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Martine Groult

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Martine Groult
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (76 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Directeur de thèse

Martine Groult, née le à Paris est une philosophe française, chercheuse au CNRS pour des recherches sur Jean d'Alembert et l'Encyclopédie des Lumières.

Famille

Elle se marie en 1971 et divorce en 1981. Elle a un fils né en 1977, Benjamin Trampoglieri, ainsi qu'un petit-fils, Arthur, né en 2012.

Activité professionnelle

Spécialiste de d'Alembert et de l’Encyclopédie, ses recherches au CNRS se focalisent sur les rapports entre la philosophie et la science dans l'Encyclopédie. Elle pointe dans le Système figuré des connaissances humaines qui ordonne le savoir à partir de l'entendement humain la pluralité de la métaphysique. Puis elle travaille sur la transversalité entre les dictionnaires de l'Encyclopédie méthodique de Charles Joseph Panckoucke à partir du vocabulaire scientifique.

Elle organise la célébration internationale du 250e anniversaire de l'Encyclopédie en à l'ENS Lyon où elle est membre du Conseil Scientifique (2000-2003). Rédactrice en chef de la revue Dix-Huitième Siècle (ISECS[1] / SIEDS[2]) de 2001à 2009, elle dirige au Centre Jean Pépin[3] du CNRS l'Atelier thématique sur "Les Encyclopédies" (2007-2009) puis l' "Atelier Panckoucke Encyclopédie méthodique" (APEM[4]) depuis 2011.

Responsable d'une Convention Internationale entre le CNRS et l'Université de Chicago (Encyclopédie and Cyclopaedia system) elle organise avec Robert Morrissey[5] un séminaire sur l'Encyclopédie (2006-2009). Elle est membre actif du réseau américain coordonné par ARTFL[6] (American and French Research on the Treasury of the French Language) : "The Digital Encyclopédie - Knowledge Production, Technology and Cultural Change ". Elle participe à la mise en ligne (en libre accès depuis ) des 28 volumes de l'Encyclopédie[7]. Depuis 2016, elle collabore aux travaux de préparation pour la mise en ligne sur le site ARTFL des dictionnaires scientifiques de l'Encyclopédie méthodique de Charles Joseph Panckoucke.

En 2012, elle est nommée, en tant que chercheuse sénior, membre actif de la Chaire UNESCO de philosophie au Canada par Josiane Boulad-Ayoub avec qui elle collabore à la collection "La vision nouvelle de la société dans l'Encyclopédie méthodique" aux Presses de l'Université de Laval[8].

Début des recherches avec Jacques Roger (1980-1990)

C'est aux côtés de ce grand historien des sciences qu'elle apprend la pratique de la recherche scientifique dans les sciences humaines.

Au sein du Groupe de recherches coordonnées sur l’Histoire du Vocabulaire Scientifique (GRECO No 16 du CNRS, 1981-1990)[9] elle commence une coopération scientifique avec ARTFL[10] aux côtés de Jacques Roger et de Bernard Quémada (Institut National de la Langue Française, INALF puis ATILF), pour la mise en ligne des 28 volumes de l’Encyclopédie. L'objectif du GRECO No 16 consiste dans la publication d'un Dictionnaire historique du Vocabulaire scientifique. Elle publie sous la direction de Jacques Roger 9 numéros des fascicules "Documents pour l'Histoire du Vocabulaire Scientifique[11]" (CNRS/INALF) de 1980 à 1990, destinés à préparer les articles du Dictionnaire Historique du Vocabulaire Scientifique qu'elle co-dirige avec lui aux PUF. Le décès de Jacques Roger en 1990 mettra fin à cette recherche fondamentale.

Dans l’histoire du vocabulaire scientifique, ce n’est pas le mot qui est intéressant, mais son mouvement, mouvement dans son époque et dans sa science d'appartenance. L’important est moins ce veulent dire les mots que ce qu’ils font. Dans leur mouvement, ils élaborent une construction qui conduit à dévoiler le jeu des idées. Ce cheminement des mots aux idées et aux principes, souligné par Jacques Roger, Martine Groult l'a retrouvé dans l’entreprise de Panckoucke.

