Église Sainte-Ségolène de Metz
Église Sainte-Ségolène | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Évêché de Metz |
Début de la construction | XIIIe siècle |
Fin des travaux | XIXe siècle |
Style dominant | Néo-gothique |
Protection | Classé MH (1981, abside, crypte) Inscrit MH (1981, église) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Ville | Metz |
Coordonnées | 49° 07′ 17″ nord, 6° 10′ 49″ est |
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L’église Sainte-Ségolène est un édifice de culte catholique, situé place Jeanne-d’Arc sur la colline Sainte-Croix, dans le quartier de l’Ancienne Ville à Metz. L’édifice fait l’objet d’un classement partiel et d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. Il est classé en totalité depuis le .
Contexte historique
Plusieurs édifices se sont succédé à l’emplacement de l’église actuelle. Une première chapelle est construite entre 800 et 830[2],[3] dans le quartier d’Aiest habité par de très nombreux vignerons[4]. Une mention de l’église figure de nouveau en 912, dans un cartulaire de l’abbaye de Gorze. Le culte de Sainte Ségolène, une albigeoise ayant vécu au VIIe siècle, arrive très tôt en Lorraine. De la construction primitive, il ne reste qu’une crypte, sous le chœur de l’église actuelle[2] . Au XIIIe siècle, le quartier s’urbanise et l’édifice carolingien se révèle trop petit. On décide donc d'édifier une église plus spacieuse.
Construction et aménagements
La nouvelle église, plus vaste, est édifiée dès 1250, dans le style gothique, en même temps que la cathédrale Saint-Étienne[2]. De cet édifice, il reste le chœur, les deux absidioles, et les trois premières travées de la nef (cl. M.H.). L’église Sainte-Ségolène est construite en pierre de Jaumont. L’église fut agrandie entre 1470 et 1500 par l’ajout d’un porche gothique flamboyant.
Lors des travaux de 1850, on a découvert des restes de fresques des XIIIe au XVIe siècles, qui ont disparu en 1898[4]. D’importants travaux furent en effet entrepris entre 1896 et 1898[5], sous la direction de l’architecte Conrad Wahn. Ils modifièrent totalement l’aspect de l’église : seuls le chœur et les trois premières travées furent conservés en l’état. La nef fut agrandie, la cour supprimée, le porche et le clocher du XVe siècle furent détruits et remplacés par une façade harmonique, comportant trois portails et deux tours à flèches jumelles[6]. L’élégante façade, de style néo-gothique, est inspirée de l’église Sainte-Élisabeth de Marbourg. La statuaire des portails est l’œuvre du sculpteur français Dujardin, déjà connu pour ses sculptures sur la cathédrale Saint-Étienne de Metz. Le portail central, doté d’une porte de bronze, est l’œuvre d’Eugène Vallin de Nancy (1903).
L’inauguration du nouvel édifice eut lieu en 1898[4]. À l’intérieur, le style est caractéristique du gothique messin du XIIIe siècle, style que l’on retrouve à la basilique Saint-Vincent, ou dans les parties basses de la nef de la cathédrale. Des éléments intéressants de l’ancienne église sont encore présents : piliers, fenêtres, chœur à une travée, nefs latérales terminées par des absidioles[4]. Les chapiteaux de l’arc ogif du chœur sont d’une facture remarquable.
Mobilier
Deux statues du XVe siècle représentent saint Ferréol et saint Ferjeux, fondateurs de l’église de Besançon au IIIe siècle. Une statue en bois stuqué du XVIe siècle représente sainte Ségolène (cl. MH).
Vitraux
L’église possède de nombreux vitraux, dont une précieuse crucifixion et quelques médaillons zoomorphes datant du XIIe siècle. La scène de crucifixion de l’absidiole dédiée à la Vierge (chapelle de la Vierge), au nord, est le plus ancien vitrail de Lorraine. De style rhénan, il représente le Christ en croix, entouré de la Vierge et de saint Jean-Baptiste. La croix, ornée de rinceaux, est encadrée par les symboles archaïsants de la lune et du soleil. D’autres pièces datent du XIIIe siècle, les vitraux des donateurs messins Jean Bataille et son épouse du XVe siècle (c. 1459) —, d’autres vitraux du sont du XVIe siècle et dans le chœur des vitraux du verrier messin Laurent-Charles Maréchal, posés entre 1848 et 1855.
Orgue
Orgue construit par la manufacture Dalstein-Haerpfer de Boulay, en 1890. Il possède 31 jeux répartis sur deux claviers et pédalier. En 2000, le facteur Laurent Plet, de Troyes, fait un relevage minimal de l'instrument, afin de permettre son utilisation pédagogique pour le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Metz. Il est également utilisé pour des concours d'orgue. Malgré tout, cet instrument mériterait une restauration complète.
