Jean Bonnot (chevalier)

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Jean Bonnot
Titre Noble du Saint Empire Romain Germanique

Chevalier

Autres titres Écuyer tranchant de l'archiduchesse d'Autriche

Maréchal des Logis

Commandement Maréchal général des logis de la reine de Hongrie
Autres fonctions Seigneur de Cormaillon

Seigneur de Chasselambert Bailli d'épée de la ville de Hal en Hainaut

Biographie
Dynastie Famille de Bonnot
Naissance vers 1503
Dijon
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Père Jean II Bonnot (écuyer, capitaine)
Mère Marie de Vivonne
Conjoint Walburg de Der Aa
Enfants Étienne (procureur au parlement de Dole), Hélène, Barbe, Jean

Blason de Jean Bonnot
Lettre de naturalité de Dame Valburg de Vander Aa , femme de Jean de Bonnot

Jean (ou Jehan) de Bonnot[1] , né vers 1503 à Dijon est un noble du Saint-Empire au service des souverains des Pays-Bas espagnols. Il est connu pour ses divers missions diplomatiques et sa participation à la construction du monastère de Brou.

Biographie

Famille

Extrait de la lettre de naturalité de l'épouse de Jean Bonnot (11 feuilles)

Jean Bonnot[1], ou Jehan de Bonnot, est le fils de Jean II Bonnot[2], écuyer (qualifié de chevalier[3]) et capitaine d'Arc-en-Barrois[4] et de Marie de Vivonne[5]. Il est l'arrière-petit-fils de Jean Bonnot, maître des comptes des ducs-comtes de Bourgogne. Il est au service de l'archiduchesse Marguerite d'Autriche puis, après la mort de cette dernière, de la reine douairière Marie d'Autriche, comme grand maréchal des logis.

Il porte le titre de chevalier, seigneur de Cormaillon et de Chasselambert. Il achète la charge, avant Noël 1545, de bailli d'épée[6],[7] de la ville de Hal en Hainaut.

Il est marié à Walburg de Der Aa (fille de Jean Van Der Aa, chevalier, seigneur de Schiplaeken, bourgmestre de Malines, mort en 1522, et de Barbe Keremans, morte en 1549 et fille de Philippe et Marguerite Radevoverts)[8] issue d'une ancien famille de la noblesse des Pays-Bas. Elle est naturalisée sujet de Bourgogne par lettre de naturalisation.

Il est originaire de la noblesse ministérielle de Bourgogne et de la petite noblesse comtoise, dont le fief Vaivre, près de Poligny, fut reçu de Othon IV de Bourgogne, comte palatin de Bourgogne, en 1295 par Alain Bonnot[9].

Il réside avec sa famille à Malines, puis à Bruxelles[10].

En 1544, sur lettres patentes de Charles Quint[11], Jean, qui a démissionnée de ses fonctions de capitaine-gouverneur du château de Grimont, près de Poligny (Jura) est remplacé par Christophe de Villey.

Missions diplomatiques aux services de l'Empire

Le , Jean est diligenté par Marguerite d'Autriche auprès du Pape à Rome et du collège des cardinaux, et de là auprès du vice-roi de Naples pour « leur dire et déclarer aucunes choses qui touchaient grandement les affaires des pays et subites de l'Empereur de par deçà »[citation nécessaire]. Il revient à Bruxelles le et fait son rapport à l'archiduchesse Marguerite[12].

Cette mission mène à un accord, conclu à Hampton Court le , entre les Pays-Bas, l'Angleterre et la France. Ce traité, provoqué par le désir mutuel de commerce et tend à assurer une paix universelle, stipule la libération des prisonniers et la restitution des vaisseaux, des marchandises, des effets et biens capturés. Marguerite d'Autriche fait immédiatement publier la trêve et arrêter les levées de troupes. Le 15 août, Jean Bonnot part de La Haye vers le duché de Lorraine pour des affaires secrètes touchant celles de l'empereur[13]. Puis, après cette première mission diplomatique, il prend le chemin de la France en transportant la ratification de la trêve au nom de l'empereur[14].

Le 20 septembre, il part d'Anvers pour rencontrer l’archevêque de Trèves et le marquis de Bade pour « affaire secrète touchant l'Empire ». En récompense de son service, il obtient l'affranchissement du droit d'aubaine de la part de Charles-Quint[15].

Invasion des Pays-Bas par la France

En 1542, les Pays-Bas sont envahis par les Gueldrois d'un côté, et les Français d'un autre. Le maréchal de Gueldre Martin Van Rossem se présente devant Anvers et Louvain. Le , le bailli Bonnot, le mayeur et les échevins de la ville de Hal emportent à Bruxelles le trésor de l'église de Notre-Dame de Hal pour y être fondu. Le tout fut remis en or et argent à l'Empereur pour l'effort de guerre[16].

Construction de l'église du monastère Brou

En 1548, Jean arriva à Brou[18]. Il avait reçu la mission de venir sur les lieux pour activer les ouvrages qui restaient à faire. La correspondance des exécuteurs testamentaires de Marguerite d'Autriche avec ces religieux nous apprend que Jean Bonnot apporta de Flandres le modèle en relief du monument de Brou, et se fit accompagner de deux ouvriers flamands, un maçon et un plombier qui remédièrent enfin à l'imperfection des premiers travaux. C'est aussi lui qui donna le bénitier en marbre noir que l'on voit à droite en entrant dans l'église par le grand portail. Le maître tailleur de pierre qui fut chargé de ce travail était de Bonneville, au pays de Faucigny, et se nommait Nicolas Ducré[pertinence contestée].

Armoiries de Jean Bonnot, écuyer tranchant et maréchal des logis, d'après l'armorial de la chambre des comptes de Lille.

Dans une lettre datée de 1548, Jean demande des explications aux religieux de Brou sur les dépenses de 2 582 florins et sur les travaux qui semblent être trop lents[19]. De juin à octobre 1548, Jean Bonnot fait un compte-rendu aux exécuteurs testamentaire de l'archiduchesse sur les travaux exécutés à Brou pendant l'été 1548[20].

Lors du transfert du corps de l'archiduchesse d'Autriche de Bruges à Brou, Jean Bonnot fait partie des quatorze gentilshommes d'escorte[21].

Noblesse et héraldique

Armoiries

Les armes de la famille Bonnot sont connues depuis Richard Bonnot, mais c'est Jean qui les enregistre dans l'armorial de la chambre des comptes de Dijon.

Armes : D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de deux Jean d'argent, et en pointe un troisième de même.

Timbre : Heaume d'écuyer et symbole des écuyers tranchant d'Autriche formé d'une fourchette et d'un couteau.

Enfants et descendances

Il épouse Walburg Van Der Aa[22], dont les archives de Côte-d'Or conservent la lettre de naturalisation comme sujet de Bourgogne. Elle est la fille de Jean Van der Aa et de Barbe Keremans.

Jean Bonnot et Walburg Van Der Aa sont les parents de 5 enfants :

  • Jean Bonnot Heerr Van Cormaillon, seigneur de Cormaillon, banni de la ville de Breda[23] après l'affaire des confédérés[24]. Il épouse Henriette des Barres. Philis van Marmix, nous apprend : « te Leuven en te Dole heeft hij college gelopen Daar trof hij ook zijn stand en buurtgenoot Jean de Bonnet, heer van Cormaillon. In 1553 had Marnix zich op ongeveer 14 jarige leefdtijd aan de Leuvense Universiteit laten inschrijven, een jaar later volgde Cormaillon. In 1557 vonden zij elkaar in Dole terug »[Traduire passage][25]. Le , la sentence de bannissement est proclamée par le conseil des Troubles : « Vue par Monseigneur le duc d'Albe, marquis de Coria, etc., lieutenant gouverneur et capitaine général pour le Roi […] contre Jehan seigneur de Cormaillon, filz de feu le Seigneur de Cormaillon en son vivant bailly de la Ville de Laulx et damoiselle surnommée de Barres, sa femme auparavant vefve de feu de Zuylen, […] tous les dessus nomméz avoir hanté les nouvelle preches des sectaires et oultre ce ledict Cormaillon esté du nombre des gentilzhommes confédéeéz ayant signé le séditieulx compromis cause de tous les maulx et troubles passéz et luy et sa femme esté grand fauteurs desdicts sectaires et faict ou laissé precher et ladicte damoiselle esté la première entre les femmes qui avait tenue la cène calvinistique ; tout deux en leur maison y avoit chambre de consistoire ».[26]. À la suite de ce bannissement, avec sa femme, il vient à Dole chez son frère Etienne.
  • Hélène, épouse Johan Junius de Jonghe, seigneur de Roerheym, au service du prince-électeur de Paltz[27]. Parents de Leonora Maria Junius de Jonghe, épouse de Jean François de la Salle, Alexander Fredrik Junius de Jonghe (seigneur de Roerheym).
  • Étienne Bonnot, après des études de droit à Dole (comme son frère Jean), s'établit dans cette même ville, comme procureur au parlement de Dole[28] et épouse Marguerite Faveret. Ils auront six enfants dont Jean-Etienne, lui aussi procureur au parlement, père de Étienne Bonnot[29] vicomte-mayeur de Dole de 1663 à 1672.
  • Barbe de Bonnot, épouse Blaise de La Tremoille, seigneur Nan Sous Thil[30].
  • Jacqueline, épouse Otto van Hovell et en seconde noce Gabriel de Damas[31]. Mère de Guillaume Frederick Van Hovell, Elisabeth de Hovell, Pierre de Damas, Anne d'Armstorff, Charles de Damas (seigneur de Chasselambert), Benigne de Damas et Roger de Balathier.

