Saint Yben
Saint Yben | |
Fontaine de Bonigeard : Saint Diboen portant sa main gauche à son oreille. Ce saint était en effet invoqué pour les maux d'oreilles. | |
Saint | |
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Naissance | Ve siècle Armorique |
Décès | VIe siècle (83 ans) irlande |
Fête | 3 juillet |
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Saint Yben ou saint Ethbin, connu aussi sous les noms de saint Iboan, saint Diboan, saint Diboen, saint Iben, saint Ibe, saint Abibon, saint Languis, saint Langui, saint Idunet, saint Ivinec, etc.., fait partie des saints bretons plus ou moins mythiques de l'Armorique non reconnus officiellement par l'église catholique. Il est un disciple de saint Guénolé, le fondateur de l'abbaye de Landévennec. Il fonda un prieuré qui est à l'origine de la ville de Châteaulin. L’église locale, où il est représenté en diacre, l'honore comme "saint". Il était invoqué autrefois pour l’abondance des pommes, et on lui donnait en offrandes des barriques de cidre. Il avait sa fontaine, dans laquelle on puisait l’eau pour arroser les pommiers qui ne fructifiaient pas.
Hagiographie
Saint Yben serait un compagnon d'apostolat de saint Guénolé. Son nom se transcrirait avec de multiples variantes (saint Iboan, saint Diboan, saint Diboen, saint Iben, ..). Il est parfois confondu avec un autre saint Diboan qui aurait vécu au premier siècle après J.-C et aurait été un disciple de Joseph d'Arimathie et un maître de saint Paul[1].
Sa vie est racontée dans le cartulaire de Landévennec où il est désigné sous les noms de saint Ethbin ou de saint Idiunet (saint Idunet). Il était breton, fils d'Eutius et Eula, et fut élevé par ses parents jusqu'à l'âge de 15 ans. Son père décédant alors et sa mère prenant le voile et rejoignant saint Samson, il prit l'habit au monastère de Taurac où il rencontra saint Guénolé dont il devint un compagnon fidèle[2]. Il aurait aussi fondé un prieuré qui est à l'origine de la ville de Châteaulin, selon le cartulaire de Landévennec[3].
Selon la légende, alors que les deux hommes cheminaient, ils rencontrèrent un lépreux qui leur demanda de lui curer les narines car il suffoquait. Ethbin s'exécute mais le lépreux se plaignant qu'il lui faisait mal, il mit sa bouche ans répugnance pour aspirer le pus et « il en sortit une perle de très rare couleur et, en même temps, saint Ethbin qui tenoit ce pauvre par le milieu du corps vid le ciel ouvert par dessus luy et une nuée éclatante dans laquelle il y avait une belle croix »[2].
Les Francs ayant détruit le monastère de Taurac, Etbin se retira dans une solitude où il resta trente ans, après quoi il passa en Irlande, « vécut 20 ans dans une forêt nommée Silva nectansis et mourut le 14 des calendes de novembre âgé de 83 ans »[4]
Son culte et ses traces dans la Bretagne actuelle (et dans l'Eure)
Son culte
Ce saint breton fait l'objet d'un culte en Cornouaille et dans le Trégor. Son nom pouvant être traduit textuellement du breton par "saint sans douleur" (ou "le saint qui enlève la douleur"), il est imploré pour résoudre de nombreux maux dont la surdité qui lui vaut d'être représenté la majeure partie du temps les mains collés aux oreilles[5]. Il vient aussi en aide aux moribonds.
- Dans le Finistère :
- Châteaulin : sous le vocable de saint Idunet, l’église locale l'honore : il est représenté en diacre. Il était invoqué autrefois pour l’abondance des pommes, et on lui donnait en offrandes des barriques de cidre. Il avait sa fontaine, dans laquelle on puisait l’eau pour arroser les pommiers qui ne fructifiaient pas…
- Leuhan : chapelle honorant saint Abibon dit encore saint Diboen ou saint Ibon ou saint Diboan, présenté là comme un saint thaumaturge guérissant les douleurs (diboan en breton signifie "sans douleur")[6].
- Plévin : chapelle saint Abibon ou saint Diboan
- Gouézec : ancienne chapelle Saint-Diboan, aujourd'hui disparue. Une statue de saint Diboan, représenté en diacre, se trouve dans l'église paroissiale Saint-Pierre[7]. Surnommé en breton Tu pe du (littéralement "d'un côté ou de l'autre"), sans doute parce que ceux qui l'invoquaient lui demandaient la fin de leur maux par guérison ou par décès, ce qui est la manière la plus définitive de faire cesser la douleur[8]...