Grand orgue | Récit expressif | Pédale |
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Bourdon 16' | Salicional 16' | Principalbass 16' |
Montre 8' | Principal 8' | Contrebasse 16' |
Bourdon 8' | Salicional 8' | Soubasse 16' |
Flûte 8' | Flûte bouchée 8' | Octavbass 8' |
Dolce 8' | Voix Céleste 8' | Violoncelle 8' |
Viole de Gambe | Flûte octaviante 4' | Flûte 4' |
Praestant 4' | Nazard 2 2/3' | Bombarde 16' |
Rohrflûte 4' | Trompette Harmonique 8' | |
Doublette 2' | Basson-Hautbois 8' | |
Cornet V | Voix humaine 8' | |
Plein-Jeu IV | ||
Basson 16' | ||
Trompette 8' | ||
Clairon 4' |
Caractéristiques
- Tirasse Grand Orgue
- Tirasse Récit
- Accouplement Récit / Grand Orgue
- Trémolo Grand Orgue
- Trémolo Récit
- Expression Récit
- Crescendo (non-fonctionnel)
- Pédales de combinaisons : Piano, forte, tutti
Cloches
L'église possède une sonnerie composée de six cloches de volée :
- La b 2 (bourdon) - Jean-Marie - 5 276 kg - fondu en 1931 par Causard de Colmar
- Ré b 3 - Joseph - 1 964 kg - fondu en 1897 par Bour et Guenser de Metz
- Mi b 3 - Ségolène - 1 310 kg - fondue en 1897 par Bour et Guenser de Metz
- Fa 3 - Marguerite - 935 kg - fondue en 1897 par Bour et Guenser de Metz
- Sol b 3 - Jean-Baptiste - 796 kg - fondu en 1897 par Bour et Guenser de Metz
- La b 3 - Gabriel - 562 kg - fondu en 1929 par Causard de Colmar
Galerie de photos
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Vue de la façade harmonique
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Vue de la façade depuis la rue Boucherie Saint-Georges
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Portail néo-gothique, fin du XIXe siècle
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Tympan de la porte située à l’ouest de l’entrée principale
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Tympan du portail principal
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Tympan de la porte située à l'est du portail principal
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Statues situées à l'est du portail principal
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Statues situées à l'ouest du portail principal
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Piéta
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Statue de Saint Ferréol
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Mosaïque représentant l’archange Saint Michel
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Détail de la mosaïque de l’archange Saint Michel (date et signature)
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La nef et le chœur gothique
Références
- Notice no PA00106834, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Journées européennes du patrimoine 19 et 20 septembre 2009 — 8. Église Sainte-Ségolène, dans Metz Magazine, hors série no 3, 2009, p. 5.
- Bibliothèque nationale de Paris : Ms latins 268 ; Évangéliaire de l’Église messine au IXe s. ; folio 145
- Église Sainte-Ségolène sur le site de la mairie de Metz. Consulté le 10 octobre 2009.
- Grodecki, Louis, « Rois de la cathédrale de Metz au Musée Lorrain de Nancy », Bulletin Monumental, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 127, no 1, , p. 46–46 (lire en ligne , consulté le ).
- Niels Wilcken, Metz et Guillaume II : l’architecture publique à Metz au temps de l’empire allemand (1871-1918), Serpenoise, [détail de l’édition], pp. 114-115
Annexes
Bibliographie
- Georges Boulangé, « Notes archéologiques. Peintures murales de Sainte-Ségolène. », L’Austrasie, 1853, pp. 197–201.
- Ernest de Bouteiller, « Restauration de l’église de Sainte-Ségolène », L’Austrasie, 1856, pp. 121–126.
- A. Huguenin, « Notice historique sur l’église Sainte-Ségolène de Metz » dans les Mémoires de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle, Rousseau-Pallez, Metz, 1859, 66 p.
- Charles-Henri Burtin, « Notice historique sur l’église Sainte-Ségolène », Vœu national, .
- Amédée Boinet, « Église Sainte-Ségolène » dans Congrès archéologique de France. 83e session. Metz, Strasbourg et Colmar. 1920, Société française d'archéologie, Paris, 1922, p. 73-75(lire en ligne)
- Niels Wilcken, Metz et Guillaume II. L'architecture publique à Metz au temps de l'empire allemand [1871-1918], Éditions Serpenoise, Metz, 2007, p. 114-115, (ISBN 978-2-87692-648-6)
- Christiane Pignon-Feller, « Le fabuleux destin de Sainte-Ségolène », dans Mémoires de l'Académie nationale de Metz, 2011, p. 217-249 (lire en ligne)