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== Description ==
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La Cigogne blanche est un grand oiseau mesurant entre 100 et {{unité|115|cm}} de long, cette mesure étant prise du bout du bec au bout de la queue sur un individu mort ou une peau placé sur le dos. Debout elle mesure de 100 à {{unité|125|cm}}, son envergure est de 155 à {{unité|215|cm}} et son poids de 2,3 à {{unité|4.4|kg}}.
La Cigogne blanche est un grand oiseau mesurant entre 100 et {{unité|115|cm}} de long, cette mesure étant prise du bout du bec au bout de la queue sur un individu mort ou une peau placé sur le dos<ref name="Cramp19773"/>. Debout elle mesure de 100 à {{unité|125|cm}}, son envergure est de 155 à {{unité|215|cm}} et son poids de 2,3 à {{unité|4.4|kg}}. Comme toutes les cigognes, l'espèce a de longues pattes, un long cou et un long bec droit et pointu. Il y a peu de [[dimorphisme sexuel]] apparent, mais les mâles sont en moyenne plus grands que les femelles, leur bec est plus large et en moyenne plus long, mesurant 15 à {{unité|17|centimètres}} contre 14 à {{unité|17|centimètres}}<ref name="Larousse"/>. Les yeux de cette cigogne sont noirs, et deux traits noirs les encadrent, donnant ainsi comme une impression de "maquillage".

Son bec, de couleur rouge orangé, mesure presque {{Unité|20|cm}} (15 à {{Unité|19|cm}} chez le mâle et 14 à {{Unité|17|cm}} chez la femelle). Il est plus large chez le mâle. C'est d'ailleurs l'un des rares traits de [[dimorphisme sexuel]] que l'on peut observer. Les yeux de cette cigogne sont noirs, et deux traits noirs les encadrent, donnant ainsi comme une impression de "maquillage".


Le plumage est entièrement blanc, à l'exception des [[rémige]]s qui sont noires. On croit souvent à tort que la queue de la cigogne blanche est noire, trompés par ses grandes et larges ailes qui la recouvrent intégralement.
Le plumage est entièrement blanc, à l'exception des [[rémige]]s qui sont noires. On croit souvent à tort que la queue de la cigogne blanche est noire, trompés par ses grandes et larges ailes qui la recouvrent intégralement.
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* {{ouvrage |langue=en |prénom1=Willem |nom1=Van den Bossche |titre=Eastern European White Stork Populations: Migration Studies and Elaboration of Conservation Measures |année=2002 |éditeur=German Federal Agency for Nature Conservation |url=http://wandertag.biologischevielfalt.de/fileadmin/MDB/documents/storch.pdf |lieu=Bonn}}
* {{ouvrage |langue=en |prénom1=Willem |nom1=Van den Bossche |titre=Eastern European White Stork Populations: Migration Studies and Elaboration of Conservation Measures |année=2002 |éditeur=German Federal Agency for Nature Conservation |url=http://wandertag.biologischevielfalt.de/fileadmin/MDB/documents/storch.pdf |lieu=Bonn}}
* {{ouvrage |langue=en |prénom1=Ian |nom1=Newton |titre=Bird Migration |année=2010 |collection=Collins New Naturalist Library |volume=113 |lieu=Londres |éditeur=Collins |isbn=0-00-730732-2}}
* {{ouvrage |langue=en |prénom1=Ian |nom1=Newton |titre=Bird Migration |année=2010 |collection=Collins New Naturalist Library |volume=113 |lieu=Londres |éditeur=Collins |isbn=0-00-730732-2}}
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=== Références taxinomiques ===
=== Références taxinomiques ===
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<ref name="COI">{{harvnb|COI|texte=Congrès ornithologique international}}, consulté le 2 mars 2012</ref>
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Version du 2 mars 2012 à 16:08

La Cigogne blanche (Ciconia ciconia), est une grande espèce d'oiseau échassier de la famille des Ciconiidés. Son plumage est principalement blanc, avec du noir sur les ailes. Les adultes ont de longues pattes rouges et un bec rouge long et droit, et mesurent en moyenne 100 à 115 cm du bout du bec au bout de la queue, avec une envergure comprise entre 155 et 215 cm. Deux sous-espèces sont distinguées, qui diffèrent légèrement en taille, et vivent en Europe (au Nord jusqu'en Finlande), dans le Nord-Ouest de l'Afrique, dans le Sud-Ouest de l'Asie (à l'Est jusque dans le Sud du Kazakhstan) et en Afrique australe. La Cigogne blanche est une grande migratrice, et hiverne dans les zones tropicales d'Afrique subsaharienne jusqu'en Afrique du Sud ou sur le sous-continent indien. Lors de sa migration entre l'Europe et l'Afrique, elle évite la traversée de la mer Méditerranée en réalisant un détour à l'Est par le Levant ou à l'Ouest par le détroit de Gibraltar car les courants ascendants de l'air dont elle a besoin ne se forment pas au dessus de l'eau.

