Massacre de Jableh

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Massacre de Jableh
Image illustrative de l’article Massacre de Jableh
Dégât dans l'une des chambres de la maison

Date
Lieu district de Jablé, province de Babylone (Drapeau de l'Irak Irak)
Victimes Civils sunnites
Morts 20 morts dont 12 enfants
Survivants Aucun survivant
Auteurs Forces armées irakiennes

Le massacre de Jableh est un massacre commis le par les forces armées irakiennes contre des civils sunnites dans la province de Babylone en Irak.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , les services de renseignement irakien reçoivent des informations concernant une habitation où plusieurs personnes seraient recherchée par le gouvernement irakien pour des accusations de terrorisme. Très rapidement les services de renseignement avec des supplétifs des forces spéciales organise une opération.

La demeure est très rapidement encerclée, les forces irakiennes lance un assaut contre la résidence, l'armée attaque grâce à des RPG-7 et des armes lourdes. Les forces spéciales entre dans le domicile et aperçoivent le corps sans vie du suspect, Rahim, et de plusieurs autres hommes et femmes, dont plus de 12 enfants dont le plus jeune été âgée de quinze jours[1].

Enquête[modifier | modifier le code]

Le gouvernement a publié une première déclaration officiel le jour même, selon le gouvernement, des informations issus des services de renseignement indiquerait que deux personnes recherchées par le gouvernement irakien pour des faits de terrorisme logerais dans le village de Rachayed, dans le district de Jableh dans la province de Babylone dans la maison d'un trafiquant de drogue nommé Rahim Al-Ghurairi[2].

Les forces spéciales auraient organisée une opération pour interpeller les suspects quand tout un coup, l'un des suspects, Rahim Al-Ghurairi, a tiré sur les forces armées irakiennes, blessant un membre des forces spéciales. L'armée et le suspect ont échangée des tirs pendants plus de 4 heures avant que le tireur soit neutraliser. C'est en entrant dans le domicile qu'ils ont fait la découverte de nombreux corps, dont plusieurs femmes et enfants[2].

Doute sur la version officielle[modifier | modifier le code]

Cependant, dans la même journée des déclarations de la sœur de Rahim Al-Ghurairi à la presse, réfutant totalement la version gouvernementale viennent secouer les journaux.

La sœur de Rahim Al-Ghurairi a déclaré que son frère n'était pas un trafiquant de drogue, mais qu'il vivait plutôt dans une maison en terre délabrée avec des membres de sa famille, mais qu'il était en conflit avec son beau-frère, un capitaine de l'armée nommé Shehab, qui a pu user de son influence et de son autorité militaire pour préparer un complot qui lui permettrait de piller la maison de Rahim.

Tous les membres de sa famille ont été tués par arme moyenne et des obus, décrédibilisant totalement la version du journal Al-Arabiyah qui ont déclaré que Rahim n'a pas été tué lors de l'affrontement avec les forces de l'ordre, mais qu'il a exécuté tous les membres de sa famille avant de se suicider.

Selon plusieurs témoignages, les membres des forces de sécurité, afin de couvrir le crime, ont tiré sur tous les morts, notamment dans la tête, puis ont frappé Rahim d'un coup sous la mâchoire, pour tenter de faire croire qu'il s'est suicider[2].

Commission d'enquête[modifier | modifier le code]

Après la propagation de cette nouvelle, le ministre de l'Intérieur, Othman Al-Ghanimi, s'est rendu sur les lieux du crime et a limogé le directeur du renseignement et de la police de Babylone, et a poursuivi avec une commission d'enquête spécialisée pour superviser le processus d'enquête. Grâce à une analyse préliminaire, ce comité a précisé que Rahim n'est pas un trafiquant de drogue, et que sa dispute avec le capitaine Shehab a commencé après que Rahim l'a empêché de voir sa sœur.

L'expert juridique Muhammad Juma confirme que la force est venue de Bagdad à Jableh et qu'elle a traversé plusieurs points de contrôle et de sécurité, sans qu'on lui pose une seule question, ce qui indique soit que l'officier Shehab maîtrisait la falsification d'autorisation et contrôlait soigneusement son plan, soit cela indique une grande négligence de la part de les officiers responsables des postes de sécurité. C'est ce qui a permis l'entrée d'un détachement militaire en provenance d'un gouvernorat vers un autre, ce qui souvent n'arrive pratiquement jamais.

