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Milton Friedman fit partie, en avril [[1947]], des premiers membres et fondateurs de la [[Société du Mont Pèlerin]], réunie à l'initiative de [[Friedrich Hayek]] puis, de [[1970]] à [[1972]], fut président de cette association.
Milton Friedman fit partie, en avril [[1947]], des premiers membres et fondateurs de la [[Société du Mont Pèlerin]], réunie à l'initiative de [[Friedrich Hayek]] puis, de [[1970]] à [[1972]], fut président de cette association.


Il exerça une influence importante sur les économistes chiliens surnommés les « [[Chicago Boys]] » comme [[José Piñera]] ou [[Hernán Büchi]] : formés à l'Université pontificale catholique du Chili dans le cadre d'un partenariat signé en 1956 avec l'[[Université de Chicago]], nombre d'entre eux obtinrent leur doctorat en économie à Chicago. Milton Friedman et [[Arnold Harberger]] eurent une influence intelectuelle déterminante et la politique économique qu'ils mirent en place lors du régime d'[[Augusto Pinochet]] s'inspira des idées de Friedman : [[retraite par capitalisation]], [[chèque éducation]], [[privatisation]]s, etc<ref>''[http://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2007/11/la-solution-chi.html La solution chilienne]'', [[Guy Sorman]], 16 novembre 2007</ref>. Friedman se rendit au Chili en 1975 à l'invitation d'une fondation privée et y rencontra Pinochet<ref> [http://www.cb.cl/newcbcl/Estudios/DetalleE.asp?Id=1297] Courrier du 21 avril 1975. Document historique du Chili. </ref>. Critiqué régulièrement pour cette visite, il y répondait en arguant du fait que la liberté économique avait permis le rétablissement de la liberté politique en 1988<ref>''[http://www.pbs.org/wgbh/commandingheights/shared/minitextlo/ufd_reformliberty_full.html Up for Debate: Reform Without Liberty: Chile's Ambiguous Legacy]'', Milton Friedman, [[PBS]]</ref>, reprenant les idées qu'il avait énoncées en 1962 dans ''Capitalisme et liberté'': {{Citation|L'histoire suggère uniquement que le capitalisme est une condition nécessaire à la liberté politique. Clairement ce n'est pas une condition suffisante.}}
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Les thèses de Milton Friedman, ainsi que sa visite controversée au Chili ont fait de lui l'objet d'une intense critique<ref>[http://www.ieer.org/ensec/no-25/no25frnc/cap&free.html Capitalisme et liberté : une critique des thèses de Milton Friedman] par le physicien [[Arjun Makhijani]], Président du [[:en:Institute for Energy and Environmental Research|Institute for Energy and Environmental Research {{en}}]]
Ses idées ont par ailleurs fait de lui l'objet d'une {{Référence nécessaire|intense|date=10 décembre 2007}} critique<ref>[http://www.ieer.org/ensec/no-25/no25frnc/cap&free.html Capitalisme et liberté : une critique des thèses de Milton Friedman] par le physicien [[Arjun Makhijani]], Président du [[:en:Institute for Energy and Environmental Research|Institute for Energy and Environmental Research {{en}}]]
</ref>. Nonobstant, son apport scientifique et son influence intellectuelle sont incontestés des spécialistes, comme le montre l'attribution de prix Nobel à lui-même puis à ses élèves ainsi que les hommages rendus après son décès.
</ref>. Nonobstant, son apport scientifique et son influence intellectuelle sont incontestés des spécialistes, comme le montre l'attribution de prix Nobel à lui-même puis à ses élèves ainsi que les hommages rendus après son décès.



Version du 11 décembre 2007 à 00:58

Milton Friedman

Nationalité américaine
Domaines Économie
Institutions Université de Chicago, Hoover Institution

Milton Friedman est un économiste, commentateur politique et essayiste américain né le 31 juillet 1912 à New York et décédé le 16 novembre 2006 à San Francisco. Il reçut en 1976 le « Prix Nobel » d'économie pour ses travaux sur « l'analyse de la consommation, l'histoire monétaire et la démonstration de la complexité des politiques de stabilisation »[1]. L'un des économistes les plus influents du XXe siècle, il fut un ardent défenseur du libéralisme. Il est membre fondateur de la fameuse École de Chicago dont plusieurs autres membres recevront également le « Prix Nobel » d'économie.

