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Peine de mort en Indonésie

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La peine de mort constitue le châtiment suprême en Indonésie. Elle s'exécute par fusillade. Elle est encourue pour meurtre mais exécutée généralement contre ceux qui ont tué plusieurs personnes avec une intense barbarie ou une préméditation substantielle. Elle est aussi exécutée pour trafic de drogue, en réaction aux plus de deux millions d'Indonésiens (sur une population de 265 millions d'habitants) qui sont considérés comme dépendants de la drogue, selon des statistiques de la police et d'ONG[1].

Aucune exécution n'avait eu lieu de 2009 à 2012, mais elles ont repris en 2013[2].

En , 308 personnes se trouvaient dans le couloir de la mort en Indonésie[3].

Procédure

Procédure judiciaire

Un panel de trois juges examine en premier ressort une éventuelle condamnation à la peine de mort. L'Indonésie est un pays dont les lois pénales autorisent les condamnés à faire appel (mais leur peine peut aussi être aggravée dans ce cas), puis à se pourvoir devant la Cour suprême.

Couloir de la mort et exécutions

Les prisons où sont incarcérés les condamnés à la peine capitale sont sujettes à des mesures drastiques de sécurité lorsqu'une exécution est prévue. Le condamné est averti de l'exécution de la sentence 72 heures à l'avance, sachant que celle-ci a lieu à minuit. Il a le choix entre la position assise et debout et entre avoir les yeux bandés ou la tête nue.

Comme au Japon, les condamnés indonésiens à exécuter sont choisis selon la gravité de leur crime plutôt que selon l'ancienneté de leur condamnation. Par exemple, Marinus Riwu et ses complices ont été condamnés en 2001 et exécutés dès 2006, alors que Sumiarsih et son fils n'ont été exécutés qu'en 2008, après vingt ans dans le couloir de la mort. Le gouvernement indonésien, très actif pour éviter la peine de mort à ses ressortissants à l'étranger[réf. nécessaire], ne suit pas les mêmes orientations sur son territoire.

Exécutions depuis 2001


Liste non exhaustive
Criminel Date Méthode(s) Crime(s) Présidence
Gerson Pandie Peloton d'exécution Meurtre d'un couple et de leurs deux enfants. Abdurrahman Wahid
Fredik Soru Meurtre d'un couple et de leurs deux enfants.
Ayodhya Chaubey Trafic de drogue. Megawati Sukarnoputri
Namsong Sirilak Trafic de drogue.
Saelow Praesert Trafic de drogue.
Astini Meurtre et démembrement de trois femmes. Susilo Bambang Yudhoyono
Turmudi Kasturi Meurtre de quatre personnes de sa famille.
Marinus Riwu Meurtre de soixante dix-personnes dans des émeutes.
Fabianus Tibo Meurtre de soixante dix-personnes dans des émeutes.
Domingus da Silva Meurtre de soixante dix-personnes au cours d'émeutes.
Ayub Bulubili Meurtre de six personnes d'une même famille.
Samuel Iwachekawu Trafic de drogue.
Hansen Nwaoysa Trafic de drogue.
Ahmad Suraji Meurtre de quarante-deux femmes lors de rituels occultes.
Tubagus Maulana Meurtre de huit villageois après les avoir volés.
Sumiarsih Meurtre de cinq membres de sa famille par vengeance.
Suseng Meurtre de cinq membres de sa famille par vengeance.
Alex Bulo Meurtre de quatre personnes dont un codétenu.
Imam Samudra[4] Meurtre en 2002 de deux-cent-deux personnes.
Amrozi Gufron[4] Meurtre en 2002 de deux-cent-deux personnes.
Ali Gufron[4] Meurtre en 2002 de deux-cent-deux personnes.
Adami Wilson[2] Trafic de drogue.
Jurit Abdullah[5] Meurtre d'un homme en le décapitant.
Ibrahim Ujang[5] Meurtre d'un homme en le décapitant.
Suryadi Swabhuana[5] Meurtres.
Muhammad Hafeez[6] Trafic de drogue.
Ang Kiem Soei[7] Trafic de drogue. Joko Widodo
Marco Moreira[7] Trafic de drogue.
Daniel Enemuo[7] Trafic de drogue.
Denis Namaona[7] Trafic de drogue.
Tran Bich Hanh[7] Trafic de drogue.
Rani Andriani[7] Trafic de drogue.
Myuran Sukumaran[8] Trafic de drogue.
Andrew Chan[8] Trafic de drogue.
Rodrigo Gularte[8] Trafic de drogue.
Zainal Abidin[8] Trafic de drogue.
Okwudili Oyatanze[8] Trafic de drogue.
Sylvester Nwolise[8] Trafic de drogue.
Raheem Salaami[8] Trafic de drogue.
Martin Anderson[8] Trafic de drogue.
Michael Igweh[9] Trafic de drogue.
Humphrey Ejike[9] Trafic de drogue.
Seck Osmane[9] Trafic de drogue.
Freddy Budiman[9] Trafic de drogue.

