Élaboration d'un album de Tintin
Le processus de création d'une bande dessinée est assez complexe et varie beaucoup d'un auteur à l'autre. Dans le cas d'Hergé, il s'agissait d'une progression assez méthodique. De plus, vers les dernières années, il bénéficia largement de l'aide de ses collaborateurs des Studios Hergé, notamment de Bob de Moor.
Évolution de la méthode de travail
Au fil des années, la méthode d'Hergé a beaucoup évolué.
Élaboration d'un album
Le travail de documentation
Scénario
Le découpage graphique
À ce stade, Hergé dessine sommairement l'enchaînement des cases en s'assurant de mettre un point d'orgue à la fin de chaque page[pourquoi ?]. Les dialogues et les personnages sont dessinés très rapidement, sans les décors. C'est donc à cette étape que l'histoire prend sa forme.
Le crayonné
Une fois le découpage établi (il peut y avoir des dizaines de brouillons...[réf. nécessaire]), Hergé passe au crayonné. Il utilise alors des feuilles de 30 cm x 40 cm. C'est à ce moment qu'il s'attaque véritablement au dessin. Il dessine alors les personnages, n'hésitant pas à raturer et effacer jusqu'à transpercer le papier[1]... Souvent, il demande à ses collaborateurs de l'esquisser dans la pose qu'il veut donner à son personnage. Enfin, lorsque tous les crayonnés sont terminés, il prend un calque de toutes les cases, choisissant le trait qui convient le mieux et profitant de l'occasion pour recadrer des éléments. Une fois cela fait, il décalque les dessins sur une planche propre[2].
La mise au net
La planche crayonnée obtenue comporte tous les personnages mais les décors ne sont que sommairement esquissés. C'est à ce moment que les collaborateurs d'Hergé[Qui ?] entrent en jeu et se chargent de dessiner les véhicules, les paysages, les uniformes, etc., tout en respectant le plus possible le style général. Hergé et ses collaborateurs n'hésitent pas à aller sur les lieux pour prendre des croquis et photos. Quand tout est complet, la planche est prête pour la mise au net, à la plume et à l'encre de Chine. Entretemps, les dialogues sont revus et corrigés, le nombre de lettres et signes comptés[pourquoi ?] et les phylactères dessinés. Après une dernière vérification, les planches sont expédiées chez le photograveur.
La mise en couleurs et les dialogues
Peu après, le studio reçoit une série d'épreuves photographiques, du format de publication. Celles destinées à la colorisation sont tirées dans un ton bleu-gris (appelées « bleus »), accompagnées d'un film de la planche en noir et blanc. Le coloriage est réalisé par les coloristes d'Hergé[Qui ?], qui utilisent selon le cas de l'aquarelle, de l'encre de couleur ou de la gouache. Trait caractéristique d'Hergé, les couleurs sont appliquées en aplats, sans dégradés, ce qui donne selon lui une plus grande lisibilité et plus de fraîcheur[réf. nécessaire]. Quant aux dialogues, ils sont dessinés par un spécialiste (appelé « lettreur ») sur une épreuve spéciale, pour chacune des traductions étrangères. Enfin, les onomatopées sont généralement dessinées par un de ses assistants[réf. nécessaire].
Bibliographie
- Hergé, Cinquante ans de travaux fort gais : Comment naît une aventure de Tintin, Tournai, Casterman, , 24 p.
- Philippe Goddin, Comment naît une bande dessinée : Par-dessus l'épaule d'Hergé, Tournai, Casterman, , 48 p.
- À la découverte de Tintin le texte est concédé en domaine public par son auteur. Voir cette page
- Tintin et les Bigotudos de Philippe Goddin.
- Jacques Samson, « crayonné pour tintin au tibet », sur Cité Internationale de la Bande dessinée et de l'Image,
Références
- Numa Sadoul, Entretiens avec Hergé : Édition définitive, Paris, Casterman, , P.64
- « “Les rendez-vous du dimanche” », sur TF1, émission du 24 décembre 1978