Prieuré Notre-Dame et Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix

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Prieuré Notre-Dame et Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix
Chevet de l'église.
Chevet de l'église.
Présentation
Type Prieuré
Rattachement Ordre de Grandmont
Début de la construction Seconde moitié du XIIe siècle
Style dominant Architecture romane
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1938)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Coordonnées 45° 37′ 02″ nord, 0° 39′ 35″ est
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
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Prieuré Notre-Dame et Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Prieuré Notre-Dame et Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix
Géolocalisation sur la carte : France
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Prieuré Notre-Dame et Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix

Le prieuré Notre-Dame-et-Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix est un ancien monastère français de l'ordre de Grandmont situé à Saint-Estèphe, en Dordogne.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le prieuré Notre-Dame-et-Saint-Jean-Porte-Latine de Badeix se situe dans le nord du département de la Dordogne, dans le parc naturel régional Périgord-Limousin, dans le Nontronnais, sur la commune de Saint-Estèphe, trois kilomètres au nord du bourg, au lieu-dit Badeix.

Historique[modifier | modifier le code]

Vue de l'ancien prieuré.

Le prieuré a été fondé dans la seconde moitié du XIIe siècle par un donateur inconnu. L'église est dédiée à Notre-Dame et à saint Jean de la Porte-Latine, c'est-à-dire saint Jean, apôtre et évangéliste. Quatre clercs habitent la celle (l'ermitage) en 1295. Dans sa réforme de 1317, le pape Jean XXII impose à l'ordre d'ériger Grandmont en abbaye à la tête de prieurés et il regroupe les monastères jugés trop nombreux et peu rentables. Il unit ainsi le prieuré de Badeix au prieuré Notre-Dame de Ravaud, situé à Aussac, au nord d'Angoulême[1]. Quand au XVIIe siècle le prieuré de Ravaud tombe en ruines, les frères se retirent alors à Badeix, en meilleur état[1].

La mise en commende de l'ordre a entraîné le relâchement de la discipline. Cependant, Charles Frémon (1611-1689), abbé de Grandmont, introduit la constitution d'une étroite observance en 1625, mais qui est peu suivie.

En 1716, le prieur de Badeix, René-François de La Guérinière, est élu abbé général de l'ordre de Grandmont. Jean-François de Giboust de Chastelux, prieur de Badeix, meurt de neuf coups de couteau en 1752 à l'abbaye Notre-Dame de Peyrouse[1], à Saint-Saud. Le dernier prieur de Badeix est dom Gaspard-Thyrse Mathieu de La Gorce (1724-1805, entré en septembre 1745 dans l'ordre de Grandmont, docteur en théologie) à partir de 1766. Il ne réside qu'occasionnellement dans le prieuré, qui n'est plus occupé à partir de 1776. Le prieur afferme le domaine à François Villariaud. Le moulin du prieuré est affermé à Jean Peletingeas en 1785.

La celle de Badeix a été unie par lettres patentes du au siège épiscopal de Limoges[1]. Le procureur-syndic de l'abbaye a présenté un appel pour abus en .

L'ordre de Grandmont est supprimé par la commission des réguliers et uni à l'évêché de Limoges en 1781.

Le prieuré est vendu comme bien national le à Guillaume Vallade aîné. Le prieur, dom Gaspard de La Gorce, est arrêté en 1792 pour avoir refusé de prêter serment. Il n'est libéré qu'après le concordat de 1801. Nommé curé de Bessines, il meurt le à l'hospice de Limoges dans sa quatre-vingt-deuxième année.

Le prieuré est transformé en simple exploitation agricole. C'est aujourd'hui une propriété privée qui ne se visite pas, divisée en trois propriétés différentes.

Classement[modifier | modifier le code]

Les restes du prieuré ont été inscrits au titre des monuments historiques le [2].

Description[modifier | modifier le code]

Le côté oriental du prieuré avec au fond le chevet de l'église.

L'église à nef unique sert de grange mais son chœur en cul-de-four a conservé son triplet de lancettes à double voussure à claveaux, mais celles-ci sont murées. Dans l'abside, côté sud, les deux piscines caractéristiques des édifices grandmontains ont été préservées[1]. Le bâtiment a été écourté (18 mètres de long pour 6 mètres de large) au XVIIe siècle par la suppression de deux travées sur quatre[1] et la voûte s'est écroulée à la fin du XIXe siècle[3] et a été remplacée par une simple charpente plate.

La salle capitulaire dans le bâtiment oriental comporte deux colonnes à lourds chapiteaux, remarquables par l'épaisseur de leur tailloir, qui soutiennent six travées en voûtes d'arêtes, mais elle est aujourd'hui cloisonnée et l'on ne peut pas bien observer les faux arcs formerets aux murs. Au-dessus se trouve l'ancien dortoir, aujourd'hui partagé en chambres et pièces d'habitation. Dans l'une de ces chambres, une fresque polychrome dite « aux oiseaux » subsiste[1]. La salle des moines, ou cellier, est voûtée en berceau brisé et éclairée de deux fenêtres à l'est.

Les autres bâtiments ont disparu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Évelyne Bermond-Picot et Gérard Leconte, Les Abbayes et Prieurés du Périgord, Collection le Patrimoine revit, éditions GLI, 2017, (ISBN 978-2-9535284-5-9), p. 57-59.
  2. « Restes du prieuré de Badeix », notice no PA00082827, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 22 juillet 2019.
  3. Badeix (Dordogne) - celle no 32, Les ordres religieux et monastiques en Limousin du XIème au XVIIIème siècle.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marquis de Fayolle, « Excursion de la société en 1904 : Nontron, Le Bourdeix, Bussière-Badil, Puycharnaud, Bardeix, Lambertye, Montbrun, Chalus», dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1904, p. 419 (lire en ligne)
  • A. Grézillier, « Vestiges grandmontains », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Limousin, 1956, tome 86, p. 411-424
  • Docteur Grézillier, L'Architecture grandmontaine, 1963
  • Marie-Thérèse Mousnier, « La Cella de Badeix dans l'Ordre de Grandmont », Chroniques du Groupe de recherches historiques du Nontronnais (GRHIN), vol. 17,‎ , p. 3-20 (lire en ligne)
  • Gilles Bresson, Monastères de Grandmont, guide d'histoire et de visite, éditions d'Orbestier, Château-d'Olonne, 2000, p. 88-89, (ISBN 978-2-84238-029-8).
  • Martine Larigauderie-Beijeaud et André Larigauderie, « Notre-Dame de Badeix, une celle grandmontaine en danger », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2011, tome CXXXVIII, p. 185-206
  • Évelyne Bermond-Picot et Gérard Leconte, Les Abbayes et Prieurés du Périgord, Collection le Patrimoine revit, éditions GLI, 2017, (ISBN 978-2-9535284-5-9), p. 57-59

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]