Langage inclusif en français

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Le langage inclusif en français est un ensemble de moyens linguistiques visant à assurer une égalité de genres dans la langue française, en la démasculinisant et en évitant les expressions renforçant les stéréotypes de genre, soit par le dédoublement des marques de genre, soit en les neutralisant (généralement grâce à une forme indifférenciée). Les débats à son propos commencent dans les années 1970-80 et son intégration est variable dans la francophonie.

Parmi les possibilités du français inclusif, l'utilisation du point médian dans les doubles flexions abrégées est l'objet de critiques principalement par des groupes conservateurs et par certains collectifs de personnes en situation de handicap en raison des difficultés que cette graphie apporte à des personnes dyslexiques, ou à des personnes aveugles ou malvoyantes, dépendantes de logiciels d'aide à la lecture ou de synthèse vocale qui ne sont pas encore programmés pour lire une telle écriture.

Définition

« Le langage non sexiste utilise différentes techniques, graphiques et syntaxiques, pour « assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes »[1] et lutter contre le sexisme et les inégalités de genre. Il s’agit donc de rendre visibles des femmes et des personnes non binaires, à l’oral ou à l’écrit, en s’opposant à l’idée que le masculin et les hommes représenteraient l’universel. Les termes langage non discriminant, épicène, égalitaire, inclusif, dégenré, non sexiste, démasculinisé, etc. renvoient au même enjeu : bannir l’emploi d’un langage qui reproduit les rapports de genre. »[2]

Alpheratz, linguiste, définit le langage inclusif comme « l'ensemble de variations du français standard fondées sur le genre et comme variété en usage dans plusieurs groupes sociaux ayant pour point commun une conscience et/ou une politique de genre »[3][4],[5],[6],[7]. C'est ainsi une variation diaéthique[8],[5] relevant « de la conscience de genre, d'identité, d'égalité et de la performativité de la langue » [5], « conscience d'effectuer un acte politique motivé par une conscience de genre et par le souci du respect des représentations symboliques et des catégories sociales minorisées »[9],[4]. Ces variations tendent à proposer ou constituer un genre grammatical neutre[10],[5],[9],[8],[7],[6].

Sont observés « deux types de métastratégies qui poursuivent un objectif en apparence contraire, la visibilisation de la dualité des genres et la neutralisation des marques genrées ; dans les deux cas, la stratégie peut en principe avoir une étendue locale (c’est-à-dire sans porter atteinte au système du français) ou globale. Dans ce dernier cas, une refonte complète du système de genre serait nécessaire, qui générerait très certainement de vives oppositions conscientes et cognitives. »[11].

En France, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes[12] propose en 2016 dix recommandations pour un langage égalitaire[13].

Études linguistiques

Éliane Viennot contredit la thèse de l'Académie française selon laquelle l'écriture inclusive serait un « péril mortel »[14] : selon elle, la langue française comporte tous les outils pour respecter les différences de sexe, et n'est pas inégalitaire de nature. Elle affirme qu'à l'époque de la Renaissance elle était beaucoup moins inégalitaire qu'aujourd'hui. Si elle l'est devenue, c'est selon É. Viennot une conséquence de la lutte masculine contre l'égalité des sexes sur les règles de grammaire enseignées quand l'école est devenue obligatoire[15].

Attitudes envers le langage inclusif

Les linguistes Daniel Elmiger et Verena Tulger remarquent que les espaces francophones et italophones en contact avec d'autres langues (Québec, Trentin-Haut-Adige) sont plus sensibles à la féminisation de la langue[16]. De même Julia Tibblin observe que « les personnes habitant dans une aire linguistique francophone autre que la France ont des attitudes plus positives que les Français-es envers le langage inclusif. »[17].

Elle constate aussi que « les femmes ont des attitudes plus positives envers le langage inclusif que les hommes » et observe « une corrélation positive entre les attitudes d’une personne envers l’égalité des genres et ses attitudes à l’égard du langage inclusif »[17].

Cognition et compréhension

Les psycholinguistes Pascal Gygax et Noelia Gesto ont étudié la lisibilité de textes féminisés chez une population valide et ont démontré que la lecture est ralentie uniquement à la première occurrence et ne pose pas de problèmes de compréhension[18],[19]. L'étude s'est déroulée de la façon suivante : ont été données « à lire à 40 étudiantes et étudiants cinq descriptions de différentes professions. Pour chacune de ces professions, quatre descriptions différentes ont été rédigées : une version avec la profession au masculin, une avec la profession au féminin et deux versions avec la profession sous formes épicènes. La vitesse de lecture des descriptions de professions sous une forme épicène ou féminine, même si celle-ci était plus lente à la première occurrence du nom de métier, retrouvait son rythme normal, ceci dès la deuxième occurrence, indiquant un effet d’habituation. Les résultats indiquent par ailleurs que la féminisation des noms de métiers ne joue pas de rôle quant à la valorisation ou la dévalorisation de ces métiers »[19].

De même, Julia Tibblin, dans son étude sur l'évaluation des textes en français inclusif, rapporte que « le texte rédigé en langage inclusif est moins bien évalué, mais semble être aussi bien compris que le même texte au masculin générique. Des analyses supplémentaires montrent une corrélation positive entre les attitudes envers le langage inclusif et l’évaluation du texte, mais seulement lorsque le texte est écrit avec ce type de rédaction. »[17].

Recommandations

Belgique

Fin , un projet de décret « relatif au renforcement de la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre et aux bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre, dans le cadre des communications officielles ou formelles » est approuvé à l'unanimité par la commission Droit des femmes du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles[20]. Ce décret concerne l'ensemble des communications orales et les documents écrits émanant des instances de la Fédération (gouvernement, Parlement…), des communes, des provinces et des institutions subventionnées ou reconnues par la Communauté française. Différents principes sont définis[21] :

  • les noms de métier, fonction, grade ou titre doivent être formulés au féminin lorsqu'ils concernent une ou plusieurs femmes ;
  • pour des ensembles mixtes, les formules doubles, épicènes ou passives sont à privilégier ;
  • la forme générique masculine et les pronoms masculins peuvent être utilisés pour désigner des ensembles mixtes à condition que ce caractère mixte soit clairement préétabli ;
  • l'usage du point médian est limité au contexte écrit où l’espace manque.

France

Recommandations gouvernementales

En 1984 le gouvernement français diffuse une circulaire en faveur de « la féminisation des titres et fonctions et, d’une manière générale, le vocabulaire concernant les activités des femmes » [22]et crée une « commission de terminologie chargée d'étudier la féminisation des titres et des fonctions, et d'une manière générale, le vocabulaire concernant les activités des femmes »[23],[22], commission présidée par Benoîte Groult[24]. Deux circulaires du Premier ministre se prononcent en sa faveur : le [25] et le [26].

L'article 1er de la loi no 2008-496 du sur la discrimination[27] et les guides pratiques diffusés par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes[28],[29] ainsi que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT[30] recommandent d'adopter un langage non sexiste[31],[32].

Le sous l'impulsion de Roselyne Bachelot, les termes et expressions « mademoiselle », « nom de jeune fille », « nom patronymique », « nom d'épouse » et « nom d'époux » sont supprimés des formulaires et correspondances administratifs français, par la circulaire no 5575[33]. Les défenseurs de ces termes arguaient qu'il était utile à l'administration pour savoir si le nom qui suivait était susceptible de changer. En France, chacun des époux peut user du nom de l'autre[34]. Cependant l'évolution moderne du droit des familles (divorces, mariage homosexuel et, depuis la loi du , la possibilité de transmettre aux enfants, le nom du père, de la mère ou des deux noms accolés[34]) a largement affaibli cet argument.

En , le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publie un Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe[29],[35]. Ce guide détaille dix recommandations qui invitent à promouvoir un langage reflétant le principe d’égalité entre les femmes et les hommes[36]. Pour l’écrit, il propose notamment la pratique double genrée à l’aide du point (par exemple : « les sénateur.rice.s »). La possibilité d’utiliser le point médian comme alternative au point sera ajoutée dans la version 2016 du guide (par exemple : « les sénateur·rice·s »).

En , un des premiers gestes de la nouvelle municipalité de Lyon est de l'adopter pour sa communication institutionnelle[37].

La circulaire du précise les règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française. Les formules inclusives de type « les candidats et les candidates » sont à privilégier. Les fonctions doivent être accordées au genre de la personne, donc au féminin lorsque la fonction est exercée par une femme. Il s'agit d'employer par exemple, « la ministre », « la secrétaire générale, préfète, cheffe de bureau », etc. En revanche, cette circulaire bannit l'usage du point médian dans les textes officiels, notamment les publications au Journal Officiel[38]. Elle indique que : « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aux femmes »[39].

Le , dans une circulaire publiée au Bulletin officiel de l'Éducation nationale[40], et adressée aux recteurs d’académie, aux directeurs de l’administration centrale et aux personnels du ministère de l’Éducation nationale, le ministre Jean-Michel Blanquer proscrit une partie de l'écriture inclusive à l'école, en particulier son utilisation du point médian[41],[42],[43],[44].

Positions de l'Académie française

L'Académie française est globalement contre l'écriture inclusive, déclarant en 2017 que « devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures »[45],[2].

En 2014, l'Académie française indique qu’elle « n’entend nullement rompre avec la tradition de féminisation des noms de métiers et fonctions… », mais souligne « le contresens linguistique sur lequel repose l’entreprise de féminisation systématique »[46]. Elle récuse l'autorité du gouvernement à réformer la langue et s'oppose à cette tendance en 1984 puis en 2002[47]. En 2014, elle reprend cependant une conclusion de la Commission générale de terminologie et de néologie qui « s'incline [devant] le désir légitime des individus de mettre en accord, pour les communications qui leur sont personnellement destinées, leur appellation avec leur identité propre[47] », concluant que c'est l'épreuve du temps qui doit l'emporter.

En 2017, l'Académie française prend une position défavorable aux marques de l'écriture inclusive, les estimant illisibles[48]. Éliane Viennot, dans une analyse de ce rapport, le qualifie d'« [exécution] a minima »[49] et critique l'Académie, qui y « nie (…) l’activisme qu’a développé l’institution depuis une trentaine d’années pour entraver les évolutions que connaît la langue, sous la pression conjuguée des évolutions sociales (…) et des signaux positifs envoyés par le pouvoir via des circulaires enregistrant cette avancée (1986, 1998, 2017). »[50],[49],[51].

L'Académie française a rédigé en 2019 un rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions, en y préconisant le retour de certaines formes féminisées[52],[47]. Elle renouvelle son opposition à l'écriture inclusive le lendemain de la parution de la circulaire de Jean-Michel Blanquer du par une Lettre ouverte sur l'écriture inclusive[53].

La position de l'Académie française, ainsi que son rôle en général, sont vivement contestés par ses opposants. Selon Éliane Viennot[54], l'Académie française « mène depuis le milieu des années 1980 une croisade contre la « féminisation », en dépit des besoins langagiers d'une société où l'égalité des sexes progresse (…) »[54]. Maria Candea, linguiste, renchérit en parlant de « préjugés sexistes et racistes des académiciens »[55] puisque, par exemple, « L’Académie française accepte la féminisation des métiers situés en bas de l’échelle sociale, mais pas celle de ceux tenus pour « importants »…(…) Au lieu d’admettre qu’en français tous les noms de métiers s’accordent avec le genre de la personne qui les exerce, l’Académie préfère légiférer au cas par cas, de manière arbitraire. Pharmacienne figure dans le dernier dictionnaire de l’Académie, mais chirurgienne n’est pas admis. »[55]

Québec

Au Québec, la rédaction épicène est recommandée par l'Office québécois de la langue française (OQLF) depuis 1981[56],[57]. L'Office québécois de la langue française préconise en premier lieu l'emploi de doublets complets (c.-à-d. la forme non réduite)[58]. À défaut, si l'on manque de place ou dans les écrits de style télégraphique, on peut utiliser les doublets abrégés avec des (parenthèses) ou des [crochets][58],[59], à l'exclusion d'autres formes[60].

