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Margarete Buber-Neumann

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Margarete Buber-Neumann
Nom de naissance Margarete Thüring
Naissance
Potsdam (Empire allemand)
Décès (à 88 ans)
Francfort (RFA)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Allemand
Genres

Œuvres principales

  • Prisonnière de Staline et d'Hitler, déportée en Sibérie
  • Prisonnière de Staline et d'Hitler, déportée à Ravensbrück

Margarete Buber-Neumann est une écrivaine et journaliste allemande, née le à Potsdam et morte le à Francfort.

Militante communiste, elle survécut aux camps du Goulag en Union soviétique et aux camps de concentration nazis en Allemagne et témoigna de son expérience au sein de son œuvre.

Biographie

Dans les années 1920, Margarete Thüring adhère au Parti communiste d'Allemagne. Elle épouse Rafael Buber, fils du philosophe Martin Buber et communiste. Elle devient en 1928 employée d'Inprecor[1]. Le couple Buber a deux filles, puis divorce en 1929. Elle vit ensuite avec Heinz Neumann, l'un des leaders du Parti communiste allemand[2]. En 1932, Heinz Neumann s'oppose à Staline sur la stratégie à suivre vis-à-vis du parti nazi et est mis à l'écart. Le couple est toutefois envoyé en Espagne par le Komintern. Avec l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir, ils doivent se réfugier à Moscou, où ils arrivent en 1935. En , Heinz Neumann est victime des Grandes Purges staliniennes, fait prisonnier puis fusillé. Margarete Buber-Neumann est mise dans l'ignorance et arrêtée en par le NKVD.

Lors d'un simulacre de procès, elle est accusée d'activités contre-révolutionnaires, condamnée à cinq années d'emprisonnement dans un camp de travail et déportée à Karlag, goulag de Karaganda, au Kazakhstan, où elle passe deux années dans des conditions atroces. En 1940, lorsque Staline livre à l'Allemagne nazie les communistes allemands réfugiés en Union soviétique, en application du pacte germano-soviétique, Margarete Buber-Neumann est extradée, après deux années de goulag. Elle est remise à la Gestapo sur le pont de Brest-Litovsk[3],[4],[5] et internée au camp de concentration de Ravensbrück. Elle y passe cinq ans. Elle s'y lie d'amitié avec l'ethnologue française Germaine Tillion. C'est aussi à Ravensbrück qu'elle se lie d'amitié avec la journaliste, écrivaine et résistante tchèque Milena Jesenská, qui meurt d'épuisement en 1944 et dont elle écrira la biographie. « Je remercie le sort, écrit-elle, de m’avoir conduite à Ravensbrück car j’y ai rencontré Milena[6]. » Buber-Neumann est également la secrétaire de Johanna Langefeld.

En , confrontée à l'avancée de l'Armée rouge, la direction du camp libère un grand nombre de détenues. Margarete Buber-Neumann entreprend un périple à pied, à travers l'Allemagne, pour éviter l'armée soviétique, et rejoint sa famille à Thierstein en Bavière.

En 1949, elle témoigne lors du procès Kravchenko et son récit, qui établit un parallèle entre camps soviétiques et camps nazis, représente l'un des temps forts du procès, car, pour la première fois, un témoin rescapé d'un camp de déportés politiques soviétique portait un témoignage direct. La défense de la revue communiste Les Lettres françaises tentera de discréditer son témoignage en présentant son mari, Heinz Neumann, militant antifasciste et ancien de la guerre d’Espagne, comme pro-hitlérien. Par la suite, entre la première instance et l’appel, une intense campagne est menée à l’échelle internationale contre son témoignage[7].

Elle est membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne en 1975.

Elle est enterrée au cimetière principal de Francfort.

« Margarete Buber-Neumann nous apparaît comme le témoin exemplaire du mal qui a dominé la vie politique de l'Europe, le totalitarisme […] On sort de la lecture de ses livres un peu plus confiant dans les ressources de l'espèce humaine. »

— Tzvetan Todorov

Œuvres traduites en français

Bibliographie

Honneurs

Notes et références

  1. Revue correspondante en français : Inprecor.
  2. (en) Arthur Koestler, The invisible writing, Londres, Hutchinson of London, 1979, p. 255.
  3. De Nuremberg à Nuremberg, 1re partie.
  4. (en) Books : One who survived, TIME Magazine (15 janvier 1951) (abonnés seulement).
  5. (de) Hermann Weber, Hotel Lux - Die deutsche kommunistische Emigration in Moskau [PDF], Fondation Konrad Adenauer, no 443 (octobre 2006), p. 60. Consulté le 12 novembre 2011.
  6. Cité par Pierre Mertens, Le don d'avoir été vivant, p. 101 (Extrait Google Livres). Également cité par C. Bard, op. cit.
  7. Liora Israël, Un procès du Goulag au temps du Goulag ? L'affaire Kravchenko (1949), Critique internationale, 2007/3 (no 36), p. 85 à 101.

Liens externes