Rayon vert

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Rayon vert observé le 14 novembre 2013 à l'Observatoire de La Silla (ESO).

Le rayon vert est un photométéore rare[1] qui peut être observé au lever ou au coucher du Soleil et qui prend la forme d'un point vert visible quelques secondes au sommet de l'image de l'astre tandis qu'il se trouve en grande partie sous l'horizon. Un tel phénomène peut également être observé avec la Lune[2].

Observation

Pour observer le rayon vert, le ciel doit être clair et dégagé de poussières et de particules. La présence d’un anticyclone facilite également l’observation du phénomène grâce à une haute pression (donc une densité d’air plus importante). Enfin, la ligne d’horizon doit être lointaine, pour que les rayons solaires traversent la plus grande distance d'atmosphère possible avant d’atteindre l’observateur. Pour toutes ces raisons, le rayon vert s'observe au mieux à basse altitude, là où l'horizon est dégagé, par exemple devant un océan.

Pour prolonger le temps d'observation, on peut commencer celui-ci en étant en position assise, puis, lorsque le rayon apparaît, on se lève lentement. Pour éviter un éblouissement dû aux dernières lueurs jaunes ou rouges, ce qui peut donner l'impression de voir un faux rayon vert par contraste, il faut tourner le dos au soleil et se retourner au dernier moment[3].

Explication du phénomène

Le rayon vert est un phénomène optique atmosphérique produit par la conjonction de deux phénomènes différents. La réfraction atmosphérique étant plus ou moins intense suivant les longueurs d'onde, la partie rouge du spectre de l'astre à l'horizon est plus réfractée que la partie verte et bleue du spectre électromagnétique visible. Les rayons rouges sont alors soit cachés sous l'horizon soit très rasants au niveau du sol[4].

Dans le même temps, la diffusion de Rayleigh atténue la partie bleue du spectre visible. Seuls les rayons verts atteignent alors l'oeil de l'observateur[4].

Rayon vert artificiel

Le rayon vert sur le dais qui surplombe le Christ à 11 h 38 au printemps et à 12 h 24 à l'automne.

Certains parlent de « rayon vert » pour désigner un phénomène optique qui se produit aux équinoxes dans la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg qui projette sur la chaire une tache verte. Cet éclairage est produit par les rayons du soleil passant par une pièce d'un vitrail du triforium méridional représentant le patriarche Juda[Comment ?]. Le vitrail à l'origine de ce rayon vert date de 1875, mais les premières mentions de ce rayon vert sont très postérieures[5],[6]. Le phénomène actuellement observé remonte en fait à une réfection faite entre 1950 et 1971[7].

Dans les arts

  • Le Rayon vert, roman de Jules Verne de 1882, où l'héroïne cherche à observer ce phénomène atmosphérique. Les causes possibles qu'il avance sont cependant inexactes, le phénomène n'étant pas dû à une illusion d'optique mais à la réfraction de la lumière dans l'atmosphère.
  • Le Rayon vert, installation de Marcel Duchamp réalisée pour l'Exposition internationale du surréalisme en 1947 à la Galerie Maeght à Paris (œuvre perdue, documentée par la photographie)[8].
  • Le Rayon vert, film d'Éric Rohmer de 1986 dont la dernière scène permet précisément d'observer un tel phénomène.
  • Le Rayon vert (bande dessinée, 1987 et 2009), album de Frédéric Boilet paru aux Impressions nouvelles où le phénomène du rayon vert joue un rôle essentiel.
  • Une légende associe le rayon vert au passage du monde des vivants au monde des morts, comme illustré dans le film Pirates des caraïbes : Jusqu'au bout du monde.[réf. souhaitée] .

Notes et références

  1. Thierry Lombry, « Ciel bleu et rayon vert » (consulté le )
  2. ESO, « Rare Moon Green Flash Captured » (consulté le )
  3. Alain Cirou, « Une nuit à la belle étoile », sur Ciel et Espace, (consulté le )
  4. a et b Richard Taillet, Pascal Febvre et Loïc Villain, Dictionnaire de physique, De Boeck, coll. « De Boeck Supérieur », , 754 p., p. 468-469
  5. (en)[PDF]A. Heck, « Strasbourg green rays » dans The Multinational History of Strasbourg Astronomical Observatory, 2005, p. 256 [1]
  6. Tschaen Louis, "Rétrospective de la lumière verte équinoxiale de la cathédrale de Strasbourg (1984-2009), in Revue XYZ. N°124-3e trimestre 2010 (Pages 49 à 56).
  7. « Conclusion : c'est donc entre 1950 et 1971 que le verre d'origine en question a été enlevé et remplacé par un verre transparent. En conséquence, ce n'est que de cette période que peut dater le phénomène lumineux équinoxial tel qu'il existe de nos jours. » L. Tschaen, « Rétrospective de la lumière verte équinoxiale de la cathédrale de Strasbourg (1984-2009) », Revue XYZ, 124, 2010, p. 54
  8. Herbert Molderings, "Le bonheur même. À la recherche du 'Rayon vert' de Marcel Duchamp", Retour d'y voir, 3-4, Genève, mamco | revue, 2010, p. 9-55 ; Dominique Radrizzani, Lemancolia, Lausanne, Les Éditions Noir sur Blanc, p. 186-203

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes