Temple d'Apollon Sosianus

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Temple d'Apollon Sosianus
Image illustrative de l’article Temple d'Apollon Sosianus
Détail de l'entablement.

Lieu de construction Champ de Mars
Date de construction 433 puis 34 av. J.-C.
Ordonné par Sénat romain puis Caius Sosius
Type de bâtiment Temple romain
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Carte de la Rome antique montrant la localisation de Temple d'Apollon Sosianus.
Temple d'Apollon Sosianus
Localisation du temple dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 53′ 32″ nord, 12° 28′ 47″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Le temple d'Apollon Sosianus (en latin : Aedes ou Templum Apollinis) est le seul temple romain dédié à Apollon à Rome durant la République romaine. Peu avant l'avènement de l'Empire, Auguste fait construire un deuxième temple sur le Palatin.

Localisation

Le temple est situé à proximité immédiate du théâtre de Marcellus, du temple de Bellone et du portique d'Octavie, sur le Champ de Mars, non loin du cirque Flaminius. Il est décrit comme étant situé extra portam Carmentalem inter forum holitorium et circum Flaminium ou in pratis Flaminiis[a 1],[1].

Histoire

Sanctuaire archaïque d'Apollon

Le site du temple d'Apollon est occupé dès 449 av. J.-C. par un sanctuaire à ciel ouvert baptisé Apollinare[2], comprenant un bosquet ou un autel[1]. La fondation de ce sanctuaire fait peut-être suite à l'introduction du culte d'Apollon à Rome par Tarquin le Superbe et l'ambassade, dont faisait partie Lucius Junius Brutus, qu'il a envoyé à Delphes selon la légende[2]. Étant donné que le culte d'Apollon est étranger à Rome, le sanctuaire est placé hors des limites du pomoerium, tout près de la porte Carmentale. Le sanctuaire archaïque est peut-être associé à une source d'eau aux vertus curatives (Fons Apollinares) encore connue à l'époque de Frontin[3],[a 2].

En 449 av. J.-C., les consuls y convoquent le Sénat[4],[a 3].

Premier temple d'Apollon

Le premier temple d'Apollon est voué en 433 av. J.-C., alors que Rome est frappée par une épidémie[a 4]. Il est dédié en 431 av. J.-C. à Apollo Medicus[2], consacré par le consul Cnaeus Iulius Mento[1] pour la population romaine touchée par la maladie (pro valetudine populi)[m 1],[a 5].

Le temple est restauré et embelli en 353 av. J.-C. Il est probablement de nouveau restauré en 179 av. J.-C., à l'occasion des travaux lancés par les censeurs Marcus Aemilius Lepidus et Marcus Fulvius Nobilior qui comprennent la construction d'un portique du temple jusqu'au Tibre et la construction d'un théâtre[a 6]. Sa situation hors des limites du pomoerium en fait régulièrement un lieu de réunion du Sénat, surtout pour les débats concernant l'obtention d'un triomphe[2].

La reconstruction de Caius Sosius

Entre 34 et 25 av. J.-C.[5], le temple est entièrement reconstruit par Caius Sosius. Durant la même période, Octavien a voué un autre temple à Apollon et en a entrepris la construction sur le Palatin, près de sa résidence. Ces deux projets ont pu entrer en concurrence, Caius Sosius et Octavien étant d'abord des ennemis politiques jusqu'à leur réconciliation après la bataille d'Actium[6]. Finalement le temple de Caius Sosius est dédié par Octavien[2],[6]. C'est à partir de cette reconstruction que l'épithète Sosianus est attaché au nom du temple.

Le temple est restauré par les préfets de la Ville Memmius Vitrasius Orfitus entre 356 et 359 et Anicius Acilius Glabrio entre 420 et 430.

Description

Extérieur

Le premier temple d'Apollon est construit plusieurs mètres en avant du temple reconstruit par Caius Sosius. Il a probablement été définitivement détruit lors de la construction du théâtre de Marcellus. Des éléments du temple datant de la restauration de 179 av. J.-C. sont incorporés dans la structure du nouveau temple[2].

Le podium du nouveau temple est fait de blocs de tuf recouverts de travertin, séparés par des espaces remplis de terre. Il mesure 5.5 mètres de haut, 21.32 mètres de large et 40 mètres de long. La proximité avec les arcades du théâtre de Marcellus, situées à seulement six mètres, n'a pas permis d'aménager l'escalier frontal habituel pour accéder au pronaos. Il a fallu adapter l'architecture du podium pour placer deux escaliers de chaque côté du temple, débouchant entre les premières colonnes latérales du pronaos[2].

Le temple est hexastyle et pseudo-périptère. Les trois premières colonnes latérales sont entièrement dégagées mais les sept suivantes sont à demi-engagées dans les murs de la cella. Les trois colonnes visibles aujourd'hui ont été redressées après leur mise au jour. D'ordre corinthien, elles mesurent un peu plus de 14 mètres de hauteur. Elles supportent un entablement dont la frise est ornée de bucranes et de motifs végétaux. Le tympan du fronton est orné d'une amazonomachie, un relief figurant un combat entre Amazones et héros de la mythologie grecque, à laquelle assiste Athéna. La sculpture, datée du Ve siècle av. J.-C., a certainement été prélevée sur un temple grec et réemployé sur le fronton du temple d'Apollon de Rome[2].

Intérieur

L'intérieur de la cella se compose d'un sol en marbre et d'une riche décoration architecturale comprenant des édicules surmontés de frontons alternativement triangulaires et courbes qui s'appuient sur des colonnes de marbres polychromes.

Selon Pline l'Ancien, l'intérieur du temple est un véritable musée[a 7],[a 8], abritant de nombreuses œuvres d'art comme des tableaux d'Aristides de Thèbes, des statues de Philiscos de Rhodes, l'Apollon à la cithare de Timarchidès et un groupe statuaire de Niobides, attribué durant l'Antiquité à Scopas ou Praxitèle[2] mais cette attribution est aujourd'hui écartée.

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Sources modernes :
  1. a b et c Platner et Ashby 1929, p. 15.
  2. a b c d e f g h et i Coarelli 2007, p. 270.
  3. Kardos 2003, p. 18.
  4. Kardos 2003, p. 17.
  5. Di Mauro 2002.
  6. a et b Miller 2006.
  • Autres sources modernes :
  1. Danuta Musial, « Sur le culte d'Esculape à Rome et en Italie », Dialogues d'histoire ancienne, Vol.16, N°1, 1990, p. 231-238
  • Sources antiques :

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • (en) Samuel Ball Platner et Thomas Ashby, A topographical dictionary of Ancient Rome, Oxford University Press,
  • (en) Filippo Coarelli, Rome and environs : an archaeological guide, University of California Press, , 555 p. (ISBN 978-0-520-07961-8)
  • (fr) Marie-José Kardos, Lexique de topographie romaine : Topographie de Rome II, Editions L'Harmattan, , 392 p.

Ouvrages sur le temple

  • (it) Alessandro Viscogliosi, Il tempio di Apollo in Circo e la formazione del linguaggio architettonico augusteo, L'Erma di Bretschneider, , 242 p.
  • (it) Marco Di Mauro, « Il tempio di Apollo Medico a Roma, croce degli archeologi », Bollettino Telematico dell'Arte, no 301,‎ (lire en ligne)
  • (en) John F. Miller, « Apollo Medicus in the Augustan Age », The Classical Association of the Middle West and South, Université de Virginie,‎ (lire en ligne)
  • (en) J. Aronen, « Fons Apollinares », dans LTUR, vol. 1, , p. 257
  • (fr) Jean Gagé, Apollon romain, Paris,