Rolls-Royce Eagle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Rolls-Royce Eagle
Vue du moteur
Rolls-Royce Eagle VIII exposé au musée de l'aviation du Canada

Constructeur Rolls-Royce Limited
Premier vol 1915
Utilisation Airco DH.4
Vickers Vimy
Caractéristiques
Type moteur d'avion V12

Le Rolls-Royce Eagle fut le premier moteur d'avion développé par Rolls-Royce Limited. Dévoilé en 1915 pour répondre aux besoins de l'armée britannique engagée dans la Première Guerre mondiale, il servit à motoriser le bombardier Handley Page Type O ainsi qu'un certain nombre d'autres aéronefs militaires.

Contexte[modifier | modifier le code]

Lorsqu'éclata la Première Guerre mondiale, en , la Royal Aircraft Factory demanda à Rolls-Royce de concevoir un nouveau moteur d'avion de 200 chevaux refroidi par air. En dépit de réticences initiales, l'entreprise accepta le marché à la condition d'adopter un refroidissement par eau plutôt que par air, car c'était l'un des domaines d'expertise de l'entreprise[1].

Conception et développement[modifier | modifier le code]

Le développement du nouveau moteur fut conduit par Henry Royce depuis son domicile dans le Kent. Initialement basé sur le moteur de la Rolls-Royce Silver Ghost et s'inspirant également du moteur d'une Mercedes 35 HP Grand Prix que Rolls-Royce avait acquise, la puissance fut augmentée en doublant le nombre de cylindres pour les porter à douze en deux bancs et en augmentant la course à 165 millimètres, bien que l' alésage reste fixé à 115 mm. Le moteur tournant également plus vite, un réducteur d'hélice sous forme d'un train épicycloïdal fut imaginé pour maintenir la vitesse de rotation de l'hélice sous la barre des 1 100 tours par minute. Pour réduire l'inertie et améliorer les performances, la distribution abandonnait les soupapes latérales pour un système d'arbre à cames en tête, dont les boîtiers à fente latérale d'où sortent les culbuteurs sont très proches du moteur Mercedes[2].

Des moteurs Rolls-Royce Eagle à Derby en 1919.

Le l'Amirauté commanda vingt-cinq de ces nouveaux moteurs. L'Eagle fut testé au banc d'essai dans les usines Rolls-Royce de Derby en , développant 225 ch à 1 600 tr/min. Rapidement, le régime moteur fut porté à 1 800 tr/min, puis en à 2 000 tr/min, l'Eagle développant alors 300 ch. Après de plus amples essais, il est décidé d'homologuer la version en production industrielle à 225 ch au régime de 1 800 tr/min, de brèves pointes à 1 900 tr/min étant tolérées. Le moteur vola pour la première fois sur un bombardier Handley Page O/100 en , signant du même coup le tout premier vol d'un moteur d'avion signé Rolls-Royce.

L'Eagle fut amélioré au cours des années 1916 et 1917, la puissance étant progressivement portée à 360 ch en , époque à laquelle huit versions avaient été produites. Tout au long de la Première Guerre mondiale, Rolls-Royce lutta pour produire les quantités d'Eagles requises par le War Office, mais l'entreprise résista aux pressions pour en céder la licence à d'autres motoristes, craignant que la qualité faisant la renommée du moteur n'en soit compromise[3].

Après la guerre, une version Mark IX de l'Eagle fut développée à des fins civiles. La production se maintint jusqu'en 1928 et, au total, 4 681 moteurs Eagle furent construits[4].

Variantes[modifier | modifier le code]

Note: Liste tirée de Lumsden, les désignations officielles alternatives sont en italique.

Eagle I (Rolls-Royce 250 hp Mk I)
(1915), 225 ch, 104 moteurs produits.
Eagle II (Rolls-Royce 250 hp Mk II)
(1916), 250 ch, 36 construits à Derby.
Eagle III (Rolls-Royce 250 hp Mk III)
(1917-1927), 250 ch, taux de compression accru (4,9:1), pistons renforcés. 110 construits à Derby.
Eagle IV (Rolls-Royce 250 hp Mk IV)
(1916-17), 270286 ch, 36 construits à Derby.
Rolls-Royce Eagle VIII
Eagle V (Rolls-Royce 275 hp Mk I)
(1916-17), 275 ch, arbre à cames à haute levée, 100 construits à Derby.
Eagle VI (Rolls-Royce 275 hp Mk II)
(1917), 275 ch, introduction du double allumage, 300 construits à Derby.
Eagle VII (Rolls-Royce 275 hp Mk III)
(1917-18), 275 ch, 200 construits à Derby.
Eagle VIII
(1917-1922), 300 ch, modifications en profondeur, 3 302 construits à Derby.
Eagle IX
(1922-1928), 360 ch, conçu pour un usage civil, 373 construits à Derby.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Moteurs exposés[modifier | modifier le code]

Des exemplaires de moteurs Eagle sont visibles dans certains musées :

L'un des deux Eagles ayant motorisé le vol transatlantique historique d'Alcock et Brown est visible au musée des industries de Derby[5].

Spécifications (Eagle IX)[modifier | modifier le code]

Les données sont tirées de Lumsden[6].

Caractéristiques générales[modifier | modifier le code]

Type
Moteur à combustion interne 12 cylindres en V (60°) refroidi par eau, chemises rapportées
Alésage
115 mm (4,5 pouces)
Course
165 mm (6,5 pouces)
Cylindrée
20,32 l (1 239 pouces cubes)
Longueur
1 844 mm (72,6 pouces)
Largeur
1 082 mm (42,6 pouces)
Hauteur
1 178 mm (46,4 pouces)
Poids
408 kg (900 livres)

Composants[modifier | modifier le code]

Distribution
Arbre à cames en tête
Alimentation
Double carburateurs Claudel-Hobson
Refroidissement
par eau

Performance[modifier | modifier le code]

Puissance
268 kW (360 ch) à 1 800 tr/min
Puissance spécifique
13,4 kW/L (0,32 ch/pouces3)
Compression
5.22:1
Consommation
90 litres par heure (24 gallons par heure)
Rapport poids/puissance
0,66 kW/kg (0,40 ch/livre)

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rolls-Royce Eagle » (voir la liste des auteurs).
  1. Pugh 2001, p. 71.
  2. Pugh 2001, p. 72.
  3. Pugh 2001, p. 79-86.
  4. Lumsden 2003, p. 183.
  5. Derby Industrial Museum - Eagle engine « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) Consulté le 3 août 2009
  6. Lumsden 2003, p. 186.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Alec Lumsden, British piston aero-engines and their aircraft, Shrewsbury, England, Airlife, , 322 p. (ISBN 978-1-85310-294-3, OCLC 30860563)
  • (en) Peter Pugh, The Magic of a Name : The Rolls-Royce Story : The First 40 Years, Duxford, Cambridge, Icon Books, , 340 p. (ISBN 978-1-84046-151-0, OCLC 44890997)
  • (en) A.A. Rubbra, Rolls-Royce Piston Aero Engines : A Designer Remembers, Rolls-Royce Heritage Trust, coll. « Historical Series » (no 16), , 156 p. (ISBN 978-1-872922-00-3, OCLC 24378398)

Liens externes[modifier | modifier le code]