Les réflexions sur le sujet sont nombreuses au Québec dès les années 1970[61]. La féminisation lexicale est encouragée dès 1979 par l'Office québécois de la langue française[62], qui promeut également la rédaction épicène[63]. Dans la Banque de dépannage linguistique, l'Office propose le sous-thème Féminisation et rédaction épicène, qui regroupe de nombreux articles sur ces sujets[64]. Il offre également en ligne une formation sur la rédaction épicène[65].

Suisse

Le courant prônant l'emploi d'un langage épicène (expression souvent employée en Suisse) a atteint les sphères officielles à la fin du XXe siècle[66],[67]. En 1996, la Chancellerie fédérale édite un « guide pour la formulation non sexiste des textes législatifs et administratifs » pour l'allemand — le Leitfaden zur sprachlichen Gleichbehandlung[68] — puis, en 2000, un Guide de formulation non sexiste des textes administratifs et législatifs de la Confédération[69]. Les administrations cantonales et les hautes écoles publient leurs propres recommandations[70][source secondaire nécessaire].

En , le parlement de la ville de Zurich refuse d’examiner et de voter une interpellation rédigée (en allemand) par une conseillère communale UDC car elle n’utilise que le genre masculin[71]. Cette décision est retoquée quelques mois plus tard par le Conseil de district de Zurich qui donne raison à l'élue UDC[72].

Usages

Pratiques

Panneau pratiquant la flexion à trait d'union à Fontenay-sous-Bois.

Les pratiques possibles :

  • l'emploi de formules englobantes : « la population française », « les droits humains » ;
  • l'emploi de mots épicènes, c'est-à-dire prenant la même forme aux deux genres ou pouvant désigner aussi bien des femmes que des hommes : parler d'« élèves du lycée » plutôt que de « lycéens », de « personnalité politique » plutôt que d'« homme politique », au risque d'une altération du sens lorsqu'il n'existe pas de terme épicène strictement équivalent au terme genré. Le genre d'un nom prenant la même forme au féminin et au masculin peut toutefois apparaître dans le contexte si ce nom est précédé d'un article au singulier (« un/une ministre ») ou lorsqu'il est accompagné d'un adjectif (« trois élèves doués/douées »), ce qui doit être pris en compte si on cherche à utiliser un langage non genré[73] ;
  • le doublet (ou double flexion) : « Français et Françaises », « toutes et tous », « travailleuses, travailleurs » ;
  • les formes contractées (ou doublets abrégés) :
    • l'emploi de parenthèses : « musicien(ne) ». Les parenthèses peuvent être également utilisées pour noter un pluriel facultatif : « le(s) musicien(ne)(s) » ;
    • l'emploi du caractère « / » : « musicien/ne » ;
    • l'emploi du E en capitale : « motivéEs »… Cette forme est fréquemment utilisée en allemand ;
    • l'emploi du trait d'union : « musicien-ne-s », « motivé-e-s », et même l'article « un-e » ;
    • l'emploi du point médian, qui est semblable au trait d'union mais plus discret, avec ou sans un deuxième point[74] : « musicien·nes » (ou « musicien·ne·s »), « motivé·es » (ou « motivé·e·s »), mais empêche la lecture d'un texte par certains logiciels de synthèse vocale[75]. Des solutions existent avec des outils pour améliorer le support par les lecteurs d'écrans[76],[77],[78],[79];
    • l'emploi du point, plus facile d'accès sur un clavier que le point médian, mais qui peut prêter à confusion : « musicien.ne.s », « motivé.e.s » ;
    • la double flexion abrégée : « acteurs/trices » ou « acteurs·trices ».
    • L'emploi de néologisme mélangeant les deux flexions : « agriculteurices ».
  • les flexions neutres en æ, x, z (au pluriel)[5],[80], aire, an[81],[5].
  • la féminisation des noms de métiers : « bûcheronne », « développeuse », « autrice » ;