La Cigogne blanche a un régime carnivore et consomme un large éventail de proies animales, comme des insectes, poissons, amphibiens, reptiles, petits mammifères et petits oiseaux. Elle trouve la plupart de sa nourriture au sol, parmi la végétation basse, et dans l'eau peu profonde. L'espèce est monogame, mais les partenaires ne s'apparient pas pour la vie. Ils construisent un grand nid de branches qui peut être utilisé pendant plusieurs années. Chaque année la femelle pond généralement quatre œufs, qui éclosent de manière asynchrone 33 ou 34 jours après la ponte. Les deux parents se relaient pour l'incubation des œufs et le nourrissage des jeunes. Les jeunes quittent le nid 58 à 64 jours après l'éclosion, et continuent d'être nourris par les parents durant 7 à 20 jours supplémentaires.

La Cigogne blanche est considérée comme espèce de « préoccupation mineure » par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Les activités humaines durant le Moyen Âge avec le défrichement de zones boisées pour l'agriculture lui ont profité, mais les changements dans les méthodes agricoles et de l'industrialisation a conduit au déclin et à la disparition de l'espèce dans certaines régions d'Europe aux XIXe et XXe siècles. Les programmes de conservation et de réintroduction dans toute l'Europe ont abouti à la reprise de la nidification de la Cigogne blanche aux Pays-Bas, en Suisse et en Suède. Cet oiseau n'a que peu de prédateurs naturels, mais peut être porteuse de divers parasites ; le plumage est la cible des poux mâcheurs et des acariens des plumes, tandis que les grands nids peuvent contenir une grande variété d'acariens mésostigmates. Cet oiseau remarquable a donné lieu à de nombreuses légendes à travers son aire de répartition, dont la plus connue est celle de bébés apportés par les cigognes.

Description

La Cigogne blanche est un grand oiseau mesurant entre 100 et 115 cm de long, cette mesure étant prise du bout du bec au bout de la queue sur un individu mort ou une peau placé sur le dos[2]. Debout elle mesure de 100 à 125 cm, son envergure est de 155 à 215 cm et son poids de 2,3 à 4,4 kg. Comme toutes les cigognes, l'espèce a de longues pattes, un long cou et un long bec droit et pointu. Il y a peu de dimorphisme sexuel apparent, mais les mâles sont en moyenne plus grands que les femelles, leur bec est plus large et en moyenne plus long, mesurant 15 à 17 centimètres contre 14 à 17 centimètres[3]. Les yeux de cette cigogne sont noirs, et deux traits noirs les encadrent, donnant ainsi comme une impression de "maquillage".

Le plumage est entièrement blanc, à l'exception des rémiges qui sont noires. On croit souvent à tort que la queue de la cigogne blanche est noire, trompés par ses grandes et larges ailes qui la recouvrent intégralement.

Son vol est caractéristique : elle s'élève en spirales, en profitant des courants ascendants, et aime surtout planer. En vol, on peut la distinguer facilement du héron car elle vole le cou tendu, alors que le héron le recourbe, le coude.

Pour communiquer, la cigogne claquette (ou craquette) du bec.

Écologie et comportement

La Cigogne blanche vit en moyenne entre 15 ans et 20 ans. Elle peut vivre jusqu’à 30 ans.

C'est un oiseau migrateur.

Alimentation

C'est un oiseau carnivore plutôt opportuniste, qui se nourrit de vers de terre, de petits rongeurs, d'insectes, de batraciens, de poissons, de petits reptiles, d'oeufs et oisillons de petites espèces, etc.[4]

Chaque été, une famille de cigognes consomme environ 250 kilos de nourriture[réf. nécessaire].

Comme les chouettes et hiboux, la cigogne rejette les poils, les os et autres restes non assimilables, sous forme de pelote de réjection[réf. nécessaire].

Reproduction

Jeune cigognes en Strasbourg.

