Utilisateur:Persiken/Chevauchée d'Édouard III en 1346

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Chevauchée d’Édouard III
Description de cette image, également commentée ci-après
Édouard III d'Angleterre franchit la Somme, le au gué de Blanquetaque
Informations générales
Date



Lieu Normandie, Vexin, Beauvaisis, Amiénois, Calaisis
Issue Victoire anglaise décisive
Belligérants
Royaume de France Royaume d'Angleterre
Commandants
Philippe VI de Valois Édouard III
Le Prince Noir
Forces en présence
24 000 à 100 000 hommes 40 000 à 100 000 hommes

Guerre de Cent Ans

La chevauchée d'Édouard III de 1346, qui commence le , par le débarquement des troupes anglaises dans le Cotentin et se termine par le début du siège de Calais, le , est un long raid dévastateur du roi d’Angleterre sur le sol français.

Cette expédition dévaste une grande partie de la Normandie, du Vexin, du Beauvaisis, du Vimeu, du Ponthieu, du Boulonnais et du Calaisis.

On peut toutefois considérer que cette expédition se termine réellement, le , par l’arrivée victorieuse du roi d’Angleterre à Sandwich, après la capitulation de Calais, le .

Le contexte[modifier | modifier le code]

Le roi de France Charles IV le Bel étant mort, en 1328, sans enfants mâles, Édouard III d'Angleterre, son neveu par sa mère Isabelle de France (la fille de Philippe IV le Bel), prétendit que la couronne de France lui appartenait.

Philippe de Valois, plus éloigné d'un degré, mais parent du côté paternel, l'emporta au jugement des pairs, selon l'observation de la loi salique qui ne permet pas qu'une femme transmette le trône puisqu'elle ne peut l'obtenir pour elle-même.

Il monta sur le trône et somma son rival de venir lui rendre hommage pour la Guyenne et le comté de Ponthieu.

Édouard résista, mais craignant de perdre ses immenses domaines en France, il fut contraint de remplir son devoir de vassal. Il se rendit, avec une suite nombreuse, le 6 juin 1329 à la cathédrale d'Amiens rendre hommage à Philippe VI de France. Cette démarche humiliante excita un ressentiment profond, et il ne tarda pas à vouloir en tirer vengeance.

Le 7 octobre 1337, à l'abbaye de Westminster, le roi d'Angleterre Édouard III lance publiquement un défi à son cousin, le roi de France Philippe VI de Valois. Il conteste sa légitimité et revendique la couronne de France pour lui-même. C'est le début de la guerre de Cent Ans.

Lors de la première campagne d'Édouard III en 1339, il bataille d'abord sur le Ponthieu, où il obtient quelques succès, puis fait le siège de Cambrai.

En 1340, après avoir tenu sa cour à Gand et pris le titre de « roi d'Angleterre et de France », Édouard III engage la seconde campagne sur mer et sur terre où il pratique la politique de la terre brûlée. Elle se solde, en juin 1340, par la défaite française lors de la bataille navale de l'Écluse. Ensuite la guerre se prolonge sans rien produire de décisif, jusqu'à la conclusion de la trêve d'Esplechin le 25 septembre 1340.

La trêve expire le 24 juin 1342 lorsqu’Édouard III apprend que Philippe VI se dispose à confisquer le Ponthieu. Il y envoie de nouvelles troupes, mais il est trop tard, les Abbevillois, ruinés par les impôts levés par les Anglais et fatigués de leurs vexations, venaient de s'armer et de chasser leurs oppresseurs.

En septembre 1345, le roi de France, Philippe VI, se met en marche pour soutenir les révoltés et reconquiert toute la province à la fin de l’année.

Préambule au débarquement[modifier | modifier le code]

Le débarquement d’Édouard III dans le Cotentin.

Robert VIII Bertrand de Bricquebec ayant obtenu pour son fils, Guillaume Bertrand [1], la main de Jeanne Bacon, riche héritière normande et fille de Roger VI Bacon du Molay[2], Geoffroy d’Harcourt sire de Saint-Sauveur-le-Vicomte, second prétendant à ce mariage, s'engagea, début 1342, par vengeance dans une guerre privée contre son rival. Le roi intervient alors contre Geoffroy d’Harcourt en ordonne la saisie de ses biens et l’exile le 19 juillet 1343.

Celui-ci se réfugia en Angleterre, où il reconnut, 13 juin 1345, Édouard comme roi de France.

Durant l’hiver 1345-1346, Édouard III décide d’entreprendre une campagne afin de débarquer en Guyenne pour faire lever le siège d'Aiguillon, en Lot-et-Garonne, commencé septembre-octobre 1345 par le duc Jean de Normandie. La ville était défendue par Jean de Norwich, le comte de Derby, le comte de Pembroke Lawrence Hastings, Gauthier de Mauny et des capitaines anglais très expérimentés disposant d’une garnison de 1 500 hommes d’armes [3]. Quatre assauts par quatre corps de troupes différents furent successivement donnés et énergiquement repoussés. Il fallut faire venir de Toulouse l’artillerie nécessaire et le siège traîna en longueur; au mois d’août, les Français étaient encore devant Aiguillon.

Les forces anglaises[modifier | modifier le code]

Le nombre d'Anglais débarqué en France n'est pas facile à déterminer. Jean Froissart cite[4]:

soit 32 000 hommes.

Mais certains historiens modernes estiment que le chroniqueur surévalue l'importance de l'armée anglaise. L'estimation se situe entre 7 000-10 000 chez Jonathan Sumption et 19 500 chez Wrottesley[5]. Le chroniqueur Henry Knighton, rapporte qu’il fallut 1 100 grands bâtiments pour transporter l’armée d’Édouard sans compter les 600 petits bâtiments, destinés à porter les approvisionnements et l’intendance. D'autres citent communément le chiffre de 40 000 hommes.

  1. Guillaume Bertrand est le second fils de Robert VIII Bertrand de Bricquebec et marié à Jeanne Bacon, il sera tué à la Bataille de Mauron le 14 août 1352, sans descendance.
  2. François Neveux, La Normandie pendant la guerre de Cent Ans, p. 32.
  3. Certaines chroniques anglaises l’affirment ainsi que Jean Froissart dans ses chroniques - Livre I Partie I chapitre CCLXIV.
  4. Les chiffres n'arrêtant pas de changer j'indique : Jean Froissart cite 6 000 Irlandais, 12 000 Gallois, 4 000 hommes d’armes, 10 000 archers soit 32 000 hommes. Que d'autres chroniqueurs indiquent d'autres chiffres… SOIT! Mais Froissard indique ceux-ci!.
  5. Andrew Ayton, « The english Army and the Normandy campaign of 1346 » dans David Bates, Anne Curry (dir), England and Normandy in the Middle Ages, London/Rio Grande: Hambledon P., 1994, p. 262.