Féminisation et neutralisation

La féminisation consiste à utiliser des formes féminines pour expliciter la présence possible de femmes et/ou de filles dans un groupe. Des doublons, doublets ou « formes pairées », sont utilisés pour marquer la féminisation ; des « étudiantes et/ou étudiants », au lieu de parler des « étudiants ». Ce procédé soulève cependant plusieurs questions[82] :

  • Quel ordre de mention choisir ?
  • Pour certains noms de métiers, quelle version féminine choisir ? Par exemple, « professeuse » ou « professeure ». Le dictionnaire de Thérèse Moreau présente un historique et une réflexion sur la féminisation des noms de métiers[83].
  • Les doublons nous poussent-ils à nous représenter le genre de manière binaire ?

La neutralisation consiste à ne pas définir une personne ou un groupe en fonction d'un genre. Plusieurs stratégies peuvent alors être utilisées[84] :

  • l'utilisation d'un troisième genre grammatical (comme en allemand) ;
  • l'utilisation de termes épicènes (comme « une personne », par exemple) ;
  • la désignation d'un groupe plutôt que l'utilisation de doublons (« la population migrante » au lieu du doublon « les migrantes et les migrants ») ;
  • la reformulation afin d'éviter d'expliciter le genre.

Non-binarité dans la langue

Genre neutre et traces du neutre

En français, le genre grammatical neutre issu du système de genre latin ne subsiste que sous forme de traces[85],[86] (ce, ceci, cela[87], l'adjectif pis[88]). Toutefois, en France, l'Académie française considère qu'en français, le neutre est exprimé par le recours au masculin utilisé en tant que genre non marqué. Cette position est contestée par le Haut Conseil à l'égalité et des linguistes comme Éliane Viennot puisque les formes au « masculin générique », comme le montrent les recherches en psycholinguistique[89],[90],[91], « active[nt] moins de représentations de femmes auprès des personnes interpellées qu'un générique épicène »[86].

De plus des propositions d'un genre grammatical neutre existent (système al d'Alpheratz, celui de Florence Ashley)[92],[93],[94] ainsi que des typographies inclusives (les fontes non binaires Cirrus Cumulus et VG500 de « la collective » franco-belge Bye Bye Binary[95], la police inclusive de Tristan Bartolini[96])[97].

Français neutre et néologie

Florence Ashley distingue deux possibilités de neutralisation : l'approche modulaire où le choix des stratégies de français neutre est libre (facilité d'adoption et d'apprentissage de par sa flexibilité), et l'approche systémique, où le choix de celles-ci est fixé par un ensemble de règles (plus rigoureuse et ainsi plus apte à être adoptée institutionnellement)[93].

Les personnes non binaires peuvent utiliser des néologismes[98]. Pour se désigner, elles peuvent décider d'utiliser des néopronoms et des néoarticles, des pronoms ou des articles non genrés. Il s'agit d'un choix qui varie selon chaque personne non binaire[99]. Certains pronoms sont déjà utilisés dans la communauté LGBTQ francophone, tandis que d'autres sont inventés par les personnes elles-mêmes[99]. Ainsi, plusieurs pronoms ont été inventés pour pallier l'absence de pronom neutre en français[99]. Le pronom « iel »[100],[98] (aussi écrit « yel »[101] ou « ielle »[99]) est le plus utilisé selon une enquête de La vie en Queer[102]. Il existe cependant d'autres néopronoms, comme « ille », « ul », « ol », « ael », « æl », ou « ele »[103],[104]. Pour remplacer les pronoms « lui » et « elle » (« avec lui / elle ») « ellui » est employé[105]. Les pronoms totalisants comme « toustes », « touz »[93], et « tou-te-s » sont utilisés à la place de « tous » ou « toutes »[106].