Chez les cigognes, il est presque impossible de distinguer le mâle de la femelle sans les avoir vus à l'œuvre. Généralement, c'est le mâle, rentré le premier de migration, qui invite la femelle à partager son nid. Ils se saluent en claquetant du bec, la tête renversée sur le dos. Parfois, des rivalités pour la possession du nid dégénèrent en combats sanglants. Quand l'entente est réussie, à force de parades et de caresses, l'accouplement donne lieu à d'audacieuses acrobaties. Le plus souvent, l'oiselle doit se tenir debout, tandis que son partenaire bat des ailes pour s'équilibrer en s'accroupissant sur elle.

C'est vers la mi-février que les cigognes migratrices reviennent en Europe pour se reproduire. Après avoir construit un nid d'un diamètre d'un mètre vingt environ, la femelle y pond de deux à six œufs de 80 grammes chacun, à 48 heures d'intervalle. Sans attendre la fin de la ponte, les parents se relaient pour couver. Avant de s'installer, l'échassier aère le fond du nid à coups de bec, puis retourne les œufs pour bien répartir la chaleur. Après 32 jours d'incubation, naissent les premiers cigogneaux, dénués de plumes, à raison d'un tous les deux jours. Un cigogneau aide son cadet à naître en picorant la coquille. Les derniers nés ont peu de chance de survivre car les aînés s'approprient toute la nourriture. Les cigogneaux grandissent très vite : deux mois après leur naissance, ils pèsent trois kilogrammes et prennent leur envol.

Répartition et habitat

Distribution et couloirs de migrations approximatifs.
  • zone de nidification
  • zone d'hivernage
  • routes de migration
  • Jeune cigognes

    En Afrique les cigognes vivent en grandes colonies regroupées dans les arbres.

    En Europe, les cigognes blanches sont bien présentes en Espagne avec 32217 couples en 2004 [5]

    En France, on trouve des cigognes dans l'Ouest et le Sud-Ouest, en Normandie, en Picardie (surtout dans la Somme), en Lorraine (environs de Saint-Nicolas-de-Port ou même à Nancy (Parc de la Pépinière) ainsi que dans le pays des étangs en Moselle) et en Alsace qui l'a adoptée comme animal totem.

    Migrations

    C'est un oiseau migrateur africain qui vient se reproduire en Europe en empruntant deux tracés différents. L'un contourne la Méditerranée par l'Est pour atteindre les zones de nidification se situant dans les pays de l'Est. L'autre chemin passe au-dessus du détroit de Gibraltar et l'Espagne pour atteindre la France. Les 300 000 cigognes qui se partagent l'Europe appartiennent à deux populations migratrices. Les "orientales", les plus nombreuses (9 sur 10), passent l'hiver en Afrique de l'Est et du Sud et arrivent chaque printemps dans les pays de l'Est européen après avoir franchi le détroit du Bosphore. Les "occidentales" (alsaciennes, espagnoles, etc.) reviennent du Sahel par le détroit de Gibraltar. On parle d'instinct de migration, car l'animal porte en lui dès sa naissance, le besoin de migrer alors qu'il ne sait pas encore voler (nécessite un apprentissage). Lors de son voyage, la cigogne repère visuellement le chemin du retour. Une étude récente a pu démontrer qu'une partie du cerveau de la cigogne contenait de la magnétite, ce qui l'aide certainement à trouver son chemin. La cigogne rejoint toujours le même nid.

    Dénominations et systématique

    Taxinomie

    La Cigogne blanche fait partie des nombreuses espèces d'oiseaux décrites par le naturaliste suédois Carl von Linné dans la dixième édition de son Systema Naturae parue en 1758, et où il lui donne pour protonyme le binôme de Ardea ciconia[6]. L'espèce est reclassée en 1760 et de manière définitive par le zoologiste français Mathurin Jacques Brisson dans un nouveau genre, Ciconia, dont elle constitue donc l'espèce type[7],[8]. Le genre comme la dénomination spécifique viennent du mot latin pour « cigogne », cĭcōnĭa[9], initiallement retrouvé dans les œuvres d'Horace et d'Ovide[10].