Si Rahim était un trafiquant de drogue, et qu'il avait un mandat d'arrêt délivré par le Conseil judiciaire, elle aurait affecté le secteur de sécurité de Babylone pour mettre en œuvre le mémorandum, ou du moins, une coordination entre le commandement des opérations et le commandement de la police de Babylone pour l'informer. Même le gouverneur de Babylone, la plus haute autorité de la province, n'était pas courant de l'affaire et qu'il a été informé que via les réseaux sociaux.

Muhammed Juma insiste sur la nécessité de tenir pour coupable les responsables de la sécurité de Babylone qui ont autorisé cette infraction expliquant qu'il n'est pas légal d'utiliser la force contre un accusé sans connaître le crime qui lui est attribué, ou d'autoriser un raid contre un domicile où sont présents des civils innocents. Cela prouve que l'intention du capitaine Shehab était de tuer et qu'il a exploité son grade militaire. Il est considéré comme un instigateur et un complice du crime, et qu'il doit être jugé pour meurtre prémédité.

L'officier Shehab, le principal suspect de l'affaire est actuellement en cavale et les forces de sécurité le recherchent toujours.

Condamnation[modifier | modifier le code]

Le Conseil judiciaire suprême a annoncé que le tribunal d'enquête de Hilla avait ratifié les aveux de 13 accusés pour avoir tué toute une famille dans la région d'Al-Rasheed, dans le gouvernorat de Babil.

Dans un communiqué, le centre des médias du conseil irakien a déclaré que le juge d'instruction a confirmé les déclarations de treize accusés, dont neuf officiers et trois associés, en plus de l'informateur qui a donné des informations erronées

La déclaration expliquait : « Grâce aux enquêtes qui ont eu lieu, il a été constaté que la cause de l'accident était basée sur des fausses informations donnée par un informateur car il a donné des informations erronées aux services de sécurité, affirmant la présence de terroristes recherchés conformément à l'article (4/1 de la loi antiterroriste n° (13) de 2005 au domicile de la victime pour faire perquisitionner son domicile par les services de sécurité.

Il a souligné : « Il y a quatre mandats d'arrêt émis contre d'autres prévenus, et l'enquête est en cours conformément à l'article 406/1/g du Code pénal n° 111 de 1969 et aux termes des Statuts de participation (47, 48 et 49) de celui-ci », notant que « les enquêtes préliminaires indiquent que l'incident est criminel »[3].

Neuf officiers et trois agents des forces de sécurité sont visés à ce stade par l'enquête sur ce drame. Les 13 hommes ont été entendus par un juge d'instruction, selon un communiqué du Conseil suprême de la magistrature[4].

Le chef de la police de la province de Babil ainsi que les directeurs des services de renseignement de Babil et Jableh ont été limogés et soumis à une enquête immédiate. Le premier ministre irakien s'est rendu au lieu du drame et à vivement condamnée ce crime[5].

Le 20 janvier 2022, le tribunal d'Al-Hilla affiliés au gouvernorat de Babel a décidé de renvoyer les auteurs du massacre de Jableh devant le tribunal pénal de Babel en vue d'une condamnation[6].

Réaction[modifier | modifier le code]

L'observatoire des droits de l'homme a expliqué son choc complet dans un communiqué publié sur leur site internet :

« Les premières données indiquent que les forces de sécurité ont perpétré un horrible massacre à l'aide de grenades propulsées par fusée (RPG) et d'armes à feu lourdes sans aucune proportionnalité dans un conflit familial sans dimension sécuritaire contrairement au premier récit officiel qui liait l'incident à la confrontation au terrorisme.

Ce crime appelle a une enquête immédiate et indépendante pour connaître les détails de ce qui s'est passé et identifier les auteurs puis les traduire en justice. »[7].

Cet horrible massacre a très fortement choqué la population irakienne, en particulier la population sunnite. Ce massacre a aussi été vivement condamné par la presse locale et régionale.

L'écrivain Omar Al-Qaysi a très lourdement critiqué le système Irakien défaillant dans un long pamphlet publié sur son site web.

« Veuillez de répondre aux questions suivantes :

Quelles lois me protègent des luttes (intestine) de ceux qui ont le pouvoir de faire appliquer les lois ?

Qui protège les citoyens de la tyrannie et des abus des éléments de l'appareil sécuritaire capables de punir le citoyen pour des raisons personnelles ?

Qui me rend moi-même, ma famille et ma maison à l'abri des caprices, des chantages, des excès des personnes concernées ? »[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]