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* syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada<ref>http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23288830</ref> ;
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* syndrome de Ramsay hunt<ref>http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1028909/</ref>
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*[[autisme]]<ref>http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15617227</ref> : la prévalence de l'hyperacousie est évaluée à 18 %<ref>http://kejuelmi.pbworks.com/f/hearing+loss.pdf</ref>.
*[[autisme]]<ref>http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15617227</ref> : la prévalence de l'hyperacousie est évaluée à 18 %<ref>http://kejuelmi.pbworks.com/f/hearing+loss.pdf</ref>. Dans le cas de l'autisme une étude à montré le rôle bénéfique de la vitamine B6 sur l’hypersensibilité aux sons. <ref>http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16859191</ref><ref>http://www.autism.com/ari/newsletter/203/page5.pdf</ref>


== Mesure de l'hyperacousie ==
== Mesure de l'hyperacousie ==

Version du 30 mai 2014 à 16:44

Hyperacousie
Description de l'image Autism Aspect Sensory Sensitivity 1.png.

Traitement
Spécialité OtorhinolaryngologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 H93.2
CIM-9 388.42
DiseasesDB 29099
MeSH D012001

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

L'hyperacousie est un dysfonctionnement de l'audition, caractérisé par une hypersensibilité de l'ouïe. Une personne atteinte d'hyperacousie ne pourra ainsi pas tolérer certains sons perçus comme normaux par les autres personnes, ni tolérer les environnements bruyants. Les fréquences touchées et le niveau d'intensité seuil varient d'une personne à l'autre. Le terme hyperacousie vient des travaux de Perlman en 1938[1].

Épidémiologie

Peu d'études épidémiologiques ont été effectuées mais l'hyperacousie pourrait toucher 9 % des Suédois[2] et 15,2 % des Polonais[3],[4].

L'hyperacousie dans ses formes plus sévères atteindrait 2 % de la population[5]. Environ 40 % des acouphéniques souffrent d'hyperacousie (à des degrés variés). Une étude a montré que 32 % des personnes touchées sont des musiciens professionnels[6].

Description détaillée

L'hyperacousie se caractérise par un seuil de tolérance au bruit anormalement bas ; certains sons ou niveaux sonores, qui ne sont pas perçus par les autres comme forts ou désagréables, sont pénibles ou douloureux. Ils peuvent engendrer des acouphènes ou une augmentation de leur intensité. L'hyperacousie est le plus souvent bilatérale mais dans 10 % des cas, elle ne touche qu'une seule oreille[7][source insuffisante].

Certains sujets hyperacousiques présentent par ailleurs une difficulté à échantillonner les sons : un faible bruit perturbe la perception d'un bruit pourtant plus fort. Ainsi, par exemple, il lui est difficile de suivre une conversation dans un environnement bruyant, comme un restaurant.

L'hyperacousie résulterait d'un dérèglement du schéma auditif neuronal[réf. souhaitée], suite à une lésion de l'oreille interne. Il pourrait également s'agir de la lésion ou la destruction de cellules destinées à réguler le son qui parvient à l'oreille. Mais à ce jour, il n'existe aucune explication précise de cette pathologie. Les personnes hyperacousiques présentent un audiogramme normal.

L'hyperacousie peut être associée à des acouphènes, nausées, vertiges, douleurs neurogènes permanentes, céphalées, fatigue permanente. Ces souffrances peuvent être soulagées dans un environnement sonore modéré.

Les conséquences secondaires de cette pathologie peuvent être nombreuses : dépression, isolement social, tendances suicidaires, irritabilité, sautes d'humeur, pertes d'attention,...

Conséquences sociales

L'hyperacousie est une pathologie qui peut être invalidante, selon le niveau de gravité. Elle peut d'abord rendre difficile les gestes de la vie quotidienne. Elle est ensuite handicapante quand l'individu n'est plus capable de se rendre dans les environnements où le niveau sonore dépasse son seuil de tolérance, la vie sociale est alors fortement affectée. Dans les cas les plus graves, les individus ne sont plus capables de se déplacer, de travailler, voire de parler.

