Aller au contenu

Michel Colonna d'Istria

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Michel Colonna d'Istria
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Michel Marius Charles Colonna d'IstriaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
HEC Paris (jusqu'en )
Lycée Henri-IVVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Rédacteur à
Autres informations
A travaillé pour
Libération (à partir de )
Le Monde (à partir de )
Les Échos
RTL
Nice-Matin
L'ExpansionVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Michel Colonna d'Istria, né le à Toulon et mort le à Banyuls-sur-Mer[1], est un journaliste français, pionnier de la presse sur Internet.

Héritier d'une très vieille lignée noble corses, établie dans l'île dès le IXe siècle[2], Michel Colonna d'Istria est diplômé de HEC en 1979 — après avoir fait sa classe préparatoire au Lycée Henri IV Paris — et de la fondation Journaliste demain, et passe un an dans une université de Caroline du Nord.

Élève officier de marine, il collabore à Cols Bleus, revue de la Marine nationale française. Il travaille ensuite pour RTL, L'Expansion, Nice-Matin, entre autres, et au début des années 1980, pour la presse informatique (Tertiel, Temps Micro). En 1985, il entre aux Échos, où il est chargé de l'informatique et des télécommunications, puis crée la rubrique "Médias".

Un précurseur de la presse électronique

[modifier | modifier le code]

Il passe en 1987 au Monde, à la rubrique "Communication" jusqu'en 1994. Il crée et dirige le service Multimédia, qui s'occupe de la télématique et des CD Rom, puis du site Web du Monde, lancé fin 1995. Début 1999, il devient directeur général adjoint d'une nouvelle filiale, Le Monde interactif, créée par Le Monde en partenariat avec le groupe Lagardère. Michel Colonna d'Istria est aussi conseiller technique à la commission des nouvelles technologies de la Fédération nationale de la presse française (FNPF).

En , Michel Colonna d'Istria part à Libération diriger les éditions électroniques du quotidien, où il succède à Frédéric Filloux, devenu directeur de la rédaction. Puis, en , il rejoint la filiale interactive de Prisma presse.

« Il quitte vite l'une et l'autre, en raison de différends stratégiques (…). À côté de son activité de consultant, Michel Colonna d'Istria participe ensuite activement au Groupement des éditeurs de services en ligne (Geste), dont il était vice-président) où il jouit d'une véritable aura professionnelle et humaine. Il y a un an, il avait été élu, à titre personnel et en "qualité de personne qualifiée", au conseil d'orientation de l'association Forum des droits sur l'internet, chargée de proposer règles et solutions sur le Net. C'est à lui que les journalistes doivent la reconnaissance de leurs droits d'auteur sur Internet. Simultanément, après avoir milité à la CFDT et présidé une association s'occupant d'enfants en difficulté, Michel Colonna d'Istria s'intéresse, à travers une association de parents d'élèves, aux études de ses trois enfants dont il a toujours été très proche, se bat pour défendre un centre de soins pour jeunes drogués… »[2].

Michel Colonna d'Istria a très tôt négocié au sein du journal Le Monde un accord prévoyant le versement d'un pourcentage du chiffre d'affaires annuel (et non pas seulement des bénéfices) réparti entre les journalistes du quotidien au titre de leur droit d'auteur. La reprise des articles sur supports électroniques n'étant pas prévue dans les contrats de travail[3].

« Michel Colonna d'Istria restera dans l'esprit de ses confrères comme l'un des précurseurs de la presse électronique. Convaincu bien avant l'explosion de l'Internet que l'avenir de la presse écrite passerait par le Web »[4].

Il est décoré de l'ordre national du Mérite en .

En vacances familiales dans les Pyrénées-Orientales, Michel Colonna d'Istria se noie à la suite d'une crise cardiaque lors d'une baignade, à 44 ans. Il était marié et père de trois enfants.

Prix Michel Colonna d'Istria

[modifier | modifier le code]

En hommage au journaliste, le Groupement des éditeurs de services en ligne a créé en 2004 le prix Michel Colonna d'Istria récompensant « un projet éditorial sur support électronique », « respectant les valeurs qu'il a défendues durant toute sa vie », « la liberté d'informer, l'indépendance éditoriale, la solidarité sociale, la défense de la langue française ».

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Mort de Michel Colonna d'Istria, Le Monde du 15 août 2002, Yves-Marie Labé
  3. Le casse-tête des droits d’auteur en ligne, Courrier de l'Unesco, 1999-01, par Ethirajan Anbarasan : « Le journal reverse un certain pourcentage des revenus annuels générés par ses éditions en ligne et sur CD-Rom à tous ses journalistes, sur une base égalitaire, que leurs articles aient ou non été publiés sur ces supports et quelle que soit la fréquence de leurs éventuelles reprises. Selon Michel Colonna d’Istria, responsable des services multimédia du Monde, "cette entente est la première du genre, en France tout au moins, et fonctionne à la satisfaction générale". »
  4. Michel Colonna d'Istria est mort, Libération du 14 août 2002