Japon dont ils sont distincts, en tant que peuple japonais et nation japonaise. Le peuple Ryūkyū parle différentes langues Ryūkyū, considérées comme une deuxième branche de l'arbre linguistiques des langues japoniques qui ont divergé entre le IIIe et IVe siècle après J.C[2].

Les Ryukyuans ne jouissent d'aucun statut ethnique minoritaire vis-à-vis du gouvernement japonais qui les considèrent comme un sous-groupe du peuple Yamato. Ils constituent le plus grand groupe ethnolinguistique minoritaire du Japon avec 1.4 millions de personnes résidant dans la préfecture d'Okinawa et également en moindre mesure dans la préfecture de Kagoshima et dans les îles Amami. Leurs descendants forment d'importantes diasporas partout dans le Japon mais également au Brésil et à Hawaï. On retrouve également des Ryukyuans dans d'autres pays où il existe des diasporas japonaises, mais ils ne sont pas différenciés des autres japonais dans la majorité des cas.

La culture ryukyuane se distinct de la culture japonaise par son style vestimentaire, par sa religion (琉球神道, Ryūkyū Shintō) et sa cuisine traditionnelle avec l'introduction du riz tardive (XIIe siècle après JC.). Les populations des Ryūkyū vécurent en communauté dans les îles[3] séparément jusqu'au XIVe siècle quand les royaumes de Hokuzan (?, , Montagne du Nord), de Chūzan (中山?, Montagne du Milieu) et de Nanzan (南山?, Montagne du Sud) ont fusionné pour former le Royaume de Ryūkyū (1429–1879). Celui-ci entretient des relations maritimes et tributaires en 1372 avec la dynastie chinoise des Ming. En 1609, le domaine de Kagoshima (sud de Kyūshū) envahit partiellement le pays. Le Royaume garda une certaine indépendance avec une double statut subordonné à la Chine et au Japon, qui se vit interdit directement toutes relations commerciales avec le Shogunat Tokugawa par l'Empire chinois[4].

Le statut des îles Ryūkyū passa d'un état indépendant (Royaume de Ryūkyū) à un domaine du Japon à la suite de l'annexion officielle du Royaume de Ryūkyū par l'Empire du Japon en 1879[5]. Le territoire fut réorganisé en préfecture d'Okinawa, le dernier roi Shō Tai (尚泰?) étant exilé de force à Tokyo. La Chine renonça officiellement à ses revendications territoriales sur les îles en 1895. Au cours de cette période de colonisation, le gouvernement de Meiji tenta d'assimiler les Ryukyuans aux Japonais (Yamato) en supprimant leur identité, leurs traditions et leur langue.

Après la défaite du Japon lors de la 2e Guerre Mondiale face aux Etats-Unis d'Amérique, les îles Ryūkyū passèrent sous domination américaine de 1945 à 1972. Des bases américaines se trouvent encore actuellement sur l'archipel[6].

Étymologie

Le terme « Ryukyan » dérive par métathèse de l’appellation des îles en chinois « Liuqiu (琉球?) »[7].

— Ryukyans, des îles Ryūkyū[8] voir Archipel Ryūkyū.

Origines

Arbre phylogénétique des différents peuples mongoloïdes actuels.

Des études génétiques récentes[évasif] ont montré que les habitants des îles d'Okinawa du nord de Kyūshū partage un même patrimoine basé sur le peuple Jōmon et ils ont une composition génétique différente des principales populations actuelles est-asiatiques. De plus, ils sont géographiquement proche des groupes ethniques du sud de la Chine et de l'Asie du Sud-Est où un commerce significatif s’exerçait depuis longtemps. On pensait qu'il avait une influence contrairement aux habitants du Japon continental au nord de Kyūshū ─ assez éloignés des groupes chinois et taiwanais. Il a été souligné que le peuple Ryūkyū est étroitement lié au peuple Aïnou (nord du Japon, Hokkaidō) ainsi qu'aux population du nord de Kyūshū. Les peuples Aïnou et Ryūkyū possèdent le gène paternel de l'haplogroupe du chromosome de type Y D1a2a, qui ne se retrouvent pas en Chine, à Taïwan et en Corée qui est très différent de celui des populations de ces pays. La souche D1a2a de l'haplogroupe du chromosome Y, qui est rare dans le monde, se retrouvent à 30% à 40% chez les Japonais, 90% chez les Aïnous et 50% chez les Ryukyuans qui sont étroitement liés aux populations du Japon continental. M. Hiroshi Takamiya a déclaré que les humains se sont adaptés aux îles Ryūkyū dès la seconde moitié du milieu à la seconde moitié de la période Jōmon. Il a souligné que ces agriculteurs ont migré du nord Kyūshū vers Okinawa aux alentours du Xe au XIIe siècle. Les ancêtres des habitants des îles Nansei, dont les recherches sur l'archéologie ont révélé qu'il auraient migré il y a relativement peu du sud de Kyushu (Xe siècle). La plupart d'entre eux se sont installés plus au sud par rapport à l'île de Kyūshū et l'on pense qu'ils ont remplacé les deux groupes d'indigènes des îles Amami-Okinawa et des îles Maejima, qui y vivaient jusqu'alors. De ces faits, il est difficile de tracer une frontière nette avec le nord de Kyushu d'un point de vue génétique et anthropologique. L'élément qui est pointé comme une critique de la théorie raciale politique, c'est que les habitants de l'archipel japonais sont une ethnies mixte de plusieurs populations, et le degré de métissage varie d'une région à l'autre (les Japonais, y compris les Ryukyans).