Ces néopronoms sont accompagnés de néoarticles, comme « lae » pour « le / la »[99]. Les adjectifs possessifs comme « mon » ou « ma » sont parfois remplacés par des formes comme « mo », « maon » ou « man » et les pronoms démonstratifs « celui » et « celle » par « cellui », ainsi que « celleux »[107] ou « ceuses » au pluriel[106].

Les accords associés dépendent des personnes : accords féminins, accords masculins ou double flexion abrégée[101] (« iel est content·e »), ou bien encore accords alternés[93]. Il existe d'autres formes pronominales néologiques telles que des marqueurs (suffixes) de neutre tels que « x » ou « æ »[108],[109],[93]. Le pronom neutre « al » est accompagné d'accords neutres « an, aine, aire, al, x, z »[110],[108].

Tableau des néologismes non binaires :
Masculin Feminin Formes non binaires
Pronom personnel singulier il elle iel, yel, ielle, ael, æl, aël, ol, olle, ille, ul, ulle, al, i, im[93]em, el[109],[107], elli, yol[85]
Pronoms toniques lui/ eux elle/ elles ill[réf. nécessaire]

ellui, elleux[107],[109], euxes[109]

Article définis le la lu, li, lia, lae[85],[107],[109] , lo, lea, le.a[107], le-a, la-e, læ, ly, l'[85]
Articles indéfinis un une um[107],[109], om, on, im, an, un.e[107], uno, unu, yn[85]
Déterminant possessif mon/ ton/ son ma/ ta/ sa mo/ to/ so[107]man/ tan/ san[107],[109]

maon/tan/saon[107]

ma.on/ ta.on/ sa.on

Tableau du français non binaire proposé par F. Ashley, adapté des travaux d'Alpheratz (2018)[93]
Catégorie Français genré Approche modulaire

(termes apparemment les plus communs au Québec)

Système

proposé

Pronoms personnels Elle, il, lui, elles, ils,

eux

Iel, iels, ille, illes, ellui, elleux Al, lu, als, auz
Pronoms démonstratifs Celle, celui, celles,

ceux

Cellui, celleux, ceuzes Céal, çauz
Articles définis La, le Lea, lae, læ Lu
Articles indéfinis Une, un Un·e, an An
Articles contractés Au, du À lea, de lea, à læ, de læ À lu
Déterminant démonstratif Cette, ce, cet Cet·te Çu
Déterminants possessifs Ma, ta, sa, mon, ton,

son

Maon, taon, saon, man, tan,

san

Mu, tu, su
Déterminants interrogatifs et

exclamatifs

Quelle, quel Quel·le, quæl Quéal
Autre/plusieurs Toute, tout, toutes, tous Tout·e, tou·te·s, touz Touxe, touze

L'emploi des pronoms et accords demandés permet d'assurer aux personnes non binaires une meilleure santé mentale[111],[112], aussi est-il recommandé de ne pas les mégenrer[113],[101]. Toutefois l'usage de ces néologismes non binaires est actuellement rare[114] dans les discours dominants et se retrouve dans les sous-cultures trans, non-binaires et queers[93]. L'emploi des néopronoms fait l'objet de critiques et parfois de moqueries[99].

L'emploi des néopronoms n'est pas approuvé par les autorités linguistiques de la langue française[99]. Au Québec, l'Office québécois de la langue française évoque, en matière de rédaction non binaire, le recours à la formulation neutre, c'est-à-dire « l’ensemble des procédés de rédaction qui privilégient les termes ou les tournures qui ne comportent pas de marques de genre relatives à des personnes ». En revanche, il « ne conseille pas le recours aux néologismes comme le pronom de troisième personne « iel » ou le nom « frœur » en remplacement de « frère/sœur » que la rédaction non binaire emploie, en complément de la formulation neutre », considérant que ces néologismes « restent propres aux communautés de la diversité de genre »[115].

