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Pélage le Conquérant

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Pélage le Conquérant
Pélage le Conquérant. Peinture de Luis de Madrazo conservée au Musée du Prado
Fonctions
Monarque du royaume des Asturies
-
Roi de Galice (d)
-
Titres de noblesse
Princeps senatus (en) (Gallécie)
Monarque
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata
Cangas de Onís (d) (royaume des Asturies)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Tombe de Pélage le Conquérant (d), grottes de CovadongaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
PelagiusVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Favila (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Anonyma (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Gaudiosa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Conflit
Vue de la sépulture.

Pélage (en latin Pelagius, en espagnol Don Pelayo), né à la fin du VIIe siècle probablement en Cantabrie, mort en 737 à Cangas de Onís (Asturies), est le premier roi des Asturies. Il règne de 718 à 737.

Biographie

Origine

Pélage est le fils d'un noble nommé Favila, duc de Cantabrie. Dans certaines chroniques mozarabes (pas totalement fiables), il est présenté comme un proche parent de Rodéric, dernier roi wisigoth d'Espagne. La Chronique d'Alphonse III, rédigée vers 900, le fait descendre du roi wisigoth Chindaswinthe (642-653). Il est le père de Favila des Asturies qui succède à son père comme roi des Asturies avant d'être tué par un ours, et d'Ermesinda qui se marie avec Alphonse de Cantabrie qui succédera à son beau-frère Favila.

Rôle avant l'invasion de l'Espagne

Avant l'invasion musulmane du royaume wisigoth, Pélage, dont l'origine aristocratique est confirmée par diverses sources, occupe dans la capitale du royaume, Tolède, la fonction de spatharius, c'est-à-dire de membre de la garde personnelle des souverains wisigothiques.

Selon la Chronique d'Albelda, rédigé dans les Asturies à la fin du IXe siècle, Pélage, « chassé de Tolède par le roi Wittiza, entra en Asturies après quoi, l'Espagne fut occupée par les Arabes. Celui-ci inaugura la rébellion contre eux en Asturies… ». En revanche, la Chronique dite de Silos remémore la fuite de Pélage, pourchassé par les Maures, et sa venue chez les Asturiens avec ses compagnons, des soldats goths[1].

Fondateur du royaume des Asturies

Après la défaite et la mort probable du roi Rodéric à la bataille de Guadalete, près de Xérès (été 711), les troupes musulmanes continuent leur progression vers le nord de l'Hispanie. En 714, Amaya, capitale du duché de Cantabrie, capitule devant les troupes de Tariq ibn Ziyad, qui mettent à sac la ville. Pélage fils de Favila, duc de Cantabrie, se réfugie dans les vallées profondes du comté de Liébana, au cœur de la Cordillère Cantabrique, avec Pierre de Cantabrie.

Sur l'élection de Pélage, les deux rédactions de la Chronique d'Alphonse III donnent l'une et l'autre une version contradictoire. Selon le texte primitif, Pélage reçoit son pouvoir des montagnards cantabres pour combattre l'occupation de Gijón par les musulmans. En revanche, selon la seconde rédaction de la chronique (moins fiable car interpolée pour des raisons politiques), Pélage est élu roi par les « Goths de sang royal », renouant ainsi avec la vieille tradition germanique de l'élection des souverains par les nobles, tradition qui avait été pourtant abandonnée par les Wisigoths en 633.

Après le départ (ou la défaite) de Munuza, gouverneur de Gijón en 722, Pélage fonde le royaume des Asturies (qui englobe désormais le duché de Cantabrie puisqu'il marie sa fille au fils du Duc de Cantabrie) et fixe sa capitale dans la petite ville de Cangas de Onís non loin du comté de Liébana, et se présente comme le continuateur des rois wisigoths dont le souvenir restera longtemps vivace dans les mémoires des chrétiens du nord.

Selon l'historien espagnol Claudio Sánchez-Albornoz, dans le royaume des Asturies, au temps du roi Pélage et de ses premiers successeurs, il n'y avait ni cour, ni monarque, mais seulement un caudillo, un simple chef de guerre accompagné de ses guerriers cantabres (qu'on appelle asturiens à partir du IXe siècle) descendus de la montagne à son appel[2].

Il reste plusieurs années peu actif, ignoré ou méprisé par les musulmans avant d'en sortir brusquement et de remporter une première victoire lors de la bataille de Covadonga en 722, qui devient le mythe fondateur de la reconquête espagnole.

Mariage et descendance

Il épouse une noble d'origine wisigothe, Gaudiosa (es). De ce mariage naissent :

Basilique Notre Dame de Covadonga.

Hommages

Considéré comme l'initiateur de la Reconquista, Pélage est l'un des héros de l'Espagne et le titre de « Prince des Asturies » est donné à l'héritier de la couronne.

Le compositeur italien Gaspare Spontini a écrit un opéra intitulé Pélage ou le Roi de la Paix (Paris, 1814).

Le compositeur italien Saverio Mercadante a écrit un opéra intitulé Pelagio (Naples, 1857).

L'auteur dramatique français Alexandre Guiraud a donné au Théâtre-Français une pièce intitulée La Tragédie de Pélage (Paris, 1820).

En Espagne, plusieurs rues portent son nom (Calle Rey Pelayo, Calle San Pelayo ou Calle Pelayo), notamment à Cangas de Onís, Oviedo, Langreo et Nava.

Galerie

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Notes et références

  1. Historia silense, p. 131. 20, éd. J. Pérez de Urbel, Madrid, 1959.
  2. Claudio Sánchez-Albornoz, Otra vez Guadalete y Covadonga (1944) ; Pelayo antes de Covadonga (1955) ; La sucesion al trono en los reinos de Leon y Castilla (1965).

Voir aussi

Bibliographie

Sources anciennes
Sources modernes
  • (es) Claudio Sánchez-Albornoz, Otra vez Guadalete y Covadonga (II), dans « Cuadernos de Historia de España », I-II, 1944 ; Pelayo antes de Covadonga, dans « Anales de Historia antigua y medieval », 1955 ; La sucesión al trono, en los reinos de León y Castilla, dans « Estudios sobre las Instituciones Medievales Españolas », 1965.
  • (es) Antonio Cristino Floriano, Estudios de Historia de Asturias (el territorio y la monarquía), Madrid, 1962.

Liens externes