En 2008, le Centre de recherche en sciences médicales génomiques de l'Institut de recherche physique et chimique (Japon) a analysé statistiquement 140 000 polymorphismes des génomes de 7 000 personnes à l'échelle nationale en un seul nucléotide. EN 2012, le Japanese Islands Human Population Genetics Consortium a découvert que les Japonais comprenait un patrimoine issu de diverses régions d'Asie et d'Europe de l'Ouest ; Hiratori-cho, Hokkaidō, Okinawa, Tokyo, Pékin, Yorba et Ibadan. Le peuple auquel ils appartiennent et les polymorphismes à une base dans un million d'endroits ont révélé que le peuple Ryūkyū est génétiquement plus étroitement lié aux Aïnous qu'aux Yamato. En outre, du point de vue non scientifique des Yamato, les Ryukyuans leur sont plus liés et à l'archipel japonais qu'aux Aïnous. Comme hypothèse pour expliquer les racines de l'archipel japonais, dont l'arc des Ryūkyū, selon M. Bertz, le peuple Yayoi est venu via le continent où vivait à l'origine le peuple Jōmon, mais les habitants des Ryūkyū (Ryukyuans) et d'Hokkaidō (Aïnous) étaient des groupes différents car il n'y avait pas beaucoup d'interaction entre ces différentes populations[9].

Histoire

Langues

Les langues ryūkyū sont un groupe de langues et de dialectes qui ne sont pas intelligibles entre elles. Elles ont une parenté significative avec le japonais. L'Okinawaïen central reste la norme standard des langues ryūkyū. Il existe de grandes différences entre les dialectes, et les différences entre eux affectent la communication.

À l'heure actuelle, les Ryukyuans utilisent généralement le japonais (standard) lors d'occasions formelles mais ils le parlent avec un fort accent okinawaïen. À l'heure actuelle, seuls quelques milliers de personnes parlent encore des langues ryūkyū, et la plupart d'entre elles sont des personnes âgées. Par conséquent, les langues ryūkyū sont en déclin constant et le risque de disparition n'est pas à exclure[10].

Culture

Shintoïsme

Hôtel consacré au shintoïsme ryukyuan

Le shintoïsme ryukyuan est une croyance animiste et polythéiste qui mêle le culte des ancêtres, des dieux domestiques et des esprits de la nature.

La mythologie ryukyuane (琉球神話, Ryukyu shinwa?) est l'ensemble des légendes et mythes encrés en la tradition shintō locale. Les deux divinités créatrices masculine et féminine sont Shinerikiyo (シネリキヨ, Shinerikiyo?) et Amamikiyo (アマミ, Amamikiyo?). Elles peuvent être comparées au couple primaire divin du panthéon shintō japonais en tant que Izanagi (イザナギ, Izangi?) et Izanami (イザナミ, Izinami?). Il s'agit pour certains d'une différence culturelle majeure qui distinct les Yamato des Ryukyuans comme nation séparée.

Bouddhisme

Christianisme

Notes et références

Références

  1. Le Petit Larousse illustré, Paris, Edition Larousse, , 2044 p., 24 × ? cm (ISBN 978-2-03-590125-5)
  2. (en) Elisabeth de Boer, « The classification of the Japonic languages », sur Oxford Scholarship Online (consulté le )
  3. (en) Yukuo Uyehara, « Ryukyu Islands, Japan », Clark University, (consulté le )
  4. (en) Mamoru Akamine, « The Ryukyu Kingdom: Cornerstone of East Asia », sur University of Hawai'i Press, [?] 2017 (consulté le )
  5. (en) Ralph Braibanti, « The Ryukyu Islands : Pawn of the Pacific | Duke Univesity » (consulté le )
  6. Philippe Mesmer, « A Okinawa, les habitants profitent des bases militaires américaines tout en souhaitant leur départ », Journal, Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. (en) James B. Minhan, « Ethnic Groups of North, East, and Central Asia: An Encyclopedia », (consulté le )
  8. (en) « Okinawans and synonyms », sur encyclopedia.com,
  9. (ja) Sokendai ─ The Graduate University for Advanced Studies, « [?] »
  10. (ja) [?], « 言語学大辞典セレクション:日本列島の言語 -. "琉球列島の言語" (The Languages of the Ryukyu Islands) », encyclopédie,‎ 三省堂 1997