L'hyperacousie est anxiogène car le malade doit faire preuve de prudence pour ne pas aggraver sa pathologie (abaissement de son seuil de tolérance). Mal connu, le problème est parfois jugé comme étant de nature « psychologique ». Cela peut entraîner de la part de l'entourage incompréhension et négligence pouvant aggraver le niveau d'hyperacousie.

Un rapport d'une Enquête nationale sur la détresse psychologique des personnes sourdes, malentendantes, devenues sourdes et/ou acouphéniques a été présenté à Paris en 2011[8]. Il montre l'importance des conséquences de l'hyperacousie sur la détresse psychologique, d'autant plus qu'elle est accompagnée dans 86 % des cas d'acouphènes[9].

Reconnaissance de la pathologie

L'hyperacousie est mal connue du corps médical et scientifique, à la fois dans son origine physiologique, son évolution, mais aussi dans sa simple définition. Dans un tel contexte, la reconnaissance du handicap et l'ouverture de droits éventuellement associés sont extrêmement difficiles.

L'absence de test mesurant objectivement l'hyperacousie permet aux spécialistes incompétents d'attribuer celle-ci, à tort, à des problèmes psychologiques, tels que dépression, anxiété, phobie, fausses croyances malsaines… La perturbation du schéma auditif n'étant pas encore expliquée, les médecins se proposent fréquemment de résoudre le problème par autosuggestion ou renvoient leurs patients vers la psychothérapie[10].

La phonophobie n'a rien à voir avec l'hyperacousie : la phonophobie, qui est une peur injustifiée des sons, est de nature psychologique, indépendante de l'organe concerné, tandis que l'hyperacousie résulte d'une atteinte effective de l'oreille interne, qui pousse l'individu à éviter les sons de manière purement rationnelle, pour éviter la souffrance et préserver son audition. Ainsi, la phobie du son n'est ni une cause, ni une conséquence de l'hyperacousie. L'hyperacousie n'entraîne pas de phobie et inversement. L'évitement du bruit n'est pas non plus un choix mais le pendant naturel de la maladie.

Comme toutes les personnes atteintes d'affections chroniques, la personne hyperacousique peut être plus sujette à la dépression que le reste de la population. Ceci s'explique par le handicap et l'isolement social générés. Néanmoins, la dépression n'est en aucun cas à l'origine de l'hyperacousie qui résulte d'une lésion du système auditif.

Causes et pathologies associées

La cause la plus fréquente de l'hyperacousie est la surexposition à des niveaux sonores trop élevés. L'installation de la maladie peut être subite (traumatisme sonore aigu) ou progressive. Ainsi, certaines personnes deviennent hyperacousiques suite à un concert, un tir de fusil, le déclenchement d'un airbag, une blessure à la tête… Tandis que d'autres le deviennent par leurs conditions de travail (usine), de loisirs (musiciens)…

Le bureau international d’audio-phonologie[11] (BIAP) a établit une démarche diagnostique[12] des causes de l'hyperacousie. Elle incluent, mais ne sont pas limitées à :

  • exposition actuelle ou ancienne à des bruits trop élevés (traumatisme sonore)[13] ;
  • dysfonctionnement du nerf facial ;
  • chirurgie ;
  • effet secondaire lié à la consommation de stupéfiants ;
  • syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur (S.A.D.A.M.)[14] ;
  • traumatisme crânien ;
  • prise de médicaments ayant pour effet secondaire de l'hyperacousie (avéré ou non)  ;
  • syndrome de sevrage aux benzodiazépines (après arrêt ou entre deux doses)[15] ;
  • dérèglements thyroïdiens[Lesquels ?] ;
  • syndrome de Williams : la prévalence de l'hyperacousie est évaluée à 95 %[16] ;
  • surdité brusque (recrutement) ;
  • migraine ; la prévalence de l'hypersensibilité aux bruits peut atteindre de 60 à 100 % durant la crise[17] ;
  • SAF (syndrome d'alcoolisme fœtal)[réf. nécessaire] ;
  • maladie de Menière[réf. nécessaire] ;
  • maladie de Lyme[18] ;
  • syndrome de déhiscence du canal semi-circulaire supérieur (SDCSS) associé à d'autres symptômes caractéristiques[19]
  • dysplasie du canal semi-circulaire latéral[20]
  • sclérose en plaques[21] ;
  • contraction du muscle tenseur du tympan ou "Tonic tensor tympani syndrome" (TTTS)[22] ;
  • anévrisme cérébral[23] ;
  • anomalies chromosomiques[24] touchant les chromosomes 1 et 6 ;
  • syndrome d'Ehlers-Danlos[25]: Il s'agit d'une maladie génétique rare, caractérisée par un manque de production de collagène. Quatre-vingt neuf pour cent (89 %) des malades ayant Ehler-Danlos font de l'hyperacousie[26],. Le syndrome d'Ehler-Danlos se reconnaît entre autres par une étirabilité de la peau un peu supérieure voire très supérieure à la normale, la présence de luxation dans la vie du patient ainsi qu'une souplesse passée ou encore présente, les muscles se rétractant avec l'âge ;
  • syndrome de Landau et Kleffner[27]
  • syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada[28] ;
  • syndrome de Ramsay hunt[29]
  • autisme[30] : la prévalence de l'hyperacousie est évaluée à 18 %[31]. Dans le cas de l'autisme une étude à montré le rôle bénéfique de la vitamine B6 sur l’hypersensibilité aux sons. [32][33]