- Kergloff : église Saint-Trémeur[9] : statue de saint Diboan[10] datant du XVe ou du XVIe siècle.
- Tréméven : chapelle Saint-Diboan à Loc-Ivy. Saint Diboan y est représenté par une statue datant de la seconde moitié du XVIIe siècle. Cette statue est vénérée par les malades et les moribonds[11],[12].
- Kernével : le culte d'une sainte Yvonne totalement inconnue était probablement à l'origine un culte de saint Iben dont le nom a été déformé[13].
- Plougastel-Daoulas : la chapelle Saint-Languy
- L'église paroissiale de L'Hôpital-Camfrout possède une petite relique de ce saint, appelé localement saint Idunet[14].
- La Forêt-Fouesnant : église Notre-Dame d'Izel-Vor, statue de saint Abibon[15]
- Dans les Côtes-d'Armor :
- Dans le Morbihan :
- Pays de Gourin : Paul Sébillot rapporte cette coutume encore pratiquée au début du XXe siècle : « On se rend à la fontaine de Saint-Diboan dont le nom signifie "qui guérit de toute peine", et on la vide complètement avec une écuelle. Cette opération accomplie, on se penche sur le trou par lequel l'eau sort de terre ; si elle sourd avec bruit, le moribond est en train de trépasser ; si au contraire elle s'écoule sans bruit, toutes les chances sont pour qu'il revienne à la vie »[17].
- Sur la commune de Meslan à Bonigeard, en dehors du calvaire, l'église possède une statue du saint et la fontaine attenante lui est consacrée (photo en illustration)
- Dans l'Eure :
Sous le nom de saint Langui ou saint Languis ou encore saint Egannec, il est aussi honoré :
- dans le Finistère
- Hors de Bretagne :
- à Ozenay (Saône-et-Loire), on allait toucher la statue de saint Languy pour obtenir la guérison des enfants[22].
Toponymie
Plusieurs lieux-dits bretons doivent leur origine à ce saint. Parmi eux:
- dans le Finistère :
- Pleyben
- Pleyber-Christ
- Plévin, qui s'appelait Ple-Eguin en 1368
- dans l'Orne :
- la commune de Saint-Langis-lès-Mortagne lui doit son nom.
Notes et références
- http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Sant_Diboan
- Albert Le Grand, "Vie des saints de Bretagne", édition Kerdanet
- "Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie", Diocèse de Quimper, éditeur Kerangal, Quimper, année 1924, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729760q.image.hl.r=Pleyben.f280.langFR
- Dom Lobineau, "Vie des saints de Bretagne", éditions Trevaux
- http://www.anarvorig.com/prenoms_bretons/article-428.php
- http://fr.topic-topos.com/statue-de-saint-diboan-xviesiecle-leuhan
- http://www.infobretagne.com/gouezec.htm
- http://www.viaouest.com/sa-yes-2.html
- http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=PALISSYIM29004135
- http://fr.topic-topos.com/saint-diboan-kergloff
- Notice no IA29000436, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29000436
- Abbé Mével,"Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie", Diocèse de Quimper, 1924, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729760q.image.hl.r=Pleyben.f277.langFR
- Abbé Mével, recteur de Plonévez-Porzay, "Nos vieux saints bretons. St-Diboan", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1924, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729760q/f351.image.r=Camfrout.langFR
- http://www.lavieb-aile.com/article-notre-dame-de-kergornec-a-la-forest-fouesnant-vierge-allaitante-104405882.html
- http://fr.topic-topos.com/fontaine-saint-diboan-plevin
- Paul Sébillot, "Le folklore de France", tome 2, Librairie orientale et américaine, éditeur E. Guilmotot, Paris, 1905, consultable http://www.archive.org/stream/lefolkloredefran02sbuoft#page/n7/mode/2up
- http://www.port-mort.com/ethbin.htm
- http://www.infobretagne.com/plougastel-daoulas.htm
- http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA00004991
- http://www.infobretagne.com/rosporden.htm
- Ozenay. La pierre Saint-Langui, avant d’être christianisée, était un lieu de guérison d’origine païenne.