Élections législatives estoniennes de 2023

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Élections législatives estoniennes de 2023
101 sièges du Riigikogu
(Majorité absolue : 51 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 966 129Voir et modifier les données sur Wikidata
Votants 613 812Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti de la réforme – Kaja Kallas
Sièges en 2019 34
Parti du centre – Jüri Ratas
Sièges en 2019 26
Parti populaire conservateur – Mart Helme
Sièges en 2019 19
Isamaa – Helir-Valdor Seeder
Sièges en 2019 12
Parti social-démocrate – Jevgeni Ossinovski
Sièges en 2019 10
Premier ministre
Sortant Élu
Kaja Kallas
ERE
Parti de la réforme, Parti populaire conservateur d'Estonie, Parti du centre d'Estonie, Estonie 200, parti social-démocrate, La patrie, Parti de la gauche unie estonienne, Parempoolsed (en), Les Verts et indépendantVoir et modifier les données sur Wikidata

Les élections législatives estoniennes de 2023 ont lieu le afin de renouveler les 101 membres du Riigikogu, le parlement estonien.

Contexte

Élections législtives de 2019

Jüri Ratas

Les élections législatives de mars 2019 conduisent à la perte de la majorité absolue détenue par le gouvernement du Premier ministre sortant, Jüri Ratas. Le Parti du centre (KESK) qu'il dirige, ainsi que ses partenaires de coalition, Isamaa et le Parti social-démocrate (SDE) essuient tous un recul au profit du Parti de la réforme (ERE) — arrivé en tête — et surtout du Parti populaire conservateur (EKRE), qui se hisse à la troisième place[1].

La présidente Kersti Kaljulaid charge la dirigeante du Parti de la réforme Kaja Kallas de mener des négociations en vue de la formation d'un gouvernement de coalition. Les efforts de cette dernière s'étalent sur un mois et demi et se soldent cependant sur un échec. Une première tentative se heurte en effet aux relations conflictuelles entre les sociaux démocrates et Isaama, tandis qu'une tentative de rapprochement avec le Parti du centre se voit opposé une fin de non recevoir, ce dernier réagissant très négativement aux conditions annoncées par le ERE. Une ultime tentative de Kaja Kallas de s'allier avec Isamaa et le SDE se heurte à l’hostilité provoquée par ses déclarations antérieures, très critiques envers les deux partis au lendemain de l'échec de sa première tentative[2],[3],[4]. Le 15 avril, le Riigikogu entérine l'échec de cette tentative en refusant la confiance à Kaja Kallas par 51 voix contre et 45 pour[5],[6].

Fort de l'incapacité de l'opposition à s'unir, Jüri Ratas parvient début avril à former un second gouvernement dans lequel le Parti populaire conservateur prend la place du SDE, relégué dans l'opposition[7]. Le revirement de l'EKRE, qui accepte soudainement la proposition de Ratas, malgré son antagonisme antérieur, lui vaut notamment de nombreuses critiques au sein du parti[8],[9]. Kersti Kaljulaid charge le le premier ministre sortant Jüri Ratas de former un nouveau gouvernement[10]. Le lendemain, le Parlement approuve le projet de coalition entre les trois partis (KESK, Isamaa, EKRE) par 55 voix contre 44[11]. Le gouvernement Ratas II entre en fonction le . Chacun des trois partis y dispose de cinq ministres[12].

Changements ultérieurs

Kaja Kallas

Le gouvernement Ratas II tombe en janvier 2021 à la suite de l'ouverture d'une enquête pour corruption à l'encontre du Parti du centre. Ce dernier se voit accusé d'avoir demandé le soutien financier de l'homme d'affaires Hillar Teder à hauteur d'un million d'euros en échange d'un soutien au projet immobilier de 39 millions d'euros de son fond d'investissement, Porto Franco, dans les vieux quartiers de la capitale, Tallinn. En réponse, Jüri Ratas présente sa démission le 12 janvier 2021[13], ouvrant la voie à l'ouverture le 14 de nouvelles négociations menées par Kaja Kallas en vue de la formation d'un gouvernement. Celui réunit les partis du centre et de la réforme, Jüri Ratas cédant le poste de Premier ministre à Kaja Kallas à la suite d'un accord conclu le 25[13],[14]. Le nouveau gouvernement reçoit le vote de confiance du parlement le jour même par 70 voix pour, soit le plus grand nombre de voix favorables depuis le gouvernement de Mart Siimann en 1997[15], tandis que Kaja Kallas devient la première femme à occuper les fonctions de cheffe du gouvernment estonien[16].

La nouvelle coalition s'effondre cependant un an plus tard, après le vote du Parti du centre avec l'opposition à l'encontre d'un projet de loi relatif à l'éducation. Cette rupture intervient alors dans le contexte de l'Invasion de l'Ukraine par la Russie début 2022, un évènement qui selon la Première ministre « ouvre les yeux sur l'importance d'une compréhension commune par les partis de la menace qui pèse sur l'Estonie en tant que pays voisin de la Russie ». Ce contexte géopolitique pèse lourdement sur le parti du centre, proche depuis plusieurs décennies de la minorité russophone, entrainant des frictions qui aboutissent finalement à la chute du gouvernement. En réponse au vote du parti du centre, Kaja Kallas demande le 3 juin 2022 au président Alar Karis — qui succède en 2021 à Kersti Kaljulaid — de relever de leurs fonctions l'ensemble des ministres qui en sont issus, puis ouvre des négociations avec Isamaa et le SDE[17]. Celles ci aboutissent à la conclusion d'un accord le 15 juillet suivant, et au vote le même jour de la confiance au Gouvernement Kaja Kallas II par 52 voix pour et 26 contre[18].