    Deux sous-espèces sont distinguées[11],[12] :

    Phylogénie

    Les espèces actuelles de la famille des cigognes sont réparties en six genres constituant dans trois grands groupes : le premier rassemble les genres Mycteria (quatre tantales) et Anastomus (deux bec-ouverts), le second les grandes espèces des genres Ephippiorhynchus (deux jabirus), Jabiru (du Jabiru d'Amérique) et Leptoptilos (trois marabouts), et le troisième ne compte que le genre Ciconia, des cigognes vraies. Ce dernier groupe contient la Cigogne blanche et six autres espèces actuelles[16], qui se caractérisent par leurs becs droits et pointus et leur plumage principalement noir et blanc[17]. Les espèces les plus proches de la Cigogne blanche sont la grande Cigogne orientale (Ciconia boyciana) d'Asie de l'Est, qui était autrefois considérée comme une sous-espèce de Ciconia ciconia[13], et la Cigogne maguari (C. Maguari), d'Amérique du Sud. Ces relations au sein du genre Ciconia sont à la fois appuyées par des similitudes comportementales et par des études biochimique, avec l'analyse des séquences du gène du cytochrome b mitochondrial et par l'hybridation ADN[18].

    Données fossiles

    Une extrémité distale de l'humérus droit fossilisé d'une cigogne a été retrouvé dans des couches datant du Miocène, sur l'île de Rusinga du lac Victoria, au Kenya[19],[20]. Ce fossile date de 24 à 6 millions ans et pourrait être celui d'une Cigogne blanche ou d'une Cigogne noire (C. nigra), qui sont de taille équivalente et qui ont une structure osseuse très similaire. Un carpo-métacarpe des couches du Miocène moyen sur l'île de Maboko présente les mêmes difficultés d'identification[21],[20].

    Conservation

    Nid installée sur un pylône électrique à Cadix en Andalousie.

    Électrocutées par les lignes de moyenne ou basse tension, chassées en Afrique, empoisonnées par les pesticides contenus dans les insectes qu'elles ingèrent, très peu d'entre elles arrivent à l'âge de trois ans (maturité)[réf. souhaitée].

    Bien que le virus se propage essentiellement au sein des élevages asiatiques et que le rôle des oiseaux migrateurs dans sa propagation ne soit pas démontré, la cigogne a été parfois hâtivement accusée d'être un vecteur potentiel de la grippe aviaire, en tant que migrateur nichant près de l'homme comme l'hirondelle, certains élus ont demandé par mesure de précaution la destruction des nids proches des habitations au moment de l'alerte de 2005 bien qu'il n'ait pas été démontré de corrélation entre les sites d'élevages contaminés et les voies de migration[22].

    En France

    On comptait en 2010 plus de 1 600 couples installés en France et plus de 3 000 jeunes à l'envol. Protégés, la destruction des nids ou des individus est passible d'amende ou de prison[23].

    En France des oprérations de marquage à l'aide de bagues permettent de suivre les individus. On utilise des bagues Darvik depuis 2001[24].

    Alsace

    Nid de Cigognes à Cernay (Alsace)

    Ce bel échassier était jadis la parure estivale des hautes toitures d'Alsace. L'oiseau, devenu symbole de l'Alsace, n'était plus représenté dans cette région française que par une dizaine de couples vers 1975.
    En 1974 il ne restait en effet que neuf couples de cigognes blanches en Alsace, l'altération de leurs biotopes ayant fortement contribué à leur disparition. Actuellement, grâce aux ornithologues qui se sont mobilisés pour les sédentariser, aux systèmes de volières de maintien et aux couveuses artificielles, la Cigogne blanche est de retour avec un effectif de 300 couples environ en 2001[25]. Au centre d'Hunawihr, dans le Haut-Rhin, deux cents cigognes évoluent en totale liberté ; et quelques individus sont placés en volière pour intégrer le programme de réintroduction. Il en est de même au parc des cigognes Cigoland à Kintzheim dans le Bas-Rhin. Au bout de trois ans, elles perdent l'instinct de migrer et peuvent être relâchées. Bien nourries, elles ne craignent ni le froid ni la neige.

    Nid de cigogne sur une plateforme artificielle. Marais de Brouage, Charente-Maritime.

