Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modificationF

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Origines[modifier | modifier le code]

S'il est communément admis que Jésus est un Juif galiléen dont la famille est originaire de Nazareth[1], le lieu de sa naissance n'est pas connu avec certitude[2], et les historiens[3] hésitent entre le berceau familial de Nazareth, où il passera toute sa jeunesse, et la ville de Bethléem en Judée[4], ville du roi David de la lignée duquel le Messie attendu par les juifs doit descendre, selon la prophétie de Michée[5].



L'année de sa naissance n'est pas non plus connue précisément. La difficulté principale vient de ce que les sources dont nous disposons semblent inconciliables[6]. La plupart des historiens admettent que la date de naissance de Jésus est inconnue. Une majorité d'auteurs, souvent théologiens, essayent néanmoins d'harmoniser ces éléments contradictoires, tout en disant aussi que c'est impossible ou quasi-impossible[6]. Ils situent alors généralement la naissance de Jésus dans les dernières années du règne d'Hérode Ier le Grand, mort en 4 av. J.-C, rejoignant ainsi la tradition ecclésiastique. Les dates alors retenues peuvent osciller entre -9 et -2[7]. Pourtant, l'évangile selon Luc la situe explicitement pendant le recensement de Quirinius qui a eu lieu en 6 ap. J.-C.[8], mais cette date est rejetée dans un souci d'harmonisation entre les évangiles. En effet, de façon contradictoire, l'évangile selon Luc dit aussi que Jean le Baptiste naît « au temps d'Hérode » et que Jésus naît 6 mois plus tard, donc au plus tard en -4. L'évangile selon Matthieu la situe sous le règne d'Hérode Ier le Grand dont le long règne s'achève en 4 avant notre ère. L'estimation généralement retenue par ces auteurs va de 7[9] à 5 avant notre ère[10].



Naissance du Christ,
Mosaïque de la chapelle Palatine de Palerme, v. 1150

Il est paradoxal que Jésus de Nazareth puisse éventuellement être né « avant Jésus-Christ » : l'origine de l'ère commune est en effet censée être la naissance du Christ. Mais ce « début » de l'ère chrétienne (l'Anno Domini), qui ne s'est imposé progressivement en Europe qu'à partir du Ier millénaire[10], a été fixé d'après les travaux du moine Denys le Petit réalisés au VIe siècle, que l'on sait à présent être erronés[11] et, si le calendrier historique a été précisé depuis, son origine conventionnelle n'a pas été modifiée[12].

La naissance de Jésus (la Nativité) est traditionnellement fêtée le 25 décembre, à Noël, mais cette date est entièrement conventionnelle, et n'a rien d'un « anniversaire ». Elle aurait été fixée dans l'Occident latin au IVe siècle, peut-être en 354[13], pour coïncider avec la fête romaine du Sol Invictus[14], célébrée à cette date à l'instar de la naissance du dieu Mithra, né selon la légende un 25 décembre[15] ; le choix de cette fête permettait une assimilation de la venue du Christ — « Soleil de justice » — à la remontée du soleil après le solstice d'hiver[16]. Avant cette date, la Nativité était fêtée le 6 janvier et l'est encore par l’Église arménienne apostolique, alors que l’Église catholique romaine y fête aujourd’hui l’Épiphanie[17] ou « Théophanie », le baptême de Jésus dans le Jourdain, évènement que les plus anciennes Églises pré-romaines utilisaient comme acte de « naissance » du Christ. A, B, C


Bonjour Michel. Quelques réfs supplémentaires pour toi :