L'accord de proximité

L'accord de proximité est un accord grammatical qui consiste à accorder le genre et éventuellement le nombre de l’adjectif avec le plus proche des noms qu’il qualifie et le verbe avec le plus proche des chefs des groupes coordonnés formant son sujet. Cet accord, présent en latin mais progressivement abandonné en français, a commencé à être disqualifié à partir du XVIIe siècle[116].

L'accord au masculin a donc pu être considéré comme une marque de domination masculine[117]. Ainsi, pour justifier la primauté du masculin, l'abbé Bouhours déclare en 1675 que « quand les deux genres ſe rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte »[118] ; étant entendu que, comme l'explique le grammairien Beauzée en 1767, Le genre maſculin eſt réputé plus noble que le féminin, à cauſe de la ſupériorité du mâle ſur la femelle (« Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin, à cause de la supériorité du mâle sur la femelle »)[119]. Cependant, pour la linguiste Danièle Manesse, qui entend résumer ainsi les travaux de l'historien André Chervel, la formule « le masculin l'emporte sur le féminin » n'est quasiment pas présente dans les manuels scolaires, tant au XVIIe siècle qu'au XXe siècle[120] (Louis-Nicolas Bescherelle, en 1850, utilise en effet à la place la formule « le masculin est plus noble que le féminin »[121]). Pour André Chervel, « le petit nombre des occurrences de la formule dans l'imprimé contraste avec son incroyable célébrité »[122].

Débats

En France

En France le débat est largement commenté par les différentes classes politiques, et suscite l'opposition de la droite et de l'extrême-droite[24], et de personnes et groupes conservateurs qui ne sont pas spécialistes du langage[2]. Ces groupes s'opposent plus largement aux causes féministe et LGBT+ (la norme égalitaire en général), les arguments et registres discursifs qu'ils emploient soulignant leur dimension antiféministe ; pour les Cahiers du Genre, « leur bataille contre le langage non sexiste constitue une variante de leur engagement contre le féminisme et « la théorie du genre » »[2].

Les linguistes signent différentes tribunes pour ou contre. Ainsi le , dans une tribune publiée sur le site de Marianne, 32 linguistes (dont Élisabeth Bautier, Louis-Jean Calvet, André Chervel, Pierre Le Goffic, Georges Kleiber et Georges-Elia Sarfati) prennent position contre l’utilisation des graphies abrégées à l’aide du point médian[123],[124]. Les auteurs écrivent que « En réservant la maîtrise de cette écriture à une caste de spécialistes, la complexification de l’orthographe a des effets d’exclusion sociale. Tous ceux qui apprennent différemment, l’écriture inclusive les exclut : qu’ils souffrent de cécité, dysphasie, dyslexie, dyspraxie, dysgraphie, ou d’autres troubles, ils seront d’autant plus fragilisés par une graphie aux normes aléatoires »[123]. Une semaine plus tard, une autre tribune publiée sur le site Mediapart et signée par 65 linguistes prend le contre-pied de la première en critiquant sa « crispation obsessionnelle sur les abréviations utilisant des points médians » et suggère plutôt d’« envisager une réforme et une rationalisation de l’orthographe »[124],[125],[126].

Notes et références

  1. Manuel d’écriture inclusive, Raphaël Haddad (dir.), Mots-Clés, (lire en ligne)
  2. a b c et d Marie Loison-Leruste, Gwenaëlle Perrier et Camille Noûs, « Introduction. Le langage inclusif est politique : une spécificité française ? », Cahiers du Genre, vol. n°69, no 2,‎ , p. 5 (ISSN 1298-6046 et 1968-3928, DOI 10.3917/cdge.069.0005, lire en ligne, consulté le )
  3. dans sa Grammaire du français inclusif: « Nous entendons par langage inclusif l'ensemble des variations langagières fondées sur la notion de genre, en particulier sur le rejet d'une hiérarchie entres les représentations sociales ou symboliques qui sont associées aux genres grammaticaux, ces variations ayant pour objectif d'inclure et de visibiliser tous les genres dans la langue comme dans la pensée »
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Voir aussi

Articles connexes

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