    Charente-Maritime

    La Charente-Maritime est le second département français, après le Haut-Rhin[23], qui compte le plus de couples nicheurs et l'un des plus productifs en matière de nombre de jeunes cigogneaux atteignant le stade de l’envol. Au printemps 2011, ldépartement a abrité 320 couples nicheurs[23]. Contrairement à leurs cousines d'Europe de l'Est, les cigognes de Charente-maritime évitent les zones urbanisées. Les observations faites de 1995 à 2005 dans ce département ont relevé l'envol de 2577 cigogneaux, pour 1 000 couples installés, dont 865 ayant réussi leur nichée. Avant 1962 les cigognes se contentaient d'y faire escale au cours de leur migrations. Le premier couple nicheur a été observé en 1962 et depuis 1978 elles y nichent régulièrement. Dans un premier temps des plateformes artificielles ont été installées dans les marais par les bénévoles du Groupe Ornithologique Aunis-Saintonge. Depuis lors, ces grands oiseaux font également des nids sur les pylônes électriques et sur des arbres, certains pouvant héberger une vingtaine de nids sur leurs branches. Quelques individus ne migrent même plus à la fin de l'été car les marais de Brouage, au climat doux et à la nourriture abondante en hiver, leur conviennent parfaitement[26].

    Dans la région, l'Écrevisse de Louisiane peut composer jusqu'à 95 % du régime alimentaire des cigognes qui contribuent ainsi à limiter la prolifération de cette espèce invasive, menace pour les herbiers aquatiques, les pontes de poissons et les batraciens des marais de la région[23].

    Lorraine

    La présence de la cigogne en Lorraine, au Sud de Nancy, est attestée depuis le moyen-âge, la réintroduction a commencé dans les années 70 avec la réimplantation de couples à proximité de l'étang de Lindre (Moselle)[27]Saint-Nicolas-de-Port, dont la présence de la cigogne blanche était attestée jusqu'au XX° siècle, bien que parfois de manière plutôt anecdotique sur la grande Basilique Saint-Nicolas[28] a été créé un enclos pour sauver les derniers couples de migrants. Construit dans les années 90, l'enclos était constitué de 4 couples pour repeupler une population résidente quasiment disparue. En 2010, on dénombrait une quarantaine de cigognes à Saint-Nicolas-de-Port. Un couple de cigogne a été également réintroduit à Nancy, au parc de la pépinière, dont le mâle s'est fait remarquer de nombreuses fois en 2003 en se stationnant sur la statue centrale de la célèbre Place Stanislas, une population migrante sera probablement recréée[réf. nécessaire].

    Protection

    La Cigogne blanche bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Elle est inscrite à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les oeufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.

    Les cigognes dans la culture

    La Cigogne blanche, parce qu'elle niche près de l'homme et revient sur son nid chaque année (il peut finir par dépasser 500 kg de brindilles diverses), est un oiseau symbolique du cycle des saisons. Dans le folklore de bien des régions et en particulier d'Alsace, région dont elle est devenue l'emblème, la cigogne est censée apporter les bébés en les portant dans un linge tenu par le bec.

    Légendes

    Depuis toujours, on dit que la cigogne amène les enfants à leur mère par la voie des airs. Ainsi, on raconte aux enfants que pour avoir un petit frère ou une petite sœur, il faut déposer un sucre sur le bord de la fenêtre (comme le corbeau de Jean de La Fontaine, la cigogne lâche son colis lorsqu'elle se saisit de la friandise).

    Modèle:Message galerie En Alsace, on dit que si une cigogne vole en rase-mottes au-dessus d'une jeune femme, elle attendra un bébé dans l'année.

    Art

    Annexes

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Bibliographie

    • (en) François Haverschmidt, The Life of the White Stork, Leyde, E. J. Brill, (lire en ligne)
    • (en) Stanley Cramp, Handbook of the Birds of Europe the Middle East and North Africa, the Birds of the Western Palearctic, vol. 1 : Ostrich to Ducks, Oxford University Press, (ISBN 0-19-857358-8)
    • (fr) Karel Šťastný (trad. Dagmar Doppia), La grande encyclopédie des oiseaux, Paris, Gründ, , 494 p. (ISBN 2-7000-2504-0), « Pétrel fulmar », p. 40
    • (en) Andrew Elliott, « Family Ciconiidae (Storks) », dans Josep del Hoyo, Andrew Elliott et Jordi Sargatal, Handbook of the Birds of the World, vol. 1 : Ostrich to Ducks, Barcelone, Lynx Edicions, (ISBN 84-87334-10-5)
    • (en) Lars Svensson et Peter J. Grant, Collins Bird Guide, Londres, HarperCollins, (ISBN 0-00-219728-6)
    • (fr) Yves Müller et Alfred Schierer, La Cigogne blanche, Saint-Yrieix-sur-Charente, Éveil nature et science, coll. « Approche », , 72 p. (ISBN 978-2840000419)
    • (en) Willem Van den Bossche, Eastern European White Stork Populations: Migration Studies and Elaboration of Conservation Measures, Bonn, German Federal Agency for Nature Conservation, (lire en ligne)
    • (en) Ian Newton, Bird Migration, vol. 113, Londres, Collins, coll. « Collins New Naturalist Library », (ISBN 0-00-730732-2)
    • (fr) Encyclopédie Larousse, « cigogne blanche », sur larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le )

