Manuscrit

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Manuscrit médiéval en latin de la Physique d'Aristote.

Un manuscrit (du latin manu scriptum) est, littéralement, un texte « écrit à la main », sur un support souple, que ce soit par son auteur (« manuscrit autographe ») ou par un copiste, avant ou après l'invention de l'imprimerie. Le terme s'applique à différents supports (papyrus, parchemin ou papier) mais ne s'emploie pas pour des supports rigides, comme les tablettes de cire ou les inscriptions épigraphiques ou rupestres. Avant la mise au point de l'imprimerie, au milieu du XVe siècle, tous les livres étaient des manuscrits.

Par extension, le terme désigne aujourd'hui le brouillon d'un texte original soumis à un éditeur en vue de sa publication.

On désigne parfois ces manuscrits comme des « tapuscrits » quand il s'agit de documents tapés à l'aide d'une machine à écrire ou d'un ordinateur avec un logiciel de traitement de texte.

Cote d'un manuscrit

Les manuscrits conservés en bibliothèque sont identifiés par une cote, généralement précédée de l'abréviation ms (singulier) ou mss (pluriel). La cote est composée du nom du lieu de conservation, suivi de celui de l'institution qui conserve le document, du fonds où il est conservé quand il y a lieu (fonds français, latin, etc.), et du numéro d'inventaire du manuscrit, qui peut être simple (100) ou complexe (fol-lat-32).

On repère la cote des manuscrits dans les catalogues de leurs lieux de conservation (par exemple : Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France).

La Bibliothèque nationale de France comporte un département des manuscrits, divisé en deux sections: manuscrits occidentaux et orientaux.

Histoire

Production des manuscrits médiévaux[1].

La rédaction d'un manuscrit est confiée à une personne spécialisée, le scribe. Cette fonction était hautement considérée dans l'Égypte antique et les royaumes de Mésopotamie.

Dans les pays européens, la copie des manuscrits est restée une activité hautement spécialisée jusqu'à l'invention de l'imprimerie. Elle a longtemps été la spécialité des monastères. Certains ordres religieux affectaient à cette fin une salle appelée scriptorium, où travaillaient divers spécialistes. Outre les copistes, il fallait en effet un préparateur de copie, qui traçaie les lignes sur le parchemin, un artiste qui dessinait et peignait les lettres initiales (rubricator), un correcteur d'épreuve, etc.

La production de manuscrits connaît une croissance de 311% au VIIIe siècle, de 362% au IXe siècle et, après un fléchissement aux deux siècles suivants, une augmentation de 263% au XIIe siècle et cette croissance continue aux siècles suivants (voir graphique ci-contre). La France, qui a produit 15 920 manuscrits durant le VIIIe siècle, en produit 74 190 au IXe siècle. Cette augmentation est liée à la croissance économique[2].

Dans le monde musulman, la tradition manuscrite s'est maintenue bien au delà du XVe siècle, en raison de l'interdiction de l'imprimerie par le sultan Bajazed II en 1485, et qui restera en vigueur jusqu'au début du XIXe siècle[3][3].

Notes et références

  1. Eltjo Buringh et Jan Luiten van Zanden, « Charting the “Rise of the West”: Manuscripts and Printed Books in Europe, A Long-Term Perspective from the Sixth through Eighteenth Centuries », The Journal of Economic History, Vol. 69, No. 2 (2009), p. 409–445 (416, table 1).
  2. Baez 2013, p. 438
  3. a et b Toby Huff, Intellectual Curiosity and the Scientific Revolution. A Global Perspective, Cambridge University Press, 2011, p. 306.

Bibliographie

  • (es) Fernando Báez, Los primeros libros de la humanidad, Madrid, Forcola, , 621 p. (ISBN 9788415174752)
  • Paul Géhin (dir.), Lire le manuscrit médiéval : observer et décrire, Paris, Armand Colin, 2005.
  • Jacques Dalarun (dir.), Le Moyen Âge en lumière, Paris, Fayard, 2002.

Annexes

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Articles connexes

Dans la littérature

Liens externes