L'Encyclopédie et d'Alembert

Après ses recherches sur l'histoire du vocabulaire scientifique avec Jacques Roger, elle se focalise sur l'enjeu de la classification du savoir dans l'histoire de la philosophie et plus particulièrement sur le changement de perspective opéré par l'Encyclopédie des Lumières. Elle publie son premier ouvrage D'Alembert et la mécanique de la vérité dans l'Encyclopédie en 1999. Le livre est assorti d'une édition critique du Discours préliminaire[12] de d'Alembert qui ouvre l'Encyclopédie en .

C'est à d'Alembert qu'elle consacre toutes ses recherches. Si c'est avec Diderot qu'il dirige l'Encyclopédie, il est l'auteur qui va mettre en rapport la science et la philosophie. Dans le Discours préliminaire, d'Alembert utilise l'histoire et écrit la première histoire de la science. Il expose les liaisons entre les principes scientifiques, et non la chronologie des découvertes. À partir des liaisons entre les principes il construit la classification des sciences et en déduit, alors cartésien du point de vue philosophique, une méthode pour comprendre. Martine Groult a exposé la Philosophie de la Science pour d'Alembert qui consiste dans la voie des principes ou cheminement par l'entendement du "génie inventeur" vers la découverte d'un nouveau principe de la Science.

Elle publie en 2018 une édition critique des Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie[13]. Il s'agit de la première publication intégrale depuis leur parution au XVIIIe siècle. Ces 5 tomes rédigés par d'Alembert n'avaient jamais été réédités. Ils sont écrits tout d'abord en pleine crise de l'Encyclopédie (le tome 1 date de 1753) puis pendant les années d'interdiction de publication. Pendant ces années de 1759 à 1765 et 1767, d'Alembert parle sans cesse de l'Encyclopédie en publiant les textes de l'Encyclopédie dans ses Mélanges.

Elle souligne également la pluralité de la métaphysique comme le fait de d'Alembert et non de Diderot. Dans le Système figuré du Prospectus[14] du , Diderot pose dans la classification des connaissances une métaphysique générale ou ontologie. Les critiques du Journal de Trévoux vont entraîner une modification du Système figuré avec d'une part la Métaphysique générale en première discipline et, d'autre part, une nouvelle Métaphysique des corps ou physique générale qui ne peut être que du fait de d'Alembert. Elle pointe ainsi dans le Système figuré ou classification des connaissances de l’Encyclopédie la séparation de la métaphysique en deux métaphysiques lesquelles constituent un changement considérable dans la philosophie par les Lumières. Elle publie en 2013 un article sur "Les métaphysiques dans l'Encyclopédie" dans la Revue Philosophique de la France et de l'Etranger[15].

L’Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke

Elle publie les Prospectus et Mémoires[16]de Panckoucke. De même que Diderot avait publié un Prospectus pour ouvrir la souscription aux volumes de l'Encyclopédie, Panckoucke publie un puis deux Prospectus pour ouvrir la souscription aux dictionnaires scientifiques de l'Encyclopédie méthodique.

L'Atelier Panckoucke Encyclopédie méthodique (APEM) étudie la transversalité entre les 42 dictionnaires de l'Encyclopédie méthodique (212 volumes 1782-1832) organisés par Panckoucke comme une nouvelle édition de l'Encyclopédie, plus complète, qui sépare les disciplines et organise une encyclopédie par matières à partir des mots du vocabulaire des sciences. De nombreux chercheurs participent à cet Atelier dont Philippe de La Cotardière, membre de famille Panckoucke. Un ouvrage qui rassemble une partie des travaux de l'Atelier est publié aux éditions Classiques Garnier : "Panckoucke et l'Encyclopédie méthodique. Ordre de matières et transversalité", no 385, collection Rencontres, 2019 (ISBN 978-2-406-07472-4).

Publications partelles

Notes et références

Liens externes