Suzanne Collette-Kahn

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Suzanne Collette-Kahn
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Susanne Adèle Sophie ColletteVoir et modifier les données sur Wikidata
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Suzanne Collette-Kahn, née Collette à Lille le , est une militante socialiste, vice-présidente du comité central de la Ligue des droits de l'homme (1931-1953), morte à Paris le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Suzanne Collette est la fille d’Henri Désiré Joseph Collette, boucher, et de Mathilde Juliette Guelton. Disciple de Victor Basch et professeure agrégée d’allemand, Suzanne Collette enseigne dans divers lycées de province avant de poursuivre l'essentiel de sa carrière à Paris à partir des années 1910[1].

Elle épouse Émile Kahn, secrétaire général puis vice-président de la Ligue des droits de l’Homme (président après 1946), le à Paris VIe[1].

Militantisme[modifier | modifier le code]

Syndicalisme enseignant[modifier | modifier le code]

Membre de la Fédération générale de l’enseignement affiliée à la CGT, Suzanne Collette est secrétaire adjointe du Syndicat national des professeurs de lycée et du personnel de l’enseignement secondaire féminin. Elle mène une campagne active en faveur de l’éducation laïque. Elle est vice-présidente de la Société des agrégées en 1936[1],[2].

Ligue des droits de l'Homme[modifier | modifier le code]

Suzanne Collette rejoint la Ligue des droits de l’Homme (LDH) en 1920 et contribue aux Cahiers des droits de l’homme, à partir de 1923. Elle est secrétaire adjointe de la section de Reims et vice-présidente de la fédération de la Marne avant sa nomination au comité central en 1931. Avec Odette Bloch, elle est la seule femme du comité central, exigeant que la Ligue éclaircisse sa position sur le droit de vote des femmes. Elle devient vice-présidente de la Ligue. Durant la Guerre d’Espagne, elle est secrétaire du Comité d’accueil aux enfants espagnols. Dans le même temps, elle est déléguée de la Ligue au Centre féminin d’initiative pour la défense de la Paix. Surtout, elle se consacre à la défense du droit des femmes[1],[3].

Socialisme[modifier | modifier le code]

Suzanne Collette est une active militante socialiste à partir de 1924, ayant adhéré à la fédération de la Marne, puis de la fédération de la Seine en 1925. Avec Suzanne Buisson et Marthe Louis-Lévy, elle participe à l'élaboration du statut du premier Comité national des femmes socialistes de la SFIO[1],[4],[5].

Lors de la Conférence nationale des femmes socialistes des 16-, Suzanne Collette présente un rapport sur Les femmes et le droit au travail[6].

Durant la Seconde Guerre mondiale, Suzanne Collette-Khan et son époux se réfugient dans le Sud. Selon l'historien Raymond Huard, l'écrivaine Jeanne Galzy aurait participé à protéger les archives de la Ligue des droits de l'homme[7].

Après la Libération, Suzanne Collette-Kahn redevient vice-présidente de la XVIe section de la Ligue, puis est élue vice-présidente au comité central en 1953 et joue un rôle actif à la Fédération internationale des droits de l’homme dont elle est secrétaire générale[1].

Le vote des femmes[modifier | modifier le code]

Avec Andrée Marty-Capgras, Suzanne Collette-Kahn est appelée par le secrétariat général de la SFIO à reconstituer la commission féminine nationale du parti. En 1945, elle publie une brochure, Femme, tu vas voter ! Comment ![8]

La guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Avec son époux, Suzanne Collette-Kahn prend position contre la politique algérienne de Guy Mollet et de Robert Lacoste. Active correspondante du Comité socialiste d’études et d’action pour la paix en Algérie en 1957, elle participe à la fondation du Parti socialiste autonome (PSA) et ensuite du Parti socialiste unifié (PSU). Elle est membre de la commission des problèmes internationaux du PSU en 1960[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Suzanne Collette-Kahn, Femme, tu vas voter comment ?, Paris, éditions de la Liberté, 1945.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « COLLETTE-KAHN Suzanne [née COLLETTE Suzanne, Adèle, Sophie, épouse (...) - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  2. Savoie, Philippe, Verneuil Yves. Les agrégés : histoire d'une exception française (OCLC 783295038, lire en ligne)
  3. Naquet, Emmanuel, (1962-...), Auteur., Pour l'humanité : la Ligue des droits de l'homme, de l'affaire Dreyfus à la défaite de 1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes, dl 2014, 684 p. (ISBN 978-2-7535-3324-0 et 2-7535-3324-5, OCLC 892886240, lire en ligne)
  4. Charles Sowerwine, « Preface », dans Sisters or Citizens?, Cambridge University Press (ISBN 978-0-511-89705-4, lire en ligne), xi–xiv
  5. Roudy, Yvette, 1929-, Allez les femmes ... : une brève histoire du PS et de quelques absentes, Latresne, Le Bord de l'eau, , 216 p. (ISBN 2-915651-17-5 et 978-2-915651-17-1, OCLC 419796555, lire en ligne)
  6. Cross, Máire Fedelma., Une traversée du siècle : Marguerite Thibert, Femme engagée et fonctionnaire internationale. (OCLC 1053713411, lire en ligne)
  7. Huard, Raymond., Jeanne Galzy, romancière, ou, La surprise de vivre, Uzès, Inclinaison, , 212 p. (ISBN 978-2-916942-09-4 et 2-916942-09-2, OCLC 424138272, lire en ligne)
  8. Collette-Kahn, Suzanne., Femme, tu vas voter comment?, Éditions de la liberté, (OCLC 459354056, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]