Mode de scrutin

Le Riigikogu est composé de s 101 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes ouvertes et vote préférentiel. Sur ce total, 75 sièges sont à pourvoir dans 12 circonscriptions de 5 à 15 sièges en fonction de leurs populations, et les 26 sièges restants, dits de « compensation » sont répartis au niveau national selon la méthode d’Hondt à tous les partis ayant dépassé le seuil électoral de 5 % des voix, afin de rapprocher le plus possible les résultats en sièges à ceux du vote de la population[19],[20]..

Les électeurs ont la possibilité d'effectuer un vote préférentiel pour l'un des candidats de la liste pour laquelle ils votent, afin de faire monter sa place dans la liste. Si un candidat recueille ainsi davantage de votes préférentiels que le montant du quotient simple dans sa circonscription, il est déclaré élu même si la liste dont il est candidat échoue à franchir le seuil national de 5 %. Le droit de vote s'obtient à 18 ans. L'Estonie utilise également le vote électronique[19],[20].

Forces en présence

Parti Chef de file Idéologie Résultats en 2019
Parti de la réforme
Eesti Reformierakond (ERE ou Ref)
Kaja Kallas Centre droit
Libéralisme économique, libéralisme classique
28,94 % des voix
34 députés
Parti du centre
Eesti Keskerakond (KESK)
Jüri Ratas Centre à centre gauche
Social-libéralisme, défense de la minorité russe
23,10 % des voix
26 députés
Parti populaire conservateur
Eesti Konservatiivne Rahvaerakond (EKRE)
Martin Helme Droite à extrême droite
Nationalisme, national-conservatisme, euroscepticisme, démocratie directe
17,76 % des voix
19 députés
Isamaa
Isamaa
Helir-Valdor Seeder Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, national-conservatisme
11,44 % des voix
12 députés
Parti social-démocrate
Sotsiaaldemokraatik Erakond (SDE)
Lauri Läänemets Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie
9,83 % des voix
10 députés
Estonie 200
Eesti 200 (E200)
Lauri Hussar Centre
Social-libéralisme, libéralisme économique, technocratie
4,36 % des voix
0 députés
La Droite
Parempoolsed (P)
Lavly Perling Centre droit
Conservatisme fiscal, libéralisme économique, europhilie
Scission d'Isamaa

Sondages

Moyenne pondérée des sondages
Moyenne pondérée des sondages

Résultats

Nationaux

Résultats des élections législatives estoniennes de 2023
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti de la réforme (ERE)
Parti du centre (KESK)
Parti populaire conservateur (EKRE)
Isamaa (IE)
Parti social-démocrate (SDE)
Estonie 200 (E200)
Parti vert (EER)
Parti pour le futur (TULE)
Parti de la gauche unie (EÜVP)
La Droite (P) Nv.
Autres partis -
Indépendants
Suffrages exprimés
Votes blancs et invalides
Total 100 101 en stagnation
Abstentions
Inscrits / participation

Résultats par circonscriptions

Liens externes

Notes et références

  1. ERR News, « Kaja Kallas: Coalition ready for Riigikogu vote on 15 April », sur err.ee,
  2. (en) « Reform to begin coalition talks with Centre Party », sur news.err.ee, (consulté le )
  3. (en) « Centre rejects Reform's offer to begin coalition talks », sur news.err.ee, (consulté le )
  4. (en) « Kallas: Reform to approach Isamaa, Social Democrats next », sur ERR, (consulté le ).
  5. « Estonian parliament rejects Reform's Kallas as PM », Reuters, (consulté le )
  6. « Estonia liberals fail to form government after hung polls », France 24, (consulté le )
  7. « Estonie: Le Premier ministre sortant scelle un accord de coalition tripartite », sur Mediapart, (consulté le )
  8. (es) « Kõlvart: erakonna püsimine on tähtsam kui olemine opositsioonis », sur Poliitika, (consulté le )
  9. (es) « Uuring: valijad eelistavad kõike muud kui Keskerakonna-EKRE-Isamaa liitu », sur Poliitika, (consulté le )
  10. « Estonie: le Premier ministre sortant chargé de former le gouvernement », sur Metro, (consulté le )
  11. « Estonia likely to see euroskeptic party brought to power », sur The Washington Post, (consulté le )
  12. (en) « Government members », sur Valitsus (consulté le )
  13. a et b (en) Silver Tambur, « Estonia's prime minister Jüri Ratas resigns, Kaja Kallas asked to form the government », sur Estonian World, (consulté le ).
  14. « Estonie : l'europhile convaincue Kaja Kallas désignée au poste du Premier ministre », sur RTBF Info, (consulté le ).
  15. (en-GB) « Kallas' coalition votes total second-highest since independence restoration », sur ERR News, (consulté le )
  16. « Estonie : Kaja Kallas (centre-droit) devient première femme cheffe du gouvernement », sur RTBF, (consulté le )
  17. « Estonie : la coalition gouvernementale s'effondre », sur RTBF (consulté le ).
  18. (en) « Riigikogu grants Kallas mandate to form new government », Eesti Rahvusringhääling,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. a et b « IPU PARLINE database: ESTONIE (Riigikogu), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  20. a et b (et) « Valimised », sur eesti.ee, (consulté le )