Né dans une famille d'immigrants ukrainiens juifs, il obtint un doctorat en économie à l'Université Columbia en 1946 et est alors partisan des idées keynésiennes. Il s'éloigna progressivement des idées de contrôle central de l'économie dans les années 1950, suivant le même parcours que son ami George Stigler. En 1962 il publie son ouvrage majeur Capitalisme et liberté, dans lequel il défend la réduction du rôle de l'état dans une économie de marché comme seul moyen d'atteindre la liberté politique et économique. Dans sa série d'interventions télévisées dans Free to Choose en 1980, Friedman insiste le rôle du marché libre pour régler les problèmes que les autres systèmes économiques n'ont pas su résoudre.

Alors que jusqu'aux années 1970 ses idées étaient minoritaires, elles furent progressivement reprises par de nombreux politiques et influencèrent profondément les mouvements conservateur et libertarien américains, en particulier dans les années 1980 : ses idées sur le monétarisme, l'imposition fiscale, les privatisations et la dérèglementation furent mises en place par de nombreux gouvernements à travers le monde comme Ronald Reagan aux États-Unis, Brian Mulroney au Canada ou Margaret Thatcher au Royaume-Uni.

Biographie

Né à New York d'une famille ouvrière d'immigrants juifs aux États-Unis venue d'Autriche-Hongrie (dans l'actuelle Ukraine), Milton Friedman est le quatrième et dernier fils de Sarah Ethel Landau et de Jeno Saul Friedman. Après la mort de son père, sa famille déménagea à Rahway, New Jersey. Il fit d'abord des études en mathématiques, puis en économie à la Rutgers University puis à l'Université de Chicago. Se destinant au départ à une profession d'actuaire, il se tourne vers la recherche et en 1946, il obtient un doctorat en économie à l'Université Columbia à New York, et obtient un poste d'enseignant d'économie à l'Université de Chicago, où il restera toute sa carrière.

Milton Friedman est mort le 16 novembre 2006, à l'âge de 94 ans.

Travaux

Chercheur au National Bureau of Economic Research de 1937 à 1981, il écrivit avec Anna Schwartz une Histoire monétaire des États-Unis (1963) où il explique l'aggravation de la crise de 1929 par une baisse - évitable - de la masse monétaire.

Il fut surtout professeur à l'Université de Chicago de 1946 à 1976, où il est devenu le plus connu des chefs de file de ce qu'on appelle l'École de Chicago. Quoiqu'il ait aussi inspiré des réformes étatistes comme le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu et l'impôt négatif, il passe pour un grand défenseur du libéralisme, qu'il a popularisé par des conférences et des ouvrages comme Capitalism and Freedom (1962, en français Capitalisme et liberté) et Free to Choose (écrit avec sa femme Rose, en français La Liberté du choix, 1980). Son fils David Friedman, lui aussi de formation scientifique et professeur d'économie, est pour sa part anarcho-capitaliste.

On associe principalement Milton Friedman au monétarisme, approche de la conjoncture qui met l'accent sur l'ajustement monétaire global à partir de données agrégées d'activité et de prix, dont elle cherche à tirer une estimation de la demande de monnaie.

Milton Friedman affirme aussi que les interventions discrétionnaires d'une banque centrale ne peuvent qu'ajouter à l'incertitude sur la demande ; il a donc, tout en admettant qu'on pourrait fermer les banques centrales, prôné une politique monétaire dont tout le monde pourrait raisonnablement prévoir les effets, par exemple la hausse régulière d'un indicateur de masse monétaire jugé représentatif. Dans Inflation et systèmes monétaires (1968), il popularisa l'idée de « chômage naturel » qui cherche à faire abstraction des effets temporaires de la politique monétaire sur le marché du travail ; cette notion s'oppose au taux de chômage sans accélération de l'inflation des keynésiens.

Milton Friedman fit partie, en avril 1947, des premiers membres et fondateurs de la Société du Mont Pèlerin, réunie à l'initiative de Friedrich Hayek puis, de 1970 à 1972, fut président de cette association.

Il exerça une influence importante sur les économistes chiliens surnommés les « Chicago Boys » comme José Piñera ou Hernán Büchi : formés à l'Université pontificale catholique du Chili dans le cadre d'un partenariat signé en 1956 avec l'Université de Chicago, nombre d'entre eux obtinrent leur doctorat en économie à Chicago. Milton Friedman et Arnold Harberger eurent une influence intelectuelle déterminante et la politique économique qu'ils mirent en place lors du régime d'Augusto Pinochet s'inspira des idées de Friedman : retraite par capitalisation, chèque éducation, privatisations, etc[2]. Friedman se rendit au Chili en 1975 à l'invitation d'une fondation privée et y rencontra Pinochet[3]. Critiqué régulièrement pour cette visite, il y répondait en arguant du fait que la liberté économique avait permis le rétablissement de la liberté politique en 1988[4], reprenant les idées qu'il avait énoncées en 1962 dans Capitalisme et liberté: « L'histoire suggère uniquement que le capitalisme est une condition nécessaire à la liberté politique. Clairement ce n'est pas une condition suffisante. »

Ses idées ont par ailleurs fait de lui l'objet d'une intense[réf. nécessaire] critique[5]. Nonobstant, son apport scientifique et son influence intellectuelle sont incontestés des spécialistes, comme le montre l'attribution de prix Nobel à lui-même puis à ses élèves ainsi que les hommages rendus après son décès.