Notes et références

  1. a et b Archives départementales du Nord série B, Inventaire des Archives départementales du Nord, Malines (lire en ligne), jean bonnot page 1
  2. Biblliothèque nationale d'Autriche, Inventaire des Archives de Côte-d'Or, dijon, Rossignol archiviste, (lire en ligne), jean bonnot écuyer page 222
  3. Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, des pairs, des grands officiers de la Couronne & de la Maison du Roy : & des anciens barons du Royaume... Par le P. Anselme,... continuée par M. Du Fourny. Troisième édition, revûë, corrigée & augmentée par les soins du P. Ange & du P. Simplicien..., par la compagnie des libraires associez, (lire en ligne)
  4. M. Rossignol, Cote-D'or, Dupont, (lire en ligne)
  5. Anselme de Sainte Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France (lire en ligne), jean bonnot et Marie de Vivonne page 770
  6. Léopold Evebaert, Histoire de la ville de Hal d'après les documents originaux, Hal, Université de Gand, , 456 p. (lire en ligne), jean bonnot page 122
  7. « Chambres des Comptes. Registres », sur search.arch.be (consulté le )
  8. Dumont, Quartiers généalogiques des familles nobles des Pays-Bas, accompagnés de preuves & remarques consistant en plusieurs epitaphes, extraits de manuscrits, d'auteurs, de registres & d'actes originaux ; avec les armoiries gravées en taille-douce. Par L. J. P. C. D. S., chez les héritiers de Pierre Marteau, (lire en ligne)
  9. François Félix Chevalier, Mémoires historiques sur la ville et seigneurie de Poligny, avec des recherches relatives à l'histoire du Comté de Bourgogne et de ses anciens souverains, et une collection de chartes intéressante, Pierre Delhorme, (lire en ligne)
  10. Archives départementales de Côte-d'Or, Lettre de naturalité de Valburg de Vander Aa
  11. Jura dept, Inventaire sommaire des archives départementales. Département du Jura, par mm. Rousset [and others]., (lire en ligne)
  12. Louis Prosper Gachard, « I. Le chapitre des Ambassades dans les comptes des receveurs généraux des finances de 1507 à 1524 », Bulletin de la Commission royale d'Histoire, vol. 48, no 6,‎ , p. 217–268 (DOI 10.3406/bcrh.1879.2706, lire en ligne, consulté le )
  13. Louis Prosper Gachard, Le chapitre des Ambassades dans les comptes des receveurs généraux des finances 1507 à 1550, PERCEE, , 217 à 268 (lire en ligne), jean Bonnot pages 258,260,261
  14. alexandre Henne, Règne de Charles-Quint en Belgique tome IV, (lire en ligne), jean bonnot pages 174-175
  15. MA Desplanque, Inventaire sommaire aD NORD série B chambre des comptes de lille tome 2, lille AD nord, AD Nord, , pages 236/432
  16. Kervyn de Lettenhove, Compte-rendu des séances de la Commission royale, tome 13 1872 (lire en ligne), jean bonnot pages 45 -46-47
  17. « Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse », sur Centre des monuments nationaux (consulté le )
  18. Jules Baux, Recherches historique et archéologique sur l'église de Brou, jean bonnot de cormaillon page 249
  19. Ministère de l'éducation nationale France, Réunion des sociétés des beaux arts des départements, volume 21, Brou (lire en ligne), jean bonnot page 387
  20. Archives départementales du Nord, Archive de la duchesse de Savoie , Marguerite d'Autriche, Lille, B 459 numero 22999
  21. Emmanuel de Quinsomas, Marguerite d'Autriche Histoire et topographie des lieux qu'habita la princesse ou qui marquèrent dans son histoire (lire en ligne), jean bonnot page 384
  22. Archives départementales de Côte-d'or, Inventaire des archives départementales de Côte-d'or, Dijon (lire en ligne), Jean de Bonnot page 416 Valburge de Vanderaa page 416
  23. Antoine Perrenot de Granvelle, Correspondance du Cardinal de Granvelle, Bibliothèque municipale de Lyon, F Hayez, (lire en ligne), Jean Bonnot, pages 666;695;639
  24. (nl) memlinq, « Lijst van het Verbond der Edelen (1565-1567) », sur Gouden Eeuw Remake, (consulté le )
  25. (de) Philips van Mamix, Breda in de eerste storm van de opstand: van ketterij tot beeldenstorm, J M Beenakker, , jean Bonnot page 45
  26. (de) A.J.M. Beenakker., Breda in de Eerste storm van de opstand,, A.J.M. Beenakker., jean bonnot page 163
  27. Guillaume Groen Van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau, Hélène, page 311
  28. Archives départementales du Jura, Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Département du Jura: évêché de Saint-Claude. Église collégiale de Dole, Imprimerie Lucien Declume, (lire en ligne)
  29. Société d'émulation du Jura, Mémoires, (lire en ligne)
  30. (nl) DBNL, « Jean de Bonnat Heer van Cormaillon · dbnl », sur DBNL (consulté le )
  31. Société de sphragistique de Paris, Mémoires, (lire en ligne)