Harmonia artificioso-ariosa

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Harmonia artificioso-ariosa
Diversi mode accordata
Genre Musique de chambre
Musique Heinrich Biber
Effectif instruments à cordes
et basse continue
Durée approximative env. 1 heure 30
Dates de composition 1696

Les Harmonia artificioso-ariosa (« Harmonie lyrique raffinée en divers mode d'accord ») sont un recueil de sept « Partias » pour instruments à cordes et continuo, et la dernière œuvre composée et publiée par Heinrich Biber, qui dédie l'œuvre à sa fille, Rosa Henrica, qui venait de prendre le voile au couvent bénédictin de Nonnberg. Le cycle porte les numéros C 62 à C 68 dans le catalogue de ses œuvres établi par le musicologue américain Eric Thomas Chafe.

Structure[modifier | modifier le code]

Harmonia artificioso-ariosa est un recueil de sept sonates en trio, chacune comportant un prélude et une suite de danses. Biber, dans le sous-titre indique : […] Ariae (uti vocamus) sunt, sed artificiosae, ut sic miscerem utile cum dulci (« Ce sont des Arie (comme on les nomme), mais [faites] avec artifice afin de mêler l'utile et l'agréable. »)

La septième Partia est destinée à deux violes d'amour, qui ont pour caractéristique leur sept cordes sympathiques, parallèles aux six cordes frottées.

  1. Partia I (en mineur)
    • Sonata — Adagio, Presto, Adagio
    • Allamande
    • GigueVariatio I & II, Presto
    • Aria —
    • SarabandeVariatio I & II
    • Finale

  2. Partia II (en si mineur)
    • Praeludium —
    • Allamande — Variatio
    • Balletto — Allegro
    • Aria — Presto
    • Gigue — Presto

  3. Partia III (en la majeur)
    • Præludium — Allegro
    • Allamande
    • AmenerPresto
    • Balletto —
    • Gigue —
    • CiaconaCanon in unisono

  4. Partia IV (en mi bémol majeur)
    • Sonata — Adagio, Allegro, Adagio
    • Allamande —
    • Trezza — Presto
    • Aria
    • Canario
    • Gigue — Presto
    • PollicinelloPresto

  5. Partia V (en sol mineur)
  6. Partia VI (en majeur)
    • Praeludium — Adagio, Allegro
    • Aria — suivi de treize variations (Variatio I à XIII)
    • Finale — Adagio, Allegro

  7. Partia VII (en ut mineur)
    • Praeludium — Grave
    • Allamande —
    • Sarabande —
    • Gigue — Presto
    • Aria —
    • Trezza —
    • Arietta variata —

Présentation[modifier | modifier le code]

Instrumentation[modifier | modifier le code]

L'œuvre, composée pour instruments à cordes et basse continue, présente un ensemble différent du quatuor à cordes moderne, qui n'est pas encore fixé dans les années 1690 : on trouve deux violons principaux, notés en clef de sol. La Partia VII remplace les violons par deux violes d'amour, notées à la fois sur une clef d'ut théoriquement 3e et une clef de fa, sur des portées à neuf lignes. La basse continue est traditionnellement confiée à des violes, violes de gambe et clavecin.

Scordatura[modifier | modifier le code]

La principale caractéristique des Harmonia artificioso-ariosa, dont le sous-titre indique Diversi mode accordata (soit « divers modes pour accorder » l'instrument), est la scordatura imposée aux deux violons, puis aux deux violes d'amour. Les accords des cordes à vide, toujours différents, sont les suivants :

Scordatura des instruments pour les sept Partias.


On notera que seule la Partia VI ne modifie pas l'accord traditionnel du violon par quintes successives (sol, ré, la, mi).

Analyse[modifier | modifier le code]

En 1977, le musicologue Antoine Goléa rappelle les objectifs de la sonate pour violon dans la musique baroque :

« Qu'on ne s'y trompe pas : même dans les tentatives, parfois géniales, faites pour hisser le violon au rang d'instrument polyphonique, comme dans la musique allemande pour violon de Biber à Bach, c'est la mélodie qui occupe le premier rang. Le jeu polyphonique de l'instrument soliste n'est qu'une immense ornementation sonore de l'expression mélodique, qui reste l'essentiel[1]. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Édition moderne[modifier | modifier le code]

  • (de) Paul Nettl et Friedrich Reidinger, sous la direction d'Erich Schenk, Harmonia artificioso-ariosa, Graz-Vienne, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, coll. « Denkmäler der Tonkunst in Österreich » (no 92), , 107 p.

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Tafelmusik, dir. Jeanne Lamon (19-, Sony Classical SK 58 920) (OCLC 32835286)
  • Rare Fruits Council, dir. Manfred Kraemer (1998, Astrée / Naïve) (OCLC 54382734)
  • Musica Antiqua Köln, dir. Reinhard Goebel (8 et , Archiv)[2] (OCLC 55693558)
  • Ensemble Rebel : Jörg-Michael Schwarz, violon ; Karen Marie Marmer, violon et alto ; John Moran, violoncelle, basse de violon ; Dongsok Shin, orgue (17-, Bridge Records 9213) (OCLC 705325396)
  • La Tempesta, dir. Patrick Bismuth (25-, 2CD NoMadMusic NMM024) (BNF 44424165)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Antoine Goléa 1977, p. 173.
  2. Ce disque a été distingué d'un « 8 » par Serge Gregory dans la magazine Classica-Répertoire no 65.

Liens externes[modifier | modifier le code]