Mesure de l'hyperacousie

Il n'existe pas à l'heure actuelle de tests dit objectifs de l'hyperacousie que ce soit avec des marqueurs chimiques ou l’électrophysiologie. L'évaluation de l'hyperacousie d'un individu atteint repose donc sur des tests dits subjectifs :

  • la recherche des seuils d'inconforts consiste à faire sur l'audiogramme du patient une mesure conjointe de ses seuils d'auditions et de ses seuils d'inconfort pour chacune des fréquences testées[34]. Elle permet rapidement connaitre le niveau de décibels pour lequel l'individu ressent un inconfort. Le niveau d'inconfort moyen dans la population générale est fixé à 85 dB[35]. Dans le cas de l'hyperacousie, il n'est pas rare que les seuils d'inconfort soit réduits à des niveaux faibles comme 40 dB voir 10 dB dans certaines fréquences pour les individus les plus touchés. Il ne faut pas confondre les seuils d'inconfort avec les seuils de douleur qui eux aussi sont réduits dans le cas de l'hyperacousie. Ces tests donnent une indication mais ne traduisent pas forcement la réalité car ils s'effectuent sur des fréquences précises et sur une courte durée ;
  • l'utilisation de divers questionnaires[36] permettent d'évaluer le degré de la souffrance lié à l'hyperacousie dans plusieurs tâches de la vie quotidienne[37].

Recherche scientifique

Les 1er et 2 mars 2013 a eu lieu à Londres la première conférence internationale sur l'hyperacousie[7]. Près d'une centaine de chercheurs du monde entier se sont réunis pour faire le point sur les causes et les traitements possibles de l'hyperacousie[38].

Des travaux montraient que l'hyperacousie pouvait résulter de pertes auditives (même très faible ou concernant des fréquences non testées dans les audiogrammes ordinaires) et qui entraînerait en réaction une augmentation du gain centrale. Cette approche est controversée : des travaux ont montré que la privation de son à des individus diminuerai de 7 dB[39],[40] les seuils d'inconfort, or chez les hyperacousiques cette diminution atteint fréquemment les 40 à 50 dB[38].

Des travaux récents suggèrent que l'exposition au bruit peut causer une dégénérescence permanente du nerf cochléaire en absence de dommages des cellules ciliées. Les seuils auditifs ne sont donc pas modifiées. Mais en réponse, il y aurait une augmentation de l'excitabilité neuronale centrale responsable de l'hyperacousie[41]. Cette hyperexcitabilité semble touchée particulièrement le collicus inférieur, un noyau important du tronc cérébrale dans le traitement du son par le cerveau[42]. Plusieurs études tendent à montrer un rôle important d'un neurotransmetteur dans la régulation du son: le GABA dont l'action serait perturbée dans le cas de l'hyperacousie[43].

L'utilisation des dernières techniques d'imagerie médicale notamment les IRM fonctionnelles du cerveau permettront de mieux comprendre le dérèglement du fonctionnement du système nerveux centrale dans le cas de l'hyperacousie. Des recherches sont effectuées dans ce sens[44].