  • Daniel Marguerat,Enrico Norelli,Jean-Michel Poffet, Jésus de Nazareth: nouvelles approches d'une énigme, p. 14 : « Car les évangélistes, loin de se soucier d'objectivité historique, ne sont intéressés qu'à lire théologiquement la vie terrestre de Jésus. Et encore. » [1].
  • P. 83 : Trocmé de conclure : « Les historiens n'en sauront jamais beaucoup plus sur Jésus. [...]. C'est la décision de la foi, qui elle, échappe aux historiens. »
  • Charles Perrot, Jésus et l'Histoire, Desclée, 1979, p. 86 : Concernant la date de naissance de Jésus : « Le problème reste ouvert ».
  • Jean-Christian Petitfils, Jésus, p. 24, 25 : « Les historien reconnaissent aujourd'hui qu'à côté de ses éblouissantes perpectives théologiques son évangile [celui de Jean] est le plus historique. »

Des sources que je n'ai pas, mais qui seraient idéales :

  • Charles Perrot, "Les Récits de l'enfance de Jésus", in Cahiers Evangile, n 18, p. 43
  • Charles Perrot, Jésus et l'histoire
  • Marguerat, L'homme qui venait de Nazareth

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'existence d'un tel village à cette époque n'est pas confirmée par l'archéologie : les premiers vestiges archéologiques de Nazareth datent du IIe siècle de notre ère ; cf. G. Mordillat et J. Prieur, Jésus contre Jésus, éd. Seuil, 2000, p. 28.
  2. Il est né (où?) le divin enfant, Cyberpresse, 24 décembre 2009.
  3. Michel Quesnel, « Jésus et le témoignage des évangiles », in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. 201–202.
  4. D'après les évangiles selon Luc Lc 2. 4 et Matthieu Mt 2. 1-.
  5. Prophétie de Michée sur la naissance du Messie à Bethléem Mi 5. 2-4.
  6. a et b cf. par exemple: Pierre Géoltrain (Collectif), Aux origines du christianisme , Gallimard (Editions) « les points d'interrogation s'accumulent, et l'historien doit bien reconnaître qu'il est impossible de faire coïncider toutes les données »
  7. Quelques historiens et exégètes placent la naissance et mort de Jésus entre les années mentionnées parmi lesquels les chercheurs anglo-saxons : D. A. Carson, Douglas J. Moo et Leon Morris. An Introduction to the New Testament. Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1992, 54, 56 ; Michael Grant, Jesus: An Historian's Review of the Gospels, Scribner's, 1977, p. 71 ; John P. Meier, A Marginal Jew, Doubleday, 1991–, vol. 1:214 ; E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, Penguin Books, 1993, p. 10–11, et Ben Witherington III, « Primary Sources », Christian History 17 (1998) No. 3:12–20.
  8. cf. Ernest Renan, Vie de Jésus, Paris, Michel Lévy, 1864, tome 1, p. 232–235.
  9. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Christianisme 2000, p. XVII
  10. a et b Michel Quesnel, « Jésus et le témoignage des Évangiles », in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. 201.
  11. Paul Matteï, Le christianisme antique de Jésus à Constantin, éd. Armand Collin, coll. U, 2008, p. 61.
  12. Voir An -1.
  13. Première mention connue dans le Chronographe de 354, partie XII : VIII kal. Ian. natus Christus in Betleem Iudeae (« Huit jour avant les calendes de janvier, naissance du Christ à Bethléem en Judée »).
  14. R. J. Zwi Werblowsky, « Hanouca et Noël ou Judaïsme et Christianisme. Note phénoménologique sur les rapports du mythe et de l'histoire », in Revue de l'histoire des religions, 1954, vol. 145, no 1, p. 30–68, article en ligne
  15. Christian Bonnet et Bertrand Lançon, L'Empire romain de 192 à 325 : du Haut-Empire à l'Antiquité tardive, éd. Ophrys, 1997, p. 127, extrait en ligne ; Desroche Henri. Halsberghe (Gaston H.), The Cult of Sol Invictus, in Archives des sciences sociales des religions, 1973, vol. 36, no 1, p. 176, résumé en ligne
  16. Paul Matteï, Le christianisme antique de Jésus à Constantin, éd. Armand Collin, coll. U, 2008, p. 63, note 35.
  17. Philippe Rouillard, Les fêtes chrétiennes en Occident, éd. Cerf, 2003, p. 27, extrait en ligne

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