Bibliographie

Friedman a écrit de nombreux livres, mais aussi de nombreux articles. La liste suivante n'est pas exhaustive et les articles ne sont pas cités :

  • Essays in Positive Economics, 1953 ;
  • A Theory of the Consumption Function, 1957 ;
  • A Program for Monetary Stability, 1959 ;
  • Capitalism and Freedom, 1962 ;
  • Inflation: Causes and Consequences, 1963 ;
  • The Optimum Quantity of Money and Other Essays, 1969 ;
  • The Counter-Revolution in Monetary Theory, 1970 ;
  • Free to Choose: A Personal Statement avec Rose Friedman, 1980.
  • "Analytical and Continental Traditions in Perspective", pp. 145-159, Friedman, M. en A Parting of the Ways. Carnap, Cassirer, And Heidegger. Chicago: Open Court Publishing, 2000.

Citations

  • « Il n'y a pas de repas gratuit »[6] ce qui signifie que toute mesure économique de l'état se paie d'une façon ou d'une autre. L'expression est empruntée à Robert A. Heinlein, et "TINSTAAFL" comme la variante, ANSTAAFL (Ain't No Such Thing As A Free Lunch) sont assez populaires
  • « Rien n'est moins important que la monnaie… quand elle est bien gérée. »
  • « L'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire, et il n'y a pas par conséquent, de lutte contre l'inflation sans politique monétaire restrictive. »
  • « La responsabilité sociale de l'entreprise est d'accroître son bénéfice. »
  • « Je ne crois pas en la démocratie absolue ; personne ne croit en la démocratie absolue. Personne ne croit qu'il est approprié de tuer 49 % de la population quand bien même 51 % voterait cette décision. »[7]
  • « L'histoire suggère uniquement que le capitalisme est une condition nécessaire à la liberté politique. Clairement ce n'est pas une condition suffisante. »[8]
  • « J'ai la conviction que nous serons capables de préserver et d'élargir la liberté malgré la taille des programmes militaires et malgré les pouvoirs économiques concentrés à Washington. Mais nous serons capables de le faire seulement si nous sommes conscients de la menace à laquelle nous devons faire face ; seulement si nous persuadons nos semblables de ce que les institutions libres offrent une route plus sûre, même si parfois plus lente, que le pouvoir coercitif de l'État vers les objectifs auxquels nous aspirons. Et les étincelles de changement qui apparaissent dans le climat intellectuel sont un augure d'espoir. », in Capitalisme et liberté.
  • « En un sens, nous sommes tous keynésiens aujourd'hui ; en un autre sens, plus personne n'est keynésien. » Cette citation ayant été tronquée par un journaliste qui n'en avait gardé que la première partie, Milton Friedman avait précisé ultérieurement : « Nous utilisons tous le langage et l'appareil d'analyse keynésiens, mais plus personne n'accepte les conclusions keynésiennes originelles. »[9]
  • « Personne ne dépense l'argent de quelqu'un d'autre aussi consciencieusement que le sien. »

Notes

  1. (en)Milton Friedman sur la page du Prix Nobel
  2. La solution chilienne, Guy Sorman, 16 novembre 2007
  3. [1] Courrier du 21 avril 1975. Document historique du Chili.
  4. Up for Debate: Reform Without Liberty: Chile's Ambiguous Legacy, Milton Friedman, PBS
  5. Capitalisme et liberté : une critique des thèses de Milton Friedman par le physicien Arjun Makhijani, Président du Institute for Energy and Environmental Research (en)
  6. Traduction du titre de son ouvrage : There's No Such Thing As a Free Lunch, Open Court Pub Co, 1975.
  7. (I don't believe in pure democracy; nobody believes in pure democracy. Nobody believes that it's appropriate to kill 49 percent of the population even if 51 percent of the people vote to do so.) , dans un discours intitulé The Real Free Lunch: Markets and Private Property [2].
  8. (History suggests only that capitalism is a necessary condition for political freedom. Clearly it is not a sufficient condition.), in Capitalisme et Liberté (1962)
  9. Le Monde, 26 mai 1996, rectificatif

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Sources

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