Les thérapies sonores

Bien que dans les faits il n'existe aucun traitement ou thérapie qui ait fait ses preuves ou fait consensus. Les thérapies sonores d'habituation commencent à être de plus en plus utilisées. Elles sont issues d'une adaptation de la TRT (Tinnitus retraining therapy (en))[45] qui a été mise en place pour le traitement des acouphènes au début des années 2000[5]. Elles consistent par le port de générateurs de bruit blanc, c'est-à-dire un bruit contenant toutes les fréquences audibles par l'homme à la même intensité. Plusieurs protocoles existent et peuvent être adaptée selon la sévérité de l'hyperacousie. Généralement, les générateurs seront portés à des niveaux de départ très faibles, parfois inférieurs au seuil d'audition. Le niveau de décibel sera ensuite augmenté progressivement, jusqu'à obtenir une réhabituation complète au bruit. La durée de traitement varie généralement de 6 à 12 mois. Elles doivent être suivi par un médecin ou une unité médicale spécialisée dans le traitement de l'hyperacousie. Une étude belge publiée en 2007 sur une TRT dont le port du générateur de bruit se faisant la nuit (8h) montre des résultats potentiellement intéressants sur un échantillon de 8 personnes souffrant d'hyperacousie[46].

Les taux de réussite de ces traitements sont de l'ordre de 70 à 80 %[47]. Mais ces excellents résultats sont contestés et font l'objet de controverses.

Les traitements médicamenteux

Aucune molécule chimique n'a démontré une réelle efficacité dans le traitement de l'hyperacousie. Cependant, certains médicaments peuvent améliorer l'état de certains individus. Les individus hyperacousiques peuvent réagir de façon très différente à un médicament, avec parfois une réduction des symptômes quand d'autres observeront plutôt une aggravation :

  • antiépileptiques: certains antiépileptiques peuvent aider à combattre les douleurs et les gênes, voire faire baisser l'hyperacousie et les acouphènes. Le clonazepam[48] ne peut désormais être prescrits que par les neurologues ; la carbamazépine semble montrer une bonne efficacité dans le cas d'une hyperacousie associée à la maladie de Lyme[49] ;
  • psychotropes (baclofène[50]) ;
  • neuroleptiques (sulpiride) : plusieurs hyperacousiques ont vu leur symptômes baisser voire disparaître ;
  • antidépresseurs (Amitriptyline) ;
  • antioxydants comme l'acide alpha-lipoïque : là encore, s'il peut être efficace chez certains, il peut aggraver l'hyperacousie chez d'autres ;
  • une étude a montré une possibilité d'amélioration de l'hyperacousie avec le lithium si elle est associée à une dépression[51] ;
  • cures de magnésium, zinc.

Autres traitements

D'autres traitements n'ont pas montré de réelle efficacité. Ils peuvent avoir des effets positifs sur certaines personnes ou ne pas avoir d'effets sur d'autres :

  • la phytothérapie : des plantes médicinales sont parfois utilisés pour certaines de leurs propriétés notamment le ginkgo biloba mais aucune étude n'a été menée pour connaître son impact sur l'hyperacousie ;
  • l'homéopathie cite l'utilisation de Theridion Currassavicum sur l'hypersensibilité aux bruits ;
  • réhabituation très progressive des oreilles aux bruits de la vie courante, même si cette écoute est inconfortable ou douloureuse dans les premiers temps et tout en veillant à se protéger les oreilles des bruits représentant un danger certain. Il faut toutefois être prudent car ces tentatives de guérison par le bruit peuvent se solder par une aggravation de l'hyperacousie. Le terme « réhabituer » est trompeur. Il sous-entend qu'une personne est devenue hyperacousique parce qu'elle a perdu l'habitude du bruit en restant trop au calme. Or, les gens deviennent hyperacousiques suite à un (ou plusieurs) traumatismes (concerts, discothèques, écoute de musique à un volume très élevé, prise de médicaments ototoxiques…) et jamais parce qu'ils vivent au calme. L'obligation de vivre au calme est une conséquence de l'hyperacousie et jamais la cause ;
  • méthode Tomatis : rééducation de l'écoute utilisant du son transmis par voie aérienne et par voie osseuse afin de modifier la perception, permettant dans certains cas de diminuer l'hypersensibilité aux sons et de rendre les acouphènes plus acceptables en diminuant donc leur intensité[réf. nécessaire].