Cas marquants

L'attentat de Bali est l'attaque terroriste la plus meurtrière qu'ait connue l'Indonésie. Elle s'est produite le à Kuta sur l'île de Bali, faisant 202 morts et 209 blessés. La plupart des victimes étaient des touristes étrangers, principalement australiens. Trois personnes ont été condamnées à mort pour ce crime et s'apprêtaient à être exécutées avant le (date du début du Ramadan). Mais elles ont obtenu un report en contestant la méthode d'exécution par fusillade, qu'ils considèrent comme de la torture et demandant à être exécutés par injection létale ou par décapitation. Le , la Cour a finalement ouvert la voie à l'exécution des terroristes arguant « qu'aucune méthode d'exécution n'est indolore » et que « la souffrance est une conséquence logique du processus de mort »[réf. nécessaire]. La date de l'exécution a été tenue secrète pour raison de sécurité. Les trois condamnés ont finalement été exécutés le à minuit (heure indonésienne)[10].

On notera aussi la présence de deux Français dans les couloirs de la mort indonésiens : Serge Atlaoui (l'un des seuls français condamnés à mort dans le monde, avec un Louisianais qui a obtenu la nationalité française alors qu'il était déjà condamné à mort). Il entretenait des machines à ecstasy[11].

Félix Dorfin a également été condamné à mort le [12]. Il avait été interpellé fin septembre à l'aeroport de Lombok en possession de près de quatre kilos de cocaïne, d'ecstasy et d'amphétamines dissimulés dans une valise à double fond.

La Cour suprême d'Indonésie avait également été amenée à se prononcer sur la peine de mort pour les trafiquants de drogue, qu'elle valida par cinq voix contre quatre[réf. nécessaire].

En , Verry Idham Henyansyah dit Ryan, un Indonésien qui a confessé onze meurtres et s'apprête à sortir un disque de chansons écrites en prison, a été condamné à la peine de mort.

Notes et références

  1. « La présidente indonésienne veut la peine de mort pour les trafiquants de drogue », sur La peine de mort dans le monde (consulté le )
  2. a et b « Indonesia resumes prison executions », sur NewsComAu, (consulté le )
  3. (en) « Death sentences and executions 2019 » [PDF], Amnesty International, (consulté le )
  4. a b et c « L'Indonésie exécute les auteurs de l'attentat de Bali », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c (en-US) « Indonesia executes 3 death row inmates convicted of murder, mutilation », sur Associated Press, (consulté le )
  6. (en) The Jakarta Post, « Execution goes on as govt tries to save Wilfrida from death penalty », sur The Jakarta Post (consulté le )
  7. a b c d e et f « Six condamnés, dont cinq étrangers, exécutés en Indonésie pour trafic de drogue », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d e f g et h « L'Indonésie a exécuté huit condamnés à mort, dont sept étrangers », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a b c et d « L’Indonésie exécute quatre condamnés à mort », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Trois des auteurs de l'attentat de Bali de 2002 ont été exécutés », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « HANDS OFF CAIN 2005 REPORT IN FRENCH »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur english.nessunotocchicaino.it
  12. « Le Français Félix Dorfin condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Lien externe