    Références taxinomiques

    Liens externes

    Notes et références

    1. UICN, consulté le 2 mars 2012
    2. Cramp (1977), p. 3
    3. Encyclopédie Larousse, consulté le 2 mars 2012
    4. Oiseaux.net, consulté le 2 mars 2012
    5. SEO/Birdlife, VI censo nacional de cigüeña Blanca - Blas Molina. http://www.sekano.es/wp-content/uploads/2006/07/censo-ciconia-seo-2004.pdf
    6. (la) Carl von Linnaeus, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, t. I, Holmiae (Laurentii Salvii), , 10e éd., 824 p. (lire en ligne), p. 142 :

      « A[rdea] alba, remigibus nigris, cute ſanguinea. Ardea alba, remigibus rubris.
      Cutis corporis sub pennis sanguinea. Nidus ad pagos in altis, reſonans Paſſeribus ; huic honos ſerpentum exitio tantus, ut occidere nefas ; noctu ſtridet ; migrat trans pontum in Ægyptum, Æthiopum ; æſtivat inter Sveciam & Italiam.
       »

    7. (fr) Mathurin Jacques Brisson, Ornithologie ou, Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces & leurs variétés, vol. 1, Paris, C. J. B. Bauche, , p. 48
    8. (en) Walter E. Boles, « A review of the Australian fossil storks of the genus Ciconia (Aves: Ciconiidae), with the description of a new species », Records of the Australian Museum, vol. 57, no 2,‎ , p. 165-178 (DOI 10.3853/j.0067-1975.57.2005.1440, lire en ligne)
    9. Informations lexicographiques et étymologiques de « cigogne » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
    10. (en) D.P. Simpson, Cassell's Latin Dictionary, Londres, Cassell Ltd., , 5e éd. (ISBN 0-304-52257-0), p. 103
    11. Congrès ornithologique international, consulté le 2 mars 2012
    12. Alan P. Peterson, consulté le 2 mars 2012
    13. a b et c Elliott (1992), p. 460–461
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    16. Elliott (1992), p. 437
    17. (en) M. Philip Kahl, « An Overview of the Storks of the World », Colonial Waterbirds, vol. 10, no 2,‎ , p. 131–134 (DOI 10.2307/1521251)
    18. (en) B. Slikas, « Phylogeny of the Avian Family Ciconiidae (Storks) Based on Cytochrome b Sequences and DNA–DNA Hybridization Distances », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 8, no 3,‎ , p. 275-300 (DOI 10.1006/mpev.1997.0431)
    19. (en) Peter Andrews, « A short history of miocene field palaeontology in Western Kenya », Journal of Human Evolution, vol. 10, no 1,‎ , p. 3-9 (DOI 10.1016/S0047-2484(81)80022-X)
    20. a et b (en) Gareth J. Dyke et Cyril A. Walker, « New records of fossil 'waterbirds' from the Miocene of Kenya », American Museum Novitates, vol. 3610,‎ , p. 1-12 (lire en ligne)
    21. (en) C. J. O. Harrison, « Fossil birds from afrotropical Africa in the collection of the British Museum (natural history) », Ostrich, vol. 51, no 2,‎ , p. 92-98 (DOI 10.1080/00306525.1980.9633549)
    22. Grippe aviaire : pourquoi il ne faut pas accuser les migrateurs, Idées fausses et mauvaises mesures
    23. a b c et d 4 cigognes blanches abattues en Charente-Maritime !, sur le site de la LPO, consulté en octobre 2011. Lire en pdf
    24. Utilisation des bagues Darvik sur le site du Groupe Cigognes France
    25. Ligue pour la protection des oiseaux La belle saga de la cigogne blanche en France [1]
    26. Cigogne blanche sur le site de la LPO Charente-Martime
    27. http://www.bienpublic.com/fr/permalien/article/1897484/Succes-de-la-reintroduction-de-la-cigogne-en-Moselle.html?id=90576&dt=30052010 La réintroduction de la cigogne blanche en Moselle
    28. http://www.saintnicolasdeport.com/fr/information/18866/l-enclos-cigognes Enclos à cigognes de Saint-Nicolas-de-Port

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