Gérer l'hyperacousie dans un monde de plus en plus bruyant

Rappels :

  • environnement sonore modéré : bruits de pas, bruit des voix lors d'une conversation, bruit du vent dehors, bruit d'un ordinateur silencieux (30 dB), bruits d'objets que l'on pose ou déplace (verre, stylo, assiette, etc.), bruit du frottement des vêtements, bruit d'un vent faible à l'extérieur, bruit d'une rue calme lorsqu'on est à l'intérieur d'un appartement, etc.
  • bruits environnants agressifs pour les hyperacousiques : aboiements d'un chien, klaxons, cris d'enfants, travaux (maçonnerie, route, plomberie, etc.), fête foraine, supermarché, sirènes d'ambulance, sirènes de pompiers, sirènes de police, voitures équipées de système audio puissants, tondeuses à gazon, voyages de longue durée à l'intérieur d'une voiture bruyante, porte qui claque, certaines sonneries de téléphone, écoute de musique au casque (beaucoup plus agressive), concerts, discothèques, rave party, etc.

Faut-il se protéger des bruits agressifs et vivre au calme ou s'exposer au bruit normalement ? Il n'y a pas de règle puisque les malades réagissent différemment. Certains vont voir leur hyperacousie s'aggraver irréversiblement s'ils ne se protègent pas lorsqu'ils sortent d'un environnement sonore modéré (bruit à l'intérieur d'une maison) d'autres supporteront relativement bien le fait de ne pas se protéger. C'est donc une grave erreur de conseiller de jeter leurs bouchons à tous les malades souffrant d'hyperacousie.Étonnamment, certains ORL et chercheurs conseillent de proscrire les bouchons face à ces bruits[52]. Pourtant la suppression des protections auditives a déjà tellement aggravé l'hyperacousie de certains malades qu'elle les a conduits au suicide (Dietrich Hectors un ingénieur du son hollandais, Jason Di Emilio un musicien américain...)[réf. souhaitée], ils ne pouvaient même plus supporter leur propre voix ou le bruit de leurs pas sur le sol.

Certains témoignages sur internet sont sujets à caution surtout lorsqu'ils reprennent scrupuleusement le vocabulaire très particulier des spécialistes qui souhaitent minimiser la gravité de l'hyperacousie et faire croire que les hyperacousiques ne guérissent pas, non pas parce que les thérapeutes sont impuissants mais parce que les malades ne s'exposent pas normalement au bruit sans précautions et protections dans les situations agressives et que ça se guérirait tout simplement en s'exposant normalement au bruit. Ils ne maîtrisent aucunement le problème de l'hyperacousie qui est beaucoup plus complexe car il n'y a pas à l'heure actuelle de traitement. Les améliorations relèveraient d'un rétablissement naturel et non d'un quelconque traitement[Interprétation personnelle ?]

Une personne souffrant d'hyperacousie devrait être attentive à se protéger des sons qui lui causent des douleurs, son hyperacousie pouvant s'aggraver. L'aggravation est proportionnelle à l'intensité du son et à la durée d'exposition.Un coup de klaxon, une sirène d'ambulance, des cris d'enfants, les voitures qui freinent, les travaux routiers, les tondeuses à gazon, le bruit d'un torrent, le piaillement continuel d'oiseaux, un sèche-cheveux, un micro-ondes, le bruit d'un supermarché, etc. Autant de bruits qui non seulement causent des douleurs (parfois intolérables) chez les personnes souffrant d'hyperacousie mais qui, à long terme, aggravent leur hyperacousie. Comme pour les acouphènes, il existe différents niveaux de gravité. Les personnes les moins atteintes sont uniquement affectées par le bruit d'intensité relativement forte qui leur occasionne des douleurs. Chez les personnes les plus atteintes, le bruit de leur propre voix ou de leurs propres pas sur le sol leur occasionne des douleurs. Les personnes souffrant d'hyperacousie doivent par conséquent faire preuve de prudence, un seul coup de klaxon pouvant leur occasionner des douleurs importantes, voire une aggravation plus ou moins durable de leur hyperacousie.

Beaucoup de personnes atteintes d'hyperacousie se retrouvent à ne pas pouvoir faire d’examens médicaux comme les IRM ou les soins dentaires à causes du bruit. Dans le cas des IRM, la plupart des appareils sont extrêmement bruyants (plus de 100 dB) mais il existe des IRM équipées de technologie beaucoup plus silencieuse (70-80 dB) et donc plus accessibles avec une bonne protection auditive. Les personnes les plus atteintes peuvent ne plus pouvoir se rendre en ville ou prendre leur voiture sur de longs trajets pour consulter un spécialiste.

Prévention

L'hyperacousie est un traumatisme lourd qui est souvent la conséquence d'une exposition aux bruits de fortes intensités, la meilleur prévention reste le port de bouchons d'oreille efficace lors de toute activité dans un environnent bruyant : concerts, travaux publics ou domestiques bruyants, moto…

Personnages célèbres atteints d'hyperacousie

Littérature

Il existe peu de livre traitant exclusivement de l'hyperacousie, par contre certains ouvrages traitant des acouphènes peuvent avoir des passages ou des chapitres consacrés à l'hyperacousie.

  • Baguley, D. M., & Andersson, G. (2007). Hyperacusis: Mechanisms, Diagnosis, and Therapies. San Diego: Plural Publishing Inc. (en Anglais, 110 pages)

Médias

  • L’émission belge Handi rencontres a consacré un reportage sur les acouphènes et l'hyperacousie en 2013 (30 minutes)[55].

Notes et références

  1. (en) HB Perlman, « Hyperacusis », Ann Otol Rhinol Laryngol, no 47,‎ , p. 947-53.
  2. (en) Andersson G, Lindvall N, Hursti T, Carlbring P, « Hypersensitivity to sound (hyperacusis): a prevalence study conducted via the Internet and post », Int J Audiol, vol. 41, no 8,‎ , p. 545-54. (PMID 12477175) modifier
  3. (en) Fabijanska A, Rogowski M, Bartnik G, Skarzynski H. « Epidemiology of tinnitus and hyperacusis in Poland » In: Hazell J W P, ed. Proceedings of the Sixth International Tinnitus Seminar. London: The Tinnitus and Hyperacusis Centre, 1999: 569-71
  4. (en) Baguley DM, « Hyperacusis », J R Soc Med, vol. 96, no 12,‎ , p. 582-5. (PMID 14645606, PMCID PMC539655, lire en ligne [html]) modifier
  5. a et b (en) Jastreboff PJ, Jastreboff MM, « Tinnitus Retraining Therapy (TRT) as a method for treatment of tinnitus and hyperacusis patients », J Am Acad Audiol, vol. 11, no 3,‎ , p. 162-77. (PMID 10755812) modifier
  6. http://www.france-acouphenes.org/site/index.php?option=com_content&task=view&id=405&Itemid=204
  7. a et b (en) « 1st International Conference on Hyperacusis: Causes, Evaluation, Diagnosis and Treatment » [PDF], sur tinnitusresearch.org
  8. Union nationale pour l'insertion sociale du déficient auditif | Haute autorité de santé, « Enquête nationale sur la détresse psychologique des personnes sourdes, malentendantes, devenues sourdes et/ou acouphéniques | Restitution de l'enquête nationale 2010 » [PDF], sur unisda.org, (consulté le )
  9. (en) Anari M, Axelsson A, Eliasson A, Magnusson L, « Hypersensitivity to sound--questionnaire data, audiometry and classification », Scand Audiol, vol. 28, no 4,‎ , p. 219-30. (PMID 10572967) modifier
  10. (sv) Andersson G, Jüris L, Kaldo V, Baguley DM, Larsen HC, Ekselius L, « [Hyperacusis--an unexplored field. Cognitive behavior therapy can relieve problems in auditory intolerance, a condition with many questions] », Lakartidningen, vol. 102, no 44,‎ , p. 3210-2. (PMID 16329450) modifier
  11. http://www.biap.org/
  12. http://www.biap.org/index.php?option=com_content&view=article&id=56%3Arecommandation-biap-291--acouphene-et-hyperacousie-demarche-diagnostique-&catid=82%3Act-29-acouphenes&Itemid=19&lang=fr
  13. « Les atteintes du système auditif », Prévention des risques auditifs, sur www.agi-son.org (consulté le )
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Voir aussi

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